30 juillet 2010

Yao nous manque...

Le géant chinois a longtemps divisé l'opinion en NBA. Mou et peu adapté au jeu NBA, il a peiné à s'imposer dans la grande ligue pendant plusieurs années. Mais alors qu'il s'était enfin adapté et était devenu un joueur incontournable de la ligue, il a vu ses saisons pourries par les blessures à répétition.

Les blessures, si elles font partie du jeu en NBA, ont la possibilité de briser bien des carrières de sportif professionnels. Yao Ming, l'idole de tout un peuple et un symbole d'une NBA mondialisée pourrait ne jamais fouler à nouveau les parquets de la ligue. Et, qui l'eu cru, ils seraient peu à ne pas le regretter...

25 juillet 2010

Revivez les meilleurs moments de sa majesté

Michael Jordan nous aura tous marqués. Que vous l'ayez connu, suivi depuis le début, ou que votre âge vous ait empêché de le voir joué, il reste présent dans l'imaginaire collectif comme le maître étalon, la base de toute comparaison pour les nouvelles stars de la ligue. Alors quand un jeu vidéo nous propose de revivre ses aventures, quel plaisir pour les joueurs !

NBA 2K11 va frapper fort ! Alors que son rival va devenir NBA Elite 11, le jeu de basket de 2K Sports a eu une bonne idée marketing : intégrer Michael Jordan au jeu. Et pas seulement avec la présence de "His Airness" en bonus, mais avec des modes de jeu dédiés !

24 juillet 2010

Parle t-on encore de titre à San Antonio ?

Entre une potentielle dynastie et une équipe s'écroulant sous le poids des âges, il n y a parfois qu'un pas que les Spurs ont franchis. Longtemps considérés comme une dynastie ayant besoin de réaliser un back-to-back pour "s'officialiser", les Spurs semblent maintenant se diriger vers la maison de retraite à vitesse grand-v.

L'arrivée de Splitter aurait pu passer inaperçu tant le passage d'Europe à la NBA est parfois difficile et souvent hasardeux même pour un joueur qui a largement fait ses preuves dans l'un des championnats les plus relevés du vieux continent. Mais il suscite d'immenses espoirs du côté de San Antonio.

23 juillet 2010

N.B. : Ne pas oublier Michael Redd

Les Milwaukee Bucks ont été parmi les premiers à frapper lors de ce mercato. Ils ont commencé par recruter les services de Corey Maggette ; avant de resigner un John Salmons que l’on imaginait déjà tous ailleurs. Cela a pour conséquence, en théorie, de régler une grosse défaillance constatée il y a plusieurs mois du côté des Bucks : le manque d’apport au niveau du scoring.

Au roster qui a bataillé pour la 5eme place à l’Est, on ajoutera donc Correy Maggette, mais aussi Drew Gooden, Chris Douglas-Roberts, Keyon Dooling. Bref, l’effectif semble plus armé que jamais pour se hisser dans le top 4 de sa conférence. Surtout si l’on considère que les jeunes vont progresser, Brandon Jennings en tête, et que l’alchimie devrait continuer à prendre sous Scott Skiles. Mais dans ce beau tableau, on oublie que Michael Redd fait toujours partie de l’équipe.

Après leur fin de saison plutôt convainquante, notamment grâce à une rotation bien rodée, on en avait presque oublié qu’il manquait aux Bucks un joueur-clé. Un joueur tellement important aux yeux des dirigeants qu’il est le plus gros salaire de la franchise. Michael Redd, patte de velours membre de la Redeem Team USA, manquait à l’appel. La faute à une vilaine blessure au genou.

Une blessure que l’on peut penser due à un retour précipité. On peut comprendre l’enthousiasme de l’époque, tant le combo Brandon Jennings – Michael Redd était prometteur. Tellement enthousiasmant qu’on avait fait un billet dessus en début de saison dernière.

Cette fois-ci, il apparait tout simplement qu’il n’y a plus de place pour l’ancien capitaine des Bucks. Au moment où un groupe semble créée, où la mayonnaise semble prendre, il est dangereux d’y rajouter un ingrédient aussi lourd que Michael Redd. Surtout que les autres pourraient voir comme un passe-droit le retour aux affaires du génial shooteur.

En effet, ils auront dû gagner leurs minutes à la sueur de leur front. Particulièrement en appliquant les consignes défensives strictes du coach. Et Redd, ne nous le cachons pas, est loin d’être un foudre de guerre en tant que rempart.

Il peut sembler paradoxal qu’un joueur avec autant de qualités soit si difficile à intégrer, mais c’est vraiment ce qui semble arriver du côté de Milwaukee aujourd’hui. La manière dont a été construit et drivé le roster sur ces derniers mois pousse Michael Redd vers la sortie.

L’occasion pour tous, organisation comme fans (il doit bien y en avoir quand même), de tourner la page. Il était déjà de la partie quand les Bucks ont été très proches d’une Finale en 2001. Après 10 années de loyaux services, dûment payées, le front office ne compte tout simplement plus Michael Redd dans ses plans.

Il a été payé et considéré comme un franchise player depuis de nombreuses années, mais il s’est au final révélé trop unidimensionnel et pas assez transcendant pour pouvoir porter une équipe entière sur ces épaules. A 30 ans et des genoux un peu en vrac, les Bucks n’ont pas le temps d’attendre qu’il passe le flambeau. De toutes façons, comme dit plus haut, le flambeau s’est passé implicitement par ses absences répétées : il n’a participé qu’à seulement 51 des 164 derniers matchs de saison.

Ce qui nous fait dire que Michael Redd pourrait vite faire parler de lui dans les marchés des transferts. Et dans la course à l’armement que se livrent de nombreuses franchises, Michael Redd pourrait être un profit très intéressant. Il n’y a qu’à voir les yeux doux que beaucoup ont faits à Ray Allen voire Mike Miller.

Dans une équipe taillée pour le titre, Michael Redd pourrait avoir le même rôle que lors des derniers Jeux Olympiques : apporter son adresse extérieure pour desserrer les défenses et punir d’éventuelles tentatives de zone. Pour le coup, on le verrait bien mieux s’intégrer à certaines équipes du haut du tableau qu’à Milwaukee.

Certes, il traîne un très gros contrat. Mais ce dernier ne court plus que sur 1 an. Donc, on commence à être habitué, il se pourrait que quelques équipes tentent le coup. On va caser New York, histoire que tout le monde s’enflamme. Mais il y en aurait d’autres. Par la suite, ayant amassé quand même pas mal d’argent du côté des Bucks, on le verrait bien faire quelques piges peu chères chez un gros de la ligue. Histoire de connaître de nouveau des ambitions en phase finale.

Ce mec a tourné à plus de 20pts/match sur sa carrière, est l’un des meilleurs artilleurs de la ligue, et est doté d’une classe folle. Il n’a pourtant pris part qu’à 16 matchs de PlayOffs en tout et pour tout. Sans doute voudra-t-il connaître l’ivresse des grands moments. Malgré les quelques doutes qu’on pourrait avoir sur ces genoux qui grincent, nul doute que Michael Redd fera d’ici 1 an les gros titres des pages transfert.

22 juillet 2010

« I wouldn’t have called Larry and Magic »

C’est signé Michael Jordan et ça vient bien évidemment rajouter du grain à moudre pour tous ceux qui aiment palabrer sur la SuperTeam de Miami. Quand papy Jordan raconte ses histoires, tout le monde se tait et se prosterne. Même s’il y aurait beaucoup à dire…

Une nouvelle fois, Michael Jordan se rappelle à notre bon souvenir ; tant il aime cultiver son image si bien travaillée de meilleur joueur de basket de tous les temps. Sauf qu’à force, il paraît resté aussi accroché à son statut que Geneviève de Fontenay aux mœurs des années 1950.

S’ il y en a un qui a dû pousser un grand ouf devant The Decision, c’est bien Michael Jordan. Il voyait en Lebron James le seul capable de venir chatouiller sa légende avant un bon moment. LBJ avait tout les atouts pour faire un cocktail aussi décapant que celui de His Airness : un talent génial, des qualités physiques hors normes, du charisme à en revendre, un buzz marketing bien ficelé depuis près de 10ans. Et surtout une franchise vierge de toute histoire afin d’avoir toute la place pour laisser une marque indélébile sur son club, sans avoir à se soucier d’éventuels aînés à qui il serait invariablement comparé.

Mais tout ceci s’effondre, en direct sur Espn. Oh certes, il sera tellement bien entouré que cela ne fera qu’épanouir d'avantage son talent et il risque d’être encore plus dense physiquement dans les années à venir. Malgré ce qu’on veut bien nous dire, le spectateur lambda, celui qui au final fait qu’une superstar dans sa discipline soit une référence mondiale, il a bien aimé The Decision ; bon, à condition qu’il ne réside pas dans l’Ohio. Preuve en est les audiences record enregistrées par Espn, qui place cette émission mégalomaniaque d'une heure dans leur Top 3 de l'année.


Sauf qu’en quittant son club de toujours, sa terre natale, pour aller rejoindre ses potes super balèzes du côté de South Beach, Lebron James n’est plus l’alpha male. Il n’est plus le mâle dominant. Alors que Michael Jordan, c’est un lion. Qui, pour le coup, n’a pas hésité à sortir les griffes pour asséner un coup de patte assez violent.

Dans la conception de MJ, le sport c’est comme la hiérarchie animale. LE mâle doit être celui qui règne. Les autres sont obligatoirement soumis à sa majesté. Régulièrement, en Finales, un nouveau challenger veut prendre la place du roi. Gloire au vainqueur et honte au vaincus, dans la bonne tradition des duels en un-contre-un.

C’est pour cela que non seulement Michael Jordan n’aurait pas appelé Larry Bird ou Earvin Johnson pour faire équipe, mais il s’est empressé de rajouter qu’il voulait les battre. C’est aussi pour cela que His Airness avait pour habitude aux Bulls, après les entrainements, de prendre des gars à part histoire de les humilier en un-contre-un.


