27 décembre 2009

Rondo, facteur X des Celtics

Lors de la saison 2007-2008, les Celtics ont frappés un grand coup en recrutant Kevin Garnett et Ray Allen, deux all star qui ont accompagnés Paul Pierce dans la quête du titre tant attendu par les fans des Celtics. Ce que les dirigeants de Boston ignoraient, c'est que cette saison allait voir l'éclosion d'un joueur maintenant devenu indispensable au collectif des Celtics : Rajon Rondo.

Encore récemment critiqué par Chris Paul, qui considère que Rondo a beaucoup moins de boulot à faire vu le roster de sa franchise par rapport aux Hornets, il a rabaissé les performances de Rondo. L'intéressé ne s'est pourtant pas mis la pression en répondant aux critiques et s'est contenté d'un sobre « Il est obligé d’en faire plus que moi. Nos équipes n’ont pas les mêmes besoins. ». Mais Rondo n'est pas qu'un simple faire valoir dans cette équipe, loin de là...


Rondo aurait pu faire ses débuts NBA aux Phœnix Suns, mais c'est finalement aux Celtics qu'il a été envoyé pour sa première saison en 2006. Quand on le voit jouer, dur pourtant de se rendre compte que ce n'est que sa quatrième saison dans la ligue. Il a vite pris la mesure de ses All-Star de collègues et a obtenu les clés de la maison grâce à un jeu solide, et une qualité de passe en constante progression. Lui qui avait lutté deux saisons pour obtenir le poste de meneur de cette équipe en perdition s'est retrouvé du jour au lendemain propulsé coordinateur du jeu des favoris de la ligue ! De quoi prendre la grosse tête ou au contraire perdre ses moyens pour des jeunes n'ayant pas l'expérience nécessaire à cette tâche. Mais Rondo a répondu présent.

Les Celtics ont remportés un titre, et tout aussi important Rondo a gagné l'estime de toute une ligue et a prouvé qu'on pouvait compter sur lui. Lors du match décisif des finales 2008, et après deux performances calamiteuses lors des précédents matchs, Rondo a répondu présent avec une énorme performance : 21pts, 8pds, 7rebonds et surtout un total impressionnant de 6 ballons volés qui ont offerts à Boston le titre NBA face aux Lakers d'un Phil Jackson qui ne pouvait que constater : Rondo est la star de Boston.


Un peu excessif ? On pourrait dire que non. Si sur le papier, le trio vaut largement plus individuellement que Rondo, il ne faut pas oublier que le Celtic n'a que 23 ans, largement en dessous de ses trentenaires de collègues. Et surtout, qu'il semble se bonifier d'année en année. Longtemps critiqué pour son shoot extérieur, il a su peu à peu le faire fructifier en sélectionnant ses shoots. Adepte des percées dans la raquette où il n'a sûrement pas peur des géants, il est devenu consistant au niveau du scoring. Certes, son adresse à 3pts est... douteuse pour un meneur (11% !!!), mais il compense par son talent pour le un contre un. Et puis surtout, c'est un meneur complet. Un meneur du style de Jason Kidd, capable de jalonner sa carrière de nombreux triples-doubles.

Le soir de Noël a apporté un beau cadeau aux fans des Celtics par l'intermédiaire de Rondo. Une performance superbe de leur meneur leur a permis de battre leurs rivaux des Magic. 17 pts qui associés avec 13rbds et 9 passes donnent un beau mélange, et une belle victoire sur Orlando. Dommage que Rondo ait perdu la bagatelle de 8 ballons. Cette saison est assurément celle où il perd le plus de ballons, mais aussi celle où il joue le plus et se voit confié le plus de réponsabilité.


Alors peut-on vraiment voir en Rondo un All Star potentiel ? Proportionnellement à l'attente qu'ils ont suscités, les Garnett et Allen ont un rendement assez moyen. Certes, ils ont appris à se sacrifier pour le collectif, et on les remercie pour celà. Pierce semble être le vrai leader de cette équipe, mais si il faut lui choisir un lieutenant comme joueur le plus consistant, pour ma part c'est pour Rondo que je voterai. Et puisqu'il est question de votes, ce ne serait vraiment pas une surprise si au lieu de Ray Allen, c'est Rondo qui était choisi en tant que troisième représentant des Celtics au All Star Game. Une juste récompense pour celui qui prouverait ainsi à Chris Paul qu'il a lui aussi les moyens d'être l'un des meilleurs meneurs de la ligue !

23 décembre 2009

Cavs @ Lakers : une superproduction pour Noel

C’est la tradition, la NBA met les petits plats dans les grands avec un programme plus alléchant qu’une dinde aux marrons pour le jour de Noël. Pour faire ton sur ton, David Stern met toujours un point d’honneur à avoir une tête d’affiche qui scintille comme une centaine d’étoiles de David. Rien d’étonnant à ce que l’on retrouve les deux équipes les plus médiatiques du moment.

Une affiche de rêve, qui devrait faire se précipiter la plupart des Américains devant leur poste de télévision, quitte à devoir manger la bûche sur le canapé et à risquer de faire des tâches. Tout se qu’on espère, c’est que les jouets des gosses ne soient pas des trucs trop bruyants. Et surtout que les piles ne tombent pas en rade, spécialement quand on apercevra Mariah Carey dans une robe super-moulante entonner All I Want for Christman is You.

Mais place au basket. Car même s’il est vendu comme un grand show, ce match sera une pure rencontre de saison régulière. L’occasion pour les Cavaliers de se frotter avec les favoris de l’Ouest et pour les Lakers de se jauger face à un potentiel adversaire en Finale. Il n’y aura que deux rencontres de saison entre ces deux équipes en course pour le titre, donc l’on ne manquera pas de se pencher sur le contenu du match. La saison dernière, il n’y avait finalement pas photo : les angelinos étaient un léger cran au-dessus. Se faire le scalp des double-finalistes serait une formidable bonne nouvelle pour les fans des Cavaliers –et peut-être pour les joueurs eux-même- au cours d’une saison plus chaotique que prévue.

