31 août 2010

Le mondial est leur tremplin

Retour de vacances et un mondial de basket : que demande le peuple ? Après un mondial de foot des plus ennuyeux et un été où les sportifs de toutes disciplines (athlé, natation) ont brillés, voici venir le tour des basketteur qui vont nous régaler pendant deux semaines depuis la Turquie.

Si certains joueurs comme Marc Gasol ou notre Nico Batum assument leur statut de joueur sûr en NBA en réalisant un bon début de mondial, certains joueurs ont vraiment besoin de retrouver de la sérénité grâce à ces championnats du monde et comptent sur un leadership en sélection pour y parvenir.

26 août 2010

Le 5 de Michael Scofield

Comme il faut bien s’occuper avant la reprise de la saison, nous avons demandé à des personnalités de composer leur 5 idéal. Aujourd’hui, c’est Michael Scofield , héros claustrophobe, qui s’attèle à la tâche :

Il faut bien passer le temps en prison. Participer à ce blog me permet de changer d’horizon. Cap sur la NBA. Car là-bas aussi, les tatouages sont lourds de sens. Je serai cependant bref pour cette introduction, j’ai quand même une évasion à préparer. Place donc directement à mon 5 :

PG – Allen Iverson
Parmi ses plus beaux tatouages, on notera tout un tas de mots qui lui parcourent l’échine. On retrouvera donc bien entendu The Answer, mais aussi Fame, Fear no One et Only the Strong can Survive. Parfaitement dans le style du bonhomme. Tellement que David Stern en a eu peur.

SG – JR Smith
Un pur allumé. Il enchaîne les tatouages. A tel point que sa peau en est intégralement recouverts à certains endroits du corps, avec des motifs très denses. Cela rappelle à beaucoup le style des gangs de rue. On notera le visage de sa mère sur le torse, un basketteur en feu qui dunk au niveau du bras, des étoiles sur les épaules, un message Death before Dishonnor sur la cuisse,…Et son dernier chef d’œuvre date de cet été, en haut du coup, avec un gros Swish bien coloré.

SF – Matt Barnes
Il est de retour en Californie, sa terre natale adorée, qu'il aime exhiber sur son bras droit. Le Capitol de Sacramento, le Golden Gate Bridge, le logo des Dodgers, "California Love". Ca lui a pris vers l'âge de 17 ans. Un ami, Ryan Hill, commence à faire ses premiers pas en temps que tatoueur et se débrouille plutôt bien. Depuis, Matt Barnes lui offre régulièrement sa peau pour continuer sa fresque. On notera l'inscription Believe dans le cou, l'araignée sur l'épaule ou encore la panthère noire. Sur sa poitrine, trois grosses lettres : F.T.H., un tattoo dont il n'a jamais voulu dévoiler la signification.

PF – Chris Andersen.
The Birdman a aussi construit sa renommée de « fan favorite » en arborant des tatouages plus loufoques les uns que les autres. Tout d’abord, on remarque les couleurs très flashy, pour une inspiration à la croisée des chemins entre le old school us et le style japonais. Son tatoueur attitré, John Slaughter, est un véritable artiste. Sa plus belle pièce (parmi les 30 qui arborent la peau du Birdman) est bien entendu les ailes sur les biceps, qui ont grandement popularisé le surnom de Chris Andersen. Sa dernière excentricité ? Le doigt-moustache.

C – Rasheed Wallace
Peut-être l’un des tatoos les plus reconnaissables au monde. Sur son bras droit, l’on peut voir une véritable fresque égyptienne, surplombée d’un immense soleil. Tellement beau qu’on en oublierait presque le bulldog, situé sur l’autre bras.


*Ceci est bien entendu factice. Si le vrai Michael Scofield (ou Wentworth Miller) nous lis, nous serons honorés de réparer notre erreur de jugement en proposant son vrai 5 majeur.

23 août 2010

Le 5 de Alexia Laroche-Joubert

Comme il faut bien s’occuper avant la reprise de la saison, nous avons demandé à des personnalités de composer leur 5 idéal. Aujourd’hui, c’est Alexia Laroche-Joubert, ancienne productrice de la Star Ac' et autres joyeusetés, qui s’attèle à la tâche :

La NBA est constamment sous le feu des projecteurs. Cette machine à donner du rêve est couverte à travers le monde entier. Certains n’hésitent pas à se lever en pleine nuit pour supporter leur équipe favorite, tant pis si cela est synonyme d’arriver claqué au bureau le lendemain matin. C’est un terreau parfait pour ma société de productions d’émissions culturelles. Quelle dilemme, j’ai du ne retenir que 5 noms autour desquels je créerais volontiers une émissions de télé-réalité. Ca donne cela, et c’est plus beau à voir que Magali Vaé qui se dandine dans les cours de sport de Christophe Pina.

PG – Tony Parker
Il vit son rêve américain à fond. Nul doute qu’il verrait comme une consécration de se voir suivi 24/7 par des caméras. Pour le grand public français, il est l’incarnation du basket-ball, juste derrière Michael Jordan. Ce même grand public qui aime baver devant sa petite amie quand elle est en culotte dans Desesperate Housewives. Si en plus, il pouvait passer son année à se poser des questions existentielles sur son avenir entre le petit marché de San Antonio et les sirènes de New York, la dramaturgie serait assurée (d’autant plus que la voix-off serait effectuée par Georges Eddy)

SG – Ron Artest
Ce mec n’est pas tout seul dans sa tête. Il le sait et l’assume avec une douce folie. Tellement qu’il en remercie sa psychanalyste, entre deux réflexions sur les discussions télépathiques qu’il peut avoir avec Phil Jackson. Chaque interview de lui devient culte. Suivre le quotidien de Ron Artest, c’est l’assurance d’avoir un show décoiffant. Say Queensbridge !

SF – Lebron James
La suite logique de The Decision sur Espn. Il attire toutes les lumières, il est fait pour ça. Suivre The King, ça serait avoir un accès de première classe à l’intérieur de la vie du trio le plus médiatique que la NBA n’ait jamais fabriqué. On espère juste pouvoir trouver un moyen de faire revenir Delonte West dans le jeu, pour pimenter encore un peu plus les choses du côté de South Beach.

PF – Lamar Odom
Être marié à Khloé Kardashian c’est l’assurance d’être rodé aux codes des émissions de real tv, même si c’est effectivement la moins sexy des 3 sœurs. De plus, il a joué aux Lakers avec qui il a connu le pire comme le meilleur. Il a définitivement la connaissance du milieu pour être considéré comme une assurance tout risque, ce qui est rassurant pour les producteurs en ces temps de crise. Potentiellement, ça part bien avec l’annonce d’un parfum unisexe au nom du couple. Ca risque de d’avantage soulever les foules que l’album de Cyril Cinélu.

C – Shaquille O’Neal
Il a un physique hors-norme, ce qui lui confère un air de bête de foire. Il aime faire le clown, au point parfois de friser le ridicule. Il a une personnalité en acier trempée. Il est anime tous les nouveaux médias. Il est le client idéal pour une real tv. Ca serait une belle opportunité que de produire la suite de Shaq VS, incontestablement.

*Ceci est bien entendu factice. Si la vraie Alexia Laroche-Joubert nous lis, nous serons honorés de réparer notre erreur de jugement en proposant son vrai 5 majeur.