Chez le lion, le but est d’assoir sa domination sur les autres mâles, notamment pour épater la donzelle lionne. D’où procréer et avoir l’honneur d’avoir sa descendance assurée. Chez Michael Jordan, il est aussi question d’assoir sa domination, pour collectionner les titres comme les lions collectionnent les groupies lionnes. On ne parle plus de descendance, mais de légende. C’est pareil, là aussi il s’agit de perpétrer son « moi »; de s’offrir, par ce biais, l’immortalité.

Finalement, ne sommes-nous pas comme au zoo, poussant quelques «Whaaa » quand les lions en cage se mettent un peu sur la tronche ? Et que oui, celui qui a gagné est quand même méga impressionnant.
Devrions-nous dénigrer l’acte des SuperFriends qui, finalement, ont fait preuve de plus d’humanité que ces anciennes gloires ?

21 juillet 2010

Retour à l'envoyeur

La mode a failli prendre. L'an passé (il y'a 364 jours en fait), je vous parlais de la nouvelle mode commencée l'année d'avant : l'exode de certains joueurs NBA vers l'Europe pour signer des très gros contrats dans des équipes jouant les têtes d'affiche en Euroleague. 

Un an plus tard, force est de constater que cette mode s'est essouflée, et que l'on revient au schéma observé sur le plus long terme : l'Europe colonise petit à petit la NBA. Dans quel sens est-ce le plus glorifiant pour notre vieux continent ? Dur à dire, mais c'est toujours avec plaisir que l'on voit des joueurs européens s'imposer en NBA.

19 juillet 2010

Qui pour mener la team USA au sommet ?

Reconstruction. C'est le mot d'ordre de la Team USA version 2010. Avec les joueurs de la version 2008 qui ne viendront pas cet été, le manager Jerry Colangelo et le coach Mike Krzyzewski ont du pain sur la planche pour créer un collectif capable de remporter le championnat du monde.

Lebron, Dwight, Carmelo, Dwyane, Deron... Les joueurs ayant participé aux JO's ne seront pas présents pour les championnats du monde, il faudra donc ratisser plus large et faire confiance à des nouveaux joueurs. Une équipe plus jeune qui devra se trouver de nouveaux tauliers pour mener à bien sa mission.

18 juillet 2010

Bataille pour un poste de meneur à Portland

On le sait, les Summer League sont un formidable moyen de taper dans l’œil des recruteurs NBA. Chaque membre d’un roster souhaite être convoqué au training camp de l’équipe qui l’a invité montrer ses talents lors des tournois estivaux. Il en résulte des scénarios passionnels, dignes des meilleures séries dramatiques, puisque son coéquipier est également son plus grand rival.

Aujourd’hui, jetons un œil du côté de Portland. Le front office a eu le nez fin ses dernières années. Et malgré le limogeage de Kevin Pritchard, ancien GM, on s’attend à ce que cette cuvée 2010 soit de bonne facture. Il se pourrait bien que cette année, ça doit du côté du poste de meneur que l’on trouve la prochaine perle des Blazers.

Présentations
Deux garçons tiennent la corde au poste 1. Tout d’abord, Patty Mills, clairement dans les radars depuis un petit moment. Il est le meneur de l’équipe d’Australie et peut-être que certains se souviennent de ce virevoltant joueur lors des JOS 2008. Patty Mills est toujours aussi rapide, avec une pointe de vitesse défiant toute concurrence, avec ou sans balle en main. De plus, il a réussi à travailler son shoot extérieur. Et même s’il n’est pas encore une menace très fiable longue distance, les distances adverses doivent respecter son shoot un minimum sous peine que la sanction tombe assez vite. Les fans adorent son jeu haut en couleur et efficace.

Récemment, Armon Johnson est rentré dans la discussion, comme un challenger très sérieux pour un poste dans le roster des Blazers. Armon Johnson a pu montrer lors de cette Summer League un jeu très solide. Peu flashy, il affole rarement les compteurs. Mais sur l’ensemble de ses prestations, difficile de le prendre en défaut. Il a notamment fait preuve d’une belle agressivité défensive, tout en commettant très peu de fautes. Il a de plus été très calme dans sa manière d’aborder son rôle de meneur et a posé savamment le jeu pour mettre en place l’attaque des Blazers.


Retournement de situation
Cette attitude risque de lui faire gagner beaucoup de point dans l’optique de décrocher une place pour le training camp. En effet, Portland doit maintenant blinder son secteur défensif pour continuer à franchir des caps. Surtout, son profil très cérébral colle bien avec l’attaque particulièrement posée à la Nate McMillan. Souvenez-vous que les Blazers sont parmi les équipes qui marquent le moins de points sur contre-attaque.

Un joueur qui aurait besoin de lâcher les chevaux pour s’épanouir pleinement, comme Patty Mills, pourrait être frustré. D’autant plus que son jeu est certes efficace, mais n’est pas dénué de prises de risques. Patty Mills n’est pas avare en pertes de balle et l’on sait à quel point Nate McMillan met un point d’honneur à gâcher le moins de possessions possibles. Ce qui pourrait le freiner au moment de donner sa chance à ce beau talent qu’est Patty Mills.


Perspectives
Il se pourrait donc, étant plus adapté au style déjà bien établi des Blazers, que Amir Johnson vienne coiffer sur le poteau la coqueluche. Il se pourrait aussi que les deux soient conviés au training camp de rentrée, histoire de voir pour de vrai qui s’accorde le mieux avec l’équipe en place ; plutôt que de se baser sur un «il a un style qui correspondrait mieux ».

Autre solution évoquée : les deux pourraient gratter un billet pour le roster de l’an prochain. En effet, par ses qualités athlétiques, Amir Johnson à la capacité d’effectuer quelques piges en défense sur les arrières, même des un peu plus grands que lui. Très tanké, il pourrait poser des problèmes sérieux, en relai par exemple d’un Nicolas Batum. Surtout qu’il bosse bien son tir longue distance pour pouvoir apporter des deux côtés du terrain. Il pourrait alors constituer un remplacement à Rudy Fernandez, annoncé partant, dans un registre plus rugueux.

Surtout que l’on attend toujours le nouveau GM du côté de Portland. Donc on ne sait pas trop quels seront les plans de ce dernier. Par exemple, et je l’aspire de mes vœux les plus profonds, ce nouveau General Manager va-t-il faire un constat d’incompatibilité entre Brandon Roy et Andre Miller ? S’il se séparer alors du dernier cité, la porte sera grande ouverte pour nos deux rookies.

En tous cas, retenez bien ces noms : Patty Mills et Amir Johnson. Ils pourraient vite devenir des alternatives très intéressantes à la mène. La seule question est de savoir si cela se fera à Portland ou ailleurs.

Erik Spoelstra a la pression

Si il y a 1 en NBA qu’on imagine bien sur un siège éjectable, c’st bien le coach des Miami Heat. Car malgré toute la bonne volonté du monde, le Biggest Three de Miami aura besoin d’un bon entraîneur pour les guider vers les sommets.

Le trident magique suscite beaucoup d’interrogations sur sa faculté à jouer en équipe sur toute une saison et à réussir à se répartir efficacement les tâches pour aller très loin en PlayOffs. Celui qui aura la charge d’orchestrer le plus enthousiasmant trio de stars jamais vu en NBA s’appelle Erik Spoelstra et n'a que 39 ans.

En effet, c’est plutôt jeune pour un head coach en NBA. Il est d’ailleurs le second plus jeune de la ligue actuellement. C’est à peine plus vieux que Zydrunas Ilgauskas, 35 ans, qui vient de signer au Heat. Erik Spoelstra est confronté à un vrai dilemme. Il devra être le pote un peu plus âgé, car il ne faut pas oublier que l’amitié que se portent les Tres Amigos a visiblement été décisive au moment de signer. Il devra aussi être l’aîné, presque le sage, derrière lequel tous vont devoir adhérer au projet sportif.

Car il y a un beau projet sportif du côté de Miami. Un projet qui a su convaincre la plus grande promotion de free agents de l’histoire. Un projet qui a été mené par Pat Riley, fort de toute sa stature. Et quand c’est une telle légende qui vous fait adhérer à un tel programme, vous pourriez vous sentir déçu que ça ne soit «que » Erik Spoelstra qui est censé vous mener.

D’ailleurs, à l’époque des rumeurs et déclarations en pagaille, on se souvient que Pat Riley a dit qu’il allait tout mettre en œuvre pour accueillir Lebron James. Rajoutant explicitement que si King James voulait qu’il revienne aux affaires, il sera sur le banc pour le coacher.

Et évidemment, cette situation n’est pas sans nous rappeler 2006. Après 1 an et demi à la tête d’une équipe menée par Dwyane Wade et Shaquille O’Neal, Stan Van Gundy s’en va pour des raisons personnelles. Pat Riley s’empresse de reprendre les rennes de l’équipe. Personne n’est dupe. Tout le monde voit bien que ça a pas mal discuté en coulisse et que, malgré le bon départ du Heat, SvG est prié de s’en aller. Après un été assez chargé en transactions (arrivées de Gary Payton, James Posey, Jason Williams et Antoine Walker, notamment), Pat Riley veut être sûr que son équipe arrivera à garder la tête froide au moment d’aller glaner le titre.

A l’époque, un tel retour de Pat Riley était moins évident qu’aujourd’hui. Déjà parce que Stan van Gundy était déjà un coach très reconnu et parce qu’on sentait moins de «pression » autour d’un retour de Pat Riley aux affaires. On se dit qu’il serait bien moins choquant que le jeune Erik Spoelstra saute.


