Houston pour Chris Bosh

Summer Cluedo n°4 : Dans notre série de docu-fictions de l’été, retrouvez tout un tas de scénarios variés sur ce à quoi pourrait aboutir ce tant attendu mercato estival. Mme Irma, c’est à vous :

Les Rockets ont fait plus que de la figuration, lors d'une saison où on leur promettait les bas fonds. Rebelote pour cette free agency, où les Rockets étaient censés se tenir loin des débats : ils ont finalement fait l'un des coups les plus fumants de l'été. Une fois de plus, l'on va commencer la saison en plaçant Houston comme un challenger très sérieux. Cette fois, il se pourrait bien que le terrain ne nous fasse pas mentir.

Arriver du côté de Houston répond à tous les souhaits de Chris Bosh, ce qui en fait la destination idéale. Tout d'abord sportivement. CB4 a fait savoir à qui voulait l'entendre qu'il n'était pas un lieutenant. Du côté des Rockets, il est indéniablement le meilleur joueur et les performances de la franchise seront conditionnée par sa capacité à porter son équipe. Ensuite, il est entouré de joueurs très solides et talentueux, capables de l'aider à aller très loin en PlayOffs. On commence à savoir que l'on ne peut pas gagner un titre tout seul. Kevin Martin est une menace offensive énorme sur les postes extérieurs et typiquement un second apport indispensable au scoring.


Et puis, on a Yao Ming, qui pourrait à première vue gêner Chris Bosh. Mais finalement, pas tant que cela. Tout d'abod parce que cela assure CB4 de jouer principalement au poste 4. Il en avait marre de devoir batailler comme un forçat sous les panneaux quand il était à Toronto, dans une raquette bien plus légère. Yao Ming est une tour de contrôle imposante, qui va délester Chris Bosh du sale boulot sous les arceaux. Plus de prises de positions appuyées, plus de rebonds à centraliser,... Il pourra s'épanouir dans un jeu un peu plus fuyant en power forward. Tout en apportant des minutes productives en pivot. Comme Pau Gasol en fait. Et vu comment l'espagnol s'éclate, ça doit rendre Chris Bosh encore plus impatient d'entamer cette saison 2010-2011.

Les spotlights ? Ah oui, ne pas être lieutenant, c'était aussi -et sans doute surtout- pour être sûr que les projecteurs seront braqués sur lui. Kevin Martin n'étant pas de la dimension des superstars, pas de soucis. Mais Yao Ming, justement ? Il faut voir qu'avec Yao à ses côtés, c'est tout le marché chinois qui s'ouvre. Il se sentait à l'étroit au Canada, voilà que s'associer au chouchou des chinois lui ouvre les portes médiatiques de l'Asie, sans compter que ce genre d'association lui assure une diffusion massive aux Etats-Unis. Rien que sur les chaînes nationales nord-américaines, Chris Bosh apparaîtra plus sur cette saison à venir que lors des 3 précédents exercices. Et Yao Ming a quand même cette image de gentil géant, aux côtés duquel un alpha male peut s'imposer. Demandez à Tracy McGrady si être coéquipier de Yao Ming a nuit à sa popularité.

Bref, en arrivant à Houston, Chris Bosh peut apparaître comme le leader d'une équipe qui a largement les armes pour conquérir le titre. Et finalement, n'est-ce pas ça le but d'une free agency où les egos ont eu quand même leur importance ? Sachant que financièrement, c'est banco. En effet, Toronto a mis sur pieds un sign&trade afin de ne pas voir son joueur partir sans compensations. CB4 peut alors profiter d'un contrat mirobolant que seuls les Raptors pouvaient lui offrir.


Pour s'attacher les services de l'ancien Raptor, Houston a dû lâcher son phénomène Aaron Brooks, quand même MIP de la saison passée. Les regrets à avoir sont maigres : le style du feufollet Aaron Brooks aurait beaucoup de mal à s'exprimer efficacement avec une telle raquette. Surtout qu'il faut aussi nourrir Kevin Martin en tickets shoots. Bref, Aaron Brooks n'est pas assez gestionnaire et son jeu aurait été plus frustrant qu'autre chose. De toutes façons, Totonto envoie en cadeau Jose Calderon, avec son relativement gros contrat et des récentes prestations plutôt décevantes. Là encore, Houston n'a pas à se plaindre de ce qui pourrait apparaître comme un boulet : avec moins de responsabilités sur ses épaules, Jose Calderon peut se concentrer sur la mise en place de toute l'armada qu'il a à sa disposition. Par contre, certes, Rick Adelman devra trouver un moyen de le faire défendre efficacement.

Les négociations ont été âpres. Bien sûr que Toronto voulait récupérer Luis Scola. Mais finalement, les Rockets ont dégrossi leur effectif intérieur en lâchant David Andersen. Un bon point d'ancrage dedans, ce qui permettra à Andrea Bargnani de s'écarter bien plus. Houston a donc une rotation intérieure monstrueuse : Yao Ming - Chris Bosh - Luis Scola - Chuck Hayes. Ce dernier n'étant pas superflu, vu que l'on est jamais trop prudent concernant la santé du pivot titulaire.

Toronto a également réclamé Shane Battier. On pensait qu'ils auraient préféré Trevor Ariza, mais son contrat a un peu refroidit les dirigeants; surtout que sa dernière saison a bien montré qu'il était un role player très efficace mais ne pouvait pas assumer de lourdes responsabilités offensives. Donc va pour Shane Battier. Il a une valeur marchande plutôt importante, mais finalement les Raptors vont tenter le coup d'aligner eHedo Turkoglu et Shane Battier ensemble, ce dernier prenant un poste 2 désespérément vide.

On a rajouté quelques joueurs de fin de banc, des tours de drafts, des contrats expirants, mais le vrai trade est donc Chris Bosh + Jose Calderon vs Aaron Brooks + Shane Battier + David Andersen. On peut estimer que la compensation reçue par Toronto n'est pas pleinement satisfaisante, mais il s'agit du scénario où le club pouvait récupérer le meilleur package. Il ne faut pas oublier que Chris Bosh étant libre de signer où il veut, il pouvait sacrifier quelques dollars bonus pour ne pas voir sa nouvelle destination se faire piller. Dans l'optique d'avoir une équipe complète à ses côtés, c'est parfaitement réussit avec cette arrivée à Houston. A lui de jouer, maintenant.

*Il s’agit ici d’une manière romancée de faire le point sur ce à quoi pourrait aboutir certaines rumeurs. Il est de toutes façons impossible de garder la tête froide en cette période de folie médiatique. Nous referons le point plus sereinement quand les contrats des uns et des autres seront effectivement signés et qu’on pourra y voir plus clair.