28 mars 2010

Manu vs TP : une affaire d'incompatibilité ?

Les Spurs traversent une saison très difficile. A la ramasse contre toutes les grosses cylindrées, avec un TP tout le temps blessé, un Manu loin de son niveau et un Duncan incapable d'enchaîner deux prestations d'un niveau satisfaisant. Loin de jouer les premiers rôles, San Antonio s'accroche même pour participer aux playoffs.

Pourtant cette nuit, une belle victoire face au Cleveland de Lebron a montré que cette équipe a des ressources et peut faire peur. Pas de constance mais quelques coups d'éclats. Bien loin de la "dynastie" Spurs qui a fait frémir toutes la ligue ces dernières années. Alors comment expliquer que les Spurs soient d'un coup rattrapés par l'âge ? Début d'explication...

Manu Ginobili est un joueur respecté en NBA. Il aurait mérité un titre de MVP des finales en 2005 face à Detroit où il avait fait souffrir la défense des Pistons. Ses actions d'éclat ont fait la joie des Top10 NBA, et sa capacité d'improvisation et de contorsionniste est impressionnante. Mais depuis un an et demi, sa santé prend le pas sur ses capacités, et il va de blessures en blessures sans jamais retrouver son niveau qui a fait de lui un All Star. La saison dernière a été particulièrement difficile pour lui, il aura manqué à son équipe, vieillissante, qui aurait bien eu besoin de ses talents de détonateurs.

Cette année, on pouvait s'attendre à ce que "El Manu" revienne à son plus haut niveau, débarrassé de toute blessure il pouvait enfin retrouver son jeu aussi risqué que spectaculaire. Mais son début de saison a commencé toujours aussi péniblement. Cantonné au rôle de sixième homme que Popovitch aime lui voir porter, il dépassait à peine les 13 points de moyenne, avec une irrégularité flagrante. Loin d'apporter tout ce dont on le sait capable, il était à l'image des Spurs : essoufflé, vieillissant et sans grand génie. On parlait même d'un trade afin de récupérer un joueur plus jeune...


Et pourtant, Manu a su revenir. Et pour cela, il aura fallu attendre un coup du sort pour son équipe. La blessure longue durée de Tony Parker aurait pu enterrer tous les espoirs de San Antonio de faire bonne figure dans la course aux playoffs. Mais Manu, redevenu titulaire pour l'occasion, en a profité pour s'illustrer et redevenir le joueur de talent que l'on connaissait. Bilan : 22 points de moyenne en mars, et des duels direct avec Kobe et Lebron remportés sur le plan individuel (24 et 30 points) et même sur le plan collectif (victoire contre les Cavs).


Et là, on peut se poser une question : l'an dernier quand les Spurs se sont reposés sur lui, TP a explosé avec des moyenne autour de 30 points, des matchs de folie, et des victoire qu'il arrachait à lui tout seul. Cette année, en l'absence de TP, Manu prend les matchs à son compte et redevient redoutable. Mais quand les deux joueurs partagent les responsabilités, on sent les Spurs moins forts et moins impressionnants. Le problème est-il relationnel entre les deux ? Ont-ils du mal à partager le ballon ? Pourquoi ne peuvent-ils pas briller en même temps ?


Et si la réponse se trouvait étonnamment être extérieure à ces deux joueurs. Si l'on regarde de plus près les performances de Duncan, on remarque un point commun entre la fin d'année de TP tout feu tout flamme, et celle impressionnante de Gino actuellement : Tim Duncan n'est plus le franchise player des Spurs. Ses stats sont en dents de scie, il peine à s'imposer dans la raquette et ses performances sont de plus en plus faméliques. L'éclosion de Dejuan Blair, l'arrivée de McDyess étaient censées le libérer de certaines tâches défensives pour qu'il puisse avoir plus de jus en attaque. Alors certes, Duncan c'est 18 points de moyenne sur la saison. Mais alors que Ginobili brille, il tourne uniquement à 14 points de moyenne. Insuffisant pour épauler l'argentin dans des matchs comme contres les Lakers. Alors Duncan n'est plus tout jeune et saura sûrement se réveiller en playoffs. Mais ce serait peut-être trop tard ?


On dit toujours que l'équipe qui jouera des Spurs aura fort à faire face à l'expérience de l'équipe de San Antonio. C'est aussi ce qu'on se disait quand les Spurs étaient menés contre Dallas l'an passé. Avant d'être finalement éliminé sans gloire et sans se rebiffer. Les jours des Spurs sont comptés, cette équipe ne tiendra pas sur la durée. Un dernier baroud d'honneur est possible, même si on les voit difficilement jouer un plus grand rôle que celui d'outsider. Une chose est sûre : sans son Big Three au complet et en grande forme, les Spurs n'ont aucune chance. A TD de se réveiller, à Manu de continuer, et à TP de revenir en pleine forme...

27 mars 2010

Les blogs ont la parole - Episode 5

La revue de presse est repartie pour un tour. Chaque semaine, nous vous livrons un condensé des meilleurs articles publiés par nos partenaires. Et c'est parti :

BasketBlog : Cette semaine sur Basket Blog, Alain Mattei est notamment revenu sur le retour en force de l'attaque en NBA. Pas forcément une bonne nouvelle selon lui.

MyNba4u : Cette semaine, MyNba4u se penche sur le futur à moyen terme plutot difficile que s'apprete à vivre les Boston Celtics...

1contre1 : Cette semaine, 1contre1.com se pose la question: est ce que les joueurs de foot savent jouer au basket?

23 mars 2010

Bilan de la saison de Stephon Marbury en Chine

On aime toujours recevoir des cartes postales pleines de bisous ensoleillés de nos connaissances. En l’occurrence, il est temps pour nous de prendre des nouvelles de ce bon vieux Stephon Marbury, parti en Chine tel un mercenaire.

Nostalgie ? Pitié ? Moquerie ? Information ? Difficile de dire ce qui a motivé l’écriture de ce billet. Toujours est-il que le All-Star Game vient ponctuer la fin de la saison régulière en CBA. Il s’agit donc d’un moment particulièrement opportun pour faire le bilan sportif de la venue de Starbury en Chine.