C’est sans doute le fan qui parle et qui voudrait tant voir dans ce duel un tournant dans la saison. Il faut dire que cet affrontement est du pain béni pour les fans. Pour les sponsors aussi, puisque l’on va pouvoir retrouver sous le sapin tout un tas de publicités des très marrantes mvp muppets. Oui, messieurs daaaaaames. J’aurais beau essayer de « professionnaliser » l’approche, la réalité est trop criante : Kobe Bryant vs Lebron James. Les deux derniers MVPs en date, les deux megastars de la NBA vont s’affronter sous nos yeux émerveillés. Cela va donner du grain à moudre à toutes les familles réunies en cette belle journée : qui est le meilleur joueur du plateau : le #23 ou le #24, le dragster ou le smooth criminal ? Chacun de leurs gestes sur et en dehors du terrain sera disséqué, comparé, mis en graphique,… Un focus clairement démesuré, mais les deux gaillards nous ont habitué à répondre présent pour ce genre de grands rendez-vous. On sait pertinemment qu’avec ces deux-là, cela ne sera pas un match comme les autres.


Et encore, s’il n’y avait que cela ! Car certes le ring doré est installé pour l’affrontement entre Kobe et Lebron, mais il y a un troisième larron qui va vouloir prouver que le Staple Center est encore sa propriété. Shaquille O’Neal va venir rajouter sa touche de drama au spectacle. Et comme on sait le garçon peu regardant sur la quantité, cela risque d’être aussi très explosif du côté du Big Shaq Daddy. Mis à part peut-être la première demi-saison du Shaq à Phoenix, jamais lui et Bryant n’ont joué dans la même cour. Quand l’un tutoyait les sommets des PO, l’autre –s’il s’y qualifiait- n’arrivait pas à s’extraire du premier tour. Cette année, la donne est différente et leurs équipes respectives ont légitimement une chance de polir le trophée O’Bryan cet été. Derrière les beaux sourires du dernier All-Star Game, ils sont tous les deux à 4 bagues avec la ferme envie d’en gagner une 5ème et donc d’envoyer un message fort.

Cleveland a recruté O’Neal pour contrer Dwight Howard. Certes, mais il sera tout aussi indispensable pour contenir l’effrayant frontcourt des Lakers. Notamment Pau Gasol et Andrew Bynum (on vous fait cadeau de DJ Mbenga), et l’on sait le goût de The Big Aristote de se faire respecter par ses semblables. Andrew Bynum, ce jeune pivot de 24 ans, certes pas aussi phénoménal que Shaq en son jeune temps à Orlando pourrait bien devenir à sa façon The 8th Wonder dans la peinture des Lakers ; O’Neal considère que Bynum lui est trop semblable pour le laisser s’imposer sans que cela n’écorne sa légende. Une légende parfaitement loué par ses anciens collègues, principalement Phil Jackson et Kobe Bryant, par voie de presse. En effet, les deux compères ont eu des mots assez provocateurs envers le coaching staff des Cavs, soulignant bien que si le Shaq connait des problèmes d’acclimatation au jeu de Cavs, c’est parce que les coachs sont incapables de tirer des bénéfices parmi les innombrables avantages dont dispose O’Neal, restant campés sur des articulations de jeux qui mettent en exergue les défauts de l’Hippoposhaq. Il semble s’installer une rivalité autour de ce match jusque sur les bancs de touche.


Et l’on n’a toujours pas évoqué Ron Artest, qui ne nous a toujours pas publiquement montré qu’il était une vraie tête brûlée sur les terrains. Opposé à Lebron James, nul doute qu’il aura à cœur non pas d’éteindre le Mvp en titre mais de le détruire littéralement par un pressing harassant. De l’autre côté, on aura Anderson Varejao, jamais le dernier pour mettre le feu aux poudres dans la peintures. On pourrait aussi parler de JJ.Hickson, notre poulain (nous lui avions consacré un billet entier) ou encore Shannon Brown qui DOIT nous claquer un poster dunk. Ou également les sœurs Kardashian au premier rang avec leurs bonnets de mère noël et leurs robes ultra-courtes. Ces deux équipes laissent tellement peu indifférents que ce match sera forcement passionnel. On le suivra prêts à bondir de notre fauteuil, à agiter un quelconque grigri pour les ultimes minutes. Que la NBA devienne trop un show avant d’être une ligue sportive, peut-être. Mais ce duel en contient toute la quintessence, alors il serait dommage de bouder notre plaisir.

21 décembre 2009

Allo maman, Bobo !

Boris Diaw est un joueur à part. Parfois en bien, parfois en mal. Il semble parfois se limiter pour se mettre au service du collectif. Jusqu'au point où il en devient presque transparent. Cette année, en tant que franchise player de Charlotte, il se devait d'élever son niveau de jeu. Ce qu'il a fait... pendant quelques semaines. Depuis, c'est la disette, et l'arrivée de Stephen Jackson a renforcé la chose.

Qu'est ce qui fait que le francais marque aussi peu ces derniers temps ? Qu'est ce qui a transformé cette équipe des Bobcats en équipe des bas-fonds alors qu'en fin d'année dernière Charlotte luttait pour une place en playoffs ?

Ne soyons pas non plus trop alarmistes, les Bobcats sont loin d'être une équipe en totale perdition et avec 10 victoires pour 16 défaites ils restent à portée des dernières équipes playoffables. Mais peut-on chaque année compter sur un run effréné de fin de saison pour conquérir une place en playoffs ? Ca n'a pas marché l'an dernier, alors les Bobcats ont décidés de remodeler un peu l'équipe en échangeant leur big man Emeka Okafor contre un spécialiste de la défense Tyson Chandler. Si Okafor n'était pas un monstre offensif, Chandler est encore plus transparent dans la raquette adverse. Faute de point de fixation, l'équipe a un jeu plus stéréotypé qui passe majoritairement par les lignes extérieures et qui prive donc notre Bobo national de ballon.