21 août 2010

Le 5 de Guy Roux

Comme il faut bien s’occuper avant la reprise de la saison, nous avons demandé à des personnalités de composer leur 5 idéal. Aujourd’hui, c’est Guy Roux, entraîneur rural économe, qui s’attèle à la tâche :

Oh la NBA ! Aucune place pour un club familial comme j’ai pu en connaître à Auxerre. Tout est fait dans la démesure, il y a de l’argent jeté par les fenêtres. Les joueurs s’hydratent avec du Powerade au lieu de la Cristaline, c’est pour dire. Pour essayer de gâcher le moins possible, j’ai tâché de faire un 5 avec le meilleur ratio qualité/prix possible. Cela reste malgré tout vertigineux :

PG – Rajon Rondo
$55 millions sur 5 ans. Boston a signé ce contrat lorsqu’on avait encore des doutes sur la capacité de Rajon Rondo de jouer sans le Big Three devant lui. Il a prouvé l’an dernier qu’il avait toutes les qualités pour être un top meneur dans cette ligue. Après des PlayOffs 2010 étincelants, nul doute que ce contrat peut paraître sous-estimé. Je salue le nez fin des dirigeants. Ils devraient venir aux champignons avec moi.

SG – Thabo Sefolosha
$13,8 millions sur 4 ans. Il s’est révélé comme étant un défenseur émérite sous le maillot du Thunder, ce qui lui a valu une place dans la 2nd All-NBA Defensive Team. Chien de garde affamé doublé de capacités physiques étonnantes, il peut effectuer un abattage défensif énorme. Parfait pour épuiser le meilleur arrière adverse, mais également pour venir m’aider avec mes cochons.

SF – Shane Battier
$7,3 millions pour la saison prochaine. Homme d’expérience, leader par l’exemple, gros défenseur et tireur adroit. Le type de joueur que toute équipe rêverait d’avoir. Il est un peu cher, mais il rend de si fiers services que je suis prêt à rempiler pour un nouveau jeu vidéo Guy Roux Manager pour payer son salaire.

PF – David West
$15,7 millions sur 2 ans. Qu’on le veuille ou non, David West est un All-Star et même s’il est la seconde option par défaut de son équipe, il peut empiler les double-double. En plus, avec ses sélections aux All-Star Games, il reçoit tout un tas de trucs en cadeaux, comme des maillots ou des vestes, ce qui m’est très utile quand je fais les champs.

C – Andray Blatche
$6,7 millions sur 2 ans. Je sais que normalement, je ne suis pas censé mettre les contrats rookie dans ce classement, vu que beaucoup apparaissent sous-évalué pour peu que le gamin ait un talent NBA-ready dès son arrivée. Néanmoins, nous sommes dans une ligue où la taille compte et où donc le centimètre se paie très cher. De plus, ça me rappelle les meilleures heures de la formations à l’auxerroise. Surtout qu’il risque de voir son temps de jeu (et ses stats) monter en flèche l’an prochain, avec un roster intérieur dégagé spécialement pour lui.

*Ceci est bien entendu factice. Si le vrai Guy Roux nous lis, nous serons honorés de réparer notre erreur de jugement en proposant son vrai 5 majeur.

20 août 2010

Les tickets NBA appliqueront la loi de l’offre et de la demande

Capitalisme : un terme que l’on commence à ne plus trop entendre dans les médias. Il faut dire qu’il a été tellement recasé dans tous les sens depuis LA crise que les journalistes changent de termes. Mais il ne faut pas oublier que jusqu’à preuve du contraire et malgré Arlette Laguiller, c’est toujours lui qui fait les règles du jeu. D’autant plus aux Etats-Unis.

Récemment, les New Orleans Hornets ont annoncé qu’ils auraient toute une gamme de prix pour leurs ventes de place. Tous les matchs ne se valant pas, ils vont essayer d’adapter le prix en fonction de la valeur de la rencontre disputée.

Ce système a été mis en place l’an dernier au Rose Garden, antre des Portland Trail Blazers. Une salle qui n’a d’ailleurs pas désemplie malgré la frustration qu’a pu apporter une saison remplie de blessures.

Un système qui risque de très vite être appliqué à l’ensemble de la ligue, tant la logique économico-sportive est respectée. Le constat est simple : un match contre les Lakers un samedi soir vaut bien plus qu’un match contre les Clippers un mardi soir. Pourtant, les deux billets étaient vendus au même prix.

Un prix que l’on peut estimer sous-évalué pour voir jouer les Lakers, puisque les fans se bousculent au portillon. On pourrait augmenter le prix que la salle serait sold-out de toutes façons. Cela représente un coût d’opportunité (la différence entre ce qui a été fait et ce qui aurait pu être fait au mieux).

En revanche, ce même prix apparait cher payé pour voir déambuler les Clippers. Le genre de match qui vous fait dire « à ce prix-là, non ! ». En baissant le prix, les dirigeants attirent des indécis. Il y a donc plus de chances de faire salle comble. Ce qui n’est pas un luxe, avec des fréquentations en baisse depuis plusieurs années sur l’ensemble de la NBA.

Dans les théories micro-économiques, dans ce cas-là, l’offre est égale à la demande lorsque l’on atteint le prix d’équilibre. Car les dirigeants ne peuvent, à court terme, contrôler ni la demande (ils n’ont que peu de prises sur le calendrier) ni l’offre (ils ne peuvent pas moduler leur salle à l’envie) ; leur seul moyen d’agir sur le mécanisme est d’ajuster le prix.

Considérons la dépense de frais de match pour une salle (électricité, agents de sécurité,…). Cela représente un coût marginal extrêmement faible. Le coût marginal est le coût supporté pour la production d’un élément supplémentaire, ici cela représente la variation de coût en fonction de l’affluence. En clair, la salle est allumée de la même façon qu’il y ait 1 ou 2 spectateurs. Idem, l’on va devoir payer que quelques agents de sécurité en plus si l’on passe d’une affluence de 200.000 à 300.000 personnes, ce qui ramené à 1 individu supplémentaire ne fait pas beaucoup.

Ce qui fait que le coût moyen d’un ticket vendu (et du service implicite qui va avec)diminue proportionnellement à l’augmentation de l’affluence. Si l’affluence triple, les frais de salle par tête seront divisés par trois.

Sachant que se rajoute d’autres sections, comme le snack-bar, pour qui le coût de fonctionnement augmente bien moins vite que l’affluence (par exemple, il y a des chances pour qu’il y ait presque autant d’employés à 200.000 qu’à 300.000 personnes ; prix de gros sur les fournitures,…).

On rajoutera également qu’une salle pleine à craquer donne plus envie de revenir qu’une à peine aux 3 /4remplies. Effet de masse ou pas, on pourrait même argumenter que cela aide les ventes de produits dérivés.

Bref, vous voyez bien que le but est ici d’arriver à chaque match au prix qui fera se vendre toutes les places, ni «plus » ni moins. Car cela correspond au schéma où la salle fait un profit optimal.

Derrière, c’est bon pour tout le monde : aussi bien les joueurs que l’image de la marque NBA ont besoin d’avoir des salles pleines à craquer. Cela aide même les journalistes, car certains fans vont peut-être vouloir acheter le journal local juste pour voir ce qui s’est dit du match qu’ils sont allés voir la veille. Ca alimentera la discussion à la machine à café.

18 août 2010

Pourquoi faut il Tony Parker à New York

En ce moment, le bruit sur lequel tout le monde se penche est celui-là : refuser l’extension de contrat que Denver lui propose serait un moyen pour Carmelo Anthony de se laisser une voie royale jusqu’aux Knicks l’été prochain. Et comme nous l’avons craint dans nos colonnes, la frénésie des rumeurs reprend de nouveau la grosse pomme.

Et l’été 2011 prend la place de l’été 2010 dans les fantasmes les plus fous des fans des Knicks. Outre Carmelo Anthony, il y a quelques grands noms qui seront sur le marché l’an prochain. Dont celui de Tony Parker, présent au Madison Square Garden pas plus tard que le weekend dernier pour le match Team USA – France.

Il était là, mais en vacances et donc a décliné toute interview. A l’inverse de sa chérie, Eva Longoria, qui s’est brièvement prêtée au jeu. Elle n’y ait pas allé par 4 chemins, avec un oui massif et un joli sourire, pour confirmer qu’effectivement, son Tony aime l’idée de venir jouer à la Grosse Pomme.