Surtout que Pat Riley construit cette équipe. Avec sans doute des idées précises derrière la tête. Par exemple, on voit arriver du côté de Miami une bonne dose de larges intérieurs : Zydrunas Ilgauskas, Jamal Magloire, Joel Anthony et le rookie Dexter Pittman sont tous voué à se succéder au poste de pivot, tant le poste 4 semble blindé par les présences de Chris Bosh et Udonis Haslem. Une telle force de frappe sous la raquette, c’est une signature de Pat Riley. Preuve que quand il bâti une équipe, il n’oublie pas ses réflexes de coach. Donc que la prise de fonction en tant que coach n’en sera que plus facile voire naturelle.

Erik Spoelstra en a bien conscience. Il était dans l’organisation du Heat quand Pat Riley a repris les commandes du banc. Il sait aussi que cette équipe hors-normes suscite des attentes extraordinaires. Et que faire se conjuguer efficacement trois énormes talents comme ceux-là, ça requiert un doigté énorme. Il ressent une pression médiatique comme très peu de coach avant lui. Aucun n’avait aussi peu d’expérience du head coaching que lui. Sur toutes les photos de présentations officielles, on voit un Erik Spoelstra très crispé, comme en témoignent de très nombreux rictus nerveux.

D’ailleurs, ces trois-là se sont quand même réunis par choix. Loin d’une tentative en désespoir de cause (cf Gary Payton et Karl Malone aux Lakers ?) ou même d’un trade. Ces gars voulaient jouer ensembles à la base. Ca ne s’est d’ailleurs pas trop mal passé en All-Star Games ou Team USA. Si Miami piétine, tous les regards vont vite se poser sur le coach.

Mais Lebron James a dit qu’il était prêt à aller au combat sous les ordres du philippin. Certes, il l’a dit vite. Mais bon, il faut dire aussi qu’il a du se coltiner Mike Brown pendant de nombreuses années, donc un coach aussi prometteur qu’Erik Spoelstra, ça doit séduire. Et puis, il a en entendu le plus grand bien de la part de Dwyane Wade.

Car en deux ans à la tête d’un Heat en reconstruction, Erik Spoelstra a mené son équipe en PlayOffs. Malheureusement à chaque fois éliminé au premier tour. 52.4% et même 57.3% de victoires en saison sur les deux derniers exercices. Regardez un peu le roster que se payait le heat et vous verrez qu’on peut aisément dire que le coach a tiré quasiment le maximum de l’équipe qu’il avait à disposition.


On a pu également voir qu’il avait bâti une certaine relation avec D-Wade. Oh, pas de grand complicité non plus, mais suffisamment pour maintenir le leader impliqué et impliquant ses équipiers. Dwyane Wade semble avoir le plus grand respect pour son coach et c’est un premier grand pas pour susciter l’adhésion de tout un nouveau roster. Dans cette optique, Erik Spoelstra va rencontrer tous les nouveaux membres du Heat cet été, individuellement, pour bâtir sur des bases relationnelles fortes.

Pat Riley avait également parlé de cet aspect lors de l’intronisation du philippin comme nouveau head coach. Les joueurs allaient se donner à 100% pour Erik Spoelstra car ils le respecteront beaucoup. De ce qu’on a vu sur les deux dernières saisons, c’est en effet une affaire qui roule. Reste bien évidemment à voir si les trois compères sont parfaitement amis ou s’il va falloir gérer une guerre des égos.

En tous cas, les quelques exemples des années passées laissent augurer du meilleur pour un vestiaire version Spoelstra. Par exemple, sa gestion du cas Michael Beasley. Sans vouloir brimer un gamin qui avait l’air à la base pas forcement à l’aise dans ses baskets, Erik Spoelstra a mis des conditions et s’est servi du temps de jeu comme d’une carotte pour le forcer à s’impliquer en défense. Dur mais juste, en très bon éducateur. Avec les quelques interrogations que peut susciter le Biggest Three sur le plan défensif, ce genre d’exemples pourrait rassurer les fans de Miami.

Autre chose pour laquelle Erik Spoelstra a été salué lors de son arrivée à la tête du banc du Heat, c’est sa maîtrise des nouvelles technologies. En tant qu’assistant coach, il avait compilé de nombreuses vidéos de manière ludique. Cela rendait les briefings plus participatifs, plus vivants, plus intéressants pour les joueurs.

Il apporte clairement un nouveau souffle, de nouvelles idées et des nouvelles méthodes. Peut-être est-il plus adapté pour diriger une équipe bâtie après une free agency où les NTIC (Internet –dont Tweeter,…) ont été omniprésentes.

Bref, comme beaucoup de choses avec le Heat, on ne peut pas en dire plus avant le début des hostilités. La chose que l’on peut dire, comme avec beaucoup de choses avec le Heat, c’est qu’Erik Spoelstra a les cartes en main pour faire un coup fumant. On espère juste qu’il aura le temps de mettre en œuvre son projet, avant que la pression (des médias comme de son organisation) ne devienne trop pressante.

D'autant plus que l'ombre de Doc Rivers se fait très pressante. Il a montré à Boston qu'il était un génial meneur d'hommes et qu'après avoir mis le Big Three de Boston sur orbite, la suite logique serait de prendre en main celui de Miami. Surtout que dès cet été, Doc Rivers a clairement fait savoir sa volonté d'aller du côté de la Floride, pour voir grandir ses gamins dans les rangs universitaires d'Orlando. Nota bene : il ne reste plus qu'un an de contrat qui lie Doc Rivers à Boston. Ce qui nous fait penser qu'Erik Spoelstra doit faire ces preuves dès cette année.

Mais bon, ma maman l’adore, alors…

17 juillet 2010

Pas de jubilé pour Shaquille O’Neal ?

Cela reste l’un des grands noms encore disponible dans cette free agency estivale. The 8th Wonder n’a toujours pas de contrat, lui qui prévoyait de rempiler pour deux années supplémentaires. A mesure que les portes se ferment et que les bruits de couloir se démentissent, on en viendrait presque à se demander si Shaquille O’Neal foulera les parquets NBA l’an prochain.

Un comble ! Aucune franchise n’est disposée à aligner quelques billets (une MLE, grosso modo) pour s’offrir les services du Shaq ? Certains y trouveront là l’occasion idéale de railler comme quoi l’HippopoShaq est trop vieux et trop lourd. Je m’inscris en faux et en rajoute une couche. Limite envie de crier au scandale.

Il est vrai que ce brave Shaq n’a pas tout fait dans sa carrière pour sécuriser ses arrières. Ses départs d’Orlando puis de Los Angeles ont été du genre fracassant. Celui depuis Miami a été plus calme, mais jamais Dwyane Wade n’a semblé regretter le Shogun. Il est parti de Phoenix sur un échec en espérant se relancer avec des perspectives royales aux côtés de Lebron James.

Avec les Cavs encore sous le choc de la perte de l’enfant prodigue, ils ne souhaitent pas s’encombrer de Shaquille O’Neal pour un projet sans doute en mode reconstruction. Et puis, l’Ohio, ça va bien 5mins pour le Big Cactus.

Avec donc tous ses précédents clubs où il n’est pas en odeur de sainteté, Shaquille O’Neal s’est fermé quelques opportunités. Jamais Kobe Bryant n’acceptera le retour de son ex-complice, bien que LAL eu été un choix plutôt judicieux sportivement parlant en tant que mentor d’Andrew Bynum. Orlando ne lui a toujours pas pardonné son départ via la free agency et il ne pourra donc pas reprendre la place d’un Marcin Gortat annoncé sur le départ, en tant que relai de Dwight Howard. D’ailleurs, la guerre des Supermen risquerait de plomber tout le vestiaire.

Et donc Miami, qui souhaite remplir son roster de poids dans la raquette n’a pas l’air emballé pour un éventuel retour du Shaq. Bim, 3 destinations qui auraient eu un certain sens sont hors de portée à cause du passé sulfureux de The Diesel.


Il faut rajouter à cela les autres possibilités qui se sont refermées, pour des questions parfois de timing dans les opportunités. Par exemple, Dallas ayant resigné Brendan Haywood, engagé Ian Mahimi et dealé pour Tyson Chandler et Alexis Ajinca, on se doute que rajouter l’HippopoShaq par-dessus, ça commencerait à faire too much. Idem pour les Celtics qui ont vu en Jermaine O’Neal un gaillard plus de leur trempe et de leur mentalité.

Au final, il ne reste plus tant que ça d’équipes qui auraient manifesté un intérêt légitime pour l’ancien MVP. Il paraîtrait même que les Hawks, s’étant rendus compte qu’ils avaient claqué plus de $ 110 millions sur Joe Johnson, ont décidé de n’être finalement plus très chauds sur le projet O’Neal.

Et pourtant, tout cet intérêt est censé. Car Shaquille O’Neal reste parmi l’élite des pivots. Il sait toujours aussi bien se servir de ses mensurations gargantuesques pour poser d’énormes problèmes de match-ups en attaque comme en défense et oblige ainsi l’équipe adverse à s’adapter dès qu’il pose l’orteil sur le parquet.

Les derniers PlayOffs ont une nouvelle montré l’importance de la domination dans la peinture, avec des Lakers qui ont gagné leur titre aux rebonds. Shaq sait toujours faire de la place sous le cercle et reste une véritable montagne. D’ailleurs, lors de la saison régulière, il avait posé des problèmes colossaux aux futurs champions, contribuant pleinement à la démonstration des Cavaliers lors du double-affrontement.

De plus, Shaquille O’Neal reste un gage de qualité indéniable. Vous aurez peut-être du mal à ce qu’il ne soit pas bougon lors des back-2-back en saison ; mais vous pourrez compter sur lui en PO. D’ailleurs, lors de la série opposant Cleveland à Boston, Shaquille O’Neal est celui, compte tenu du rôle dans lequel on l’a cantonné, qui a le moins à se reprocher dans la déroute des Cavaliers.