Car Diaw n'est pas le genre de joueur qui se créé lui même son shoot et ses points. Il est avant tout un créateur au service du collectif, et favorise un jeu fluide qui lui permet accessoirement d'être à la conclusion d'actions bien léchées. Alors forcément, avec l'arrivée de Stephen Jackson, le principal scoreur est maintenant un extérieur. A travers cet échange qui a vu partir Raja Bell le pote de Diaw depuis les années Suns, c'est le leadership de Boris qui a été contesté. Avec une demi-saison à plus de 15 points, 6 rebonds et 5 passes il avait montré de belles facultés à peser offensivement tout en nourissant ses coéquipiers de bons ballons. Mais avec un Jackson (qui au passage n'est pas l'archétype du joueur collectif) qui débarque avec l'idée de faire de Charlotte une équipe de playoffs, Boris semble s'être totalement effacé au profit de son nouveau coéquipier, et ne plus se soucier de ses performances personnelles.

Certes, l'attitude démontre une certaine grandeur, mais dans un monde comme celui de la NBA où la loi du plus fort règne, un joueur qui s'efface est un joueur qui paraît faible, vis à vis de son coach, du staff du club, et des dirigeants qui ont pensés à un moment échanger Diaw contre Jackson. Pourtant, Diaw dispose d'un soutien indéfectible : Larry Brown, son coach ! Ses déclarations sont sans équivoques : « Il voit tellement bien le jeu qu’il pense que tout le monde pense comme lui. Parfois, les gars ne comprennent pas aussi vite que Boris. Si Charlotte veut gagner des matches, la balle doit aller plus souvent dans les mains de Boris. Beaucoup plus que ces derniers temps ». Des propos intéressants car assez... étranges ! Un coach qui pense que le ballon devrait être plus souvent dans les mains d'un de ses joueurs ne devrait-il pas créer plus de systèmes pour le joueur en question ?


Surtout que Diaw commence à se plaindre du système de jeu de Charlotte cette saison. Les systèmes ne sont clairement pas orientés vers lui, et le départ d'Okafor a déplacé le centre de gravité de l'équipe vers l'extérieur, privant Bobo d'opportunité de briller. Alors quelles solutions pour le français ? Espérer que quand les Bobcats auront touchés le fond ils se tourneront à nouveau vers lui pour remonter la pente ? Attendre d'être transféré dans un "package" pour atterrir dans une équipe qui pourra plus se tourner vers lui ? Ou prendre les choses en main et se faire violence ? Car voir Boris aussi effacé qu'actuellement nous fait du mal quand on connait ses capacités. Que ce soit en bleu cet été ou en NBA cette saison il semble ne jamais vouloir prendre le leadership. Il serait temps pour lui d'enfin montrer de quoi il est capable. Car depuis le temps qu'on entend parler de son potentiel sensationnel, on attend de le voir à l'œuvre !

20 décembre 2009

Bonne chance, Darko

Darko Milicic fait parler de lui. En effet, le serbe a annoncé qu’il allait arrêter les dégâts en NBA pour aller jouer au basket en Europe l’an prochain. Ultime occasion pour la plupart des médias de liquider leurs dernières vannes sarcastiques et opportunité pour nous de lui rendre hommage.

La carrière de Darko Milicic en NBA aura donc duré 7 ans et aura fait plus de bruits dans les colonnes des divers éditorialistes que sur les parquets. C’est sûr qu’être sorti en 2nd position de la draft 2003, cela donne du grain à moudre. Surtout quand on est choisi devant des pépites comme Dwyane Wade, Carmelo Anthony, Chris Bosh, Chris Kaman ou Zaza Pachulia. Le périple de Darko Milicic en NBA est l’histoire d’une tête de turc trop idéale.

C’est vrai que pour commencer, sa teinture blonde platine ne l’a pas aidé. C’était profondément laid et ne l’aidait pas à paraître crédible. Autre chose qui n’a pas arrangé sa cause : il est serbe. Je ne suis pas en train de faire un pamphlet anti-xénophobie, mais il me semble qu’on se moque plus facilement de quelqu’un de « culturellement » différent. Et puis, certes, il n’a jamais confirmé sur le terrain le potentiel que l’on voyait en lui. Un mec de 2m13 avec cette mobilité, c’était sensé être une galère totale pour les raquettes adverses. Tellement que Joe Dumars l’a choisi dans l’optique d’assurer l’avenir de la franchise.

Car replaçons-nous dans le contexte. Joe Dumars est aux manettes depuis 4 ans pour conduire un lifting de la franchise : exit Grant Hill et bienvenue à Ben Wallace. Le nouveau GM réunit peu à peu les pièces d’un puzzle qui s’avérera gagnant. Chauncey Billups et Richard Hamilton arrivent du côté du Palace. La draft 2002 a été l’occasion d’enrôler Tayshaun Prince, qui a déjà témoigné de belles choses sur les terrains. Il faut voir qu’avec le jeu des échanges et de la lottery, les Detroit Pistons se trouvent avec un choix de draft presque indécent vu leur position en championnat. Ils n’ont quelque part pas besoin d’un « NBA ready » comme pouvaient l’être Melo ou Bosh, mais d’un joueur a l’envergure plus petite pour pouvoir s’implanter dans le collectif et le projet de jeu mis petit à petit en place par le front office.


Les Pistons n’avaient pas besoin d’un second choix de draft et ils ne l’ont pas utilisé comme tel. Il est ridicule d’essayer de refaire le monde. Beaucoup aiment à se demander où seraient les Pistons avec un talent comme Carmelo Anthony dans leurs rangs. Melo aurait entravé l’épanouissement de Prince sur le poste 3. Il aurait entraîné une autre philosophie de jeu, notamment à cause de son volume de shoots et une défense moins stricte. Certes, accueillir une star aurait peut être été meilleur en 2009, vu la situation peu enviable dans laquelle est Detroit actuellement. Mais ça aurait aussi grandement perturbé l’alchimie, que l’on a pu constater être gagnante. Au final, les Pistons de Detroit que l'on connait resteront une équipe marquante des années 2000.