En plus, on peut penser que c’est une perspective qui la séduit également. Vu que New York, qui plus est quand on est actrice internationalement reconnue, c’est quand même bien plus glamour que le Texas. Leur idylle a souvent nourri des rumeurs comme quoi Tony Parker irait jouer du côté de Los Angeles, avec ce que la proximité d’Hollywood avait de pratique pour leur couple.


De plus, le glamour, ce n’est pas quelque chose auquel Tony P. est insensible. Disons que l’on peut considérer que Tony Parker voulait jouer en NBA avant de vouloir jouer au basket. Il a l’american dream dans le sang et atterrir à New York serait pour lui une sorte d’apothéose, peu importe les liens qu’il peut avoir avec San Antonio.

Un gars qui s’est servi de sa notoriété pour nous refiler ses singles « Balances Toi » et « Premier Love » ne doit pas être insensible aux lumières de la Ville qui ne dort jamais. En plus, il y retrouverait son ami Thierry Henry, qui a récemment signé au club de soccer de NY ; c’est toujours ça d’économisé sur la facture SFR.

Outre la ville New York, ce sont aussi les nouveaux Knicks qui sont taillés pour lui. L’an prochain, il aura 29 ans et pourra passer quelques unes des plus belles années de sa carrière sportive à s’éclater dans le système de Mike D’Antoni. Sous les ordres de ce dernier, il risque de voir son impact statistique décoller; puisque le jeu prôné est idéal pour laisser s’exprimer les talents du meneur frenchy. Nul doute qu’après une saison passé avec Mike D’Antoni, on risque de parler de nouveau de Tony Parker comme faisant partie du débat pour savoir qui est le meilleur meneur de la NBA.

En plus, il pourra jouer dans une équipe compétitive, ou en tous cas qui aura des ambitions pour le court terme. Alors qu’on voit mal San Antonio rentrer sereinement dans l’ère post-Duncan.


Pour le basket français, c’est toujours mieux que son porte-drapeau médiatique soit dans une équipe qui joue les premiers rôles. L’effet est accentué par le fait que les Knicks sont une franchise mythique. Une histoire écrite en lettres d’or dans l’histoire du basket nord-américain.

Tony Parker aux Knicks fera s’intéresser certains jeunes fans à l’histoire de la franchise, parsemée de grands moments ; ce genre de grands moments qui vous font adorer un sport. Car les français vont continuer de suivre Tony Parker, avec peut-être encore plus de force. Il faut bien dire que pour conquérir de nouveaux publics dans notre pays, le style de jeu à la D’Antoni spectaculaire à souhait tranche avec celui de Gregg Popovich. Même si on se veut esthète de la défense, voir les Spurs régulièrement était quand même une sacrée sinécure pour quiconque ne supportait pas particulièrement SAS.

On ne saura de même trop vous le répéter, mais New York est quasiment la capitale du basket. Et qu’un petit français mène les Knicks vers la reconquête, c’est presque tout le basket français qui gagne en crédibilité. En tous cas, ça ne peut pas faire de mal que tout Rucker Park aime ce gamin venu de France.

Tout le monde est donc content de cette éventuelle signature. Par contre, il n’y aura pas d’émission spéciale sur Espn pour fêter ça. Mais sans doute 20 minutes chez Michel Denisot. Dommage que l’interview risque d’être conduite par Mouloud Achour.

16 août 2010

Le 5 de… Récap’ Saison 1

Souvenez-vous l’été dernier. 24 secondes avait convié plusieurs invités prestigieux, afin de chacun concocte un 5 majeur Nba. Tous nous ont livré un regard singulier sur les réalités de la grande ligue nord-américaine. De quoi nous ouvrir encore un peu plus l’esprit.

Avant de commencer une saison 2, qui s’annonce encore plus dingue que la première, l’occasion est trop belle pour ne pas revenir sur les meilleurs moments de l’édition précédente :

Le 5 de...Karl Lagerfeld

Le 5 de...Jean Alesi

Le 5 de...Raymond Poulidor

Le 5 de...Georges Eddy

Le 5 de...Philippe Manoeuvre

Le 5 de...Alain Afflelou

13 août 2010

New Jersey recrute malin

Partir en croisade pour Lebron James et revenir avec Travis Outlaw, ça fait doucement rire. Mais bon, on accorde quand même le bénéfice du doute à la nouvelle équipe dirigeante.

Le dernier mouvement en date a eu lieu cette semaine, dans le deal incluant 4 équipes, que vous commencez à bien cerner. New Jersey se sépare de Courney Lee pour accueillir Troy Murphy. Là encore, pas de quoi se payer un affichage géant pour narguer les dirigeants des Knicks. Mais Troy Murphy apparaît, avec le recul, comme une pierre solide dans un édifice pas si ridicule que cela.

Courtney Lee fait place nette
Tout d’abord, je ne peux pas m’empêcher de rappeler qu’Anthony Morrow est un de mes jeunes chouchous et que je prédisais dès début juin que l’équipe qui mettra la main dessus aura fait une belle affaire. La première constatation est qu’avec les minutes de Courtney Lee en moins, cela donne encore plus d’opportunités pour Anthony Morrow de se montrer. Et plus on verra Anthony Morrow, mieux l’équipe de New Jersey risque de se porter.

L’ancien rookie du Magic présentait quelques qualités en défense. Ca sera à Quinton Ross de faire parler son jeu pour ralentir les arrières adverses. Ce dernier attaque sa 6eme saison dans la ligue et pourra donc faire valoir une certaine expérience ; il pourrait donc se montrer plus efficace sur toute la durée de la saison. Couplé au fait qu’Avery Johnson risque de mettre en place une défense plus collective dans le style de ce qu’il a fait aux Mavericks.



En laissant partir Courtney Lee, New Jersey laisse partir un joueur qui a montré de criantes limites en attaque. Ce qui avait pour effet de paralyser les rares efforts offensifs de l’équipe. Ce qui passait dans une attaque aussi rodée que celle du Magic drivé par un Hedo Turkoglu en état de grâce aurait eu bien plus de mal à convaincre dans le neo-système d’Avery Johnson.

Divins pick&roll
Avery Johnson qui retrouve Devin Harris, son meneur de jeu à l’époque de Dallas. Du fait qu’ils se connaissent bien, Devin Harris devrait être le point de départ de la stratégie d’Avery Johnson. Pas que les deux hommes soient copains comme cochons, on aurait presque pu penser que c’est l’inverse ; mais ils se rendent bien compte que cette nouvelle association est leur meilleure chance actuellement de retrouver les sommets.

Attendons-nous donc à voir Devin Harris à la baguette de nombreux pick&roll. Avec Brook Lopez pour attendre les décalages à l’intérieur. Et donc Troy Murphy qui reste une menace extérieure très solide ; il permettra d’écarter les défenses pour ses deux coéquipiers. On devine très bien que l’attaque des Nets l’an prochain sera certes basique mais assez léchée.

Solution à court terme
A 30 ans, Troy Murphy n’est pas vraiment de la même génération que les autres piliers de la franchise. Il permettra de fluidifier l’attaque et apportera sa présence au rebond défensif dès l’année prochaine, avec en perspective une saison honorable de New Jersey, pour repartir du bon pied après une saison horrible.



Il sera poste 4 titulaire. Ce qui permettra de ne pas mettre sur le feu d’emblée le rookie Derrick Favors. Ce dernier aura une place de choix dès les premières rotations, ce qui aura pour effet de l’acclimater en douceur. Car il ne faut pas oublier que derrière des qualités de basketteurs indéniables, Derrick Favors s’appuie sur une sacrée densité physique. Des qualités athlétiques qui faisaient d’elle-même la différence au niveau universitaire, mais qui n’arriveront pas à lui conférer un avantage dans la grande ligue, où les gros bestiaux sont légions.

