8 juillet 2010

Lebron = La Brute. Et le Durant ?

Au moment où j'écris cette intro, nous sommes à 14h de The Decision, l'émission d' 1h sur Espn lors de laquelle Lebron James va révéler au monde le nom de l'équipe dont il va porter le maillot l'an prochain. Pour la petite histoire, il se murmure qu'à ce moment-même, The King est encore en train de peser le pour et le contre de ses destinations préférées. Bref, dans 14h va s'arrêter le plus grand cirque médiatique que le sport professionnel ait connu. Une frénésie à la hauteur des ambitions extra-sportive de LBJ.

Et pendant ce temps, dans "l'intimité" de son compte tweeter et de ses 200 0000 followers, Kevin Durant a annoncé qu'il avait signé une prolongation de contrat avec Oklahoma City. Il a témoigné sa joie, de manière un peu gauche, comme un lycéen écrit un poème à son amoureuse. Le contraste est frappant avec son ancien concurrent pour le titre de meilleur marqueur de la saison 2009-2010. Il serait pourtant trop simple de tomber dans le cliché du gentil Durant et du vil Lebron. Explications.


Kevin Durant est bon. Un très bon. Indéniablement voué à être parmi les meilleurs de la ligue. Qui plus est, il s'inscrit dans la dynamique du Thunder, franchise qui risque d'être la seule -avec peut-être celle des Blazers- de pouvoir poser de vrais problèmes aux Lakers pour la suprématie sur la conférence Ouest. Cette signature s'inscrit donc dans la continuité, alors que celle de Lebron James n'a qu'une chance sur 4 ou 5 de l'être. Et encore, on peut penser que le roster du Thunder est plus chatoyant et prometteur que celui des Cavaliers.

Bref, il est facile de tomber dans le cynisme, à la manière de ce que j'ai pu lire ça et là. De dire que, dans 5 ans, au crépuscule des contrats de Lebron James et Kevin Durant, on risque fort de trouver que le bilan nous fait dire que la signature de Kevin Durant a été plus importante que celle de King James; alors qu'elle a été faite dans un style moins clinquant.


Bêtise. Même dans l'hypothèse où Kevin Durant finit avec d'avantage de breloques que King James. Ce dernier a prouvé qu'il avait du star power pour accompagner son immense talent. Kevin Durant est un très bon basketteur. Parler de OKC aujourd'hui reste quand même vachement élitiste, alors que Lebron James dès sa première saison a placé les Cleveland Cavaliers dans le monde médiatique mainstream. Malgré le fait que tout le pataquès orchestré autour de sa signature vous dérange, vous ne pouvez pas renier ce que vous disiez avant. Je pourrais aller rechercher des tas d'exemples de blogger parlant de l'aura que dégage Lebron James, quasiment dès l'échauffement. A l'extérieur, on se presse pour voir LBJ. Un engouement énorme pour sa personne et ce qu'elle dégage. De ce point de vue-là, on a rien vu de tel depuis un certain Michael Jordan.

Alors certes, l'impressionnante équipe de comm' de Lebron James a bien agencé tout ce tintouin, depuis presque 2 ans. Mais soyons francs, si la mayonnaise a aussi bien pris, c'est aussi parce que Lebron James dégage un magnétisme énorme. Et on pouvait le sentir jusque dans les rumeurs récentes. La même rumeur, selon qu'elle envoyait Lebron James ou Dwayne Wade dans quelque franchise que ce soit, provoque bien plus d'enthousiasme chez les fans quand on parlait du premier cité. Faire revivre une franchise, c'est au-delà du simple plan purement sportif. Et ça, seul Lebron James peut l'apporter aujourd'hui.

Peu importe où il va signer, Lebron James va susciter un engouement énorme. Et des retombées indirectes énormissimes. Et Stan Van Gundy peut en être aussi blasé qu'il veut, ça mérite un show tv. Car l'impact de Lebron James est colossal, bien au-delà du simple aspet sportif.

Il déplace littéralement les foules, suscite les passions les plus fortes. Je pourrais même me laisser aller à une comparaison un peu douteuse : je pense que, au jour d'aujourd'hui, pour une communauté, gagner une finale de conférence avec Lebron James vaut mieux que gagner deux titres NBA avec Kevin Durant.


Il faut voir la ferveur qui s'est dégagé du dernier Los Angeles - Boston, pourtant globalement assez laid. Laid comme un San Antonio - Detroit. Pourtant, on classera volontiers la Finale de l'an dernier bien plus haut. Grâce aux Kobe Bryant, Kevin Garnett, Ron Artest et consorts qui, par leur simple présence, ont donné une dimension supplémentaire à cet affrontement.

De mon strict point de vue : bien sûr que tout ce vacarme, plus bruyant qu'un troupeau de vuvuzelas, autour de la free agency de Lebron James me donne la migraine. Je ne regarderai pas le show de Lebron James pour satisfaire l'ego d'un enfant gâté ravi de porter un t-shirt LBJ MVP pour signifier son couronnement. Mais je pense que j'irai checker l'info avant de partir au boulot, trop impatient d'avoir le fin mot de cette histoire sans attendre d'être arrivé à mon poste. C'est ce genre d'anecdotes qui montrent que Lebron James a une certaine légitimité dans cette gigantesque orgie de communication.

Ah oui, et bravo à Kevin Durant pour son nouveau contrat. Avec les nouveaux accords qui seront en vigueur l'an prochain, il y a de fortes chances pour qu'il ait signé un contrat aujourd'hui qu'il n'aurait pas pu avoir l'an prochain. Un rapide calcul nous fait dire qu'à 26 ans (et donc à l'aube de son meilleur niveau), il aura déjà engrangé $ 90 millions, dans une équipe qui lui est dévouée et donc au sein de laquelle il pourra se déployer et se montrer sous son meilleur jour; ce qui aura pour effet de maximiser sa valeur au moment où il aura à signer le plus gros contrat de sa carrière.

Qu'il se rassure, on risque de beaucoup de parler de son nouveau contrat quand arriveront les mois de mai et de juin. Quand on voudra parlement purement de sport. Les 10 autres mois, le monde de la NBA est aussi de l'entertainment. C'est peut-être aussi pour cela qu'on l'aime. C'est aussi surtout grâce à ce mélange des genre qu'un basketteur peut gagner $ 90 millions sur 5 ans.

Avec la pause dej', la relecture et tout le toutim, nous ne sommes plus qu'à 12h de The Decision.

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