Le numéro 33 a été une vraie attraction dans cette seconde moitié de saison. Preuve en est son indiscutable sélection au All-Star Game local. Starbury s’est senti comme un poisson dans l’eau et a été élu Mvp de ce show. Dans la victoire du Nord sur le Sud, Stephon Marbury a inscrit 30pts et a su électriser la foule avec des paniers (très) longue distance, des passes acrobatiques et même quelques mises sur orbite en mode alley-hoop. Dans son habit d’or et de lumière, Starbury a resplendi de mille feux.


C’était comme le beau bouquet final d’un feu d’artifice raté. Car son club, Shanxi Zh., manquera les PO. Alors que le 8eme, Bayi affiche un bilan morne de 15-17, Shanxi n’a pas pu faire mieux que 10-22. Certes, il serait idiot d’attribuer le mauvais début de saison du club à Stephon Marbury ; mais l’on notera qu’avec lui aux commandes, l’équipe affiche un bilan de 6-9. Ce qui est bof, pour un messie venu du pays du basket.

On trouvera quelques motifs de satisfaction dans l’aventure nippone de Starbury. Par exemple, il domine de la tête et des épaules le classement des meilleurs passeurs, avec 9.5asts. Ce à quoi il faut ajouter 23pts et 6rebs. Il a même frôlé le quadruple-double lors d’un match, et ce sans avoir le mauvais esprit de vouloir compter les To : en effet, un match à 26pts, 12rebs, 13asts et 7stls, ça ne laisse quand même pas indifférent. Par contre, beaucoup iront volontiers chipoter sur le pourcentage de 80% aux lancers-francs, pas vraiment digne d’un joueur professionnel de sa trempe.


Et puis surtout, on pondèrera tout ceci par le niveau de la CBA, que l’on qualifiera d’exotique pour essayer d’être un minimum diplomate. Nous sommes dans une ligue où Stromile Sift tourne à 22pts et 12rebs et où Smush Parker atteint les 18pts par match. Autre exemple : Maurice Taylor, qui est coéquipier de Stephon Marbury. Ce bon vieux Maurice Taylor a une moyenne de 18pts et 7rebs en CBA. Le week-end dernier, sa saison chinoise étant terminée, il est allé faire une pige du côté de Trevise, pour aller se frotter au championnat italien. En 10mins, il a eu le temps de louper 3 shoots, de prendre 1reb et surtout de prendre 5 fautes. Et ceci à peine 15 jours après son dernier match avec Shanxi : il n’était donc pas particulièrement hors de forme, c’est juste que la CBA est ronronnante.

Dans un tel contexte, et même si l’on continue de répéter que le basket est un sport collectif, l’on s’attend à ce que Stephon Marbury survole les débats. Il a été bon, le bonhomme a trop de basket dans les doigts pour en être autrement, mais ce n’est pas la rédemption attendue. On se consolera en se disant que ce séjour lui a permis de vivre pleinement sa passion et qu’on sent cet amoureux du basket plus épanoui ici que sur le banc des Knicks ou en train de manger de la vaseline.

20 mars 2010

Un avant goût de playoffs

Le match de la nuit était sur le parquet des Hawks d'Atlanta cette nuit. Un duel entre deux équipes playoffables de la conférence Est qui pourraient bien se retrouver au premier tour des playoffs en fin d'année. Deux articles de suite sur les Bobcats, l'équipe de Charlotte fait beaucoup parler d'elle.

Et ce match, au delà d'être une affiche sur le papier était une vraie bataille digne des fin de saisons NBA. Un match qui s'est joué jusqu'à la dernière seconde, pour une victoire sur le fil d'Atlanta sur son parquet.


Si les choses devaient en reste là, au premier tour des playoffs à l'Est on retrouverait ce duel Atlanta - Charlotte, avec l'avantage du terrain encore à déterminer, puisque les deux équipes étaient à égalité sur la saison, et se retrouveront le 6 avril pour la dernière manche de leur duel. A la lutte avec les Celtics pour la troisième place, les Hawks voudront sûrement éviter ces Bobcats qui s'annoncent de plus en plus comme une des équipes "épouvantail" de cette fin de saison.

Car les Bobcats ont gagnés 7 de leurs dix derniers matchs, avec notamment des victoires contre les Lakers, les Magics ou Oklahoma City. Des victoires de prestige, dommage qu'une défaite contre les Pacers ait un peu gâché la série. Mais les Bobcats avaient à coeur, encore une fois devant Jordan, de montrer qu'ils étaient capables de battre une équipe du haut de tableau de leur conférence, et surtout un rival potentiel en playoffs.


Un match où Joe Johnson a tenu le rôle de héros alors que l'affaire paraissait mal engagée pour lui. De retour de deux matchs off pour cause de blessures, il avait commencé le match comme si il n'avait pas joué depuis des semaines, ratant ses neufs premiers shoots sans en rentrer un avant le quatrième quart-temps. Mais la marque des clutch players c'est bien de savoir faire face à l'adversité et toujours rester des leaders dans les moments qui comptent. Son réveil en fin de match a fait du bien, beaucoup de bien !

Neuf points dans le dernier quart-temps, de quoi arracher la prolongation face à une vaillante équipe des Bobcats qui pensaient pouvoir tenir une belle victoire. Surtout qu'en prolongation ils pensaient avoir fait le plus dur avec un panier de Felton à moins de 4 secondes de la fin. Mais le ballon a finit dans les mains de Johnson sur la possession suivante, et la star d'Atlanta n'a pas hésité à se procurer lui même sa position de shoot, pour le résultat qu'on connaît. Une victoire qui les met à hauteur des Celtics qu'ils devront doubler pour obtenir cette troisième place à l'Est (les Celtics étant champion de division, même si les Hawks ont sweepé la série, c'est bien l'équipe de Boston qui possède la place).


