Les Clippers ont entamé l’été dans une situation assez enviable. Ils disposent de solides jeunes talents, avec notamment Eric Gordon, Blake Griffin et Al-Farouq Aminu. Saupoudrez ça avec des Chris Kaman, Mardy Collins et autre DeAndre Jordan. Rajoutez un Baron Davis pour le piment. Et vous obtenez une recette hautement sympathique et pourtant légère en salary cap.
On se disait que servis d’un quelconque accompagnement, ça ne pourrait n’être qu’encore meilleur. Et vu la marge salariale et la folie du moment niveau free agent, il y avait moyen de s’en tirer à bon compte. Oui, mais voilà, ce plat qui aurait pu être fort appétissant est servi de manière dégueulasse.
Vinny Del Negro est le nouveau coach des Clippers. L’ancien head coach de Chicago rebondit donc très vite après s’être fait mettre à la porte par ses anciens employeurs. Il retrouve donc un poste d’entraîneur. Et l’on a beau tourner le problème dans tous les sens, l’on ne comprend pas les tenants et les aboutissants d’une telle signature.
Il y a deux ans, les Bulls ont crée la surprise en engageant à la tête du coaching staff ce Vinny Del Negro. Un homme avec absolument aucune expérience dans le domaine, que ce soit en tant que chef de file ou même assistant ; et ce à n’importe quel niveau de compétition. Un recrutement un peu fou, mais à la rigueur, on pouvait lui accorder le bénéfice du doute.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son seul bilan en tant qu’entraîneur ne plaide pas, mais alors vraiment pas, en sa faveur. Il n’arrive pas à structurer le jeu de son équipe par des schémas tactiques. Il n’y a qu’à voir les enchaînements brouillons qui nous ont été donné en pâture pendant 2 ans. C’était encore plus frappant sur les possessions après un temps-morts, où généralement l’on aime se rassurer avec une exécution parfaitement calibrée. Là non. C’était horriblement confus la plupart du temps.
Il était plutôt du genre à héler depuis le bord du terrain «Make a play ! » plutôt que de l’appeler lui-même. Il semblait être partisan du fait de donner un maximum d’autonomie à ses ouailles. Mais l’on atteignait clairement les limites du «démerdez-vous ». Alors certes, on a déjà connu ça du côté de Chicago, mais c’était avec deux Hall of Famers dans l’effectif et après que les troupes aient passées des mois à comprendre comment marchait la philosophie du Triangle. C’était prétentieux à l’origine de prétendre avoir la subtilité de Phil Jackson, c’était suicidaire de jouer dans ce style à la vue de l’effectif.
On parle d’un entraîneur qui a laissé filé une avance historique de 79-44 dans un QT3, pour finalement être battu par de modestes Kings. On peut appeler ça de l’attentisme, limite du je-m’en-foutisme. Une perception amplifiée par l’anecdote que rappellent certains de nos confrères nord-américains : VDN appelait Kirk Hinrich, capitaine de ses Bulls, par le prénom Kurt. Symbole parfait du fait que l’attention au détail et le perfectionnisme, ce n’est pas de sa trempe. Et dieu sait que la minutie est une chose importante lorsque l’on s’apprête à prendre les rennes d’une équipe qui, comme les Clippers, ont 6 joueurs à moins de 22 ans.
Contrairement à ce que certains veulent mettre au crédit de Vinny Del Negro, il n’a en rien contribué au développement de ses joueurs. Derrick Rose n’a absolument pas étoffé son jeu et s’est retrouvé étouffé dès que l’on a commencé à la cerner. Les progrès de Joakim Noah sont dû au mental du garçon et à la volonté du front office de lui conférer plus de temps jeu, ce qui a été expressément imposé à VDN.
Vous voudriez confier le développement de talents comme Blake Griffin et Eric Gordon à Vinny Del Negro ? Vous voudriez entraver ces potentiels dans des basiques pick&roll au poste haut ? Surtout qu’à la baguette, on a Baron Davis, que VDN est aussi peu susceptible qu’un autre à arriver à motiver sur plusieurs mois de suite.
Le pire dans tout ça, c’est que l’on a l’impression que l’histoire se répète. Il y avait deux finalistes pour ce job : Vinny Del Negro et Dwane Casey. Ce dernier est actuellement assistant aux Mavs et a par exemple été head coach de Minnesota après le départ de Flip Saunders. Dwane Casey est reconnu pour ses qualités tactiques et sa faculté à faire gagner ses équipes. C’est parfois laborieux, mais il arrive à tirer le maximum de son roster.