Et dès que le rookie sera paré, il pourra réclamer son poste de titulaire et le gros volume de jeu qui va avec. En effet, Troy Murphy est dans sa dernière année de contrat. Ce qui signifie que les dirigeants auront toute l’amplitude possible pour s’adapter en fonction de la cohésion du roster.

On peut même imaginer un échange avant février prochain. Car Troy Murphy possède un profil très intéressant pour beaucoup de prétendants au titre. Et avec un contrat qui s’arrête juste avant le nouveau CBA ? Banco. Le téléphone pourrait bien sonner dans le New Jersey.

Bref, l’arrivée de Troy Murphy est un mouvement qui améliore les perspectives à court terme avec l’assurance de meilleurs résultats, à long terme avec la possibilité de développer des jeunes dans de bonnes conditions ; le tout en gardant en forte flexibilité au niveau contractuel. Sans doute que NJN est le gagnant de ce deal à 4.

Indiana s’est jeté sur l’occasion

Dans le blockbuster deal du moment, beaucoup s’accordent à dire que tout le monde y a trouvé son compte. Mais beaucoup conviennent également que l’équipe qui y a plus gagné que les autres, c’est Indiana. Regardons cela de plus près.

Darren Collison et James Posey débarquent à Indiana, en échange de Troy Murphy. Ca bouge donc du côté d’Indianapolis, alors qu’on les trouve moribonds depuis quelques temps. Un deal qui vient remettre du baume au cœur des fans de la franchise et qui leur donne une bonne raison d’attendre la reprise de la saison avec une certaine impatience.

Un MIP et puis rien
Il faut dire que depuis grosso modo le Palace Brawl, les supporters des Pacers n’avaient pas grand-chose de fameux à se mettre sous la dent. Cela va même faire 4 ans qu’Indiana a disparu de la course aux PlayOffs. La seule lueur était le titre de MIP en 2009 pour Danny Granger, voué à être le futur franchise player de l’équipe.

Dans ces circonstances pas bien fugaces, Indiana n’a pas réussit à susciter d’étincelles ; surtout pas via les mercatos, dans lesquels les dirigeants ont été plutôt attentistes. Malgré les tentatives du coach Jim O’Brien de jouer up-tempo, peu sont les gens qui se sont intéressés aux Pacers ces derniers temps.

Darren Collison pour les mener vers la lumière
Et voilà que débarque Darren Collison. On vous en a déjà parlé dans l’article précédent, le bougre a su se faire un nom en remplaçant Chris Paul lors de la blessure de ce dernier et en enquillant les statistiques aguicheuses.



Il s’avère que son style pourrait coller parfaitement avec le jeu prôné par son nouvel entraîneur. Très vif, il risque d’apporter du pep’s à l’attaque des Pacers. Il sait mettre à profit sa vivacité pour distribuer le jeu. On peut donc penser qu’il saura mettre dans le rythme Danny Granger, qui s’appuie prioritaire sur son jump shoot mi-distance.

Darren Collison apparaît donc comme ayant les atouts pour driver et redonner des couleurs à l’attaque des Pacers. Il lui reste néanmoins à confirmer les bonnes dispositions entrevues l’an passé. Mais il ne faut pas oublier non plus qu’à son arrivée, TJ Ford sortait également d’une saison plutôt honorable.

Un vide s’est crée dans la raquette
Car pour faire en sorte que ce deal se concrétise, Indiana a lâché Troy Murphy. Cette machine a double-doubles était le métronome d’une raquette des Pacers pas forcement super imposante d’emblée. Alors sans lui…

La franchise mise alors beaucoup sur Roy Hibbert pour assurer la présence sous les panneaux. Certes il a sorti quelques prestations massives la saison dernière. Mais l’on peut se demander si à 23 ans, le joueur n’est pas encore un peu trop tendre. En tout cas, il devra impérativement franchir un palier cette saison pour ne pas que la raquette des Pacers soit la plus légère de la ligue. Et c’est peu dire que c’est une tare, surtout en Nba.



Un embouteillage à l’aile
En revanche, Indiana possède une sacrée collection d’ailiers dans son roster. James Posey donc, mais aussi Dahntay Jones, Paul Georges, Mike Dunleavy Jr, Brandon Rush comme principaux suspects. Allez déjà établir une hiérarchie là-dedans, au milieu de tous ces joueurs qu’on pourrait qualifier de « un peu au-dessus de la moyenne ».

Ces joueurs ont des qualités à faire valoir. Mais ils sont aussi loin d’être complets (ou même complémentaires). Et ils n’ont tout simplement pas prouvé une haute valeur sur les dernières saisons.

Restes à voir comment cela va se goupiller. Pas sûr que cela puisse être un succès dans un style débridé. On pourrait voir quelque chose à mi-chemin entre du jeu en transition et du jeu placé écarté.


Ne nous attendons donc pas à un coup de baguette de magique. Indiana s’est empressé de saisir une opportunité. Il est vrai qu’un tandem Darren Collison – Danny Granger est un backcourt des plus sympathiques. Mais l’avenir des Pacers tient à trop de «si » (développement de Roy Hibbert, rotation à l’aile,…) pour que l’on puisse vraiment certifié ce deal comme étant gagnant pour les Pacers. Au moins, il aura le mérite de nous faire nous pencher sur le cas d’Indiana par curiosité au cours de la saison prochaine. Ce qui était loin d’être acquis il y a de cela une semaine. C’est toujours ça de pris.

12 août 2010

Les Hornets tradent dans la précipitation ?

Chris Paul a fait savoir ses envies d’ailleurs. Alerte rouge du côté de la direction des Hornets qui a réalisé qu’elle devait tout mettre en œuvre pour contenter son All-Star avant qu’il ne se fasse la malle via la free agency de 2012.

Hier, 3 joueurs sont partis et New Orleans en a récupéré 2 nouveaux. Trevor Ariza se pointe en échange Darren Collison et James Posey dans un deal à 4 équipes. De même Julien Wright est allé se faire voir à Toronto en échange de Marco Belinelli. Analysons tout ça :

La sensation Darren Collison s'envole
Tout d’abord, commençons par ce meneur rookie. Darren Collison s’est révélé lors de la blessure de Chris Paul l’an passé. On a pu voir qu’il a réussit à remplacer son capitaine haut la main, mettant en valeur sa vivacité et sa capacité à distribuer le jeu.

Alors certes, le garçon a jouit de circonstances favorables. Comme le fait qu’il n’avait aucune pression, dans une équipe des Hornets qui semblait avoir déjà lâché prise dans le course aux PlayOffs avant même que CP3 ne se blesse. Darren Collison devait confirmer pour prouver qu’il est bien le formidable meneur que beaucoup voient en lui.

Il sera attendu au tournant, dans un contexte où on lui passera bien moins de choses. Mais il n’empêche qu’il dispose d’un profil assez séduisant et recherché. Il est jeune, a du potentiel et risque d’être sous-payé pendant les quelques années qui lui restent sur son contrat rookie. Autrement dit, Darren Collison était une formidable monnaie d’échange.

On peut s’étonner que les Hornets n’aient pas attendu plus longtemps pour faire monter les enchères. Alors certes, ils se débarrassent du boulet qu’était le gros contrat de James Posey en package. Mais on peut s’étonner qu’un joueur avec une côte aussi brûlante ait été échangé contre Trevor Ariza, dont la côte, elle, tire un peu la gueule.