Car, je me répète peut-être, le rôle que lui a fait jouer Mike Brown la saison dernière est tout bonnement ingrat de Monseigneur Shaquille Ier. Le début de saison avait annoncé un chantier tactique pour le faire cohabiter avec Lebron James. Le problème a finalement été éludé en faisant de The 8th Wonder un pivot défensif en mode role player.

Il ne faut pas oublier que 6 mois auparavant, il alignait encore des stats monstrueuses une fois que Amar’e Stoudemire a du être éloigné des terrains et donc que le Shaq a pu profiter seul des opportunités dans la peinture, avec un jeu plus centré sur lui.

Pour finir, Shaquille O’Neal, c’est un nom. Un grand nom. Le genre du nom qui sert de repère au grand public pour situer les places fortes du basket nord-américain. L’équipe qui va accueillir Shaq va exister dans les médias. Surtout que, en grand showman, il a bien annoncé que la saison 2011-2012 sera pour lui comme un jubilé. Ca promet du grand O’Neal et donc une visibilité maximale de la franchise dans les médias. Rien que pour les « la dernière au Staple Center » ou n’importe quel autre enceinte des équipes avec qui il est en froid. Et comme vous l’avez lu plus haut, les occasions de ressasser des souvenirs passionnels ne manquent pas.

C’est pour ça que l’on se dit bien qu’un lésé de la free agency pourrait bien tenter de trouver en Shaquille O’Neal assez de star power pour ne pas donner l’impression d’être passé à côté du plus gros mercato de l’histoire.

On parle par exemple des Chicago Bulls. Toutes les superstars ont visiblement eu peur de se frotter à la légende de Michael Jordan. Finalement, il n’y a peut-être que le Shaq pour avoir assez de cran pour tenter d’aller dépoussiérer un tel héritage.

Toujours est-il que, Chicago ou ailleurs, Shaquille O’Neal doit trouver une place dans un roster l’an prochain. Ce n’est pas par nostalgie, sympathie ou amour du show. C’est juste que sportivement -surtout dans une ligue où Eric Dampier, Samuel Dalembert et Fabricio Oberto risquent d’être titulaires- , sa place est indéniable.

16 juillet 2010

David Kahn le savant-fou

Il a déjà été la star de la Draft 2009, en recrutant coup sur coup deux meneurs de jeu avec ses top picks. Dont un qui s’avère être Ricky Rubio, le petit prodige espagnol qui ne veut quitter son pays que pour l’apparat des plus grandes villes nord-américaines. Mais David Kahn semble tout mettre en œuvre pour continuer sur sa lancée et ne pas se laisser voler la vedette par ce gominé de Pat Riley.

Les Timberwolves sont l’une des équipes les plus actives sur le marché des échanges. En même temps, avec une équipe à 15 victoires l’an passé et un salary cap assez lourd, il fallait faire quelque chose. David Kahn s’est retroussé les manches et est allé au casse-pipe. Le résultat est pour le moment tout bonnement saisissant.

Commençons par son gros fait d’arme jusqu’à présent. Al Jefferson envoyé à Utah. Al était le dernier reliquat de l’ère Kevin Garnett, puisque c’est autour de lui que s’est articulé le paquet cadeau en retour du Big Ticket. Avec ce départ, David Kahn tourne définitivement une page et ferme la porte à l’héritage de Kevin McHale. Les Timberwolves sont clairement maintenant son équipe. Et quelle équipe !

Al Jefferson c’est, malgré une saison dernière gâchée par les blessures, un honorable +20pts et 11rebs sous le maillot des Wolves. Mais l’escouade de Minnesota est telle que David Kahn n’a pas jugé bon de demander en échange plus que quelques tours de draft de seconde zone.

De toute façon, les clefs de la raquette ont déjà été confiées à quelqu’un d’autre : Darko Milicic est le plus gros salaire du club. Avec lui, tout un tas d’intérieur plutôt efficaces : Kosta Koufos, Ryan Hollins, Nathan Jawai, Greg Stiemsma. Et tous ses grands gabarits sont reconnus pour leurs qualités défensives. Sans pour autant que l’accumulation fasse penser à ce qu’il ne s’agisse que de chair à canon tout juste bonne à donner des fautes.

Il n’est même pas dit que Kurt Rambis ait recours la plupart du temps à ces murailles. Outre Darko Milicic, il peut compter sur Kevin Love. Les dirigeants ont décidé de reconstruire autour de lui ; lui qui n’est pas avare en critiques vis-à-vis de son organisation et qu’on sent bien vouloir partir au premier courant d’air.


Mais c’est là que le bas blesse : Kevin Love n’est pas natif du Minnesota et Espn n’a pas prévu de tranche horaire qui lui soit spécialement dédié. Davis Kahn lui a subtilement coupé l’herbe sous le pied quant à toute velléité de départ.

Il faudra également compter sur Michael Beasley. Après avoir galéré à Miami pour imposer ces qualités offensives avec le seul Dwayne Wade pour tenir la baraque, nul doute que l’ancien numéro 2 de draft sera épanoui dans un système de jeu où les rôles ne sont pas bien répartis.

C’est là la maestria de Kurt Rambis. Alors que Phil Jackson a besoin d’un joueur désigné pour être le point de focale de son Triangle, son disciple brouille magnifiquement les pistes. On commence à le connaître par cœur, le coup de l’attaque qui doit suivre son flow : ça a quand même donné 11 des 20 derniers titres NBA. Kurt Rambis a un coup d’avance : les tirs sont pris à contre-rythme, les mouvements de balle sont saccadés, certains se marchent sur les pieds lors de leurs déplacements… Du grand art, on ne sait jamais comment va se passer la moindre possession offensive des Timberwolves. Et dire que certains avaient pensé que Kurt Rambis n’avait pas encore l’envergure pour pouvoir prétendre reprendre les méthodes du Zen Master à sa sauce.

En relai du coach, David Kahn vient de signer Luke Ridnour, pour 4 ans et $ 16 millions. Du haut de ses 7 saisons, il va apporter son expérience. Respecté tout autour de la ligue, il va rentrer dans la trentaine, pour apporter du leadership et de la sérénité dans un vestiaire où aucun autre membre majeur n’a plus de 25 ans.


Ses 34% à 3pts vont apporter beaucoup dans le Triangle, où le poste 1 est surtout dévoué à faire la «entry pass » avant de se terrer derrière l’arc. Il sera un parfait relai à Jonny Flynn (35%) et Ramon Sessions (7%). Nul doute que Ricky Rubio sera trop intrigué par ce projet sportif pour bouder trop longtemps ; surtout qu’il ne pourra pas trop exposer ses talents de passeur et se concentrer sur son shoot un peu défaillant.

Ce qui est surprenant dans le recrutement des Timberwolves, c’est la constance. A la différence complète de Miami qui aguiche les stars pour avoir un squelette à compléter avec quelques role players, Minnesota empile les joueurs dits moyens. Ce genre de joueur moyens partout. Ce qui fait que le roster est composé de deux cinq de qualité comparable.

Alvin Gentry a été salué lors des PlayOffs pour quelques coups, comme par exemple faire rentrer 4 à 5 joueurs d’un coup. Ce turn-over est clairement jouable à Minnesota, ce qui permettrait d’avoir une escouade intégralement fraîche à chaque changement. Le but semble maintenant d’avoir de quoi bâtir un troisième cinq, pour être encore plus compétitif. Et d’avoir, de surcroît des matchs d’entrainement parfaitement équilibrés. Et l’on sait que c’est aussi ça qui fait progresser les jeunes.

Ce qui est bien, c’est que si Minnesota cartonne, je pourrais toujours dire que je l’avais plus ou moins senti, à contre-courant des autres. Sinon, je mise à fond sur l’aspect ironique du billet. Le genre de situation où on ne peut pas perdre. A l’inverse des matchs des Timberwolves, en sommes.

14 juillet 2010

Sofoklis Schortsanitis tente les Clippers

Peut-être que ce nom biscornu ne vous dit rien. Le souvenir de la demi-finale des championnats du monde 2006 vous redonnera sans doute la mémoire : Sofoklis Schortsanitis c’est ce pivot qui a écrabouillé les USA quasiment à lui tout seul. Ce qui lui a valu rapidos le surnom de Baby Shaq.

Le Shaq grec jouait donc à l’Olympiakos, avec lequel il a goûté au meilleur niveau européen. Il a aussi goûté a pas mal d’autres choses, tant ses problèmes de poids ont été récurrents. Sept ans après avoir été drafté par les Clippers, Sofo s’est décidé à tenter l’aventure en NBA. Et cela passe par la Summer League et Las Vegas.

Avec la direction de LAC toujours aussi proche de ses sous, Sofoklis Schortsanitis a intérêt à être bon assez vite. Notamment cette semaine à Las Vegas. Le front office des Clippers a déclaré à son agent qu’il lui fera une offre, en fonction du cap space disponible une fois les grandes manœuvres effectuées.

Le fait est que comme les championnats européens commencent plus tôt, les grosses cylindrées sont un peu plus agressives sur le vieux continent. C’est vrai au Pirée, qui n’aimerait pas perdre tous ces éléments direction la NBA, après Josh Childress et Linas Kleiza. Mais aussi d’autres équipes, dont celles qui devront jouer les tours préliminaires des diverses coupes d’Europe et donc qui auraient besoin de boucler leurs rosters assez rapidement.

Sofoklis Schortsanitis se retrouve donc entre deux feux. Entre le désir de tenter sa chance en NBA et la volonté d’assurer ses arrières et de ne pas se retrouver le bec dans l’eau si aucune perspective sportive et/ou financière ne lui est proposée aux Etats-Unis cet été. Et évidemment, n’avoir marqué aucun point lors de son premier match de Summer League n’aide pas à ce que sa côte monte rapidement auprès des observateurs NBA.