Ce duo s’était déjà retrouvé en finale il y a deux ans pour la place à Chicago. Les circonstances sont très similaires. C’est comme si les Clippers n’ont pas retenu la leçon. Comme s’ils n’avaient pas vu que lors de ces 2 années, bien que les dirigeants des Bulls étaient obnubilés par cet été (et que, on peut l’admettre, ça ne devait pas être facile à gérer au quotidien pour VDN), Vinny Del Negro a bien d’avantage été porté par le talent de ses joueurs que l’inverse.
Mais son entretien avec le front office de LAC s’est très bien passé. Le mec sait se vendre. Il a su caser les mots qu’un propriétaire de franchise veut attendre. Il a pris le temps de toucher un mot sur chaque membre de l’équipe, sans jamais entrer dans les détails pour montrer qu’il est vacillant sur les sujets techniques. Donnez-lui 5mins, une douzaine de page Powerpoint et ce gaillard pourrait vous vendre n’importe quoi.
Avec une telle ganache, on peut se dire que c’est ce qui lui avait permis de mobiliser ses troupes pour les PlayOffs, histoire qu’ils se qualifient à l’arraché après un mois de mars piteux. Ca a dû jouer pour rendre la série contre les Celtics mythiques.
Souriant et sûr de lui, c’est vrai qu’on lui achèterait volontiers un lave-vaisselle. Mais un nouveau poste de head coach ? Sans l’assurance d’avoir le SAV derrière ? Avec des choix comme ça, on a presque envie de dire que les Los Angeles Clippers méritent d’être mauvais.
On se disait que servis d’un quelconque accompagnement, ça ne pourrait n’être qu’encore meilleur. Et vu la marge salariale et la folie du moment niveau free agent, il y avait moyen de s’en tirer à bon compte. Oui, mais voilà, ce plat qui aurait pu être fort appétissant est servi de manière dégueulasse.
Vinny Del Negro est le nouveau coach des Clippers. L’ancien head coach de Chicago rebondit donc très vite après s’être fait mettre à la porte par ses anciens employeurs. Il retrouve donc un poste d’entraîneur. Et l’on a beau tourner le problème dans tous les sens, l’on ne comprend pas les tenants et les aboutissants d’une telle signature.
Il y a deux ans, les Bulls ont crée la surprise en engageant à la tête du coaching staff ce Vinny Del Negro. Un homme avec absolument aucune expérience dans le domaine, que ce soit en tant que chef de file ou même assistant ; et ce à n’importe quel niveau de compétition. Un recrutement un peu fou, mais à la rigueur, on pouvait lui accorder le bénéfice du doute.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son seul bilan en tant qu’entraîneur ne plaide pas, mais alors vraiment pas, en sa faveur. Il n’arrive pas à structurer le jeu de son équipe par des schémas tactiques. Il n’y a qu’à voir les enchaînements brouillons qui nous ont été donné en pâture pendant 2 ans. C’était encore plus frappant sur les possessions après un temps-morts, où généralement l’on aime se rassurer avec une exécution parfaitement calibrée. Là non. C’était horriblement confus la plupart du temps.
Il était plutôt du genre à héler depuis le bord du terrain «Make a play ! » plutôt que de l’appeler lui-même. Il semblait être partisan du fait de donner un maximum d’autonomie à ses ouailles. Mais l’on atteignait clairement les limites du «démerdez-vous ». Alors certes, on a déjà connu ça du côté de Chicago, mais c’était avec deux Hall of Famers dans l’effectif et après que les troupes aient passées des mois à comprendre comment marchait la philosophie du Triangle. C’était prétentieux à l’origine de prétendre avoir la subtilité de Phil Jackson, c’était suicidaire de jouer dans ce style à la vue de l’effectif.
On parle d’un entraîneur qui a laissé filé une avance historique de 79-44 dans un QT3, pour finalement être battu par de modestes Kings. On peut appeler ça de l’attentisme, limite du je-m’en-foutisme. Une perception amplifiée par l’anecdote que rappellent certains de nos confrères nord-américains : VDN appelait Kirk Hinrich, capitaine de ses Bulls, par le prénom Kurt. Symbole parfait du fait que l’attention au détail et le perfectionnisme, ce n’est pas de sa trempe. Et dieu sait que la minutie est une chose importante lorsque l’on s’apprête à prendre les rennes d’une équipe qui, comme les Clippers, ont 6 joueurs à moins de 22 ans.