Le retour de Trevor Ariza sur le devant de la scène ?
Ne nous méprenons pas néanmoins. Trevor Ariza retrouve un environnement déjà plus proche de celui qu’il a connu à LAL et qui lui a permis d’exploser. Les responsabilités offensives qui lui seront confiés seront moindres, pour le plus grand bien de son efficacité. Tout d’abord, il sera un binôme de choix pour accompagner Chris Paul sur jeu rapide. Ensuite, sur jeu placé, il pourra profiter du fait que CP3 tricotera un maximum pour focaliser les défenses ; puis la balle pourra ressortir sur un Ariza sagement posté dans le corner, qui aura tout le loisir de dégainer de loin ou de prendre à contre-pied la défense pour une pénétration directe vers le cercle.

De plus, dans une défense qu’on imagine moins collective que celle proposée par les Rockets, il saura mettre en valeur ses qualités de défenseur sur l’homme. On risque de le voir à l’œuvre chaque soir sur le meilleur extérieur adverse et il devrait bien vite se rappeler à notre bon souvenir dans ce registre.

Cerise sur le gâteau, il a déjà connu l’ivresse du titre il y a 14 mois et peut donc se targuer d’une certaine expérience des grands moments. Bref, Trevor Ariza est tout ce que James Posey aurait du être au moment de son arrivée dans la franchise. Sans oublier qu’il n’a que 25 ans.

New Orleans tient le poste 3 solide qui leur manquait depuis tant d’années. Avec un rôle peut-être plus cloisonné que ce qu’il a connu la saison passé, il devrait arriver à se concentrer de nouveau sur ces points forts et retrouver des sensations proches de ce qu’il a pu faire à LA, avec quelques responsabilités en plus. Il sera dans un registre de lieutenant que tout franchise player apprécie.

Marco Bellineli pour booster les stats de CP3
L’autre échange mis sur pied par la franchise scelle le départ de Julian Wright, qui n’a jamais su trouver sa place et a demandé publiquement à changer d’air, en espérant qu’un changement de paysage allait être le déclic. Manque de pot, il atterrit à Toronto.



Les Raptors avaient dans leurs rangs le même genre de joueur qui patinait dans le contexte dans lequel il était. Là aussi, il espère que le changement de décor lui sera révélateur. Là, il s’agit de Marco Bellineli, connu pour son adresse longue-distance.

L’italien s’est fait en NBA une spécialité de tirer en catch&shoot derrière l’arc. En jouant aux côtés du feu follet Chris Paul, il aura sans doute l’occasion de mettre à profit son sens du placement pour que CP3 puisse le décaler.

Avec une menace extérieure un peu plus vive, comme celle-ci, l’étau défensif risque de se refermer moins énergiquement sur chaque tentative de Chris Paul. Comme on suppose qu’il aimera toujours autant porter le ballon, c’est une option qui pourrait le libérer quelque peu.

Empire state of mind
Les mouvements réalisés par la direction des Hornets sont plutôt pertinents. Ils devraient permettre de contenter d’avantage Chris Paul, puisque l’équipe a subi quelques retouches pour qu’elle soit plus à son image. On peut s’attendre à une saison canon du meneur des Hornets, surtout qu’il doit ronger son frein après une saison galère.

Néanmoins, l’ampleur de ces trade est bien trop limité pour couper court toute velléité de départ de la star locale. En effet, en ce séparant de Darren Collison et en étant à ce point pieds et poings liés par quelques contrats massifs (cf Emeka Okafor), les Hornets ont quasiment entravé toute possibilité d’autres changements majeurs dans le roster. Et l’on peut craindre que les modifications réalisées jusque maintenant soient trop tièdes pour empêcher Chris Paul de penser à des lendemains qui chantent… ailleurs.

11 août 2010

Le Thunder, nouveau chouchou du public

Il y a 2 ans, Oklahoma City faisait rire le petit monde du basket. La fin de saison 2008-2009 a montré cependant quelques signes encourageants, incitant les dirigeants à poursuivre le développement de leur jeune noyau dur. Un groupe qui va s’éclater la saison d’après, suscitant l’engouement de tous les analystes NBA.

Le grand public a pris connaissance du potentiel de ces jeunes Thunders lors des derniers PlayOffs, où ces jeunes loups ont proposé une vaillante résistance face aux médiatiques tenants du titre. C’est bel et bien ancré : OKC est L’équipe qui a le vent en poupe en ce moment en NBA.

Ca commence bien entendu avec Kevin Durant. Après quelques mois à piocher, le garçon s’épanouit en NBA. Au point d’avoir été l’an passé le meilleur marqueur de la saison. Jamais quelqu’un d’aussi jeune n’avait décroché cette distinction. Ce qui en fait un athlète éminemment médiatique, comme en témoigne sa signature avec Nike. Ou encore qu’il sera en couverture du prochain NBA Elite (anciennement NBA Live), alors que le concurrent historique NBA 2K a opté pour Michael Jordan.

Malgré cela, Kevin Durant dégage l’image d’un jeune homme simple, qui aime juste passionnément le jeu. Cela fait évidemment contraste avec le pataquès médiatique (cf : Biggest Three, Shaquille O’Neal,…) et on peut lui trouver un côté authentique assez rafraichissant. Il n’y a qu’à voir la tronche de son compte Tweeter.



Avec ses airs de jeune homme sympa, limite gendre idéal, Kevin Durant a une belle côte de sympathie. Le jeune homme poli de la campagne, qui bosse dur ; face aux surdoués machiavéliques de South Beach. Ca sonne très hollywoodien. Rajoutez à cela que Kevin Durant sera LA star de Team USA cet été. En effet, il s’est mis à disposition de l’équipe nationale ; là encore, pendant que les autres vaquent à des occupations peut-être moins nobles.

D’ailleurs, les bookmakers ne s’y trompent pas. Même si les côtes varient quelques peu, les «spécialistes » donnent majoritairement Kevin Durant favoris dans la course au titre de MVP pour la saison 2010-2011.

Bien évidemment, il n’est pas seul. Il est entouré de joueurs explosifs de talent. Comme Russell Westbrook ou Jeff Green, d’ailleurs eux aussi de la partie pour Team USA cet été. Leur association donne un jeu dynamique et plutôt bien léché. Et comme ils sont jeunes, ils n’hésitent pas à lâcher les chevaux. On se rappelle qu’ils avaient vraiment mis dans le rouge physiquement les Lakers lors des PO.



Un jeu particulièrement attrayant et efficace, donc. Banco. Cela se traduit par 24 apparitions sur les chaines nationales de télévision nord-américaines. C’est autant que Denver, Phoenix, Dallas ou San Antonio. Ca vous place le niveau. OKC est une valeur sûre au niveau des audiences. La tendance risque de se confirmer si l’équipe continue d’évoluer et de se retrouver en bagarre pour le Top 4 de l’Ouest, comme le prédisent certains.

La saison 2010-2011 risque de démarrer avec le Thunder dans les petits papiers de pas mal de monde. Il est vrai qu’on est assez impatients de retrouver les coqueluches de la NBA dans leurs œuvres. Mais attention néanmoins. A cause des blessures, les Blazers n’ont pas pu confirmer l’an dernier et ont vu leur côte de popularité baisser quelque peu. D’ailleurs, je sens bien Portland reprendre le titre honorifique de Next Big Thing en NBA à la faveur d’une saison régulière canon. Mais c’est une autre histoire. Pour l’instant, le roi du bal, c’est OKC.

10 août 2010

Comment Kevin Seraphin peut tirer son épingle du jeu ?

Drafté en 17eme position, c’était un peu la surprise du chef. Peut-être que certains ne voyaient pas l’ancien de Cholet aussi haut, au vu de ses stats relativement moyennes. Mais il ne faut pas oublier qu’il a été dans l’équipe-type du dernier championnat d’Europe des -20ans.

