16 juillet 2010

David Kahn le savant-fou

Il a déjà été la star de la Draft 2009, en recrutant coup sur coup deux meneurs de jeu avec ses top picks. Dont un qui s’avère être Ricky Rubio, le petit prodige espagnol qui ne veut quitter son pays que pour l’apparat des plus grandes villes nord-américaines. Mais David Kahn semble tout mettre en œuvre pour continuer sur sa lancée et ne pas se laisser voler la vedette par ce gominé de Pat Riley.

Les Timberwolves sont l’une des équipes les plus actives sur le marché des échanges. En même temps, avec une équipe à 15 victoires l’an passé et un salary cap assez lourd, il fallait faire quelque chose. David Kahn s’est retroussé les manches et est allé au casse-pipe. Le résultat est pour le moment tout bonnement saisissant.

Commençons par son gros fait d’arme jusqu’à présent. Al Jefferson envoyé à Utah. Al était le dernier reliquat de l’ère Kevin Garnett, puisque c’est autour de lui que s’est articulé le paquet cadeau en retour du Big Ticket. Avec ce départ, David Kahn tourne définitivement une page et ferme la porte à l’héritage de Kevin McHale. Les Timberwolves sont clairement maintenant son équipe. Et quelle équipe !

Al Jefferson c’est, malgré une saison dernière gâchée par les blessures, un honorable +20pts et 11rebs sous le maillot des Wolves. Mais l’escouade de Minnesota est telle que David Kahn n’a pas jugé bon de demander en échange plus que quelques tours de draft de seconde zone.

De toute façon, les clefs de la raquette ont déjà été confiées à quelqu’un d’autre : Darko Milicic est le plus gros salaire du club. Avec lui, tout un tas d’intérieur plutôt efficaces : Kosta Koufos, Ryan Hollins, Nathan Jawai, Greg Stiemsma. Et tous ses grands gabarits sont reconnus pour leurs qualités défensives. Sans pour autant que l’accumulation fasse penser à ce qu’il ne s’agisse que de chair à canon tout juste bonne à donner des fautes.

Il n’est même pas dit que Kurt Rambis ait recours la plupart du temps à ces murailles. Outre Darko Milicic, il peut compter sur Kevin Love. Les dirigeants ont décidé de reconstruire autour de lui ; lui qui n’est pas avare en critiques vis-à-vis de son organisation et qu’on sent bien vouloir partir au premier courant d’air.


Mais c’est là que le bas blesse : Kevin Love n’est pas natif du Minnesota et Espn n’a pas prévu de tranche horaire qui lui soit spécialement dédié. Davis Kahn lui a subtilement coupé l’herbe sous le pied quant à toute velléité de départ.

Il faudra également compter sur Michael Beasley. Après avoir galéré à Miami pour imposer ces qualités offensives avec le seul Dwayne Wade pour tenir la baraque, nul doute que l’ancien numéro 2 de draft sera épanoui dans un système de jeu où les rôles ne sont pas bien répartis.

C’est là la maestria de Kurt Rambis. Alors que Phil Jackson a besoin d’un joueur désigné pour être le point de focale de son Triangle, son disciple brouille magnifiquement les pistes. On commence à le connaître par cœur, le coup de l’attaque qui doit suivre son flow : ça a quand même donné 11 des 20 derniers titres NBA. Kurt Rambis a un coup d’avance : les tirs sont pris à contre-rythme, les mouvements de balle sont saccadés, certains se marchent sur les pieds lors de leurs déplacements… Du grand art, on ne sait jamais comment va se passer la moindre possession offensive des Timberwolves. Et dire que certains avaient pensé que Kurt Rambis n’avait pas encore l’envergure pour pouvoir prétendre reprendre les méthodes du Zen Master à sa sauce.

En relai du coach, David Kahn vient de signer Luke Ridnour, pour 4 ans et $ 16 millions. Du haut de ses 7 saisons, il va apporter son expérience. Respecté tout autour de la ligue, il va rentrer dans la trentaine, pour apporter du leadership et de la sérénité dans un vestiaire où aucun autre membre majeur n’a plus de 25 ans.


Ses 34% à 3pts vont apporter beaucoup dans le Triangle, où le poste 1 est surtout dévoué à faire la «entry pass » avant de se terrer derrière l’arc. Il sera un parfait relai à Jonny Flynn (35%) et Ramon Sessions (7%). Nul doute que Ricky Rubio sera trop intrigué par ce projet sportif pour bouder trop longtemps ; surtout qu’il ne pourra pas trop exposer ses talents de passeur et se concentrer sur son shoot un peu défaillant.

Ce qui est surprenant dans le recrutement des Timberwolves, c’est la constance. A la différence complète de Miami qui aguiche les stars pour avoir un squelette à compléter avec quelques role players, Minnesota empile les joueurs dits moyens. Ce genre de joueur moyens partout. Ce qui fait que le roster est composé de deux cinq de qualité comparable.

Alvin Gentry a été salué lors des PlayOffs pour quelques coups, comme par exemple faire rentrer 4 à 5 joueurs d’un coup. Ce turn-over est clairement jouable à Minnesota, ce qui permettrait d’avoir une escouade intégralement fraîche à chaque changement. Le but semble maintenant d’avoir de quoi bâtir un troisième cinq, pour être encore plus compétitif. Et d’avoir, de surcroît des matchs d’entrainement parfaitement équilibrés. Et l’on sait que c’est aussi ça qui fait progresser les jeunes.

Ce qui est bien, c’est que si Minnesota cartonne, je pourrais toujours dire que je l’avais plus ou moins senti, à contre-courant des autres. Sinon, je mise à fond sur l’aspect ironique du billet. Le genre de situation où on ne peut pas perdre. A l’inverse des matchs des Timberwolves, en sommes.

1 commentaire:

  1. Je kiffe !
    Mais bon, je pense que l'équipe ne peut pas faire pire que l'an dernier, tout simplement parce que cette saison, Kevin love sera titulaire, et Kevin Love titulaire, ca envoie du lourd je trouve !
    Vois un 5 composé de Flynn (et bientot Ridnour), Brewer, Beasley, Love et Darko : c'est pas si moche que ça, du moins c'est moins moche que les Bucks l'an dernier avec Jennings, Bell, Mbah a Moute, Ilysova et Bogut, et on a vu ce que ça a pu donner...

    Bon OK, ca ne casse pas 4 pattes à un canrd, mais ca vaut assurément plus que les 15 petites victoires de l'an dernier... Du moins je l'espère, parce que moi, au final, bah je l'aime bien Darko ! :)

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