Cela était particulièrement clair pour Darko Milicic lui-même. Il ne s’est d’ailleurs jamais vendu comme étant de la trempe de ceux sélectionnés juste après lui. Sans doute lassé par des années de raillerie, il s’était même confié lors d’une interview, disant qu’il n’avait jamais demandé à être choisi aussi haut. Qu’il n’est pas de la trempe de ceux que l’on sélectionne habituellement dans les premiers choix de draft. Qu’il s’était inscrit pour « juste » vivre son rêve de jouer en NBA. Pas forcement pour faire les grands titres. Mais voilà, aussi modestes soit son niveau et ses prétentions, être choisi en 2ème position, qui plus est lors de l’une des plus belles draft de l’histoire, cela braque inévitablement les projecteurs sur vous. Avec les attentes qui vont avec.


Mais si l’on fait abstraction de cela, il rend des feuilles de stats assez correctes. Du genre 8pts, 5,5rebs et 2blks en 24mins avec Orlando en 2006-2007 ; avec quelques pics intéressants, comme ses 12pts de moyenne dans la série de PO face à son ancien club. Le garçon possède des fondamentaux et une combinaison physique taille-mobilité toujours aussi rare. Mais il ne trouve pas sa place dans la rotation, que cela soit à Memphis l’an dernier, ou –encore pire- dans le bazar ambulant qu’est le jeu des Knicks. En soi, il a largement le niveau d’un Zaza Pachulia, choisi bien plus bas dans la draft cette année-là.

Voilà donc Darko Milicic s’en aller vers les championnats européens, qu’il n’aura finalement quasiment jamais connu, puisqu’il s’est envolé pour les Etats-Unis à 17ans. Il y a travaillé durement et y a subi une injection d’humilité à dose quasi-létale. Car il faut être solide pour subir des railleries aussi démesurées. Son jeu devrait bien coller avec le style européen et nul doute qu’il pourra se tailler une place de choix dans une équipe compétitive. Tout ce qu’on peut lui souhaiter, c’est d’enfin pouvoir prendre du plaisir sur un terrain de basket. Il le mérite.

15 décembre 2009

2009/2010 l'année de Carmelo ?

Actuellement meilleur marqueur de la ligue, Carmelo Anthony réalise à nouveau une saison pleine au sein d'une équipe des Nuggets qui fait partie des favoris de la conférence Ouest. Pourtant, lors des votes du MVP chaque année, Anthony semble loin de tous ses concurrents direct pour le titre individuel suprême.

Alors quelle est la raison du désamour des fans et des journalistes pour Anthony ? Ses frasques extra-sportives lui coûtent elles la reconnaissance qu'il mérite ? Ou ses prestations ne justifient-elles pas une quelconque reconnaissance ?


Si l'on revient quelques années en arrière, on se rappelle que pour son année rookie, Melo avait été à la lutte jusqu'à la fin pour le titre de Rookie de l'année face à son rival Lebron James. On sentait assurément une futur star en lui, et ses trois sélections au All Star Game sont là pour le prouver. Mais pendant les premières années de sa carrière, si il a réussi à emmener son équipe en playoffs, il semblait bien esseulé dans une équipe frappée par les blessures. Et puis l'an dernier, Billups est arrivé. Le genre d'arrivée qui révolutionne une équipe.



Mais il aura fallu attendre un peu de temps pour que Melo puisse enfin se lâcher, car l'arrivée d'un autre All Star, Allen Iverson, a modifié un peu la donne. Obliger de partager les tickets shoot à trois, les vedettes des Nuggets n'ont jamais vraiment réussi à atteindre les sommets que leur association pouvait permettre. Le départ d'AI en fin de saison a donc été vécu comme une libération par Anthony, ce qui lui a permis d'être le vrai scoreur de l'équipe, et de bénéficier de l'excellent travail de Chauncey Billups, meneur exceptionnel et qui ne semble pas vieillir.


Melo semble avoir franchi un palier, et est régulièrement bien classé dans la hiérarchie du "Race to the MVP" sorte de classement bi-mensuel des meilleurs joueurs de la ligue. Encore une fois cette saison, les Nuggets sont bien lancés dans la course aux playoffs et seront vraisemblablement tête de série pour le premier tour. A moins d'une blessure, l'équipe de Denver devrait être un sacré candidat dont personne ne voudra hériter.

Ce qui frappe chez Melo, c'est le style atypique de ce joueur. Largement moins glamour que Lebron, il possède tous les fondamentaux d'un bon basketteur. Bon dribbleur, fort en un contre un, bon shooteur, capable surtout d'utiliser son gabarit atypique pour jouer dos au panier face à son opposant direct souvent plus petit que lui. Il est une menace de tous les instants pour tout opposant direct. Comment réagir face à un mec capable à la fois de jouer comme un extérieur et d'enquiller les shoots, et comme un ailier fort avec un beau jeu dos au panier et un fade away digne de Jordan (en un peu plus "lourd", certes) ? Heureusement pour ses opposants, Melo est un joueur collectif qui aime impliquer tous ses coéquipiers et qui ne prend pas toujours le jeu à son compte. Si il faisait preuve de moins de collectif, il pourrait peut être être encore plus impressionnant. Mais Denver est une équipe qui roule, et Georges Karl sait à merveille mener son effectif à la baguette et gérer Anthony. Les qualités du coach rejaillissent sur l'effectif qui pratique l'un des jeux les mieux huilés de la NBA.