Si ces deux équipes se rencontraient en playoffs, on assisterait à un beau spectacle. Si l'équipe de Larry Brown essaye de pratiquer une belle défense, des joueurs comme Jackson ou Wallace savent dynamiter la défense adverse. Diaw sait se mettre au service du collectif même si il reste trop souvent discret (10 points 6 passes 4 rebonds hier soir), et Felton est en train de réaliser de solides prestations (25 points hier). Leur banc est un peu dégarni, un peu plus que celui des Hawks qui eux peuvent compter sur un collectif rôdé et un banc un peu plus fourni. Et les Hawks sont quand même l'une des équipes les plus flashy de la NBA, bien aidés par un Josh Smith exceptionnel.

Toujours est-il que pour ces deux équipes il reste beaucoup de match pour grapiller des victoires et remonter au classement. Mais si leurs duels sont du même acabit que celui de cette nuit, on a hâte d'être en mars puis en playoffs pour voir une série qui pourrait être assez sympathique. Plus on approche des playoffs plus cette perspective est alléchante !


19 mars 2010

Les Bobcats ont un nouveau franchise player !

Une recrue d'un tel point à quelques semaines des playoffs, ça a de quoi vous motiver un groupe à aller encore plus loin chercher des exploits. Les Bobcats eux, se sont vus renforcer par sa majesté Michael Jordan. L'ex-joueur des Bulls a finalement racheté la franchise de Charlotte et ses dettes afin d'en faire un projet sportif (et sûrement financier) intéressant sur le long terme.

Et les Bobcats ont fêté cette arrivée avec une belle victoire contre la jeune et prometteuse (et playoffable) équipe d'Oklahoma City pour la première à Charlotte de leur nouveau président. His Airness s'y connaît en business mais a commis quelques erreurs par le passé niveau opérations basket (on se souvient d'un certain Kwame Brown...), alors que va-t-il apporter à cette équipe ?

Les Bobcats ne sont pas la franchise la plus glamour des Etats Unis. Pourtant Charlotte est un marché qui avait déja connu la fière équipe des Hornets, et semblait l'endroit rêvé pour placer une franchise NBA. Côté sportif, l'équipe décolle depuis deux saisons. En début d'année on avait misé gros sur eux, sans s'attendre au coup de mou rencontrés avant que Stephen Jackson débarque en Caroline du Nord. L'arrivée de Cap'tain Jack a boosté cette équipe des Bobcats, et si notre Bobo national a mis un temps à s'acclimater, il arrive enfin à tirer son épingle du jeu et à aider l'équipe. Sauf surprise de dernière minute, les Bobcats devrait même accrocher les playoffs, et jouer le rôle d'épouvantail face à un gros poisson de l'Est.

Et pourtant, les Bobcats vont encore cette année perdre 30 millions de dollars. Le public n'est pas tout à fait au rendez-vous (pourtant avec 19000 places la Times Warner Cable Arena n'a pas à rougir face à la concurrence), et les sponsors n'accourent pas pour apporter de l'argent à une équipe qui en a bien besoin. C'est pour compenser ce besoin que l'arrivée de Jackson a été pensée (après le côté sportif bien entendu), pour rendre l'équipe un peu plus glamour, flashy et explosive, et attirer les foules et l'attention des gens. Une qualification et de belles performances en playoffs devraient amener aussi un peu de lumière sur Charlotte, qui possède déja une franchise de NFL qui connaît de bons résultats, mais n'est pas saturé pour autant d'équipes d'un des sports majeur américain.


Car la situation de Charlotte va devoir être assaini. Jordan rachète le club pour la modique somme de 275 millions de dollars, en prenant pour lui les dettes du club estimées à 150 millions de dollars. Le club avait coûté 300 millions à l'origine à Bob Johnson, qui était devenu le premier noir à la tête d'un club de sport professionnel d'un des championnats majeur américain. Jordan, en lui succédant, devient ... le 2ème ! Si sportivement on peut espérer que la situation aille de mieux en mieux, on peut se demander comme attirer encore plus de foules du côté de Charlotte.

Car la franchise était trop populaire du temps des Hornets. Sans rien gagner, l'équipe emmenée par Alonzo Mourning ou Larry Johnson comptait dans ses rangs un phénomène médiatique en la personne de Mugsy Bogues, sur qui toute la NBA gardait un œil. Mais les mauvaises relations entre les fans et le propriétaire de la franchise menèrent à un exil vers la Nouvelle Orléans. Aux Bobcats de renaître dans le cœur des fans. Et pour cela, la renommée de Jordan va aider.

Formé à North Carolina, Jordan est un peu l'enfant de la région. Si il a sévit à Chicago puis à Washington, il est resté un enfant du pays, et se pose en patriote de cet état. Il sera le nouveau visage de la franchise, beaucoup plus vendeur que celui de Bob Johnson, qui a créé la franchise en lui donnant son propre surnom (alors que beaucoup réclament un nouveau nom pour la franchise). Rien que cela pourrait attirer de nouveaux sponsors, certes plus attirés par la carrure de Jordan que par celle de sa franchise, mais devrait faire du bien au club.


Au niveau de l'avenir, Jordan ne prévoit pas de faire d'énormes investissements. Se mettre dans le rouge en payant la luxury tax n'est pas prévu. Par contre, garder le coach Larry Brown est l'un de ses principaux objectifs alors que ce dernier aimerait revenir du côté de Philadelphie où vit sa femme. Jordan peut déjà se targuer d'avoir fait venir Brown à Charlotte, et d'avoir recruté un gaillard du niveau de Stephen Jackson. Reste aux Bobcats à apprendre à vaincre, de manière constante, et surtout en playoffs. Et a confirmer la saison prochaine l'embellie de cette année. Car avec le renouveau sportif, les caisses du club ne devraient pas mettre trop de temps à se remplir !

18 mars 2010

Les Blogs ont la parole - Episode 4

Nous voici de retour pour un tour d'horizon des blogs francophones traitant de l'actualité de la NBA. Cette fois encore, nous vous livrons un concentré de ce qu'il ne fallait surtout pas rater la semaine dernière :

MyNba4U : C’est déjà l’été sur MyNBA4U : Wade préférera-t-il attendre du renfort à Miami, ou au contraire aller renforcer une équipe de Chicago malmenée actuellement, mais sacrément bien équipée pour le futur !