Malgré le fait qu’il n’ait qu’une saison au compteur, les Wizards se sont donc alignés pour récupérer l’animal. Alors qu’on l’imaginait, au soir de la draft, rester en France la saison prochaine, il semblerait qu’il s expatrie dès octobre. A seulement 20 ans, c’est une histoire comme tant de talents gâchés en ont connu. Mais il y a des chances pour que Kevin Seraphin déroge à cette règle. Explications.

Tout d’abord, ce qui frappe quand l’on voit Kevin Seraphin sur un terrain de basket, c’est ses capacités physiques hors du commun. Taillé comme une armoire à glace, il dispose d’une pointe de vitesse assez hallucinante pour sa taille. Ce qui donne l’impression de voir un Tgv en contre-attaque ou lors des replis défensifs. Ce qui en fait un certain monstre sur jeu rapide, parce qu’il arrive à très vite imposer sa carcasse ; que ce soit pour prendre position ou faire opposition.

Même s’il a fait la majorité de ses piges au poste de pivot en Europe, il risque d’avoir un peu plus de mal à s’imposer au poste 5 en NBA où tout est démesuré. Malgré une belle envergure, il ne pourra sans doute pas contenir les géants sur de longues sessions. Il est donc voué à se positionner au poste 4, où son intensité physique pourrait poser bien des problèmes.



Surtout que le garçon se montre très efficace en défense sur l’homme. En effet, il dispose d’un certain coffre ; mais aussi de jambes très solides. Il arrive parfaitement à rester dans les appuis de son adversaire, tout en encaissant le contact. Une défense en homme à homme rugueuse, qui empêche tout pilonnage poste bas. De plus, il use de ses mains très efficacement, pour contester les passes ou les tirs.

En revanche, il se fait quelque fois avoir sur les aides et rotations défensives. Mais l’on peut attribuer cela à l’inexpérience du gamin. En effet, l’on a pu constater des progrès sensibles vers la fin de l’exercice avec Chalon, alors qu’il commençait à pleinement assimiler les schémas défensifs.

Le plus gros point d’interrogation se situe de l’autre côté du terrain. En attaque, Kevin Seraphin a développé un mouvement poste bas. Au poste bas, il enroule son défenseur avant de finir par un petit hook. Il en a fait sa spécialité et fait preuve d’une certaine efficacité.



Néanmoins, sorti de son jardin, il est complètement perdu en attaque. Il se laisse parfois dépasser par les évènements et se retrouve pris au piège par un défenseur un tant soit peu malin. Bien qu’il ne perde que peu de ballon au final, il s’enferme souvent dans des mauvais choix, qui mettent en péril la possession.

En plus, son shoot mi-distance est très incertain. Ce qui fait qu’il n’est productif que près du panier. Là encore, il peut arriver à se débrouiller pour atteindre la peinture. Mais en NBA, il risque souvent de tomber sur des (gros) os, capable de l’envoyer bouler hors de sa zone de confort.

Bref, Kevin Seraphin dispose d’un talent certain. Il peut rendre aujourd’hui de fiers services en misant sur ses qualités. Mais il est encore brut de décoffrage. Sans doute qu’en lui faisant bouffer un max de temps de jeu, sa côte va monter en flèche. On l’imagine en D-League. Mais derrière un duo Andray Blatche – Javale McGee, la rotation intérieure des Wizards est loin d’être définie. Kevin Seraphin en energizer en sortie de banc ? L’idée est séduisante.

5 août 2010

Shaq aux Celtics : pourquoi ça a du sens

Après avoir vu la boulette en matière d’image que constituait la signature de Shaquille O’Neal à Boston, essayons de voir quand même comment cela pourra se goupiller sur le terrain. Ma foi, plutôt bien…

Après deux dernières destinations assez bancales au niveau de son adéquation au projet sportif, Shaquille O’Neal arrive dans un roster où il fait plus de sens. Aux côtés de Kevin Garnett, Paul Pierce et Ray Allen, il rend cette équipe encore plus impressionnante. Un roster qui risque de faire trembler toute la ligue une fois les PlayOffs venus.

Shaq, The Big Ticket, The Truth, Jesus… Quatre futurs Hall-of Famer, qui auront marqué au fer rouge la ligue lors de la précédente décennie (voire même un peu plus). Rajoutez à cela Jermaine O’Neal, qui a été un solide All-Star lors de cette période ; ainsi que Rajon Rondo qui risque fort de l’être pendant de très longue saisons.

Cette équipe est blindée de gros noms. Et même si les cinq premiers cités sont au crépuscule de leur carrière et l’autre n’en est encore qu’à l’aube, le roster baigne dans suffisamment de talent pour en faire de facto un candidat très sérieux. Surtout que la dynamique positive entourant le Big Three originel n’est plus à prouver.

Drivé par son noyau dur et encadré par un formidable meneur d’hommes en la personne de Doc Rivers, nul doute que cette association aboutira à un véritable collectif. D’ailleurs, il n’a fait aucun doute au moment de la signature de JO que celui-ci allait embrasser la philosophie des C’s et se mettre au diapason de l’équipe.

Certains craignent que son pachydermique homonyme crée d’avantage de remous dans les vestiaires. Personnellement, je ne pense pas que l’intégration de The Diesel posera un problème. Il sait à quoi s’attendre.

A Boston, toutes les personnalités sont noyées dans l’équipe. Le gros ego de Shaq n’arrivera pas à se diluer complètement dans un collectif, ne nous leurrons pas. Mais du coup, il n’aura aussi plus à se coltiner une co-star médiatique (cf Penny Hardaway, Kobe Bryant, Dwyane Wade, Steve Nash, Lebron James). Donc oui, The Big Aristote pourra se permettre de se mettre sur le devant de la scène à quelques occasions.



Car à 38 ans, Shaq s’inscrit dans la logique d’une équipe composée de beaucoup de vétérans : Kevin Garnett 34 ans, Paul Pierce 33 ans, Ray Allen 35 ans, Jermaine O’Neal 31 ans. Eux aussi sentent qu’ils sont sur la pente descendante de leur carrière. KG et Ray Allen sont, tout comme Shaq et sans doute Paul Pierce bientôt, au-dessus des 20.000pts en carrière. Ils sont donc parmi les mieux placés pour comprendre the Most Dominant Ever.

C’est difficile d’accepter que son jeu est en déclin, après avoir dominé le jeu de la manière dont ils l’ont tous fait lors de la précédente décennie. Ces briscards ont trop envie d’une nouvelle bague pour ne pas arriver à se comprendre dans les vestiaires. Car si les Celtics ont été le seul prétendant au titre à daigner considérer le Shaq, c’est parce qu’il peut leur apporter beaucoup. Suffisamment pour transformer une équipe qui menait de plus de 10pts dans le Game 7 d’une Finale NBA en un champion.

Déjà, et ça peut paraître idiot vu l’âge moyen du roster, mais The Diesel apporte de l’expérience. Il est allé en Finales NBA avec trois franchises différentes. Dans des situations à chaque fois différentes. Alors que finalement, ce groupe n’a connu les Finales qu’ensemble. Shaq pourra apporter un regard extérieur sur la manière d’aborder les moments cruciaux de la quête d’une bague.

De plus, il apporte sa naturelle menace offensive. Shaq est toujours l’un des joueurs les plus adroits de la ligue, puisqu’il terrorise les raquettes et martyrise les anneaux. Avec Kevin Garnett qui s’appuie d’avantage sur son jeu mi-distance et Kendrick Perkins qui a des mains douteuses, O’Neal apporte du scoring poste bas. C’est quelque chose qui manquait cruellement aux Celtics sur certaines séquences l’an dernier.

Shaquille O’Neal sera un pur enforcer qui va pilonner la raquette. Ce qui risque de créer des brèches, dans lesquelles ses coéquipiers pourront se frayer. A terme, cela risque bien d’aider une attaque mi-terrain des Celtics qui a parfois manqué d’inspiration.

