Finales de conférence Est : les Cleveland Cavaliers sortent impuissants par la petite porte. Grands favoris, ils n’ont pas trouvé de réponses aux problèmes de mismatchs proposés par Orlando. La déception de Nike, qui nous avait abreuvé de publicités mettant en scène une éventuelle confrontation Kobe vs Lebron, n’a du avoir d’égal que celle de James. En quittant la scène NBA sans avoir salué ses victorieux adversaires et en boycottant la conférence de presse, il nous a rappelé que derrière sa musculature imposante, il n’en reste pas moins un jeune homme.
Forcement, de tels agissements pour celui qui est voué à devenir le nouveau visage de la ligue, ça la fout mal. Tellement que les journalistes n’ont pas manqué de souligné avec force l’anecdote et que tonton Stern s’est empressé de punir financièrement l’acte. Alors certes, il n’a pas bien agit. Mais selon moi, il n’a pas mal agit non plus. Nous allons nous concentrer surtout sur les non-accolades avec les joueurs du Magic, dont Howard avec qui il a été coéquipier pour la dernière campagne de Team USA. Avoir séché la conférence de presse est plus condamnable, car il aurait du se présenter aux journalistes qui, quelque part, font vivre la ligue. Qu’un gars aussi surmédiatisé boude un point presse, ça fait hôpital qui se fout de la charité ; il en a plutôt conscience et s’en est excusé.
En revanche, il maintient mordicus qu’il ne voit pas en quoi il aurait mal agit en quittant le terrain sans avoir fait un détour par le banc victorieux. Je dois dire que je partage son point de vue. Comme aurait dit Barkley, ce n’est pas à lui d’éduquer nos gosses. C’est un modèle et cela entraverait les efforts des éducateurs à apprendre le fair-play aux gamins. Notamment ce fameux rituel d’aller serrer la main à ses adversaires en fin de match. J’ai joué à cet âge-là au basket et j’ai été entraineur pour des enfants qui allaient à l’école primaire. Je vais donc vous proposer mon point de vue personnel sur la chose.
A ce niveau, le basket est un sport où l’on va rapidement d’un bout à l’autre. J’entends par là qu’il y a globalement peu de jeu posé. Physiquement, c’est un effort plutôt intense ; beaucoup de courses, de sprints, qui poussent l’enfant à se dépasser. C’est la quête du ballon et l’enfant, qui manque parfois du nuances, considère clairement l’adversaire comme l’empêcheur de tourner en rond. Parce que n’aller pas me faire croire que le classique « tout le monde a gagné » en conclusion de divers plateaux entourloupe grand monde. La procession pour aller saluer les adversaires en fin de match fait d’avantage penser à un gage honteux pour le perdant ; parce qu’allez trouver un enfant qui ait le succès modeste en face.
Le basket encourage le dépassement de soi, l’esprit d’équipe. Mais pour moi, le fair play ne s’apprend pas dans un club de sport. Le fair play vient du respect, de la faculté à relativiser. A cet âge, avoir autant de recul est rare. Il n’y a qu’un seul ballon sur le terrain, regardez deux enfants se chamailler pour le même jouet ; surtout que là, le ballon « se mérite », ce n’est pas une décision arbitraire comme pour un jouet. Le travail des encadrants derrière est de relativiser cela ; mais je le répète, obliger les gamins à se saluer après les rencontres n’est pas de mon goût. Les vainqueurs se comportent comme des seigneurs et les perdants ont l’impression d’effectuer un acte de soumission. On le sait, les enfants sont cruels et manquent de recul. Dans ses poignées de main en fin de rencontre, du respect et du fair play, il n’y en a pas.
Débriefer ses gamins. Leur dire que l’autre équipe a bien jouer. Applaudir franchement le vainqueur au lieu de nier en bloc l’existence d’un quelconque vainqueur. Certes, ce n’est pas le beau fair-play, celui qui fait verser la larmichette, qui nous fait dire que le sport c’est beau ; on est loin du sublime et de la classe de la rivalité entre Bird et Magic. Mais l’on moins, comme cela, on pose les bases de quelque chose qui pourrait y ressembler, en y contribuant véritablement.
Voilà, j’ai un peu dérivé du sujet initial, je le confesse. Mais pour moi, l’argument d’être un modèle pour les jeunes n’est pas valable, puisque ce rituel n’est pas viable pour eux à la base. Que les joueurs NBA le fassent, cela apparaît logique puisqu’ils se connaissent généralement bien. D’ailleurs, James a félicité Howard via e-mail, se défend-il. Après, qu’il ait fait le kakou pendant ses deux sweep avant de repartir la tête basse peut avoir de quoi faire ricaner. Mais qu’un joueur n’aille pas congratuler son adversaire victorieux n’a rien de choquant pour moi. Au final, cela n’est pas moins rédhibitoire qu’un joueur tout aussi déçu mais qui va esquisser le geste avec à peine un regard avant de se précipiter aux vestiaires.
Ne jamais le faire en saison régulière serait peut-être plus critiquable, ce sont quand même des professionnels et le rythme de la NBA fait que l’on doit directement penser au match suivant, le résultat du soir n’entrant en compte que pour 1/82 du bilan final. Mais l’on était aux portes de la Finale NBA. Win or go home. Il en avait gros sur la patate et avait juste envie de s’isoler le plus rapidement possible. C’est compréhensible. Et non condamnable.
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