BasketBlog : Sur Basket Blog, Steve Nash et Chris Paul jouent les réalisateurs.

1contre1 : 1contre1.com répond à toutes vos questions concernant Chris Bosh. Est-ce qu'il va rester ou partir? Où se situe t-il par rapport aux autres Free-Agents? Qu'est ce que "First Ink"?

16 mars 2010

Portland : Après la pluie de blessures…

La saison a été compliquée pour les Blazers. Depuis novembre, pas une seule éclaircie n’a percé du côté de Portland. Mais avec le mois de mars, le beau temps semble revenir au Rose Garden. De quoi faire souffler un vent de terreur sur les Play-Offs.

Alors qu’on attendait de cette saison qu’elle confirme les Blazers en haut de la hiérarchie NBA, nous les retrouvons en queue de peloton pour accrocher les PO. Conséquences et perspectives d’une saison agitée :

Le buzz avait tourné : l’équipe de la prochaine décennie allait être le Thunder avec en tête Kevin Durant, drafté en seconde position en 2007 par les Sonics de l’époque. Devant lui, les Portland Trail Blazers avaient jeté leur dévolu sur Greg Oden. Comme un symbole, le géant accumule les blessures et Portland se veut moins foudroyant cette saison que leurs compères dans la catégorie « jeunes talents ». Car on attendait beaucoup des Blazers : après une première qualification en PO l’an passé riche en expérience, la feuille de route voulait qu’ils passent un nouveau palier et s’inscrivent pleinement dans le top 4 de la conférence. Le bilan est cruel et les fans se sont alors vite tournés vers la nouvelle sensation du moment.


L’exercice a mal commencé pour Portland, avec d’entrée de jeu des couacs autour de la recrue estivale : Andre Miller. Le meneur vétéran devait aider cette jeune escouade à changer de dimension. Tout d’abord, la greffe n’a pas été facile : il s’agit d’un homme assez réservé, ce qui contrastait avec la camaraderie régnante. Andre Miller ne s’est pas intégré facilement au groupe, ce qui a été exacerbé par un début de saison juste moyen.

Car sur le terrain, il a aussi fallu s’apprivoiser. En effet, l’équipe doit apprendre à jouer avec un meneur plus classique. Son entente avec Brandon Roy n’a pas été immédiate, puisque les deux joueurs ont besoin de souvent porter la balle pour apporter leur contribution. De plus, Andre Miller a un plan de jeu tout aussi carré et il aime appuyer sur l’alternance intérieur-extérieur e ; ce qui est passé en début de saison par une plus grande implication de Greg Oden dans le jeu et qui a eu pour conséquence de ralentir l’exécution offensive des Blazers. Il a fallu s’adapter.

Et soudain, Greg Oden se retrouva une nouvelle fois sur le flanc, dès décembre. A peine le temps de rappeler une énième fois les noms de Bill Walton et Sam Bowie –deux anciens pivots stars des Blazers sujets à des blessures récurrentes- que Joel Pryzbilla l’a rejoint à l’infirmerie. La peinture de Portland s’est donc dépeuplée, laissant un trou béant dans l’effectif. On a ressorti Juwan Howard du formol pour le faire jouer dans la raquette parfois près de 30mins par match. On nuancera cette phrase assez acide par le fait que le bonhomme s’est très bien débrouillé avec les moyens du bord.


Le système D, c’est ce qui a prévalu chez les Blazers pendant tout le milieu de saison. Nicolas Batum a manqué 45 matchs, Rudy Fernandez a été sur la touche pour 19 matchs et Brandon Roy en a loupé 15. En tout, ce sont 8 joueurs de l’équipe qui ont squatté l’infirmerie pour au moins 10 matchs. Ces mois de décembre-janvier-février ont permis de constater combien Portland disposait d’un effectif riche, et l’on a pu observer tout un tas de combinaisons inédites. Chacun a vu son rôle changer d’un match à l’autre. Malgré tout, Portland a su ne pas lâcher la rampe, ce qui est un premier signe encourageant quant au potentiel de cette équipe pour viser les sommets.

Et puis, cela a permis de souder encore d’avantage l’équipe. En tout cas, ils ont du bon gré mal gré apprendre à se connaître et à savoir précisément comment, en équipe, tirer partie des qualités de chacun. Alors que certains bruits faisaient états d’altercations assez houleuses mettant en scène Andre Miller en début de saison, plus personne ne fait état aujourd’hui d’un quelconque manque de feeling du meneur avec le reste de ces jeunes troupes. Après 1 an d’absence, Martel Webster a eu un boulevard pour sa période de ré-adaptation, avec un max de temps de jeu et d’opportunités. Jerryd Bayless a su saisir sa chance et a prouvé qu’on pouvait clairement compter sur lui. Lamarcus Aldridge a dû tenir les rennes de l’équipe et assumer le leadership pendant l’absence de Brandon Roy, l’expérience n’a pas été une franche réussite personnelle avec des stats à peine meilleures, mais il est toujours intéressant d’avoir pu tâter d’une telle responsabilité et gageons que cela lui servira dans les futurs moments chauds.


Ce dernier a d’ailleurs bénéficié du trade qui a envoyé Marcus Camby du côté de l’Oregon. Avec l’émergence de Jerry Bayless et le bon retour de Martel Webster, les pertes des Steve Blake et Travis Outlaw paraissent digérables. Surtout que Marcus Camby apporte une nouvelle légitimité dans la peinture pour Portland. De par son gabarit et son envergure, il prend de la place dans la peinture, ce qui manque cruellement depuis que les deux ours sont en convalescence jusqu’à la prochaine saison. Son profil de défenseur répond à un besoin énorme : non seulement il peut rendre des coups poste bas, mais surtout il a un vrai sens de l’aide défensive et il pourra barrer de nombreuses routes jusqu’alors laissées ouvertes sous les panneaux des Blazers : au final, cela donne plus de 8rebs et 2blcks par match. En attaque, il sait se montrer discret et peu gourmant, preuve en est qu’il culmine à moins de 4pts de moyenne. Il joue le rôle de point d’appui qu’affectionne Andre Miller et qui permet à Lamarcus Aldrdige d’aller jouer au large où il peut mieux exprimer sa technique.