On a donc vraiment l'impression que Melo est de la trempe des joueurs qui marquent une ligue. Assurément l'un des meilleurs joueurs de la NBA, il semble tout de même cette année assumer son statut de vedette de son équipe en étant présent dans le money time. Il partage cette charge avec un Billups qui mérite lui aussi une reconnaissance pour sa grande carrière. Ses incartades extra-sportives semblent derrière lui et il peut se concentrer pleinement sur son jeu. Les fans des Nuggets en sont ravis, et peuvent regarder haut, très haut. Sur le plan individuel, Anthony pourra difficilement égaler le rayonnement médiatique d'un Lebron. Mais en restant dans une équipe qui gagne et continuant à jouer le jeu qu'il joue, il pourrait bien battre son pote de la Dream Team au niveau du palmarès. Car après tout, qu'est ce qu'une reconnaissance individuelle à côté d'une belle bague de champion ?





14 décembre 2009

Arenas et sa poudre de perlimpinpin

Là encore, disséquons un manque de clairvoyance de la part de l’équipe de 24secondes, en analysant l’échec cuisant que représente le début de saison des Wizards. Mais notons bien que nous ne sommes pas les seuls à être tombé dans le panneau et que les fausses pistes étaient plutôt alléchantes.

C’était annoncé comme devant être la saison du come-back pour les Wizards de Washington. Le retour de Gilbert Arenas et l’arrivée de Flip Saunders aux commandes devaient permettre à l’équipe de tourner à plein régime pour faire quelques étincelles en saison et ainsi accrocher un spot décent pour les PO. Oui mais voilà, la machine toussote et a clairement du mal à se mettre en marche.

7-14. Le bilan est loin d’être fameux, surtout quand on regarde le calendrier qui n’était pas particulièrement difficile. Il n’a pas été facile non plus, on va dire neutre. Et pour une équipe que l’on pensait repartie sur une nouvelle dynamique, un tel bilan fait évidemment tâche. Pourtant, on avait des raisons d’y croire. A commencer par Gilbert Arenas qui a troqué son costume du blogger Agent Zero pour se concentrer encore d’avantage sur le basket. Moins grande gueule, on a retrouvé un Arenas mature à la baguette des Wizards. Sans pour autant renier ses incroyables talents de scoring machine, il se veut plus complet et distribue mieux le jeu en fonction des circonstances. Il en résulte que même s’il ne culmine « qu’à » 20pts de moyenne, ses presque 7 passes constituent pour lui un record en carrière. A cause de ses blessures récurrentes, il a passé deux ans au purgatoire, durant lesquelles il s’est remis en question. Dans l’attitude, l’on sent beaucoup plus que l’ex Agent Zero fait tout pour le bien du collectif en priorité. Cela s’est notamment matérialisé récemment face aux Pacers, dans une défaite où Gilbert Arenas s’est payé le luxe d’accrocher un triple-double (le troisième effectué dans la ligue cette saison). Ce qui constitue pour lui une première depuis plus de 5 ans.


Par contre, même si les intentions sont bonnes et se matérialisent dans une certaines mesure, l’on est loin d’atteindre la plénitude. Il a passé globalement deux ans sans tâter du haut niveau. Il faut une période d’adaptation à ses nouveaux coéquipiers, accentué par le fait qu’il arrive dans une nouvelle organisation. Flip Saunders est, selon moi, un coach brillant, mais ses nouveaux système représentent obligatoirement un milieu non-familier pour Arenas, ce qui retarde d’autant plus sa ré-acclimatation. Mais au-delà de cela, il faut qu’il réapprenne à être un leader. Le leadership se base peut-être sur quelques éléments innés, mais c’est surtout quelque chose qui se travaille. Et après deux ans dans le formol, même si cela lui a permis de quitter la tunique parfois grandiloquente de l’Agent Zero, il a du perdre de sa superbe. Aujourd’hui, Arenas n’est pas magnifique comme il l’était. Rien à voir avec une répartition plus parcimonieuse de ses stats, il n’a juste plus la même aura sur un terrain de basket. De plus, il faut qu’il réapprenne à gagner. Dans ce fameux match à Indiana, il a manqué 2 lancers-francs cruciaux dans le money-time. Idem quelques heures plus tôt face à Boston, où son passage sur la ligne constituait un vrai espoir de victoire.


Derrière, sans l’éclat de l’Agent Zero pour nous éblouir, les lacunes des Wizards n’en sont que plus criantes. Il manque toujours du poids dans la raquette, dans une NBA où les peintures des principaux prétendants ou challengers ressemblent à des forêts vierges. Antawn Jamison apporte du scoring toute en densité physique sous les panneaux, mais il n’a aucun impact en défense ; il se pourrait même que si impact il y a, il soit plutôt négatif. Quant à Caron Butler, il se met à remettre en cause le statut du #0. Alors qu’il a joué aux côtés de Dwane Wade, Kobe Bryant (à une période assez faste en shoots pour le bonhomme) et de l’ancien Arenas, donc qu’il sait se rentrer dans les costumes de lieutenants. Oui, mais le joueur doit sentir/vouloir que son heure sonne, à 29 ans (d’autant plus qu’Arenas en a 27) et qu’il sent bien que le leadership a été plus ou moins été laissé vaquant. Bref, la transformation annoncée, et constatée dès le training camp, de Gilbert Arenas a finalement eu des effets pervers sur l’équipe de Washington. Après 2 ans d’arrête forcé, aurait-il pu en être autrement ?

12 décembre 2009

Des Bulls bien déçevants...

Aujourd’hui encore, nous allons nous intéresser à une équipe annoncée très haut et qui déçoit énormément cette saison, il s’agit bien évidemment des Chicago Bulls. Si le beau début de saison de Noah a été énormément couvert par la presse française, dur de ne pas se rendre compte que l ‘équipe de Chicago souffre en ce moment.

Alors à quoi est dû ce début de saison très moyen pour une équipe que l’on attendait encore meilleure que l’an dernier ? Derrick Rose a t-il perdu son talent ? Le départ de Ben Gordon a t-il fait tant de mal que ça ? Décryptage...