Pourtant, ce joueur de 25 ans a clairement du talent plein les mains. Il a également un sacré sens du placement, sans doute l’héritage des joutes au jeu d’échecs qu’il affectionnait particulièrement étant gamin, avant de s’orienter vers le basket. Trop lent pour assurer le poste 4, il compense son manque de taille au poste 5 par un positionnement toujours pertinent.


Il a été 2 fois MVP du All-Star Game grec en 2006 et 2010, preuve que lorsqu’il combine son jeu à la densité physique, il fait partie des tous meilleurs. Sauf que c’est là une grosse condition. En effet, la carrière de Sofoklis Schortsanitis a été marquée d’un sacré jeu de yo-yo avec son poids.

Son incapacité à rester dans une forme optimale a grandement entaché ses 7 dernières saisons. Encore adolescent, il ne se sentait pas de tenter l’aventure dans la grande ligue nord-américaine. Il ne se sentait pas non plus de forcer la main à l’Olympiakos et au contrat béton qu’ils lui ont fait signer. Il est resté pour être plus mature. Grand bien lui en a pris.

Car malheureusement, en NBA, il y a tout un tas d’athlètes exceptionnels, mais basketteurs de seconde zone, qui frappent à la porte. Un coach un peu zélé aurait eu vite fait de donner du temps de jeu à l’armoire à glace en espérant qu’il finisse par développer des mouvements intéressants, plutôt que de forcer sur le conditionnement bu basketteur un peu bouffi.


Alors que l’Olympiakos avait trop besoin de son profil, malgré des relations tendues avec le mythique coach Pini Gershon (celui qui a défrayé la chronique en refusant de quitter le banc après avoir été expulsé lors d’un match d’exhibition face aux Knicks). Peut-être d’ailleurs que celui-ci n’est pas étranger aux problèmes de Sofo, ce dernier ayant connu ses pires années de galère et de doute sous son autorité.

Ces déboires auront au moins appris à Sofoklis Schortsanitis que malgré qu’il ait été catapulté future star et qu’il jouisse d’une combinaison d’atouts physiques unique, il devra travailler aussi dur que les autres (si ce n’est plus) pour obtenir vraiment une place au soleil.

Il se verrait bien donc maintenant sous le soleil de Californie. Et on peut penser que malgré une Summer League couci-couça, les Clippers n’arriveront pas à se détacher de la très médiatique performance de Sofoklis Schortsanitis face à Team USA. Même si un match comme celui face à la Pologne lors de l’Euro dernier mériterait une attention aussi forte. Un 23pts-6rebs-2blks en petite finale, ça flatte l’œil, surtout avec une réussite de 78% et 12 fautes provoquées. Le genre de prestation qui montre que Sofo peut indéniablement apporter.

Ca nous ferait un trio Chris Kaman – Blake Griffin - Sofoklis Schortsanitis pas piqué des hannetons. Ils ne seraient pas aux Clippers qu’on se laisserait tenter à dire qu’il s’agit là d’une des raquettes les plus dévastatrices de la ligue.

Anthony Morrow : le coup parfait des Nets

Certains ont peut-être sous-estimé un peu vite les talents de la nouvelle équipe dirigeante des Nets, après avoir failli dans leur chasse aux gros free agents. Car New Jersey effectue l’un des mercato les plus malins de la ligue.

Il est encore trop tôt pour faire un aperçu complet de ce que peut donner l’équipe des NJN l’an prochain. Mais l’on peut d’ores et déjà leur décerner des lauriers pour avoir recruté Anthony Morrow, avec un rapport qualité / prix défiant toute concurrence.

On vous en avait déjà parlé lors d’un Summer Cluedo. Anthony Morrow avait le profil parfait pour être LA bonne affaire de cet été. Un peu englué dans le gloubi-boulga offensif des Warriors, le jeune homme n’avait pas pu réellement faire ses preuves.

Mais cela a été suffisant pour que ce joueur, qui n’a jamais été drafté, puisse laisser entrevoir quelques étincelles. Notamment des poussées de chaleur au niveau du scoring. Et surtout, on a pu apprécier son toucher de velours et sa mécanique de shoot absolument divine.

Vu son âge et ses caractéristiques physiques, n’ayons pas peur de dire qu’Anthony Morrow est le meilleur shooteur à 3pts de la NBA. Oh, sans doute qu’il ne gagnera pas le concours d’adresse du All-Star Week-end, car il n’est pas particulièrement un shooteur de rythme. Mais avec son explosivité et le fait qu’il dégaine très vite, il pourra artiller des quatre coins du terrain.

On parle d’un joueur qui a été le plus adroit de la ligue à 3pts lors de son année rookie. Alors qu’il était dans une équipe des Warriors un peu bordélique. Aux Nets, sans rentrer dans les détails, il risque d’être servi comme un prince.


En effet, Devin Harris et Travis Outlaw sont de sacrés slashers. Typiquement le genre de gars à attirer la défense lors de pénétrations ; ce qui a pour mérite de décaler idéalement un tireur dans le corner. Idem en ce qui concerne Brook Lopez avec son jeu poste bas, qui risque de ressortir le ballon proprement dès que la prise à 2 va venir.

Bref, on visualise très vite qu’Anthony Morrow sera comme dans un fauteuil à plusieurs reprises. Il sera servi dans de bien meilleures conditions et donc n’en sera que potentiellement plus efficace. Attendez-vous donc à ce que son 13pts et 46% de réussite longue distance soient le minimum de ce qu’apportera Anthony Morrow l’an prochain.

Alors certes, il ne faut pas lui demander de faire autre chose avec le ballon que de le catapulter dans le cercle. Mais son adresse extérieure et la menace permanente qu’il représente rend les choses tellement plus facile pour ses coéquipiers. Surtout que, cerise sur le gâteau, il ne semble pas donner sa part au chien en défense. On peut penser qu’il saura se montrer efficace en défense, sous les ordres d’Avery Johnson, avec Courtney Lee en relai. D’ailleurs, il forme avec l’ancien Magic un duo jeune et complémentaire sur le poste 2.


Et ce jeune joueur qui apporte tellement de solution s’est vu offrir un contrat de $12 millions sur 3 ans. Et oui, seulement. Je pense que pour ce prix-là, beaucoup de franchises vont se mordre les doigts de ne pas avoir donné plus de considérations à Anthony Morrow. Et ce, dès novembre-décembre 2010.

Surtout quand on parle de $30 millions sur 5 ans pour Mike Miller. $20 millions sur 2 ans pour Ray Allen. $ 19 millions sur 3 ans pour JJ Reddick. $ 15 millions sur 3 ans pour Kyle Korver.

13 juillet 2010

Beaubois, que fais-tu là ?

A l'heure où les joueurs installés en NBA sont en vacances et prennent du bon temps (Marrh vous parlait du mariage de Carmelo Anthony dans son billet précédent), les Summer Leagues ressemblent drôlement à des devoirs de vacances pour les uns ou à des rattrapages d'examen pour d'autre.

Après la surprise de la sélection de Rodrigue Beaubois, l'arrière des Mavs, dans le roster d'été des Mavs, il a bien fallu se faire une raison : Roddy allait devoir tirer son épingle du jeu au milieu de rookies aux dents longues pour montrer que c'est lui le boss du futur roster des Mavericks. Mais pourquoi ce retour en arrière ? Plusieurs explications...

12 juillet 2010

New York Knicks : le perpétuel recommencement

Deux ans d’attente pour finalement ne pas accueillir le tant convoité Lebron James. Les fans de Big Apple devront se « contenter » d’Amare Stoudemire, qui est quand même un sacré lot de consolation. STAT était sans aucun doute le joueur le plus prolifique en mars et avril derniers, finissant la saison régulière en trombe.

Avec lui, les dirigeants ont apportés quelques aménagements, Raymond Felton et Ronny Turiaf en tête. Pas si mal. Nous y reviendrons dans un prochain billet une fois que la situation se sera belle et bien décantée. Aujourd’hui, nous ne nous intéressons pas au visage sportif de ces Knicks version 2010-2011, mais bien à la stratégie à moyen terme du front office.

Les déclarations de Michael Bloomberg ou de Spike Lee, le cours de l’action du Madison Square Garden, les rumeurs et autres maillots truqués. On pensait que tout ceci était fini et servirait de leçon aux Knicks.

Comme on l’a dit plus haut, New York ne s’en tire pas trop mal. Mais après avoir rêvé pendant 2 ans, le retour sur terre a été un peu douloureux pour les aficionados. En témoigne les sifflets nourris qu’ont réservés les fans à Lebron James, qui se rendait pépère au mariage de son pote Carmelo Anthony, à quelques pas de Big Apple.

Après avoir déclenché la colère noire d’à peu près la moitié du pays, Lebron James a pris son courage à deux mains et a donc été obligé de quitter momentanément South Beach et son accueil de rock star pour un accueil plus houleux. Et avoir un invité aussi chahuté, ce n’est pas exactement ce que veut la mariée pour le plus beau jour de sa vie. D’un autre côté, il aurait choisi New York qu’il lui aurait volé la vedette.

Les New Yorkais ont donc tourné la page, dans un vacarme de sifflets. Ils semblent maintenant tournés vers le futur. Leur équipe est valeureuse mais relativement modeste. Surtout quand il s’avère qu’on l’a attendu 2 ans et qu’on a fait le grand ménage dans les finances du club. Mais rassurez-vous, le meilleur est à venir. Les Knicks ont un plan.


En 2011, NYK aura assez de cap space pour proposer un max contract. En 2012, ils auront de quoi en proposer un autre. Le tout avec déjà Amar’e Stoudemire dans les rangs, ainsi que de bons joueurs pour solidifier le collectif : Ronny Turiaf, Danilo Gallinari, Anthony Randolf….