Il y en a un autre qui exprime sa technique : Nicolas Batum. Le public et la presse locale demandait ardemment son retour dans le starting line-up après son retour de blessure et le frenchy n’a pas déçu. Toujours aussi saignant en défense, Batman a fait plus que jamais parlé ses fondamentaux et son sens du jeu en attaque. Il a aussi peaufiné son tir, ce qui se traduit par des pourcentages incroyables : 57% aux tirs dont 47% à 3pts. Bref, on le répète, mais Nicolas Batum joue à merveille son rôle de facilitateur. Il est l’huile qui fait tourner le moteur des Blazers à plein. Maintenant que la plupart des pièces maitresses sont revenues en forme, cette équipe a l’air d’un vrai dragster. 9 victoires sur les 11 derniers matchs.


A la vue de leurs récentes prestations, Portland n’a pas l’allure d’un 8eme ou 7eme de conférence. Les ténors de l’Ouest doivent d’ailleurs sérieusement prier pour éviter d’affronter ces jeunes Blazers dès le premier tour. Surtout qu’ils ont prouvé qu’ils savaient gagner à l’extérieur, avec derrière un Rose Garden survolté en guise de forteresse. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. La post-season qui va suivre pourrait bien confirmer cet adage.

14 mars 2010

Dallas : la série devait s'arrêter un jour

Sur un petit nuage depuis près d'un mois, les Mavericks commençaient à être très effrayants avec leur allure de bulldozer. Pas une équipe pour leur résister en treize matchs. Et puis, ce qui devait être une formalité - la réception des Knicks - s'est transformée en vrai déroute !

Il y'a deux mois, la bande à Nowitzki venait massacrer New York au Madison Square Garden de 50 points, ce qui permettait au passage à notre frenchie Rodrigue Beaubois de commencer à se montrer ! Retour de bâton pour les Mavericks qui se sont fait humilier à domicile avec une défaite de 34 points. De quoi remettre en cause la belle série ?



On croyait ces Mavericks finis. Les espoirs envolés au fil des années, la déception des playoffs 2007 (alors favoris, Dallas se faisait battre 4-2 par la fougueuse équipe des Warriors, laissant le champ libre aux Spurs pour être champions NBA) ayant tué tout espoir de voir l'équipe de Mark Cuban remporter un titre.

Mais Dallas a su se reconstruire, et cette saison, une répartition plus équilibré du leadership (l'arrivée de Butler cette saison, de Marion à l'inter-saison) associé à un Jason Kidd toujours aussi étincelant, et à quelques trouvailles comme le français Rodrigue Beaubois (qui crée le buzz en NBA de part son talent - Cocorico !!!) ont permis aux Mavs de se dresser à nouveau comme des prétendants au titre. Et leur chevauchée fantastique les a mené à ces 13 victoires d'affilée et à une troisième place convaincante à l'Ouest. Cette nuit, ils avaient l'occasion de prendre la deuxième place aux Nuggets. Echec, une cuisante défaite les a ramené sur terre.


Vous allez me dire, rien de dramatique, cela n'hypothèque en rien leurs chances en playoffs, et toute série doit s'arrêter un jour ou l'autre. Mais en saison régulière, ce qu'on a envie de voir se dégager d'une équipe prétendant au titre, c'est une faculté d'être toujours présent, au bon moment. Les Mavericks traînent un lourd passif avec l'élimination en 2007 dont je vous ai parlé. Et si on ne doute pas de leur capacité à battre des grosses cylindrées, c'est bien dans leur inconstance lors des matchs supposés plus "faciles" que l'on peut avoir peur.


Alors, relativisons aussi, les Knicks ont sortis ont un match impressionnant : 16/30 à trois points, 56% d'adresse globale, 4 joueurs à plus de vingt points dont deux sortants du banc, tout a réussi à Mike D'Antoni cette nuit. Mais comme d'habitude, on s'attend à ce que ça ne soit qu'un "one shot" sans répercutions sur la suite, et ce genre de performance n'arrivera que trop rarement dans la saison terne des Knicks.

Pour conclure sur les Mavericks, leur participation aux playoffs en tant que tête de série ne fera aucun doute. Si on les sent capable de battre n'importe qui, ils vont devoir rassurer sur leur tendance à perdre contre n'importe qui. Et dégager un peu plus de ce qui donne peur aux adversaires : le fait d'être convaincu que l'on peut être champion. A l'heure où les Lakers semblent un peu moins dominants, peut être est-ce l'occasion de faire forte impression. Car dans une série, la psychologie, ça compte !


13 mars 2010

NBA Jam s’enflamme en vidéo !

Une licence mythique revient sur nos consoles de jeux : NBA Jam ! Un jeu boosté à la nitroglycérine pour un rythmé décoiffant. Loin des simulations, la devise de la série a toujours été de placer le fun au premier plan.

Des dunks de folie, des coups bas, des contres saignants, des tirs acrobatiques,…Nba Jam a toujours fait dans l’excès, a défié les lois de la nature et du bon sens, et l’assume parfaitement. Une véritable tempête s’est abattue dans les salles d’arcade au début des années 1990. Cette mouture 2010 espère bien raviver la flamme. En route pour une petite preview.

Les faits remontent à près de 20 ans, à l’époque où l’on glissait encore des pièces de 10FF dans les bornes d’arcade. Ou alors aux plus belles heures de la SuperNintendo et de la MegaDrive. C’est dire si ce titre a un fort impact nostalgique et saura faire frémir les plus old-school d’entre nous. NBA Jam a été un vrai phénomène de la première moitié des 90’s et il ne faut pas avoir peur de dire qu’il a contribué à la démocratisation de cette ligue au-delà des terres nord-américaines.