Quand on perd l’un de ses joueurs vedettes, c’est sûr que cela créé un décalage dans une équipe au collectif bien rodé. Gordon parti pour Detroit, les Bulls ont comptés sur deux choses pour compenser : tout d’abord l’éclosion de Derrick Rose au plus haut niveau. Le rookie de l’an passé avait éclaboussé de tout son talent la saison des Bulls. Deuxième espoir : le retour de Luol Deng, grand absent de la saison dernière. Avec ces deux joueurs, les Bulls gardent des arguments de choix en attaque et en terme de leadership. Difficile en effet de parler de Rose sans évoquer la maturité du joueur après seulement une saison NBA. Et puis n’oublions pas que Ben Gordon sortait le plus souvent du banc pour jouer un rôle de joker à envoyer au front en deuxième vague.


Et ce qui frappe donc en premier lieu, c’est que Derrick Rose n’a pas semblé hausser pour autant son niveau de jeu, nécessaire pourtant pour assumer encore plus de leadership. Pire, ses stats sont en légère baisse et son scoring est en deçà de ce que l’on pouvait attendre d’un sophomore. Que ce soit les points, les rebonds, les passes ou l’adresse, aucun domaine n’enregistre de progression à part... les ballons perdus ! La pression est-elle trop forte pour les Bulls ? Le numéro 1 de Chicago ne sait-il s’épanouir que dans un climat positif et une équipe qui roule ? Un manque de mental qui peut faire du jeune le plus prometteur une déception sur le long terme !

Luol Deng de son côté réalise une jolie saison sans pour autant s’assumer comme un leader offensif de son équipe. Toujours aussi complet et polyvalent, il sait se consacrer à la défense, et son jeu respire l’efficacité comme nous le montre son adresse à 3 points (53% !). Noah est lui aussi bien sûr la bonne surprise de ce début de saison. Second meilleur rebondeur de la NBA , il a prouvé à tous qu’il était capable d’étoffer son jeu et montre même parfois des qualités techniques que l’on ne lui connaissait pas. Reste que comme tout le reste de l’équipe, il est actuellement dans une mauvaise passe qui voit les Bulls dégrigole les marches de la conférence Est une par une.


Car les Bulls ont quand même subi l’affront de perdre à domicile contre une équipe des Nets qui venait chercher là sa deuxième victoire de la saison. Avant d’enchaîner le lendemain par une très lourde défaite face aux Hawks. Cette nuit, les Bulls se sont enfin réveiller pour battre une faible équipe des Warriors dont l'infirmerie est bien remplie, pas une énorme performance, surtout après prolongation... Les Bulls vont devoir se réveiller sous peine de voir leur saison tourner à la corrida et les équipes rivales venir achever l’animal blessé pour plonger à nouveau la franchise de l’Illinois dans une crise dont elle n’a vraiment pas besoin. Il y’a quelques semaines on voyait en cette équipe jeune construite autour de Noah et Rose une des plus prometteuses de la ligue aux côtés des TrailBlazers. Portland fait le boulot, les Bulls savent au moins quel exemple suivre.


10 décembre 2009

Les Spurs ont du mal à décoller

Il y'a encore quelques semaines, les observateurs étaient convaincus que ce serait une bonne année pour les Spurs. Nous même nous les placions dans la catégorie des prétendants indiscutables au titre. Recruter Jefferson et McDyess semblait avoir comblé les défauts de l'équipe texanne. Le retour de Ginobili annonçait de meilleurs joueurs du côté de Fort Alamo. Et pourtant...

Pourtant après une vingtaine de matchs, la tendance qui se dessine paraît loin des prévisions. Les Spurs, habitués à des départs assez mous, ont connu le pire départ depuis l'arrivée de Tim Duncan au club. Actuellement non-playoffable, les Spurs paraissent extrémement fragile et aucun leader naturel n'émerge du lot. Pire, jamais le "big four" n'a semblé jouer de concert. Cette saison est-elle celle de la déchéance ?


Tim Duncan, Tony Parker, Manu Ginobili, Richard Jefferson, Antonyo McDyess. Sur le papier, dur de trouver mieux. Du lourd, du solide, mais du vieillissant et beaucoup de fragile. C'est pourtant autour de cette base que les Spurs ont décidés de bâtir leur saison. En comptant en premier lieu sur le retour en forme de l'argentin volant. Ginobili sort d'une saison bousillée par les blessures et était annoncé revanchard pour cette nouvelle année. Mais mise à part son fait d'arme avec une chauve-souris, el Manu n'est pas encore digne de ce qu'il a été avec à peine 13 points de moyenne et pas de performances vraiment marquante.


Tim Duncan assure l'essentiel en restant dans ses standards actuels. Il est maintenant épaulé par un Antonyo McDyess qui émerge une fois de temps en temps et un Dejuan Blair qui peine à confirmer les promesses qu'il avait laissé entrevoir en tout début de saison. Seul Matt Bonner réalise une saison pleine en battant ses records en carrière et en faisant quelques performances comme ses 28 points contre les Jazz il y a quelques jours. Tony Parker a mis un peu de temps mais semble enfin avoir lancé sa saison avec plus de 16 points lors de ses 7 derniers matchs.


Pour finir, parlons de Richard Jefferson. Annoncé presque comme "le messie" pour les Spurs, Jefferson semble avoir du mal à s'acclimater au jeu des Spurs. Il est loin de son rendement offensif des précédentes saisons, et en cette période où les Spurs ont du mal à décoller, l'excuse du manque de responsabilités est dure à évoquer. Dans une équipe qui roule on peut comprendre qu'un scoreur sacrifie ses tickets shoots pour le bien de l'équipe. Mais quand son équipe se chercher désespérément un leader, Jefferson devrait pouvoir s'imposer. Popovich joue t-il le jeu et créé t-il des systèmes dédiés à l'ex-joueur des Bucks ?