On a souvent reproché que le projet sportif des Knicks cet été ressemblait trop à Ground Zero. Qu’à cela ne tienne ! Voici donc un effectif alléchant sur le papier, avec donc suffisamment de place pour signer Carmelo Anthony l’été prochain. Dans 2 ans, ça sera au tour de Deron Williams et Chris Paul d’être dans le viseur, pour compléter la version Broadway du Big Three.

Une comparaison que l’on tient de la bouche de Chris Paul lui-même, sans doute bien rincé au champagne lors du mariage de Carmelo Anthony –décidément THE place to be. Lui qui paraît-il aurait tout fait pour convaincre son pote Lebron James de ne pas signer avec la Triple Entente à Miami. Voici donc CP3 qui évoque une Triple Alliance, histoire de nous faire un remake du très gaulois Combat des Chefs.

Quelques heures après The Decision qui a envoyé LBJ à Miami et a scellé le sort des trois meilleurs free agent de cette promotion, nombreux sont ceux qui ont parlé d’arrangements entre amis. Beaucoup, comme Spike Lee avec le recul, trouvent que nous nous sommes tous laissés mener en bateau avec cette histoire de free agency du siècle. Et les journalistes de jurer qu’on ne les y prendraient plus.


Que nenni. Le front office a fermement refusé d’offrir un contrat de plus de 2 ans à Raymond Felton. On peut facilement relier ça à la volonté d’être sur le coup quand les deux meilleurs meneurs de leur génération seront sur le marché. D’autant plus que ni l’un ni l’autre ne cachent leur frustration de n’être que très moyennement épaulés.

Rien que la semaine dernière, on a pu entendre CP3 lancer une sorte d’ultimatum à ses dirigeants, les menaçant de demander un trade si ils ne s’activaient pas. D-Will, lui, s’est dit très frustré de voir ses coéquipiers Carlos Boozer, Kyle Korver et Westley Matthews partir vers d’autres horizons alors qu’ils tenaient une place importante dans la rotation du Jazz.

En plus, les deux sont passés maîtres dans l’art du pick’n roll ; ce qui laisse présager d’une entente dévastatrice avec Amar’e Stoudemire. Nous ne sommes même pas à l’épilogue de la free agency la plus anticipée de l’histoire de la NBA que déjà on nous met une franchise en stand by plus ou moins prononcé jusqu’en 2011 voire 2012.

Vous n’avez pas encore lu le plus dingue. Pour l’instant, NYK était manœuvré par le duo Donnie Walsh – Mike D’Antoni, sans qu’il n’y ait de véritable GM dans l’organigramme. Donnie Walsh a récemment évoqué le fait qu’il pourrait envisager que ce poste soit confié à Isiah Thomas. Oui, le Isiah Thomas. Aux Knicks.

Fascinant.

Boris Diaw, l'imposteur

Ah notre ami Bobo. Grand espoir du basket français, reconnu unanimement par ses pairs comme l'un des basketteurs les plus intelligents de la NBA. Dévoué au collectif, dénué de tout égoïsme, Diaw est l'archétype du joueur que tout coach aimerait accueillir dans son roster... Vraiment ?

Car il faut le dire, Diaw est loin, mais alors très loin du niveau qu'il a pu atteindre lors de son élection en tant que Most Improved Player 2006. 4 ans plus tard, alors qu'il va connaître un nouveau club, que reste t-il de la réputation de notre Bobo national ?

Rendons à Riley ce qui lui appartient

Après un petit week-end off, 24 secondes revient de plus belle. Que c’est-il passé ces dernières 48 h ? Quelques trades sur lesquels nous n’allons pas tarder à revenir, et surtout une déferlante médiatique concernant L’évènement en NBA : le Biggest Three en place du côté de Miami.

Cette association unique est le chef d’œuvre de Pat Riley. C’est le résultat de 3 ans de travail du génial directeur du Heat et de toute son équipe. Un travail de longue haleine mais mené de main de maître. Ce qui nous fait dire, avec le recul, que l’annonce de The Decision n’était pas si surprenante que cela.

L’apothéose a donc eu lieu vendredi dernier, pour Pat Riley. Assis dans les loges en compagnie de sa femme et du propriétaire du Heat, il assiste à la présentation officielle du plus beau trio que la NBA n’ait jamais associé. Des milliers de fans sont venus acclamer The Biggest Three, dans une ambiance aussi hystérique que pour un concert de rock.


Pat Riley a mené les Knicks lors des plus belles heures de la franchise, en organisant un jeu particulièrement rugueux autour de Patrick Ewing. Il a aussi été à la tête de l’escouade qui a ramené l’unique titre du palmarès du Heat de Miami. C’est également Mr.Showtime, le coach qui a su mettre Magic Johnson dans les conditions optimales. L’impact de Pat Riley a donc été énorme sur la ligue. Il l’est d’autant plus depuis vendredi. Coach et manager d’exception, Pat Riley s’est assuré que son nom sera écris en grosses lettres dorées dans la légende de la NBA.

Car ce qui vient d’arriver à Miami, aucun autre dirigeant n’aurait pu le faire. Il a fallu toute la vista de Pat Riley et de son équipe pour mener à bien ce recrutement exceptionnel. Un recrutement commencé il y a de cela plus de 3 ans.

Il y a 3 ans, les Tres Amigos étaient au terme d’un contrat. Sauf que celui-ci les plaçait, lors de l’été 2007, en position de restricted free agents. Ce qui signifiait que leur club d’origine pouvait les garder à la seule condition de matcher la plus grosse offre proposée. A ce moment là, nos trois lascars ont signé une prolongation qui les emmenait jusqu’en 2010.

Ce genre de contrat, vu leurs statuts et leur âge est assez incongru. On pouvait légitimement s’attendre à quelque chose d’un poil plus long. Au moins à la Carmelo Anthony. 3 saisons, dans les circonstances de l’époque, il est vrai que ça peut faire un peu court. Mais à la fois suffisamment long pour que l’on ne sente pas venir le coup de Trafalgar et que les trois clubs de nos Tres Amigos continuèrent leur bonhomme de chemin.

Car les garçons avaient de la suite dans les idées. Cela remonte à 2006, lors du stage commando de Team USA, organisé pour préparer les JOs 2008 en vue de récupérer l’or. Le courant passait bien entre ces 3-là. Tellement qu’ils ont parlé de l’idée de jouer ensemble. Rien de particulièrement concret, mais suffisamment pour qu’ils signent 1 an plus tard le même type de contrat, qui leur permet d’avoir toute la visibilité possible en 2010.


Parmi le staff de Team USA lors de ce camp en 2006, on trouvait Nick Arison. Il s’avère qu’il est le fils du proprio du Heat et a aujourd’hui un rôle important dans la direction de la franchise.

Le front office a eu vent de ce désir commun. Et plutôt que de reconstruire en vol, Miami a tourné carrément la page après le désastre post-championnat. De façon plus subtile que New York, qui balourdait ses meilleurs éléments contre des cacahuètes. De cette façon, Miami restait quand même sportivement crédible.

Avec de l’argent à disposition et un cadre particulièrement accueillant, Pat Riley avait une belle main. Il a décidé d’aller au turn en novembre. Rappelez-vous quand Lebron James avait sorti son baratin à propos du #23, qui ne devrait plus être porté par quiconque. Cette idée est le fruit d’une longue conversation entre Pat Riley, Michael Jordan, Lebron James et Dwayne Wade. Pat Riley a pu juger de son influence sur l’esprit de LBJ. C’était bon.

Le coup fatal vient évidemment lors du speech de présentation, dans la cour royal de Lebron James. Ses 7 bagues, ses 1 151 victoires en saison régulière, sa confiance en lui. Il n’avait rien besoin d’autre. A la rigueur, les études financières faisant les louanges des taxes floridiennes ou encore le discours plein d’émotion d’Alonzo Morning n’étaient pas nécessaires. Car Pat Riley est un homme qui a de grands projets, "think big" comme disent les nord-américains.

Car il aurait été plus sensé de construire solidement autour d'un axe Dwyane Wade - Chris Bosh plutôt que d'inviter Lebron James a la dance qui, sur le papier, pose plus de problèmes au niveau de l'alchimie de jeu qu'il ne propose de solutions. Mais c'est dans la mentalité de Pat Riley d'aller chercher l'exceptionnel. Et il faut bien avouer qu'en terme d'impact, avoir bâti une équipe aussi folle que celle-ci est la chose la plus imposante réalisée par un front office depuis des lustres.


Il s'agit donc là de la consécration de la carrière de Pat Riley. C'est le résultat de tous ses accomplissements. De joueur à dirigeant, il a su saisir la quintessence de tout ce qu'il a réussit dans sa carrière pour mettre à bien son plan. Alors qu'un Jerry Reinsdorf a du batailler avec le fait qu'il avait peut-être précipitamment dissoult la fabuleuse équipe des Bulls qui venait de remporter son second three-peat. Une chose que Dwyane Wade, par exemple, étant natif de Chicago, ne lui a pas pardonné aux moments des négociations.

Dwyane Wade a été sans doute le meilleur promoteur et allié de Pat Riley. C'est là que le bas blesse et que l'on peut penser que toute cette machinerie a flirté avec la limite. En effet, on sait qu'il est interdit pour un dirigeant de franchise de faire des avances à des joueurs sous contrat. Mais Flash a-t-il pu jouer un rôle en amont ? Aurait-il été auprès de ses potes le porte-parole de son patron ?

Après l'officialisation de leur réunion à South Beach, les trois intéressés ne cachent que péniblement qu'ils parlent de cette éventualité depuis "des mois". En 3 ans, ce qui était une idée lancée un peu en l'air a du germer. N'a-t-elle refait surface que la semaine dernière ou sont-ils rentrés dans des discussions plus concrètes entre eux ?


Et donc les fans de la théorie du complot montent au créneau. Et si l'hypothèse de former le Biggest Three était très forte dans leurs esprits avant même la fin de la saison ? Cela mettrait en perspectives beaucoup de chose. Comme par exemple l'engagement très modéré de LBJ lors du Game 5 face à Boston, qui s'est donc révélé être son dernier à la Q Arena en tant que Cavalier.