Force est de constater qu’après ces débuts dorés, la licence n’a pas su tirer son épingle du jeu. Des titres comme NBA Jam 98 ou NBA Jam 2004 n’ont pas réussi à retrouver la formule gagnante et notre mémoire sélective les a facilement laissés de côté. La franchise a hiberné après l’échec de l’opus 2004 et voilà qu’une nouvelle mouture essaie de faire recracher des flammes à ce volcan que l’on croyait éteint.

EA a décidé de jouer sur la corde sensible des aficionados en assumant totalement son côté old-school. Tout d’abord par l’esthétisme. Avec sa vue 2d, ses gros personnages et ses couleurs appuyées, NBA Jam 2010 pourrait presque faire peur aux novices. Mais il faut noter que le jeu reste plutôt joli, avec des effets de profondeur et un travail sur les personnages –entre la 3d et le cell-shading (effet cartoon)- pour un rendu plus que correct.

Evidemment, ça rend très mal en photo, mais l’impression est toute autre une fois en action. D’ailleurs, il faut noter que les animations, pour les peu que l’on a pu voir, sont très détaillées et colle parfaitement à l’esprit du jeu. On est purement dans un trip revival ; à la limite du pop-art avec l’incrustation de la tête du joueur, à noter d’ailleurs que le célèbre mode big head sera bien entendu de la partie. Cerise sur le gâteau, chaque action sera ponctuée par les commentaires bien burnés de Tim Kitzrow, déjà présent dans l’original.

L’esthétisme particulier servira comme un écrémage et nul doute que ceux qui seront à même de pouvoir apprécier le gameplay de NBA Jam s’immisceront sans problèmes dans ce style. Car les ingrédients du jeu original seront bien évidemment bien présents. On commencera par les dunks de folie qui défient les lois de la gravité. On citera pêle-mêle : une détente spectaculaire qui permettra à vos joueurs de sauter plus haut que l’écran ou de prendre appui sur la ligne à 3pts pour préparer son smash, un hang time qui arrêtera quasiment le temps une fois que vous êtes en l’air pour avoir tout le loisir d’enchainer les facéties en haute altitude, une puissance hors du commun qui fera vibrer les panneaux de bonheur (à moins que vous ne les birisiez…), ect… On ose espérer que la variété sera au rendez-vous, mais comme l’on sait pertinemment qu’il s’agit là de la griffe de la série, Electronic Arts a dû sévèrement plancher dessus.


De même, les dribbles spectaculaires seront encouragés, avec une panoplie de ankle breakers des familles. Bref, un style assez street. Et pour une plus grande visibilité de l’action, les matchs se feront à 2vs2 ou 3vs3. Ce qui laisse de la place pour s’exprimer et rend encore plus intense les duels. Dans de telles circonstances, vous vous doutez bien que les contre-attaque ravageuses peuvent devenir légions. Chaque combinaison aura donc ses forces et ses faiblesses à maîtriser avant de pouvoir prétendre à développer un style victorieux. Pour ne pas déséquilibrer trop les choses, même si des différences de caractéristiques existeront entre les joueurs de votre escouade, leur amplitude sera amoindrie de fait qu’un gros pivot pourra occasionnellement défendre sur un arrière ou un meneur pourra s’essayer au contre sur un grand gabarit.

On aura toujours l’occasion de prendre feu. Littéralement. En effet, après plusieurs paniers consécutifs, votre joueur gagnera confiance et aura la main chaude. Des flammes jailliront de vos mains lors du tir et vous pourrez marquer des tirs absolument incroyables. Vous serez in the zone et aurez l’impression de jeter un caillou dans un océan ; jusqu’à ce qu’un adversaire réussisse une belle défense et vienne enrailler cette belle mécanique.

Vous commencez à sentir le potentiel hautement jubilatoire du jeu. Mais pour que cela soit vraiment marrant, il faut bien qu’il y ait du répondant derrière. Et la défense est tout un art. Bien entendu, oubliez la bonne vieille zone, les prises à deux voire tout simplement l’aide défensive. On s’en tiendra à du bon vieux homme à homme : vous savez celui qui chambre allègrement et consiste à une mise au défi permanente sur l’honneur de chaque protagoniste. Tout d’abord, vous pourrez mettre à profit votre détente montée sur ressors pour aller au contre avec une ferveur incroyable. Ensuite, vous pourrez jouer de toute une panoplie de coups fourbes qui va de la petite tape sur le ballon à la bousculade pure et simple de l’adversaire. En sommes, ça joue très physique.


Le tout donne un rythme très nerveux, puisque chaque erreur se paie cash par un panier dantesque. Le système est suffisamment subtil pour que l’on se rende coup pour coup, parfois au sein de la même action ; mais la possibilité de prendre feu permet quelques runs, ce qui maintien le suspense et donc l’intensité du match. On se demande toutefois si le schéma ne risquerait pas de rendre les parties répétitives à terme.

C’est sûr que l’on n’a pas les même attentes ni la même attitude envers un jeu arcade qu’un jeu console. Et il faut bien avouer que nos meilleurs souvenirs avec le NBA Jam sur SuperNintendo/MegaDrive sont ancrés autour d’après-midi entre potes. Les développeurs en sont bien conscients et nous promettent quelques subtilités dans le gameplay, qui répondront à l’évolution du secteur vidéoludique de ces 15 dernières années.

Néanmoins, ne nous leurrons pas : à part quelques mordus qui n’hésiteront pas à se farcir des dizaines d’heures d’affrontements stéréotypées face au Cpu dans le but de décrocher quelques bonus (on prie toutefois pour la présence de guests –type Will Smith ou Spike Lee dans le premier), le cœur de l’intérêt de NBA Jam réside dans le multijoueur.

