White Chocolate a été l’une des grandes stars de la fin du dernier millénaire. Son maillot #55 des Kings était l’un des plus vendus et Nike se délectait du talent de ce jeune prodige. Drafté en 7ème position en 1998 par Sacramento, son jeu flashy et son association productive avec Chris Webber déchaîne les passions. Au point que ce jeune homme de 24 ans a été projeté sur le devant de la scène (on le situait au même niveau que deux autres jeunes talents : Kobe Bryant et Allen Iverson) ; alors qu’il n’était visiblement pas assez mature pour supporter toute cette pression médiatique.
Ses éclairs de génie et sa vista en font un joueur aguichant. Au-delà de cela, il faut bien avouer que Jason Williams est un joueur certes au-dessus de la moyenne, mais loin d’être exceptionnel que ça soit au shoot ou en défense. Bref, l’autel sur lequel Williams a été placé très tôt s’effrite sérieusement à mesure que l’on constate ses limites. Surtout que l’homme adore détruire les idoles qu’il a lui-même bâti.
Ses prises de risque lui ont valu le soutien du public pour les votes du All-Star Game, où il finira 4ème et 3ème respectivement en 2000 et 2001. Mais cela lui coûtera aussi la confiance d’Adelman qui l’échangera pour acquérir Bibby ; et provoquera un profond désaccord avec Fratello alors que Williams évoluait à Memphis. Il a par la suite décroché un titre avec Miami avant de couler dans la banalité lors de la chute du Heat dans le classement, un peu à la manière des dernières prestations d’O’Neal sous le maillot floridien. Il serait dommage de se quitter comme ça.
Sa volonté de retour en NBA est donc une bonne nouvelle. Avec son année loin des parquets et son âge, qui ne va pas l’aider à combler ses lacunes en défenses face à des dragsters comme Deron Williams, peu d’équipe lui offriront un siège de meneur titulaire. Mais beaucoup feraient bien de le considérer comme un remplacent de grande valeur. Il a clairement la vision de jeu pour impliquer ses coéquipiers et faire perdurer le rythme offensif dans la 2nd unit. Son côté spectaculaire peut toujours jouer le rôle de catalyseur. Il peut accélérer et enflammer le jeu pendant une paire de possessions.
Et surtout, cela nous permettrait de revoir jouer Jason Williams. Qui a un style si particulier, avec des dribbles et des passes de folie. Aujourd’hui, peu de meneurs jouent dans cette catégorie et The White Chocolate pourrait apporter si ce n’est un vent de fraîcheur, une brise plutôt appréciable pour les fans. Des responsabilités sur le terrain moindres pourraient permettre de retrouver la vista de Williams à l’état brut ; son expérience pourrait permettre d’optimiser au mieux les occasions qui se présenteraient à lui. Un peu à la Chris Andersen cette année.
Les Knicks sont prioritaires pour négocier un contrat avec lui. Malgré l’up-tempo prôné par D’Antoni, l’équipe est trop déstructurée pour que Williams y ait un véritable impact. Il fait bouger les lignes et crée des failles, le foutoir qu’est l’actuelle disposition offensive des Knicks entraverait ses qualités principales. Mais son côté maneur-créateur pourrait séduire quelques prétendants au titre, qui voudraient avoir une assise plus sereine pour mener leur 2nd unit. De même, beaucoup de bons meneurs sont sortis des dernières drafts ; avoir un mentor comme Williams pourrait être un plus indéniable. Au final, les possibilités pertinentes sont nombreuses pour The White Chocolate, surtout qu’il ne devrait pas être trop regardant au niveau du contrat et se contenterait sûrement d’une année avec un salaire « modeste ». Car il y a moyen qu’il trouve un environnement où il pourra montrer tout le rayonnement du « vrai » Jason Williams, délesté du poids de la pression.
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