Contrairement à ce que certains veulent mettre au crédit de Vinny Del Negro, il n’a en rien contribué au développement de ses joueurs. Derrick Rose n’a absolument pas étoffé son jeu et s’est retrouvé étouffé dès que l’on a commencé à la cerner. Les progrès de Joakim Noah sont dû au mental du garçon et à la volonté du front office de lui conférer plus de temps jeu, ce qui a été expressément imposé à VDN.
Vous voudriez confier le développement de talents comme Blake Griffin et Eric Gordon à Vinny Del Negro ? Vous voudriez entraver ces potentiels dans des basiques pick&roll au poste haut ? Surtout qu’à la baguette, on a Baron Davis, que VDN est aussi peu susceptible qu’un autre à arriver à motiver sur plusieurs mois de suite.
Le pire dans tout ça, c’est que l’on a l’impression que l’histoire se répète. Il y avait deux finalistes pour ce job : Vinny Del Negro et Dwane Casey. Ce dernier est actuellement assistant aux Mavs et a par exemple été head coach de Minnesota après le départ de Flip Saunders. Dwane Casey est reconnu pour ses qualités tactiques et sa faculté à faire gagner ses équipes. C’est parfois laborieux, mais il arrive à tirer le maximum de son roster.
Ce duo s’était déjà retrouvé en finale il y a deux ans pour la place à Chicago. Les circonstances sont très similaires. C’est comme si les Clippers n’ont pas retenu la leçon. Comme s’ils n’avaient pas vu que lors de ces 2 années, bien que les dirigeants des Bulls étaient obnubilés par cet été (et que, on peut l’admettre, ça ne devait pas être facile à gérer au quotidien pour VDN), Vinny Del Negro a bien d’avantage été porté par le talent de ses joueurs que l’inverse.
Mais son entretien avec le front office de LAC s’est très bien passé. Le mec sait se vendre. Il a su caser les mots qu’un propriétaire de franchise veut attendre. Il a pris le temps de toucher un mot sur chaque membre de l’équipe, sans jamais entrer dans les détails pour montrer qu’il est vacillant sur les sujets techniques. Donnez-lui 5mins, une douzaine de page Powerpoint et ce gaillard pourrait vous vendre n’importe quoi.
Avec une telle ganache, on peut se dire que c’est ce qui lui avait permis de mobiliser ses troupes pour les PlayOffs, histoire qu’ils se qualifient à l’arraché après un mois de mars piteux. Ca a dû jouer pour rendre la série contre les Celtics mythiques.
Souriant et sûr de lui, c’est vrai qu’on lui achèterait volontiers un lave-vaisselle. Mais un nouveau poste de head coach ? Sans l’assurance d’avoir le SAV derrière ? Avec des choix comme ça, on a presque envie de dire que les Los Angeles Clippers méritent d’être mauvais.
tristement réaliste ta diatribe
RépondreSupprimerAu moins avec toi Del Negro part de tellement bas que tout ce qu'il pourra entreprendre de bien ne pourra que le faire remonter dans ton estime :D
Après, c'est un parti pris rédactionnel que d'appuyer sur un aspect de la chose pour aboutir sur un billet très tranché. J'avoue que c'est assez épicé du coup :p
RépondreSupprimerSi il a réussit à embobiner son monde pendant son entretien, c'est qu'il a une certaine tchatche. Caser les mots clefs et mettre les formes.
Le point de vue serait que la tâche d'un head coach, c'est d'arriver à souder et motiver son groupe et qu'avec ces qualités, ça devrait pouvoir le faire pour VDN. Les assistants seraient là pour apporter une contribution plus tactique. Ca se défend, mais pour certaines équipes.
Sur la saison qui vient de se passer, Phil Jackson et Doc Rivers n'ont pas du faire d'eux-même beaucoup plus de travail "tactique" que VDN. Mais ce n'est pas le même effectif. Et pas non plus le même travail en amont. Phil Jackson, à l'époque des Smush Parker et Kwame Brown, il a mis les mains dans le cambouis quand même.
Tout ça pour dire que sans doute Del Negro a des qualités, mais que son profil est parfaitement inadapté au poste.