Outre donc les franchises concernées, ce sont aussi les lésés de la free agency qui se mettent à gueuler. Jouer l'avenir d'une franchise sur un coup de poker comme l'a été cette période estivale n'a de sens que si ces franchises avaient effectivement les moyens d'en convaincre un voire deux. Mark Cuban, jamais avare en sorties médiatiques, est allé jusqu'à demandé une enquête.

Du coup, cette histoire prend une tournure "petits arrangements entre amis". De quoi nous faire encore vibrer avec cette free agency, bien que toutes les signatures importantes vont bientôt toutes être sur papier signé. Une ambiance limite mafieuse, où chacun des amis des trois stars a essayé de se placer pour avoir sa part du butin. Mais le fait est que le seul Parrain crédible dans cette histoire, c'était Pat Riley.

9 juillet 2010

Lebron James, c'bâtard !

Maillots brûlés, insultes, larmes,... La décision de Lebron James n'a pas fait que des heureux. Certaines équipes ont tout misé depuis plusieurs mois sur leur capacité à convaincre Lebron James de porter leurs couleurs en 2010-2011. Alors que certaines équipes ne sont pas ressorties bredouilles, d'autres peuvent se sentir lésées de repartir sans lot de consolation. C'est évidemment le cas de Cleveland, profondément marqué et choqué par la décision du King de filer vers Miami.

Car Lebron James n'était pas juste la superstar qui faisait revivre les espoirs sportifs de toute une région. L'Ohio en avait besoin, depuis le temps qu'aucun équipe locale n'est parvenue à faire quelque chose de potable. Alors que les habitants auraient bien envie d'illuminer un quotidien marqué par la violence et le chômage. LBJ, c'était aussi et surtout l'enfant du pays, la fierté de toute une région. Une région toute entière dont il a brisé le cœur hier soir, en direct sur Espn.

Ca avait d'ailleurs pas mal alimenté les rumeurs d'avant-show : pourquoi Lebron James aurait-il besoin d' 1h pour annoncer sa décision, si ce n'est pour en profiter pour ensuite faire la promo de son Ohio et de son amour pour sa terre natale ? Pourquoi venir annoncer à la télévision une décision qui briserait toute l'estime de soi des résidents de l'Ohio ? Non, vraiment, The Decision commencera par "Je reste à Cleveland" et enchaînera par plusieurs longues minutes d'anecdotes de son passé à Akron, de son présent aux Cavs et de son futur où il placera définitivement Cleveland sur la carte des villes importantes des Etats-Unis, au moins pour le sport et l'entertainment. Tout autre scénario serait trop cruel.

Après 28mins de show, la sentence tombe : Miami. Quelques haussements de sourcils et moues bizarres. Le Heat avec Dwyane Wade et Chris Bosh. Le temps de se pincer, de réaliser : Lebron James n'est officiellement plus un Cavalier. Terrible coup au moral de tout une communauté. Car les gens de l'Ohio sont un peu raillés aux quatre coins du pays, comme de vulgaires ploucs. Et il faut bien avouer que la région n'est pas particulièrement accueillante. Les journalistes qui ont couvert la Finale face aux Spurs étaient plutôt ravis que cette histoire ne traîne pas trop en longueur. Cleveland a une image assez répulsive et une réalité guerre plus convaincante.


Quand on est négligé comme cela par la plupart du pays, évidemment qu'on se raccroche à ce que l'on peut pour se donner de l'estime de soi. En l'occurrence, donc, Lebron James, considéré comme l'un des leurs. Mais au moment de choisir où il voulait vraiment aller, The Choosen On a tourné les talons et le dos à son Ohio natal. Comment voulez-vous attirer quelqu'un chez vous si l'enfant du pays trouve clairement l'herbe bien plus verte ailleurs ?

On peut penser que le gamin a eu un pincement au cœur au moment de quitter la maison. Il en rajoute peut-être dans ses déclarations, mais il doit y avoir une part de vérité. Il a par exemple appelé sa mère Gloria avant de prendre une décision définitive. Et quand on lui a demandé quelques mots à propos de la vive réaction de ses fans à Cleveland, il a semblé un brin marqué par l'ampleur des dégâts. Il a aussi dit qu'il ne voulait pas que cette décision soit passionnelle, qu'il fallait qu'il fasse ce qu'il y a de mieux pour Lebron James.

Oui, il a parlé de lui à la troisième personne. Dans un autre contexte, j'aurai bondi sur l'occasion pour hurler à quel point ce mec est imbu de lui-même. Là, ça sonne comme la déclaration d'un jeune homme qui quitte le domicile familial, un peu à contre cœur. Mais qui sait que son avenir passe par ce départ. Quand il parle du "je", c'est son amour sans doute sincère pour sa terre. Quand il parle de "Lebron James", c'est son "moi" du futur, celui qu'il a envie d'être.

Ce gamin, très tôt, a du apprendre à être responsable car élevé par une mère célibataire; puis a porté tous les espoirs d'une région sur ses épaules. Après 7 ans de bons et loyaux services aux Cavaliers, il pense à lui. Et on savait qu'il avait de grosses ambitions. Il a quand même beaucoup donné à la ville de Cleveland avant de partir vers des motivations peut-être plus personnelles, égoïstes. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les fans des Cavs ne sont pas très reconnaissants envers Lebron James. Dan Gilbert, le propriétaire de la franchise, l'est encore moins.


Pourtant, son business s'est particulièrement bien porté pendant ces 7 années. Certes, il n'a pas fait qu'encaisser et a consenti à quelques efforts financiers pour dorer au maximum le trône du King, mais c'était clairement une affaire qui roulait. Cette tonne de merchandising était une pure aubaine, qu'il s'est empressé de capitaliser. Il a bien banqué au niveau de ses finances; certes moins au niveau de la salle des trophées. Est-ce que cela méritait la lettre incendiaire que vous avez du lire un peu partout ?

Pour résumer, il ne mâche pas ses mots, traitant Lebron James de lâche et de traitre, de façon très virulente, caps lock à l'appui. Enfin, on suppose qu'il parle de Lebron James, puisqu'il désigne toujours King James par ses divers surnoms, et jamais par son nom. Ce même nom qui était placardé sur les milliers de produits dérivés qu'il a vendu pendant 7 ans. Mais outre critiquer le choix de carrière de son ancien franchise player, Dan Gilbert va plus loin.

Il balance. Il écrit que Lebron James s'est démobilisé ( "has quit" ) lors du fameux Game 5 face à Boston cette année. Il enchaîne et met les matchs 2, 4 et 6 dans le même panier. Bref, tous les matchs perdus par Cleveland lors de cette série l'ont été à cause du manque de détermination et de leadership de Lebron James. Idem l'an passé face à Orlando, où le match 6 serait un criant exemple du fait que LBJ soit particulièrement mollasson en PlayOffs quand les choses deviennent sérieuses. Dan Gilbert d'enchaîner, de nous prendre à partie et de nous dire de regarder les cassettes s'il le faut. On le sent tellement amer qu'il serait prêt à envoyer une copie de ces matchs à quiconque le demanderait.

Qu'il n'ait pas toujours été le leader possédé par la victoire que son statut lui impose, on est assez d'accord. On l'a même souligné sur ce blog. De lui mettre sur le dos tous ces matchs, c'est peut-être un peu beaucoup, mais on accepte que ses mots dépassent ses pensées. Par contre, ce qui est assez dérangeant dans cette histoire, c'est que Dan Gilbert ressorte un match vieux de 14 mois. Un match qui, à l'époque, n'avait suscité aucune réaction de la part du propriétaire. A notre connaissance, personne n'a jamais fait de remarques à LBJ. Il est devenu tellement puissant que toutes les personnes qui l'entourent le brossent dans le sens du poil. Personne pour lui dire non. Le projet des dirigeants était d'aller constamment là où Lebron James voulait aller. Et il ne faut pas oublier que finalement, il ne reste qu'un jeune homme, à qui le succès a bien du faire tourner un peu la tête -et c'est normal. Bref, c'est clairement le syndrome de l'enfant-roi. Et on sait bien qu'à force de toujours dire oui, le môme devient un pourri-gâté. Et ce n'est pas un hasard si finalement, il a opté pour la franchise de Pat Riley, comme une sorte de thérapie.


Car au final, il a choisit le club où il aura le moins d'emprise. On a baratiné plein de gens avec des "si vous prenez lui et/ou lui, la route vers Lebron James s'éclaircit". En gros, on voulait laisser la possibilité à Lebron James de construire son équipe ou en tout cas d'en rejoindre une avec des gens qu'il aurait plus ou moins choisi lui-même. Les autres franchises ont tout fait pour bâtir une équipe qui lui plaise, le Heat apparaît comme la seule organisation qui lui ait promis le titre mais en lui disant aussi que tout ne sera pas fait uniquement en fonction de lui. Rien que le fait que cela se passe à Miami et que James ne sera pas sur un fauteuil doré pour le titre de franchise player, à cause du passif de D-Wade avec cette équipe.

"Tout arrive pour une raison". Le départ de Lebron James aussi. En l'occurrence la mauvaise gestion du club de sa superstar. Trop ménagée et à la fois trop responsabilisée. C'est trop facile de suivre béatement ses humeurs pour lui mettre tout sur le dos quand arrive l'élimination en PlayOffs, en mode "il n'a aucun leadership, alors qu'en plus c'est quasiment lui qui a demandé expressément tous le roster l'entourant". Et c'est vrai aussi que ce n'est pas en disant amen à tout ce que LBJ veut qu'il va apprendre le leadership. Humainement, Miami est peut-être la destination où il va apprendre le plus sur lui-même.

