23 décembre 2009

Cavs @ Lakers : une superproduction pour Noel

C’est la tradition, la NBA met les petits plats dans les grands avec un programme plus alléchant qu’une dinde aux marrons pour le jour de Noël. Pour faire ton sur ton, David Stern met toujours un point d’honneur à avoir une tête d’affiche qui scintille comme une centaine d’étoiles de David. Rien d’étonnant à ce que l’on retrouve les deux équipes les plus médiatiques du moment.

Une affiche de rêve, qui devrait faire se précipiter la plupart des Américains devant leur poste de télévision, quitte à devoir manger la bûche sur le canapé et à risquer de faire des tâches. Tout se qu’on espère, c’est que les jouets des gosses ne soient pas des trucs trop bruyants. Et surtout que les piles ne tombent pas en rade, spécialement quand on apercevra Mariah Carey dans une robe super-moulante entonner All I Want for Christman is You.

Mais place au basket. Car même s’il est vendu comme un grand show, ce match sera une pure rencontre de saison régulière. L’occasion pour les Cavaliers de se frotter avec les favoris de l’Ouest et pour les Lakers de se jauger face à un potentiel adversaire en Finale. Il n’y aura que deux rencontres de saison entre ces deux équipes en course pour le titre, donc l’on ne manquera pas de se pencher sur le contenu du match. La saison dernière, il n’y avait finalement pas photo : les angelinos étaient un léger cran au-dessus. Se faire le scalp des double-finalistes serait une formidable bonne nouvelle pour les fans des Cavaliers –et peut-être pour les joueurs eux-même- au cours d’une saison plus chaotique que prévue.

C’est sans doute le fan qui parle et qui voudrait tant voir dans ce duel un tournant dans la saison. Il faut dire que cet affrontement est du pain béni pour les fans. Pour les sponsors aussi, puisque l’on va pouvoir retrouver sous le sapin tout un tas de publicités des très marrantes mvp muppets. Oui, messieurs daaaaaames. J’aurais beau essayer de « professionnaliser » l’approche, la réalité est trop criante : Kobe Bryant vs Lebron James. Les deux derniers MVPs en date, les deux megastars de la NBA vont s’affronter sous nos yeux émerveillés. Cela va donner du grain à moudre à toutes les familles réunies en cette belle journée : qui est le meilleur joueur du plateau : le #23 ou le #24, le dragster ou le smooth criminal ? Chacun de leurs gestes sur et en dehors du terrain sera disséqué, comparé, mis en graphique,… Un focus clairement démesuré, mais les deux gaillards nous ont habitué à répondre présent pour ce genre de grands rendez-vous. On sait pertinemment qu’avec ces deux-là, cela ne sera pas un match comme les autres.


Et encore, s’il n’y avait que cela ! Car certes le ring doré est installé pour l’affrontement entre Kobe et Lebron, mais il y a un troisième larron qui va vouloir prouver que le Staple Center est encore sa propriété. Shaquille O’Neal va venir rajouter sa touche de drama au spectacle. Et comme on sait le garçon peu regardant sur la quantité, cela risque d’être aussi très explosif du côté du Big Shaq Daddy. Mis à part peut-être la première demi-saison du Shaq à Phoenix, jamais lui et Bryant n’ont joué dans la même cour. Quand l’un tutoyait les sommets des PO, l’autre –s’il s’y qualifiait- n’arrivait pas à s’extraire du premier tour. Cette année, la donne est différente et leurs équipes respectives ont légitimement une chance de polir le trophée O’Bryan cet été. Derrière les beaux sourires du dernier All-Star Game, ils sont tous les deux à 4 bagues avec la ferme envie d’en gagner une 5ème et donc d’envoyer un message fort.

Cleveland a recruté O’Neal pour contrer Dwight Howard. Certes, mais il sera tout aussi indispensable pour contenir l’effrayant frontcourt des Lakers. Notamment Pau Gasol et Andrew Bynum (on vous fait cadeau de DJ Mbenga), et l’on sait le goût de The Big Aristote de se faire respecter par ses semblables. Andrew Bynum, ce jeune pivot de 24 ans, certes pas aussi phénoménal que Shaq en son jeune temps à Orlando pourrait bien devenir à sa façon The 8th Wonder dans la peinture des Lakers ; O’Neal considère que Bynum lui est trop semblable pour le laisser s’imposer sans que cela n’écorne sa légende. Une légende parfaitement loué par ses anciens collègues, principalement Phil Jackson et Kobe Bryant, par voie de presse. En effet, les deux compères ont eu des mots assez provocateurs envers le coaching staff des Cavs, soulignant bien que si le Shaq connait des problèmes d’acclimatation au jeu de Cavs, c’est parce que les coachs sont incapables de tirer des bénéfices parmi les innombrables avantages dont dispose O’Neal, restant campés sur des articulations de jeux qui mettent en exergue les défauts de l’Hippoposhaq. Il semble s’installer une rivalité autour de ce match jusque sur les bancs de touche.


Et l’on n’a toujours pas évoqué Ron Artest, qui ne nous a toujours pas publiquement montré qu’il était une vraie tête brûlée sur les terrains. Opposé à Lebron James, nul doute qu’il aura à cœur non pas d’éteindre le Mvp en titre mais de le détruire littéralement par un pressing harassant. De l’autre côté, on aura Anderson Varejao, jamais le dernier pour mettre le feu aux poudres dans la peintures. On pourrait aussi parler de JJ.Hickson, notre poulain (nous lui avions consacré un billet entier) ou encore Shannon Brown qui DOIT nous claquer un poster dunk. Ou également les sœurs Kardashian au premier rang avec leurs bonnets de mère noël et leurs robes ultra-courtes. Ces deux équipes laissent tellement peu indifférents que ce match sera forcement passionnel. On le suivra prêts à bondir de notre fauteuil, à agiter un quelconque grigri pour les ultimes minutes. Que la NBA devienne trop un show avant d’être une ligue sportive, peut-être. Mais ce duel en contient toute la quintessence, alors il serait dommage de bouder notre plaisir.

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