San Antonio a toujours été considérée comme une petite ville par le reste des États Unis. Un peu plus d'un million d'habitant, quand on est à l'ombre de Houston et Dallas, forcément ça vous fait disparaître des cartes. Mais il existe une immense fierté de la ville... le fort Alamo où Davy Crockett a résisté à l'armée mexicaine. Mais l'autre fierté de San Antonio est bien sûr son équipe de basket, les Spurs, qui sont l'équipe de sport américain la plus performante de ces dix dernières années. Il aura fallu 4 titres pour les "éperons" pour que la NBA les considèrent comme une dynastie... Et une année pour que tout le monde se rende compte qu'ils sont trop vieux. Cette année doit être un coup de frais pour les franchise texane. Et la route sera longue...
28 Avril 2009, AT&T Center de San Antonio. Malgré un superbe match de Parker et Duncan, les Spurs quittent les playoffs à domicile la tête basse. Malgré l'avantage du terrain, les Spurs s'inclinent en 5 matchs sans jamais avoir été capables de tenir le rythme des Mavs. Avec Ginobili out pour la fin de la saison, Duncan jouant sur une jambe depuis quelques semaines, et des remplaçants pas à la hauteur (Mason à 6 points au lieu de 12 en saison, Gooden à 7 au lieu de 13) seul Parker aura tenu son rang. 29 pts et 7 passes de moyenne, un record de points en une mi temps lors du Game 4 (31 de ses 43 au total) co-détenu avec Gervin (un ancien Spurs), le français aura été à la hauteur de son nouveau statut de star de l'équipe, et a montré sa capacité à porter l'équipe sur ses épaules... sans succès.
Car cela faisait plusieurs semaines que TP assurait le scoring pour l'équipe. Une saison toujours aussi pleine pour le joueur français : 22points et 7 passes durant la saison, et surtout 24,6 points, 7,3 passes et 4 rebonds lors des deux derniers mois. Des performances de All Star justement récompensé par une sélection au All Star Game. Mais cette saison, les Spurs vont devoir apprendre à varier. A ne plus s'appuyer sur le seul Parker. Le principal motif de satisfaction sera sans aucun doute le retour de Manu Ginobili. Après une saison gâchée par les blessures, l'Argentin aura à cœur de redevenir un All Star en puissance et de compléter le Trio Grande des Spurs. Trio ? Et non, c'est dans le passé que l'on parlait de Trio pour les Spurs, puisque les dirigeants texans ont mis la main au portefeuille en recrutant Richard Jefferson !
L'ex ailier des Nets rejoint donc les Spurs et leur apporte une cure de jouvence : ses 29 ans remplacent le trio Thomas/Bowen/Oberto, 36 ans de moyenne. Il apporte surtout une présence offensive de plus, de quoi faire un quatuor magique avec le Trio Grande. Un temps handicapé par des blessures, Jefferson vient d'enchaîner deux saisons complètes, et arrive en pleine forme dans le Texas. Sa capacité à se fondre dans le collectif ne fait aucun doute tant il a eu l'habitude de partager l'affiche dans ses anciens clubs (Kidd et Carter aux Nets par contre). Il apportera sa belle adresse longue distance et ses capacités athlétiques. Dans une équipe aussi homogène, il ne devrait pas tarder à s'intégrer.
Côté rookies, les Spurs ont réussi un beau coup en profitant de "l'oubli" Dejuan Blair. Prévu dans les premiers choix de la draft, il a été drafté au début du 2ème tour par les Spurs. Blair est un ailier fort qui compense sa petite taille par une grande activité, une mobilité et un toucher de balle hors norme. Ses 120 kilos ne l'empêchent pas d'être capable de beaux moves, et il devrait arriver à se faire une place dans la raquette des Spurs, surtout que celle-ci n'est pas forcément la plus garnie de la NBA.
Car les Spurs ont quand même perdu Kurt Thomas et Fabricio Oberto par transfert, et Drew Gooden laissé libre. Ce dernier choix peut laisser perplexe tant le pivot avait été capable de se faire une place aux Spurs. Mais sa baisse de régime en playoffs explique peut être le choix des dirigeants texans. Pour renforcer cette raquette, les Spurs ont eu la bonne idée de recruter Antonio McDyess. Le pivot vétéran sera un complément idéal de Duncan. Bon défenseur, joueur intelligent, dur au mal et capable de jolies choses offensivement. Ses 35 ans sont certes un handicap, mais derrière Dejuan Blair pourra avoir du temps de jeu. Autre renfort intérieur, Theo Ratliff arrive pour finir sa carrière et apportera en défense pour les quelques minutes qu'il passera sur le parquet. Et Matt Bonner est toujours là, même si sa tendance à jouer loin du panier n'est pas du meilleur goût pour un intérieur.
La dernière question sur cet effectif, Duncan est-il encore capable de jouer une saison complète à plus de 35 minutes de temps de jeu. Au vue de l'effectif, il aura un peu plus de temps de repos mais devra être là pour apporter des points à l'intérieur. Si McDyess arrive à s'imposer, TD pourra souffler quelques minutes de plus, et c'est sûrement ce qu'espèrent les Spurs. Avec un quatuor aussi talentueux, un Ginobili de retour au plus haut niveau, et quelques bons joueurs sortant du banc (Mason Jr, Finley, Blair, Hill), les Spurs ont assurément une carte à jouer. Les experts leur prêtent le meilleur recrutement de ce début de saison. Rendez vous en mai pour juger de ces Spurs new look !
Le facteur X
Manu Ginobili
Ex-All Star, champion olympique, deux fois champion NBA. Le joueur le plus imprévisible de la grande ligue n'a plus rien à prouver. A part peut être qu'il peut revenir au plus haut niveau. Une saison pourrie par les blessures, et il devrait revenir avec les crocs. Sa capacité à se faufiler dans la défense, à aller provoquer des fautes, à rentrer des shoots improbables en font une arme redoutable et surtout imprévisible. De quoi débloquer une situation ou gagner le match dans le money time.
Les actions que l'on aimerait voir
- Ginobili passer en revue toute la défense adverse pour aller marquer un and-one en total déséquilibre
- TP enfin être considéré comme une superstar de la ligue
- Duncan faire une saison complète en forme
- L'association McDyess - Duncan cartonner
- Blair prouver aux 29 autres équipes à côté de quoi elles sont passées
- Mason Jr rester constant, surtout en playoffs
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