Les Spurs rateront-ils les playoffs cette saison ? Aux vues des dernières performances des Spurs, on peut se poser des questions. Incapables de battre les grosses cylindrées, les Spurs prennent trop de points (même si ils en marquent beaucoup) et n'arrivent plus à défendre comme ils le faisaient à la belle époque. Si on se fie à leur dernier match, on pourrait se dire que tout va bien : une victoire assez large, le quatuor à plus de 17 points chacun, un Jefferson tout feu tout flamme (23 points, 8 rebonds), un TP à la baguette (11 passes), et un Ginobili retrouvé (20 points). Mais globalement, les Spurs ont donnés l'impression de ne jamais vraiment maîtriser le match et sont restés constamment à portée des Kings qui sont loin d'être des prétendants au titre.


Seul espoir pour les Spurs : continuer sur cette série. Avoir leurs quatres joueurs majeurs jouant à un bon niveau, des remplaçants qui font le boulot et enfin tenir un match référence contre une pointure de la NBA. Et puis, les Spurs peuvent au moins se féliciter d'une bonne nouvelle : Georges Hill semble définitivement devenir un sérieux espoir. Avec plus de 10 points de moyenne, il apporter au jeu offensif en suivant l'exemple de Tony Parker, mais comme son modèle il semble manquer un peu de talent de créateur. Ce n'est assurément pas sur lui que les Spurs vont devoir compter, mais avoir un backup à ce poste crucial est un enjeu très fort pour une équipe vieillissante. Les semaines à venir seront donc cruciales pour les Spurs, qui ont toutefois l'habitude de finir très fort après le All Star Game. Cette saison, pour une fois, San Antonio a commencé la saison avec un calendrier très dense. Ce qui veut dire moins de matchs en fin de saison pour rattraper leur lenteur à l'allumage. Espérons que ce ne soit pas fatal à l'équipe de Popovich, ou ce serait la fin d'une ère...


6 décembre 2009

Rodman a t-il sa place au Hall of Fame ?

Chaque année, la NBA honore ses anciens joueurs en nommant les plus représentatifs au Hall of Fame. Le panthéon du basket, la gloire absolue. Cette année, c'est Michael Jordan qui en a été la principale introduction. Alors forcément, pour la prochaine année, il va falloir s'accrocher pour faire autant dans la facilité. Mais cette cuvée 2010 aura au moins quelque chose que la version 2009 n'avait pas eu : d'interminables débats sur un joueur en particulier : Dennis Rodman.
L'ex-joueur de Detroit, San Antonio ou Chicago connu pour ses coupes de cheveux extravagantes, son jeu dur, ses fautes techniques mais aussi pour sa science parfaite du rebond ne présente certes pas des stats faramineuses pour sa carrière, mais reste l'un des joueurs majeurs du deuxième three-peat des Bulls et de l'époque Bad Boys de Detroit.




Habituellement, les nominations au Hall of Fame ne sont pas très compliquées. Choisir dans une liste les joueurs (joueuses / entraineurs / entraineuses) qui le méritent le plus et les inscrire à jamais au Hall of Fame. Seulement là, le casse tête sera entier pour le comité d'élection. En effet, sa carrière mise à part, rien que la venue de Rodman à la remise du titre honorifique devrait donner des frayeurs aux organisateurs. Dans quelle tenue arrivera t-il ? Dans quel état ? Au bras de qui ? Là repose une partie du problème de l'élection de Rodman. Car côté carrière, dur de refuser cet honneur à un tel joueur.



Pourtant, rien ne destinait Dennis à la gloire sportive. Sorti d'une université de seconde zone et donc pas inscrite en NCAA, il survole ce championnat grâce à son physique. Sélectionné au deuxième tour de la draft 1986, il ne sait pas encore qu'il va devenir l'un des plus grand vol de l'histoire de la draft. Pas spécialement doué offensivement, mais inépuisable, il se consacre exclusivement au rebond et à la défense, ce qui va plutôt lui réussir. C'était la belle époque des Bad Boys, où Detroit terrorisait Jordan et les Bulls grâce à leur jeu dur et à la limite de la légalité. Avec les Pistons il remporte deux titre NBA, et une sélection au All Star Game, véritable exploit pour un joueur défensif.


Passé ensuite par les Spurs, il y devient la légende du rebond que l'on connaît, mais il cultive aussi son esprit rebelle. Ses couleurs de cheveux commencent à se multiplier, ses phrases choc font la Une des médias, et ses aventures avec Madonna font jaser. Son aventure se finit au bout de deux saisons, et les Bulls font un pari en l'engageant contre trois fois rien pour avoir une force de dissuasion dans la raquette que les Bulls n'avaient pas connus depuis Horace Grant. Aux côté de Jordan et Pippen, Rodman remporte trois titres NBA, est nommé deux fois meilleur défenseur de la ligue. La saison 95-96 est celle la plus aboutie pour une équipe NBA de toute l'histoire. Seulement dix défaites pour les Bulls, l'équipe de Chicago place son trio magique dans la All-NBA-Defensive Team ce qui n'était jamais arrivé et qui n'est toujours pas arrivé. Un titre de champion en poche, les Bulls continuent l'aventure et s'offrent un three-peat. Rodman forge sa légende.


Alors bien sûr, Dennis pète souvent les plombs et récole des technique, mais Phil Jackson sait le dompter, et il apporte le meilleur de lui même. S'il a tourné durant sa carrière à 7 points de moyenne, ce sont plus de 13 rebonds par match qui sont arrivés dans son escarcelle. Une performance énorme, puisque Rodman a fini sept fois de suite meilleur rebondeur de la ligue, avec des pointes à près de 19 rebonds par match. Aucun joueur depuis Wilt Chamberlain n'avait autant pesé sur le rebond. Mais surtout, plus aucun joueur actuel n'est capable de telles performances.