Pour le moment, il est annoncé sur Wii uniquement. Le jeu ne serait pas commercialisé sous forme physique (sous jaquette que vous pouvez acheter en magasin ou sur le net) mais via la plate-forme WiiWare. C’est-à-dire que vous pourrez télécharger le jeu facilement depuis l’interface d’accueil de la Wii, en échange de quelques points. Ces points s’achètent sous forme de cartes sur lesquelles sont inscrites des codes, comme pour les recharges téléphoniques en sommes. Ce système a été mis en place pour proposer à moindre coût des jeux d’envergure moyenne (comprendre : loin des blockbusters comme Mario qui peuvent tenir en haleine le joueur pendant de très nombreuses heures de jeu). Outre assumer qu’il a été développé pour s’envoyer occasionnellement en l’air, NBA Jam sera disponible à un prix correct –on parle d’une vingtaine d’euros.

De plus, il se murmure que des versions disponibles sur les plate-formes équivalentes pour Playstation 3 et Xbox 360 (respectivement, le PSN et le Xbla) pourraient être disponibles quelques semaines après la parution sur Wii. Il serait dommage de s’en priver, donc nous avons bon espoir que les joueurs de tous poils pourront tâter d’un NBA Jam qui s’annonce fun, prometteur et sans prise de tête. Boom Shaka Laka !


12 mars 2010

Chicago : un festin sans apéritif ?

Hier, les Bulls ont perdu plus qu’un match. En plus d’avoir été sévèrement défait par le Magic d’Orlando, Chicago perd Derrick Rose sur blessure. Le meneur star rejoint Joakim Noah et Luol Deng à l’infirmerie, ce qui entrave les espoirs de post-season des Bulls.

Les pragmatiques n’en tiendront que peu rigueur. Déjà parce que l’écart est loin d’être irrattrapable ; et surtout parce que cet exercice 2009-2010 ne serait que le préambule d’une cavalcade bien plus folle. Là encore, les regards sont tournés vers l’été 2010.

Encore une fois, me direz-vous. Malheureusement, on y va tout droit. Les Bulls sont à un bilan de 31-33 après leur défaite face au Magic et leurs 17 derniers matchs vont être loin d’être tout repos, avec beaucoup d’adversaires qui sont actuellement au dessus des .500 de victoires. Il ne faut pas oublier que les Bulls ont encore relativement beaucoup d’affrontements avec des adversaires directs, pour des matchs en mode quitte ou double, les obligeant au quasi sans-faute. Le tout avec Luol Deng, Joakim Noah et Derrick Rose sur le flanc.

L’absence du frenchy est particulièrement handicapante en défense. En effet, sa combinaison de vivacité et de taille fait cruellement défaut pour colmater dans la peinture des Bulls ; car il faut bien admettre que certains joueurs sont de piètres défenseurs au marquage individuel (Derrick Rose en tête, mais aussi Hakim Warrick ou Brad Miller). Même si ce n’est pas l’unique raison, la blessure de Jooks s’est particulièrement faite sentir au cours de ces derniers matchs, où les Bulls sont passés de la 6eme place en efficacité défensive à la 11eme.


L’attaque, la 27eme de NBA, ne se portera pas bien mieux. Les pertes de Luol Deng et Derrick Rose retirent de l’effectif les deux seuls joueurs capables d’apporter constamment du décalage en un-contre-un. Quand on sait que l’attaque des Bulls a d’ordinaire un manque criant d’adresse longue distance, une difficulté sans nom à aller gratter des points sur la ligne des lancer-francs et doit faire la croix et la bannière pour marquer en prenant position poste bas, forcement on s’attend à une sacrée catastrophe.

Dans un tel climat hostile, Vinny Del Negro n’est pas le coach que vous aimeriez voir sur le banc. Car force est de constater qu’il n’a pas fait ses preuves en 1 an et demi sur le banc ; encore moins depuis que Del Harris n’est plus à ses côtés. Alors certes, les Bulls ont encore deux matchs contre Miami et deux matchs contre Charlotte (dont un lors du season ending), sans oublier les réceptions de Milwaukee et Toronto. Ces quatre équipes sont des concurrents directs pour accrocher la fin du wagon des PO, donc tout peut aller très vite. Mais l’on ne peut pas dire que les Bulls dégagent un karma serein au moment d’aborder une partie cruciale de leur calendrier. L’attitude dominante pendant une bonne partie de la saison était que Chicago allait au pire accrocher le premier tour des PO, ce dont tout le monde se permet de douter aujourd’hui.


Mais Chicago dispose de quelques contrats à expirations, de jeunes talents reconnus, aux postes de meneur et de pivot, souvent difficiles à pourvoir. Après l’échec des Baby Bulls, le front office attend beaucoup de la free agency 2010 pour pouvoir enfin franchir un palier. En outre, Chicago, troisième ville des Etats-Unis, jouit de l’aura intarissable de cette franchise mythique que sont les Bulls.

Cependant, de nombreux couacs viennent gâcher ce son de trompette. Tout d’abord se pose la question de Luol Deng. Censé être le pilier de la renaissance des Bulls, l’on s’était réjouit ici même de son retour en forme en début de saison. Mais voilà, le britannique a encore connu une saison rythmée par les blessures et l’on commence à se demander s’il peut assumer le calendrier fou de la NBA. Une sacrée épine dans le pied, vu que son contrat est relativement imposant. Autre point à relativiser, c’est l’apparat des Bulls. Certes, devenir le maître des lieux après vous-savez-qui, ça a de la gueule. Mais le prochain Mvp des Finales pour les Bulls, surtout si c’est un arrière-ailier, ait condamné à vivre dans l’ombre du maître, ou tout du moins à supporter la comparaison avec le #23. On l’a déjà dit, mais la diffusion de la technologie et de la société de l’information font qu’il est quasi impossible de développer le même côté mystique que celui qui a entouré Jordan.

Donc pour moi, un gars de la trempe de Lebron James ou Dwayne Wade, même si ce dernier est natif de Chicago et est ambassadeur de la nouvelle marque de pompes du maître, sera plus hésitant à venir se frotter à la Légende qu’à tenter l’aventure dans une autre franchise, avec des aînés moins pesants. Le cap space ne leur permet pas non plus de faire des combinaisons audacieuses dans le recrutement et je crains qu’un Amar’e Stoudemire ne soit pas suffisant pour amener les Bulls sur le toit du monde. La seule solution crédible que je vois serait d’arriver à faire signer Chris Bosh. Nous ne développerons pas plus loin ces plans sur la comète pour nous contenter d’attendre pour voir ce qui va vraiment se passer.

