21 juillet 2010

Retour à l'envoyeur

La mode a failli prendre. L'an passé (il y'a 364 jours en fait), je vous parlais de la nouvelle mode commencée l'année d'avant : l'exode de certains joueurs NBA vers l'Europe pour signer des très gros contrats dans des équipes jouant les têtes d'affiche en Euroleague. 

Un an plus tard, force est de constater que cette mode s'est essouflée, et que l'on revient au schéma observé sur le plus long terme : l'Europe colonise petit à petit la NBA. Dans quel sens est-ce le plus glorifiant pour notre vieux continent ? Dur à dire, mais c'est toujours avec plaisir que l'on voit des joueurs européens s'imposer en NBA.

Dirk Nowitzki premier européen à être élu MVP, Tony Parker premier européen à être MVP des finales NBA, des joueurs comme Schrempf, Sabonis, Kukoc et j'en passe ont marqué l'histoire de cette ligue en tant que pionniers européens à arriver en NBA. Depuis, la ligue s'est mondialisée, nos français débarquent chaque année à la draft pour agrandir la fine équipe des bleus en NBA (on pourrait même faire une équipe playoffable avec que des francais), on fait de plus en plus confiance à des mecs issus de l'Euroleague même si leurs stats ne sont pas énormes.


Une belle évolution qui a diversifié le jeu américain, qui a permis un rapprochement entre Europe et Etats Unis. A l'heure où la FIBA va faire évoluer ses lignes vers le modèle NBA (recul de la ligne à 3 points, et raquette "carrée") les différences tendent à s'estomper entre jeu "à l'européenne" et jeu américain (j'entend Etats Unis d'Amerique bien sûr). Et les joueurs qui étaient partis tenter leur chance en Europe de revenir vers "la" grande ligue.

Pourquoi ce billet me direz-vous ? Parce que j'avais pris à l'époque Childress comme modèle et exemple, et qu'il est revenu signer aux Suns cet été. Parce que Prokhorov le russe est devenu le propriétaire des New Jersey Nets, faisant de lui le premier européen à posséder une franchise NBA. Cela ne changera rien à la vie de la franchise, qui ne devrait pas spécialement "s'européaniser", mais c'est un signe fort envoyé vers le vieux continent. Toronto avait essayé d'orienter son recrutement vers des joueurs européens, ce à quoi ils ont renoncés, faute de résultats et peut être de bonne volonté.


Tiago Splitter qui débarque aux Spurs alors qu'il aurait pu négocier un très gros contrat en Espagne est aussi un signe fort. On doutait de la capacité des texans à faire venir le MVP de  la Liga dans une équipe vieillissante et ne paraissant pas pouvoir jouer le titre. Mais la réputation et l'aura de la NBA ont fait le boulot, et Splitter rejoint les Spurs en leur apportant beaucoup d'espoir. Car les grands talents européens s'exportent et peuvent cartonner aux Etats Unis. Certes il y'a aussi des échecs comme celui de Navarro aux Grizzlies, ou la draft avortée de Rubio par les Wolves, mais signer les droits de joueurs européens en prévision du futur devient une tendance rentable. Luis Scola vous le confirmera.

Beaucoup parlent en évoquant le futur de l'arrivée de franchises européennes en NBA. Je n'y crois pas une seconde. Faire 12 heures d'avion pour venir jouer quelques matchs contre des franchises européennes me semble un peu dur à organiser pour 30 équipes américaines. On pourrait imaginer une privatisation de l'Euroleague pour créer un pendant européen de la NBA, et ainsi organiser une finale qui permettra de désigner le vrai champion du monde. Ou des franchises européennes se créant aux Etats Unis dans une ville jumelée et ne recrutant que des joueurs européens ? Nul doute que les équipes de David Stern se penchent sur le sujet, mais cela pourrait être prometteur pour cette ligue qui, si elle suscite l'admiration en Europe, bénéficie aussi de l'apport du basket européen.

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