18 juillet 2010

Erik Spoelstra a la pression

Si il y a 1 en NBA qu’on imagine bien sur un siège éjectable, c’st bien le coach des Miami Heat. Car malgré toute la bonne volonté du monde, le Biggest Three de Miami aura besoin d’un bon entraîneur pour les guider vers les sommets.

Le trident magique suscite beaucoup d’interrogations sur sa faculté à jouer en équipe sur toute une saison et à réussir à se répartir efficacement les tâches pour aller très loin en PlayOffs. Celui qui aura la charge d’orchestrer le plus enthousiasmant trio de stars jamais vu en NBA s’appelle Erik Spoelstra et n'a que 39 ans.

En effet, c’est plutôt jeune pour un head coach en NBA. Il est d’ailleurs le second plus jeune de la ligue actuellement. C’est à peine plus vieux que Zydrunas Ilgauskas, 35 ans, qui vient de signer au Heat. Erik Spoelstra est confronté à un vrai dilemme. Il devra être le pote un peu plus âgé, car il ne faut pas oublier que l’amitié que se portent les Tres Amigos a visiblement été décisive au moment de signer. Il devra aussi être l’aîné, presque le sage, derrière lequel tous vont devoir adhérer au projet sportif.

Car il y a un beau projet sportif du côté de Miami. Un projet qui a su convaincre la plus grande promotion de free agents de l’histoire. Un projet qui a été mené par Pat Riley, fort de toute sa stature. Et quand c’est une telle légende qui vous fait adhérer à un tel programme, vous pourriez vous sentir déçu que ça ne soit «que » Erik Spoelstra qui est censé vous mener.

D’ailleurs, à l’époque des rumeurs et déclarations en pagaille, on se souvient que Pat Riley a dit qu’il allait tout mettre en œuvre pour accueillir Lebron James. Rajoutant explicitement que si King James voulait qu’il revienne aux affaires, il sera sur le banc pour le coacher.

Et évidemment, cette situation n’est pas sans nous rappeler 2006. Après 1 an et demi à la tête d’une équipe menée par Dwyane Wade et Shaquille O’Neal, Stan Van Gundy s’en va pour des raisons personnelles. Pat Riley s’empresse de reprendre les rennes de l’équipe. Personne n’est dupe. Tout le monde voit bien que ça a pas mal discuté en coulisse et que, malgré le bon départ du Heat, SvG est prié de s’en aller. Après un été assez chargé en transactions (arrivées de Gary Payton, James Posey, Jason Williams et Antoine Walker, notamment), Pat Riley veut être sûr que son équipe arrivera à garder la tête froide au moment d’aller glaner le titre.

A l’époque, un tel retour de Pat Riley était moins évident qu’aujourd’hui. Déjà parce que Stan van Gundy était déjà un coach très reconnu et parce qu’on sentait moins de «pression » autour d’un retour de Pat Riley aux affaires. On se dit qu’il serait bien moins choquant que le jeune Erik Spoelstra saute.


Surtout que Pat Riley construit cette équipe. Avec sans doute des idées précises derrière la tête. Par exemple, on voit arriver du côté de Miami une bonne dose de larges intérieurs : Zydrunas Ilgauskas, Jamal Magloire, Joel Anthony et le rookie Dexter Pittman sont tous voué à se succéder au poste de pivot, tant le poste 4 semble blindé par les présences de Chris Bosh et Udonis Haslem. Une telle force de frappe sous la raquette, c’est une signature de Pat Riley. Preuve que quand il bâti une équipe, il n’oublie pas ses réflexes de coach. Donc que la prise de fonction en tant que coach n’en sera que plus facile voire naturelle.

Erik Spoelstra en a bien conscience. Il était dans l’organisation du Heat quand Pat Riley a repris les commandes du banc. Il sait aussi que cette équipe hors-normes suscite des attentes extraordinaires. Et que faire se conjuguer efficacement trois énormes talents comme ceux-là, ça requiert un doigté énorme. Il ressent une pression médiatique comme très peu de coach avant lui. Aucun n’avait aussi peu d’expérience du head coaching que lui. Sur toutes les photos de présentations officielles, on voit un Erik Spoelstra très crispé, comme en témoignent de très nombreux rictus nerveux.

D’ailleurs, ces trois-là se sont quand même réunis par choix. Loin d’une tentative en désespoir de cause (cf Gary Payton et Karl Malone aux Lakers ?) ou même d’un trade. Ces gars voulaient jouer ensembles à la base. Ca ne s’est d’ailleurs pas trop mal passé en All-Star Games ou Team USA. Si Miami piétine, tous les regards vont vite se poser sur le coach.