Car le plus embêtant avec cette saison et cette possible non-qualification pour les PO, c’est que cela attaque Chicago sur ces certitudes. Et que le passé récent de cette franchise est plein de désillusions. Ce qui n’incite pas à l’optimisme quant au futur de la franchise. Généralement, quand les amuse-gueules ne sont pas fameux, on craint pour le plat principal.

11 mars 2010

Boston a la tête dans le sac

24 secondes est de retour après un emploi du temps chargé pour vos humbles serviteurs. Après cette pause post-All Star Game, nous voici de nouveau sur le pont pour une fin de saison qui s’annonce très intéressante. Et bien sûr, des PO dont on attend beaucoup.

Et l’on va commencer avec les Celtics. Ils ont fait les gros titres du jour après leur défaite de 20 points à domicile. Une grosse claque infligée par les Grizzlies qui a fait réagir les spectateurs par de virulents sifflets de protestation ; qui cache une angoisse quant aux chances de la franchise de réaliser quelque chose en PO.

Il s’en est passé des choses à Boston depuis notre dernier billet. Des transferts notamment. On commence par celui de Nate Robinson. Selon moi, ce trade est très bancal. Car dans l’affaire, les Celtics lâchent Eddie House. Ce dernier a parfois offert de fiers services et il était considéré comme l’un des facteurs X des C’s les plus dangereux. Car le bonhomme pouvait prendre feu derrière la ligne et jouissait d’une adresse régulière. Il était donc de fait une menace qui écartait les défenses. Comparativement, KriptoNate a un shoot beaucoup plus branché sur l’alternatif et se régale d’avantage en pénétration. Il est dans un registre bien plus proche de Rajon Rondo et de Tony Allen, ce qui laisse Ray Allen comme véritable atout extérieur sur les lignes arrières. A terme, l’attaque des C’s pourrait le regretter.


Outre le choix, c’est la façon de faire qui interpelle. On a eu le sentiment que Boston cherchait désespérément à booster son roster vieillissant. On a l’impression que ce trade a été fait dans la précipitation, ce qui contraste avec la méthodologie plus sereine avec laquelle l’équipe de 2008 a été bâtie, voire même du recrutement de cet été. Nate Robinson arrive du côté de Boston, pour une cohérence dans le projet de jeu plutôt douteuse et dans un contexte d’agitation remuée quotidiennement par les diverses rumeurs entourant l’avenir de Ray Allen – membre du Big Three !

Les premiers matchs du génial lutin viendront confirmer ce sentiment. En effet, KriptoNate ne s’insère par réellement dans les schémas de jeu, il en prend quelques uns à son compte. Pas de schémas collectifs dessinés pour tirer parti de ses qualités, c’était l’équipe qui s’adaptait au style de Nate Robinson. C’est un aveu qui montre que les Celtics n’ont plus de certitudes dans leur jeu.

Les Celtics ont également profité de notre absence aux platines pour signer Michael Finley. Le vétéran ne trouvait plus sa place chez les Spurs et a décidé de tenter un nouveau pari en allant voir du côté de Boston. On aura la délicatesse de souligner le comble qu’est de signer quelqu’un qui a 37 ans pour une équipe que l’on dit déjà trop vieille. Il peut encore rendre de fiers services, saura comprendre l’effectif déjà en place et pourra pointer son nez occasionnellement. Il a en plus le mérite d’apporter de l’adresse pour compenser un point évoqué plus haut. Et puis on notera également que concrètement, les Celtics ne prennent pas de risque (ils l’ont signé directement) et donc tout ce qu’apportera Mike Finley ne sera que du bonus ; un peu à la PJ Brown l’année du titre.

Mais l’on se demande si Michael Finley aura vraiment l’occasion de s’exprimer. Entre Paul Pierce, Ray Allen et Marquis Daniels qui squattent les postes 2 et 3, sans compter que Nate Robinson pourrait se décaler en 2 pour un duo avec Rajon Rodon, le brave Finley devra se battre avec le bouillant Tony Allen pour avoir le droit à quelques minutes. Et comme le dernier cité a les cannes pour suivre des 2 offensifs comme Vince Carter et, plus problématique, Joe Johnson, on espère que Mike Finley aura l’occasion de se mettre dans le rythme avant de devoir retourner sur le banc. On a beau taxer les Celtics de vieux, une rotation régulière de plus de 10 joueurs sur une série de PO est généralement à proscrire.


Nous revoilà donc à hier soir. Les Celtics, actuellement troisième de la conférence Est, se sont fait chahuter sévère par des jeunes Grizzlies qui filent tout droit vers une qualification en PO. L’addition est salée : les papys se sont pris 20pts dans la vue et ont vu passer les contre-attaque des Grizz comme un rouleur compresseur. Mais plus que les jambes, c’était surtout l’envie qui était du côté de Memphis. Le body language était criant : Boston ne témoignait plus de cette fougue intense qui les avait porté pendant deux ans. Au final, c’est limite si l’on a vu des signes de frustrations chez les Celtics, les mines étaient plutôt dans le registre de la résignation.

Plus inquiétant encore : mettre tout ça sur le dos de la vieillesse qui a craqué sous la fougue de jeunes ours, ça serait cacher la forêt avec un arbre. Certes, c’était pour les Celtics le second match d’un back-to-back. Mais ils ont calé dès le premier quart-temps. 12 points, qui plus est face à une équipe pas très réputée pour sa défense. L’exécution était particulièrement grinçante, bien plus que ne peuvent l’être les genoux de ces trentenaires. Et ça, c’est bien plus menaçant que si l’on mettait tout sur le compte d’une crise pantouflarde sensée s’arrêter une fois les PO venus.