Et ne vous avisez pas à essayer de le prendre en un-contre-un. Shaquille O’Neal est toujours un monstre physique et le moindre single coverage risque d’être sanctionné par un dunk retentissant. Rajoutez à cette équation le bon jeu de passes de The 8th Wonder, avec la présence de gars comme Ray Allen, et vous avez un sacré casse-tête.



De l’autre côté du terrain, Shaq peut toujours se permettre de rester en homme à homme face aux pivots les plus puissants de la ligue. C’est également l’une des caractéristiques majeures de Kendrick Perkins et ce qui a fait en partie le succès de la défense des Celtics ; comme par exemple face à Orlando, incapable de créer le décalage à partir de la puissance bestiale de Dwight Howard.

Sans oublier aussi que Shaq est l’un des pivots les plus efficaces au rebond défensif, secteur-clé dans la défaite des verts en Finales il y a quelques semaines de cela.

Quand Perk sera de retour à un bon niveau de forme, au moins pour les PlayOffs qui est la seule période de l’année qui compte pour Boston, les Celtics auront une doublette d’intérieurs très solide sur l’homme. Ce qui limitera les besoins de prises à 2 pures et permettra de focaliser la défense collective sur les aides et autres coupes de lignes de passes.

La défense collective, marque de fabrique de nos Celtics, pourrait être là où Shaq sera le moins efficace, compte tenu de sa très connue faiblesse sur la défense du pick’n roll. Attendons quand même de voir ce que nous réserve le staff de Boston avant de tirer des conclusions hâtives sur le sujet. Après tout, depuis son arrivée sous le maillot vert, Ray Allen passe pour un défenseur très efficace, alors que bon…

Ca vaut le coup d’essayer de s’adapter. Car avec les O’Neal, Kevin Garnett, Glen Davis et bientôt Kendrick Perkins, Boston a une raquette très intimidante. Car ce sont quand même de sacrés brutes, avec pas mal de fautes à donner. Aller dans la peinture sera un combat de tous les instants pour les adversaires.

Plus que jamais avec l’arrivée de Shaquille O’Neal, c’est bien les Boston Celtics qui feront office d’épouvantail dans cette conférence Est. Vous voilà prévenus. Les papys risquent de faire plus que de la résistance.

4 août 2010

Une tâche verte dans la légende du Shaq

Il semble aujourd’hui acquis que Shaquille O’Neal portera le maillot des Boston Celtics l’an prochain. Une signature énorme, même en tenant compte de tous les autres changements qui ont eu lieu cet été ; c’est dire !

Après Orlando, Los Angeles, Miami, Phoenix, Cleveland, voici donc Boston. Partout où il est passé, The Big Aristote a fait du bruit et y a laissé sa marque. Au crépuscule de sa carrière, le Shaq a opté pour signer avec les C’s ; dans l’un des choix les moins pertinents de sa carrière. Explications.

On l’avait évoqué dans un précédent billet, la langue bien pendue de Shaquille O’Neal lui a valu d’être au centre de toutes les attentions pendant sa carrière, jusqu’au point où il en a quelque peu dégoûté ses coéquipiers et/ou ses dirigeants.

Tout d’abord, il y a eu ce départ fracassant du Magic, franchise qui l’avait drafté. Jamais Orlando ne pardonnera à son gentil géant de s’être fait la male comme cela. D’autant plus quand celui-ci fait tout pour minimiser les accomplissements de son successeur Dwight Howard, sur le thème du «je l’ai fait avant ».

Soyons francs, dans le même registre, à Miami, Phoenix et Cleveland, il est loin d’avoir laissé un souvenir impérissable. Un frisson dans l’échine quand il arrive, quelques bons moments, mais finalement plus de mauvais souvenirs qui viennent noircir le tableau.

Shaquille O’Neal a 38 ans et signe là son (très probable) dernier contrat. Il sent bien qu’il arrive à l’heure des premiers bilans. Il commence de plus en plus à regarder en arrière. Il parle de lui au passé lors d’interviews récentes. Comme récemment où il s’est plu à rappeler qu’il était le joueur le plus dominant qui n’ait jamais foulé un parquet de NBA.



Prise à 3, changement de règles,… c’était de son temps aux Los Angeles Lakers. De l’époque de ses 3 titres consécutifs de MVP des Finales. Objectivement, en essayant de gommer les a priori que l’on peut avoir sur le bonhomme au fil du temps, il a sorti sous le maillot pourpre et or des saisons purement monstrueuses.

Avec le temps, c’est le drama Shaq-Kobe qui nous vient à l’esprit quand on parle des piges aux Lakers de The Diesel. Plus de 25pts, 10rebs, 3 asts, 2blkcs dans chacune des trois saisons du titre. Rappelez-vous ce joueur craint dans toute la ligue, qui obligeait les coachs adverses à faire de profondes modifications tactiques rien que pour espérer le ralentir.

LE Shaquille O’Neal, celui dont on va se souvenir en lisant la liste des 50 Greatest Players of All-Time, sera celui de LAL. Il a tant apporté à cette franchise qu’il semblait légitime que, malgré de nombreux changements de franchises, c’est bel et bien en haut du Staple Center que son jersey allait pendre en hommage.

A L.A., c’est finalement le seul endroit où Shaq a apporté bien plus de positif que de négatif. Surtout maintenant que Kobe Bryant a retrouvé une équipe compétitive à ses côtés, on allait bien volontiers passer l’éponge sur un divorce assez tonitruant. Pour l’ensemble de son énorme carrière, O’Neal mérite que son maillot soit retiré quelque part et c’est tout logiquement que l’on pense aux Lakers, là où il a produit ses meilleures années de basket.

Mais voilà, ce bon vieux HippopoShaq va signer à Boston, dans la quête d’un cinquième titre. Une quête sans doute ravivée par le fait que son grand rival ait gagné cet été sa cinquième breloque et qu’il l’a bien fait savoir. Pour les deux du fond, on ne parle pas de Derek Fisher.



Imaginez donc un seul instant maintenant le 34 floqué du nom de O’Neal accroché aux côtés de ceux de Wilt Chamberlain ou Kareem Abdul-Jabbar. Des pivots qui se sont dévoué cœur et âme pour luter contre l’ennemi mythique de la franchise : les Boston Celtics. Et là, non loin de Magic Johnson, le maillot d’un mec qui a un jour pactisé avec L’ennemi ?

Tellement inconcevable que cela remet en question les acquis cités deux paragraphes plus haut. A trop vouloir hanter les gros titres, Shaquille O’Neal vient de prendre une décision inconsidérée qui pourrait ternir de manière profonde sa propre légende. Sportivement, pourtant ça se tient, comme je le détaillerai dans un prochain article. Mais il est désolant que le meilleur showman que la NBA ait connu se résolve à cela, pour ne pas à ce que les projecteurs se détournent de lui.

Pourtant, un tel entertainer doit forcement connaître les conséquences d’un tel acte. Ca ressemble comme une tentative désespérée pour faire les gros titres, quelques mois de plus. Car il risque de devoir en payer le prix fort une fois l’heure des comptes venus.

Personnellement, je trouve cela d’autant plus désolant que j’ai commencé à m’intéresser vraiment à la NBA (comprendre : au-delà des quelques vidéos du sieur Jordan) avec Shaquille O’Neal. Vous savez ce que c’est, on est jeune et l’on cherche quelqu’un à supporter, comme un besoin d’identification.

Pour moi, Shaq était tellement «cool » qu’il ne faisait aucun doute que c’était pour son équipe que j’étais. De fil en aiguille, je me suis penché sur l’histoire de la franchise, qui se révélait être l’une des plus riches de la ligue. De là je suis tombé amoureux du jeu de Magic Johnson. Après, j’ai suivi le three-peat, les remous du milieu de la décennie puis la résurrection de l’équipe, quelques années après le départ du Shaq.