Si il fallait me demander mon avis, je dirais que Rodman mérite amplement une nomination au Hall of Fame. Il a révolutionné le jeu d'intérieur en mesurant seulement 2m03. Il a mené sa vie à sa façon sans jamais baisser son niveau de jeu. Il est sorti avec Madonna et Carmen Electra (si, si, ca compte). Sans lui, jamais les Bulls ne ramenaient un three-peat. Les Pistons n'auraient sans doute pas gagné leur back-to-back. Oui Rodman est spécial, oui il viendra sûrement à la remise de cet honneur dans l'idée de faire parler de lui. Mais n'est-ce pas aussi ce qui a fait son charme ? Pour finir, je préfère vous laissez avec quelques citations de celui qui se faisait appeler The Worm :

"Si je meurs jeune, tout le monde va dire qu'ils l'ont vu venir.
La seule personne qui m'impressionne est mon ex-femme.
Je n'ai aucun problème avec les hétéros du moment qu'ils agissent comme des gays en public.
50% de la vie en NBA c'est le sexe. L'autre moitié c'est l'argent.
Tant que je joue, je peux avoir toutes les femmes que je veut. Mais il n'y a pas de panneau d'affichage dans ma chambre.


1 décembre 2009

Redd is dead ?

Milwaukee retrouve le sourire avec son rookie Brandon Jennings. Les fans le considèrent comme un formidable espoir pour sortir d’une longue période de disette. 5 ans avec pour seul grain à moudre une apparition furtive au premier tour des PO, forcément, ça fait peu. Malheureusement pour lui et en dépit de son talent et de sa régularité, Michael Redd était le franchise player de cette époque peu glorieuse.

Artilleur hors-pair, Michael Redd est un joueur exceptionnel au talent offensif imparable. Sa sélection incontestée pour Team USA en est la preuve. Malheureusement, sa présence aux Bucks et une défense à peine moyenne l’handicapent au moment de lister les meilleurs joueurs du plateau. Mais il n’en reste pas moins sous-côté. Un transfert pourrait être une solution judicieuse tant pour lui que pour Milwaukee.

Blessé, il a manqué 9 des 11 premiers matchs de son équipe. Ce qui a permis à Jennings de prendre le jeu à son compte et de montrer que le duo qu’il forme avec Andrew Bogut est un axe assez dévastateur. Redd a pris le rookie sous son aile dès l’entame du training camp et se réjouit de son insolente réussite, tout en essayant de le préserver des projecteurs des médias. Mais Michael Redd sent bien que le garçon a déjà une certaine main mise sur le jeu et le leadership de l’équipe. Après 10 ans passés en NBA, rarement couronnées de succès, nul doute qu’il digérerait assez bien une diminution du statut contre un paquet de victoires supplémentaires. Jennings est un danger permanant et bien identifié pour les défenses adverses, ce qui laissera d’autant plus de libertés sur le backcourt pour que Redd enquille les tirs.


On peut cependant se poser la question de savoir si cela ne constituerait pas une opération trop tiède pour être acceptable. En effet, l’on a jamais vu les Bucks en pleine possession de leurs moyens (blessures complémentaires de Redd et Bogut) ; et l’on peut donc miser sur une dynamique suffisante pour leurs permettre d’atteindre un bon spot en PO. Ce qui constituerait un vrai bonheur pour tous les fans de Milwaukee, certes peut-être pas les plus nombreux. Mais au-delà de cela, il faut bien voir qu’il existe un écart quasi-générationnel entre les pépites des Bucks (Jennings, mais aussi Ilyasova) et le vétéran Redd. Ca pourrait être un bon pari d’échanger Michael Redd contre un jeune joueur qui pourrait plus facilement entrer dans la dynamique sur le moyen terme des Jennings, Ilyasova, Bogut et consorts.

Surtout que cela assainirait encore plus les comptes salariaux de Milwaukee, ce qui a été la principale logique du départ de Richard Jefferson pendant l’intersaison. Michael Redd perçoit près de $16 millions sur cet exercice. Jamais un jeune joueur, aussi prometteur soit-il, n’atteint ce genre de salaires. Il ne faut pas oublier que Michael Redd est dans sa dernière année de contrat, donc il risque de pouvoir négocier encore un bon petit salaire pour les années à venir, étant dans l’optique qu’à 30 ans cela sera sa dernière occasion de faire sauter la banque. Là encore, pour la santé financière des Bucks, la perspective d’une éventuelle inflation des prix à cause du chaos que provoquera la promo 2010 des free agents pourrait revaloriser clairement les termes du prochain contrat de Redd. Peut-être plus que les Bucks ne pourraient supporter. Donc autant essayer de solidifier le noyau en place en récupérant un joueur au contrat plus long.


Les équipes intéressées par Redd doivent être assez nombreuses. Déjà, le fait que son contrat expire bientôt le rend attractif pour ceux qui veulent créer de la place sous le cap. Mais il représente aussi une solution à court terme attractive pour des postulants au titre. Un peu comme Shaq à Cleveland. Car Michael Redd est, comme nous l’avons déjà dit, un shooteur exceptionnel. Cet été, nous avions fait un billet pour témoigner de la jungle hostile de vont représenter les raquettes en fin de PO, avec tous les principaux favoris qui disposent d’une rotation intérieure à faire peur. Ecarter tout ceci avec une menace telle que Redd rendrait n’importe quelle attaque quasiment intraitable. Cela fait Madame Irma, mais selon moi, Redd aux Cavaliers serait plus pertinent que Stefen Jackson ; compte tenu qu’Anthony Parker et Jamario Moon sont déjà là pour jouer les chiens de garde sur le backcourt et qu’il faut impérativement quelqu’un pour faire de la place dans la raquette aux deux rois de la cité. Mais ajouter Redd dans n’importe quel roster qui a déjà un minimum de prétention en post-saison le rendrait particulièrement alléchant. Il connaîtrait enfin la joie des joutes dantesques en PO et pourrait être enfin reconnu comme il se doit.