La réaction des Cavaliers est désolante. Désolant de prendre en otage un jeune homme, en lui faisant du chantage sur son amour pour ses terres. Car les arguments des dirigeants des Cavs cet été, c'était quoi ? A part le culpabiliser, pas grand chose de concret.

Cette soirée était très révélatrice. C'était le Dr Lightman de Lie to Me sur Espn. Oui, la façon dont Lebron James a quitté sa petite amie d'enfance est odieuse. Mais la réaction des Cavaliers n'a fait que mettre en lumière les erreurs qu'ils ont pu faire sur 7 ans. Avec le recul, partir était sans doute la bonne décision. Certes, la façon de le faire était bien moins pertinente.

Miami Heat : la guerre des egos a déjà commencé ?

Lors d'une émission TV sans précédent, Lebron James a annoncé du haut de toute sa majesté qu'il avait choisit Miami comme prochaine destination. Il y a tellement à dire. C'est vrai que cette annonce est tellement folle qu'il faut se pincer pour vraiment y croire : les 3 meilleurs joueurs de leur génération (grosso modo, hein) vont jouer dans la même équipe. Situation inédite. Car pour voir autant de superstars réunies sous le même maillot, il faut remonter au trio Jerry West - Elgin Baylor - Wilt Chamberlain aux Lakers, et ces trois-là avaient déjà bien attaqué la trentaine.

The Biggest Three investit Miami. Chacun de ces 3 membres pourraient être le franchise player d'une équipe visant le titre. C'était le cas de Lebron James l'an dernier. Ca aurait très bien pu être le cas de Chris Bosh si ses dirigeants avaient été un peu plus finauds. Idem pour Dwayne Wade avec son front office résolument tourné vers cet été. On a déjà connu des associations des stars. Mais des comme ça, jamais. Mais ce sont les même questions qui reviennent.

On ne va pas vous faire l'historique des "Big Three" et autres pactes de grosses stars (type Four Midable à LAL). Mais comme lors de tout assemblage du type, on se demande si une seule balle sera suffisante pour contenter tout le monde. Les trois ont toujours été le centre de leurs équipes respectives, avec donc un gros volume de shoots et de responsabilités. Et sans être particulièrement gourmand, quand on vous réduit soudainement votre gamelle de deux tiers, vous criez forcement famine.

Certes, par le passé, ces garçons se sont plutôt bien entendus, que cela soit en All-Star Game ou en sélection nationale. Mais là, il ne s'agit pas d'une mission ponctuelle. Il s'agit de leur full-time job, pour sans doute les 3-4 prochaines années à venir. Et vu leur âge, leurs plus belles années et celles qui vont définir leur place dans la hiérarchie des meilleurs joueurs de ce sport.


Évidemment, ils savent que le nombre de championnats sera l'élément déterminant pour essayer de les situer objectivement dans un classement des meilleurs joueurs NBA (bien que cela soit impossible, mais soit). On parle de gamins qui ont grandi avec les 6 titres de Michael Jordan, en écoutant les aînés parler de ces deux franchises mythiques qui se battaient à coup de trophées lors des 80's.

En tant que joueurs, ils ont grandi dans un contexte où l'apport des Scottie Pippen et Dennis Rodman était largement salué. Plus nos neo-Heat ont développé leurs talents, plus la voix de la raison se faisait forte comme quoi on ne pouvait pas gagner un titre tout seul. Qu'il fallait des partenaires de très haut calibre pour pouvoir soulever le trophée O'Brien.

Quitte à jouer avec des bons et à ne pas être le seul basketteur de haut niveau dans l'équipage, autant jouer avec les meilleurs. Ca ne fait qu'augmenter ses chances. D'autant plus que là encore, ils ont été influencé. L'exemple de Kobe & Shaq leur a montré que deux "alpha males" qui ne s'aimaient pas particulièrement pouvaient gagner des titres, et même aller en Finales en les lestant de deux Hall of Famer sur le déclin mais loin d'être des anges dans les vestiaires. Donc, entre 3 potes, ça devrait être jouable, non ? Et même s'ils ont tous les trois le pédigrée de mâles dominants.

Bien entendu, le cas des Celtics se pose en exemple. Particulièrement pour Lebron James, qui s'est fait sortir par deux fois par ces diables verts de la course au titre. On se rappelle alors comment il a semblé perdu et désemparé lors du Game 5 de cette année face aux Celtics, déchainant les critiques (on y reviendra dans un autre billet, sans doute). Mais on a senti un LBJ presque penaud, presque las de devoir tout tenter tout seul pour mettre à mal le collectif des Celtics. Cette série est peut-être un tournant dans l'histoire de la NBA : c'est sans doute à ce moment là que Lebron James s'est convaincu de la nécessité d'un recrutement top niveau pour espérer aller glaner une bague de champion. C'est sans doute le souvenir de cette série qui a permis à Lebron James de donner plus de considération au grandiloquant projet du Heat.


Les Celtics. Le dernier Big Three en date et donc l'exemple pour le Biggest Three. Surtout quand on voit comment cette assemblage estival est devenu une équipe totalement soudée et que la mayonnaise a pris terriblement vite. Tous les trois était en quête de breloque. Leur première.

Et c'est là que l'on peut commencer à voir des failles. L'objectif de cette super-association est d'accumuler les championnats. Certes, mais comment les deux autres vont vivre le fait que Dwayne Wade en a déjà un et donc que son total sera toujours supérieur au leur, tant qu'ils resteront au Heat ? Surtout que cette bague, Flash est allée la chercher. Preuve en est son titre de MVP de la Finale.

Dans l'optique d'une Finale gagnée par le Heat, ce titre de MVP sera très convoité. Ce sera le symbole que c'est celui qui le reçoit qui a mené les deux autres vers la terre promise. Regardez un peu comment, lorsque l'on parle du bilan de Kobe Bryant, l'évocation de ses trois premiers titres est irrémédiablement accompagné du rôle énorme qu'a tenu Shaquille O'Neal dans leur acquisition. En gros, celui qui sera le MVP des Finales sera le Jordan, tandis que les deux autres ne seront "que" des Pippen.

Peuvent-ils ravaler leurs ego pour dépasser tout cela, à la manière des Celtics ? On peut difficilement le penser, tant cette aventure s'était construite via moult concessions, puisque c'était pour eux l'ultime chance d'aller chercher un premier titre de champion. L'esprit d'équipe motivant le Big Three de Boston s'est construit dans l'urgence et le fait qu'ils mettaient tout trois le bilan de leur carrière dans la balance.

Le Biggest Three ? Ils mettent surtout leur image dans la balance. Oh bien sûr, s'ils ne sont pas capables de gagner avec de tels coéquipiers, leur bilan sportif va prendre du plomb dans l'aile. Mais rien ne leur interdit de retenter leur chance plus tard, ailleurs. Les Celtics n'avaient pas le choix : ils devaient gagner dès l'année où le Big Three s'est constitué; ils ont ensuite surfé sur la dynamique crée grâce à leur titre pour continuer à rester soudés.


Et ne croyez pas que ça va être la mega-fiesta au W toutes les semaines. Chris Bosh a bien senti qu'il ne devait pas trop s'éloigner des deux autres pour vraiment exister médiatiquement. Mais va-t-il supporter, à terme, d'être clairement le 3eme larron ? On rappellera qu'il n'avait pas hésité à déclarer en interview qu'il n'était pas un lieutenant, mais bien le genre de mecs autour duquel on peut bâtir une équipe solide. Et puis, à moins d'une autre signature démentielle, le Heat sera court au poste de pivot. Et l'on voit gros comme une maison que Chris Bosh devra, au moins pour de longues rotations, assurer le poste 5, alors qu'avoir une place durable au poste 4 était visiblement l'une de ses priorités estivales. Il devra aller se frotter durement dans la raquette alors qu'il en a un peu marre après de longs mois à faire cela à Toronto, avec pour collègue Andrea Bargnani. Peut-être que de devoir assurer de longues minutes en pivot, Chris Bosh trouvera qu'il fait plus de concessions dans le jeu que ces deux camarades; et il pourrait, à un moment ou un autre, le faire savoir.

Revenons à l'émission The Decision. Lebron James annonce royalement qu'il accepte de rejoindre le Heat, dans un show d' 1h qui lui est entièrement consacré sur ESPN. Pas d'apparition de ses futurs coéquipiers. L'émssion donnait l'impression que Lebron James décidait, dans sa grande bonté, de venir aider le projet séduisant du Heat. Avec toute cette mise en scène, il a donné l'impression d'être au-dessus de ces deux comparses. Ce qui témoigne de la volonté d'avoir quand même la main. Dans une ville où pourtant, Dwayne Wade est roi puisqu'au Heat depuis quelques temps.

Bref, on est loin d'un trident où aucune tête ne dépasse.

Alors peut-être aussi que ces jeunes hommes se complaisent dans la facilité et les plaisirs faciles de la vie. Remarquez que Miami est déjà un cadre accueillant pour ce genre de mentalité. Peut-être qu'après des années de désillusions sportives, ces trois-là en avaient marre d'être le métronome de leur équipe. Peut-être que Lebron James était sincère dans son ras-le-bol après le fameux Game 5 face aux Celtics. Il l'a exprimé face aux journalistes, disant qu'il pouvait bien se permettre de passer à coté de son match de temps en temps. Peut-être que Chris Bosh sera suffisamment ravi de passer enfin un tour de PO qu'il acceptera que le prix à payer est d'être besogneux la plupart du temps. Peut-être que Dwayne Wade préfère l'ivresse de plusieurs titres faciles plutôt que la satisfaction d'avoir été stellaire lors de son titre de MVP des Finales.

Peut-être que la seule façon pour que cela marche, c'est que Lebron James, Dwayne Wade et Chris Bosh soient d'immenses talents, mais pas des champions. Finalement, on serait presque déçu que l'alchimie prenne au Heat.