Mais Lebron James a dit qu’il était prêt à aller au combat sous les ordres du philippin. Certes, il l’a dit vite. Mais bon, il faut dire aussi qu’il a du se coltiner Mike Brown pendant de nombreuses années, donc un coach aussi prometteur qu’Erik Spoelstra, ça doit séduire. Et puis, il a en entendu le plus grand bien de la part de Dwyane Wade.

Car en deux ans à la tête d’un Heat en reconstruction, Erik Spoelstra a mené son équipe en PlayOffs. Malheureusement à chaque fois éliminé au premier tour. 52.4% et même 57.3% de victoires en saison sur les deux derniers exercices. Regardez un peu le roster que se payait le heat et vous verrez qu’on peut aisément dire que le coach a tiré quasiment le maximum de l’équipe qu’il avait à disposition.


On a pu également voir qu’il avait bâti une certaine relation avec D-Wade. Oh, pas de grand complicité non plus, mais suffisamment pour maintenir le leader impliqué et impliquant ses équipiers. Dwyane Wade semble avoir le plus grand respect pour son coach et c’est un premier grand pas pour susciter l’adhésion de tout un nouveau roster. Dans cette optique, Erik Spoelstra va rencontrer tous les nouveaux membres du Heat cet été, individuellement, pour bâtir sur des bases relationnelles fortes.

Pat Riley avait également parlé de cet aspect lors de l’intronisation du philippin comme nouveau head coach. Les joueurs allaient se donner à 100% pour Erik Spoelstra car ils le respecteront beaucoup. De ce qu’on a vu sur les deux dernières saisons, c’est en effet une affaire qui roule. Reste bien évidemment à voir si les trois compères sont parfaitement amis ou s’il va falloir gérer une guerre des égos.

En tous cas, les quelques exemples des années passées laissent augurer du meilleur pour un vestiaire version Spoelstra. Par exemple, sa gestion du cas Michael Beasley. Sans vouloir brimer un gamin qui avait l’air à la base pas forcement à l’aise dans ses baskets, Erik Spoelstra a mis des conditions et s’est servi du temps de jeu comme d’une carotte pour le forcer à s’impliquer en défense. Dur mais juste, en très bon éducateur. Avec les quelques interrogations que peut susciter le Biggest Three sur le plan défensif, ce genre d’exemples pourrait rassurer les fans de Miami.

Autre chose pour laquelle Erik Spoelstra a été salué lors de son arrivée à la tête du banc du Heat, c’est sa maîtrise des nouvelles technologies. En tant qu’assistant coach, il avait compilé de nombreuses vidéos de manière ludique. Cela rendait les briefings plus participatifs, plus vivants, plus intéressants pour les joueurs.

Il apporte clairement un nouveau souffle, de nouvelles idées et des nouvelles méthodes. Peut-être est-il plus adapté pour diriger une équipe bâtie après une free agency où les NTIC (Internet –dont Tweeter,…) ont été omniprésentes.

Bref, comme beaucoup de choses avec le Heat, on ne peut pas en dire plus avant le début des hostilités. La chose que l’on peut dire, comme avec beaucoup de choses avec le Heat, c’est qu’Erik Spoelstra a les cartes en main pour faire un coup fumant. On espère juste qu’il aura le temps de mettre en œuvre son projet, avant que la pression (des médias comme de son organisation) ne devienne trop pressante.

D'autant plus que l'ombre de Doc Rivers se fait très pressante. Il a montré à Boston qu'il était un génial meneur d'hommes et qu'après avoir mis le Big Three de Boston sur orbite, la suite logique serait de prendre en main celui de Miami. Surtout que dès cet été, Doc Rivers a clairement fait savoir sa volonté d'aller du côté de la Floride, pour voir grandir ses gamins dans les rangs universitaires d'Orlando. Nota bene : il ne reste plus qu'un an de contrat qui lie Doc Rivers à Boston. Ce qui nous fait penser qu'Erik Spoelstra doit faire ces preuves dès cette année.

Mais bon, ma maman l’adore, alors…

1 commentaire:

  1. Je pense que Spoelstra va s'en sortir et que pour les tickets shoots, les joueurs decideront de la donner au plus chaud ou au mieux placer! Mais c'est vrai que voir revenir Pat Riley sur le banc pour remporter quelques titres en plus ca aurait de la gueule!

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