19 février 2010

Kevin Martin pour booster les Rockets ?

Second versant du trade que nous avons évoqué hier : Kevin Martin quitte les Sacramento Kings pour arriver chez les Houston Rockets. Certes, ajouter un scoreur attitré dans une équipe qui manquait cruellement de points est assez logique ; mais pourrait ne pas s’avérer aussi pertinent après analyse.

Les Rockets ont été le principal acteur de ce gros trade. Ils ont su habillement jouer avec les nerfs de leurs partenaires pour finalement obtenir ce qu’ils voulaient. La question est de savoir si c’était vraiment la bonne direction à suivre.

Tout d’abord, faisons un point sur les autres gains de cet échange : Hilton Armstrong, Jared Jeffries et Jordan Hill. Allez regarder leurs stats et vous serez passablement inerte face à des productions plutôt banales, dans des équipes qui offraient pourtant des possibilités. On notera toutefois que Jordan Hill est jeune, assez prometteur et qu’il dégage une certaine intensité qui lui sera utile au moment de s’insérer dans la défense très active des Rockets. Lui et Hilton Armstrong vont apporter de la densité dans la rotation dans la peinture. Mais je doute que cela vaudra l’apport de Carl Landry (parti dans le cadre de cet échange).


Jared Jeffries, c’était clairement pour forcer la main aux Knicks. C’était un boulet dans leur opération été 2010. Et sans doute obnubilés par cette échéance, les dirigeants ont consentis de filer des tours de draft. Certains traders n’hésitent pas à parier sur la déchéance économique en Grèce pour se faire de l’argent, Houston estime que l’opération reconstruction des Knicks peut faire un flop et donc espère récupérer des choix de draft relativement haut placés.

La pièce maîtresse du deal est donc l’arrivée au Texas de Kevin Martin. On avait dit avant l’entame de la saison qu’avec Yao Ming sur le flanc, Houston allait cruellement manquer de leadership en attaque. Certes, les premières semaines ont été flatteuses, mais les Rockets sont depuis un peu rentrés dans le rang et il semble que l’on ait atteint les limites d’une équipe sans stars en NBA. Certes, Kevin Martin n’est pas le genre de joueur à savoir totalement prendre le jeu à son compte, mais il peut tout à fait assurer un haut niveau de scoring avec des schémas qui lui seraient dédiés. Ca tombe bien, Rick Adelman a été son entraineur lors de ses premières années à Sacramento, il se pourrait que ces deux-là renouent une belle complicité.

L’avantage serait que Kevin Martin puisse s’adapter aux plans à court et moyen terme de la franchise. Tout d’abord, il forme avec Trevor Ariza et Shane Battier une triplette d’ailiers assez explosifs, qui sur le papier peut donner un style assez écarté et up-tempo à l’attaque des Rockets. Quand Yao Ming reviendra, Kevin Martin se mutera en poste 2 plus classique. Les possibilités paraissent assez grandes puisqu’il a déjà tenu ce rôle avec succès statistique avec les Kings, sans avoir d’aussi grand pivot à ses côtés. Sur le papier, l’association pourrait être ce qu’aurait du être un binôme Yao Ming – Tracy McGrady.


Le spectre des blessures passées (et en cours, donc) nous fait nous rappeler que Kevin Martin a manqué au moins 20 matchs dans chacune des trois dernières saisons. Quand on semble s’être installé sur un cimetière indien, comme pourraient bien l’être les Rockets, on s’étonne quand même que les dirigeants misent sur un joueur avec de tels antécédents. Car les Rockets misent vraiment sur Kevin Martin, car il est accompagné d’un contrat en béton, signé avec les Kings qui voulaient en faire un franchise player.

On pourra aussi noter que le garçon n’est pas connu pour sa défense, alors que l’équipe en avait fait son credo sur ces derniers mois. De même, on chipotera sur un certain manque de leadership : l’équipe est déjà soudée, mais Kevin Martin est-il celui qui arrive à ce que l’équipe se transcende dans les moments chauds ? De ce que l’on a vu, aucun joueur de cet effectif ne peut être considéré comme un « alpha male », un rôle que pouvait jouer un aboyeur comme l’ami Ron Artest l’an dernier lors de ce qui a constitué la première victoire en série de PO de Houston de l’ère Yao Ming. Bien entendu, l’on peut le devenir (ou que cela soit une qualité latente), comme le montre l’exemple de Chauncey Billups avec la campagne victorieuse de Detroit.

En définitive, l’opération est plutôt bonne sur le moyen terme. Houston s’est donné les moyens d’être une bonne équipe avec un effectif assez complet. Après, c’est peut-être fantasmagorique (et vice et versa) mais je ne les sens malgré tout pas avoir l’étoffe d’un champion, car en proie à caler à certaines étapes cruciales.

5 commentaires:

  1. Moi, j'aime bien Kevin Martin car son nom de famille, il déchire. Ensuite, j'aime bien Kevin Martin car c'est un pur scoreur qui n'a pas besoin d'aboir énormément la balle entre ses mains pour être efficace. Je m'explique : lors de ces 10 dernières saisons, Martin fait partie des 8 seuls joueurs ayant marqué plus de 24 points en shootant moins de 20 fois au panier (les 10 tentatives de lancers francs par soir aident beaucoup), et encore mieux, Kevin Martin est le seul joueur de ces 20 dernières années à avoir marqué plus de 23 points par soir, sans shooter plus de 16 fois... Je trouve ça marrant, et rien que pour ça, j'ai envie de dire que Martin est un bon gars.
    Pour revenir à Houston : ils n'ont pas de scoreur attitré cette saison, et la perte de Landry (qui je l'espère sera en partie compensée par l'affirmation du jeune Jordan Hill !) est un sacré manque, que doit combler Martin.
    L'an prochain avec le retour de Yao, tout porte à croire que la combinaison des deux peut faire très mal. Brooks et Martin en traction arrière, Ariza sur l'aile avec Scola (s'il resigne... à moins que Jordan Hill impressionne vraiment) et Yao sous le cercle, avec Battier et Budinger sortant du banc, ca me parait pas trop mal ! Moi, en tout cas j'aime bien, et si je devais noter Houston pour ses actions avant la TradeLine, je lui mets la moyenne, voire un bon 14/20 !

    RépondreSupprimer
  2. En allant à Houston, Martin a surtout gagné un billet pour le prochain ASG (grace aux votes chinois). Par contre niveau défense il est pas du tout à la page et ça va lui faire mal de devoir faire autre chose que shooter dans tous les sens.

    RépondreSupprimer
  3. Oh tu sais, ca n'a pas changé grand chose pour Chuck Hayes : même en jouant aux côtés de Yao, il n'a jamais été appelé au ASG, alors que rien que son lancer-franc mérite d'être vu par le plus grand nombre ! ;)

    RépondreSupprimer
  4. Oué enfin y'a un certain fossé entre Chuck Hayes et Kevin Martin :d
    J'aimerai bien connaitre l'origine des votes pour T-Mac sur le dernier ASG.

    RépondreSupprimer
  5. De Chine bien sur, mais pas seulement : par exemple de mon frère, qui n'y connait plus grand chose au basket, mais qui fait son "devoir" de bons fans NBA en votant pour ceux qu'il connait, à savoir des cinq composés de Iverson, Wade, LeBron, Garnett et O'Neal d'un côté, et Kidd, Parker, T-Mac, Duncan et Yao... Et il ne faut pas être extralucide pour voir que la quasi-totalité des gars aiment la NBA ne la suivent pas, du moins pas autant que toi et moi !

    RépondreSupprimer