21 décembre 2009

Allo maman, Bobo !

Boris Diaw est un joueur à part. Parfois en bien, parfois en mal. Il semble parfois se limiter pour se mettre au service du collectif. Jusqu'au point où il en devient presque transparent. Cette année, en tant que franchise player de Charlotte, il se devait d'élever son niveau de jeu. Ce qu'il a fait... pendant quelques semaines. Depuis, c'est la disette, et l'arrivée de Stephen Jackson a renforcé la chose.

Qu'est ce qui fait que le francais marque aussi peu ces derniers temps ? Qu'est ce qui a transformé cette équipe des Bobcats en équipe des bas-fonds alors qu'en fin d'année dernière Charlotte luttait pour une place en playoffs ?

Ne soyons pas non plus trop alarmistes, les Bobcats sont loin d'être une équipe en totale perdition et avec 10 victoires pour 16 défaites ils restent à portée des dernières équipes playoffables. Mais peut-on chaque année compter sur un run effréné de fin de saison pour conquérir une place en playoffs ? Ca n'a pas marché l'an dernier, alors les Bobcats ont décidés de remodeler un peu l'équipe en échangeant leur big man Emeka Okafor contre un spécialiste de la défense Tyson Chandler. Si Okafor n'était pas un monstre offensif, Chandler est encore plus transparent dans la raquette adverse. Faute de point de fixation, l'équipe a un jeu plus stéréotypé qui passe majoritairement par les lignes extérieures et qui prive donc notre Bobo national de ballon.


Car Diaw n'est pas le genre de joueur qui se créé lui même son shoot et ses points. Il est avant tout un créateur au service du collectif, et favorise un jeu fluide qui lui permet accessoirement d'être à la conclusion d'actions bien léchées. Alors forcément, avec l'arrivée de Stephen Jackson, le principal scoreur est maintenant un extérieur. A travers cet échange qui a vu partir Raja Bell le pote de Diaw depuis les années Suns, c'est le leadership de Boris qui a été contesté. Avec une demi-saison à plus de 15 points, 6 rebonds et 5 passes il avait montré de belles facultés à peser offensivement tout en nourissant ses coéquipiers de bons ballons. Mais avec un Jackson (qui au passage n'est pas l'archétype du joueur collectif) qui débarque avec l'idée de faire de Charlotte une équipe de playoffs, Boris semble s'être totalement effacé au profit de son nouveau coéquipier, et ne plus se soucier de ses performances personnelles.

Certes, l'attitude démontre une certaine grandeur, mais dans un monde comme celui de la NBA où la loi du plus fort règne, un joueur qui s'efface est un joueur qui paraît faible, vis à vis de son coach, du staff du club, et des dirigeants qui ont pensés à un moment échanger Diaw contre Jackson. Pourtant, Diaw dispose d'un soutien indéfectible : Larry Brown, son coach ! Ses déclarations sont sans équivoques : « Il voit tellement bien le jeu qu’il pense que tout le monde pense comme lui. Parfois, les gars ne comprennent pas aussi vite que Boris. Si Charlotte veut gagner des matches, la balle doit aller plus souvent dans les mains de Boris. Beaucoup plus que ces derniers temps ». Des propos intéressants car assez... étranges ! Un coach qui pense que le ballon devrait être plus souvent dans les mains d'un de ses joueurs ne devrait-il pas créer plus de systèmes pour le joueur en question ?


Surtout que Diaw commence à se plaindre du système de jeu de Charlotte cette saison. Les systèmes ne sont clairement pas orientés vers lui, et le départ d'Okafor a déplacé le centre de gravité de l'équipe vers l'extérieur, privant Bobo d'opportunité de briller. Alors quelles solutions pour le français ? Espérer que quand les Bobcats auront touchés le fond ils se tourneront à nouveau vers lui pour remonter la pente ? Attendre d'être transféré dans un "package" pour atterrir dans une équipe qui pourra plus se tourner vers lui ? Ou prendre les choses en main et se faire violence ? Car voir Boris aussi effacé qu'actuellement nous fait du mal quand on connait ses capacités. Que ce soit en bleu cet été ou en NBA cette saison il semble ne jamais vouloir prendre le leadership. Il serait temps pour lui d'enfin montrer de quoi il est capable. Car depuis le temps qu'on entend parler de son potentiel sensationnel, on attend de le voir à l'œuvre !

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