Si je me suis levé pour (quasi) tous les matchs de PlayOffs cette saison des Lakers, c’est à l’origine parce que j’avais accroché sur Shaq quelques années plus tôt. Il m’a fait aimer les Lakers. Dommage que cette signature ternisse son héritage en tant que membre de cette grande franchise. La pitrerie (le coup de sang megalo ?) de trop….

3 août 2010

This is it… Des matchs de saison régulière en Europe

A quelques heures des premières révélations sur le calendrier du prochain exercice NBA, de nombreuses fuites apparaissent d’on-ne-sait-trop où. Outre les spéculations autour des rencontres-phares (Opening Night, Christmas Games, Martin Luther King’s Day), certaines annonces sont assez fortes en chocolat.

Ainsi, on apprend que les 4-5 mars, les Raptors et les Nets se livreront à un affrontement en back-2-back. Et que celui-ci prendra place à l’O2 Arena, de Londres. Plus de 4 mois après un match de pré-saison opposant les Los Angeles Lakers aux Minnesota Timberwolves, les londoniens retrouveront la saveur de la NBA.

C’était un cheval de bataille ressassé depuis bien longtemps par tonton David Stern. Dans l’optique de promouvoir sa ligue à travers le monde entier, il parlait souvent de jouer des matchs de saison en dehors des Etats-Unis.

Pas juste de la simple exhibition, comme on en a eu l’habitude ces dernières années avec les matchs de pré-saison ; où finalement l’on voyait un roster hors de forme et une rotation désarticulée jetée en pâture à quelques fans cloîtrés aux derniers rangs, pendant que les sponsors trustent les places intéressantes.

Non, des matchs qui comptent. Dans un genre qui ressemble donc bien plus à du sport professionnel qu’à de la foire aux bestiaux. La NFL a déjà tenté la formule et les dirigeants sont se disent satisfaits de l’expérience. En plus, ça semble faire plaisir aux joueurs. Banco.

La NBA s’est internationalisée de l’intérieur, à force d’être arrivée à attirer sur le sol nord-américain quelques uns des meilleurs joueurs mondiaux. Le pourcentage de joueurs européens à responsabilités augmente quasiment chaque année. La NBA maintenant se tourne vers le monde.


Et il était temps. Même si ce n’est plus la même galère qu’à l’époque où on se refilait des cassettes des matchs de Michael Jordan, et donc que l’on peut suivre aujourd’hui très efficacement les péripéties de son équipe favorite.

La NBA a besoin de se montrer à l’international. Car elle est plus contestée que jamais. L’on a de nombreux exemples de gamins qui tiennent tête aux sirènes de la grande ligue, pour concourir dans une très relevée Euroligue. Josh Childress est revenu après un transfert médiatique vers la Grèce, mais il n’empêche qu’il y est allé, que d’autres y sont passés ou envisagent d’y aller. Bref, l’Europe est une alternative envisageable en matière de basket, même pour des nord-américains. Impensable il y a quelques années. Kobe Bryant d’en rajouter une couche en déclarant qu’il aimerait bien finir sa carrière en Italie, en précisant qu’il trouve le système Fiba mieux pensé.

Evidemment, le champion NBA se déclare toujours « world champion » et personne n’est là pour broncher. Les duels estivaux entre clubs US et clubs européens seront toujours l’occasion pour ces derniers de se dépasser alors que les ricains sont généralement en dilettante. Mais la NBA, dans le but d’être LE basket à travers le monde, doit se plier à ce genre d’opérations.

Un peu comme la WWE personnifie le catch. Faisant de nombreuses tournées européennes, les ouailles de Vince McMahon dominent outrageusement n’importe quelle autre ligue de catch. Finalement, on préfère aller voir un show annuel de John Cena à Bercy plutôt que de suivre régulièrement des lutteurs méconnus dans une salle vétuste de banlieue.

Sauf que la NBA est un sport avant d’être un show, contrairement à la WWE. Sur des détails, la logique peut coincer. Par exemple, Toronto et New Jersey peuvent se sentir floués de se voir retirer un match à domicile. Avec la généralisation de ces matchs en Europe, et pourquoi pas dans d’autres continents (Asie, Amérique du Sud,…), se posera fatalement la question du ratio de rencontres disputées sur terrain neutre.

De même, cela engendrerait plus de déplacement et de fatigue dues au voyage. Alors que de l’autre côté, David Stern semble inamovible sur le nombre de matchs joués lors d’une saison régulière (82 !!). De même, de quel droit pourrait-on priver un fan local de la visite d’une équipe réputée ? Imaginez un jeune fan de Milwaukee qui apprend que son équipe favorite du Miami Heat ne jouera pas dans la salle des Bucks car la dite rencontre est programmée en Europe ?


Bref, on a souvent évoqué ces problèmes logistico-organisationnels quand le concept n’était encore qu’à l’état d’idée. Et si le projet venait à prendre de l’ampleur, cela risque d’être les grandes manœuvres pour aménager tout cela décemment. Et finalement, sournoisement, c’est un nouvel enjeu qui s’invite à la table des négociations l’an prochain. Une raison de plus de craindre un lock-out.

Car les joueurs aussi savent l’importance d’exporter la NBA. Ne sont-ils pas quasiment tous partis du côté du marché chinois pour promouvoir leurs marques ? Les grands noms, ceux qui ont quand même un certain poids dans ce genre de négociations, veulent aller parader hors de leurs frontières. Là encore, à quel prix ?

On voit donc que ces deux matchs ouvrent une brèche qui pourrait bien vite accoucher d’un vrai torrent d’ici quelques mois. On se demande si le timming de cette annonce a été pertinente.

Surtout vu l’affiche. Toronto est certes une équipe très européenne dans le style, mais fait dans l’à peu près et n’arrive pas au niveau d’excellence basketballistique des joutes d’Euroligues. New Jersey essaie d’étendre son image, depuis que Mikhail Prokhorov est propriétaire et a fait de l’expansion à l’international son cheval de bataille pour l’image de l’équipe.

Mais même si cela pourrait donc apparaître justifié comme affrontement, il y a de grandes chances pour qu’une fois mars arrivé, ces deux équipes aient abandonné toute réelle ambition à la course aux PlayOffs. Elles risquent donc de présenter aux fans présents à l’O2 Arena un spectacle peu enthousiasmant, à des années lumières de ce qui se fait de mieux en la matière, que ce soit en Europe comme aux Etats-Unis. Alors déjà que les anglais ne sont traditionnellement pas des aficionados de basket…

L’idée est séduisante pour nous autre amateurs de ballon orange. On peut penser qu’avec une belle affiche de saison régulière à Bercy, avec au choix les Lakers, le Heat ou n’importe quelle future équipe de Tony Parker ou Joakhim Noah, l’exposition du basket en France pourrait être galvanisé à l’occasion d’une telle fête.

Mais de ce que l’on en voit, cela donne l’impression que la NBA prend cela un brin par-dessus la jambe, essayant simplement de gratter quelques dollars sur des affiches très modestes.

1 août 2010

Ont-ils abandonnés leurs équipes ?

On les accuse, on les pointe du doigts. Qui ? Les deux nouveaux associés de Dwyane Wade au Miami Heats. Pas n'importe quels joueurs, puisqu'il s'agit de Chris Bosh et Lebron James, mais ils voient leurs noms être traînés dans la boue.

Par qui ? Par leurs anciens dirigeants ? Ingrats ? Rancuniers ? Dur à dire dans ce monde de showbiz et d'égoïsme qu'est la ligue américaine. Nos deux stars ont-ils lâchés en cours de saison ? Leur projet réfléchi de longue date a t-il été pensé au détriment de leur saison dernière ?