31 août 2009

Preview Golden State Saison 2009 / 2010



"Quand vient la fin de l'été..." nous fredonne Laurent Voulzy, et sans vouloir déprimer tout le monde, c'est effectivement bientôt la rentrée des classes pour les plus jeunes, et le retour au boulot pour les moins jeunes. Malheureusement pour les fans de la NBA comme chaque année l'attente avant novembre et les premiers matchs de la saison sera longue ! Alors nous, grands princes que nous sommes, nous allons vous tenir en haleine pendant toute cette durée en vous proposant en quelque sorte notre "guide" de la NBA 2009 / 2010. Chaque équipe sera analysée, ses performances passées au scanner, son recrutement analysées, et ses chances de victoire scrutées. Tout cela bien sûr avec notre habituel regard perçant et non sans un brin d'humour !

Et la première équipe qui y passe n'est autre que l'équipe d'Oakland : les Golden States Warriors. Pas de logique dans le choix des équipes, mais un pur hasard pour désigner qui sera la prochaine. Une seule solution pour ne pas rater l'équipe dont vous êtes fan : nous suivre tous les deux jours jusqu'à la reprise de la saison !


Californiaaaaaaaa

Aaaah, la Californie. Oakland, petite ville américaine située dans la superbe baie de San-Francisco, et son équipe de basket : les Golden State Warriors. Petit regard en arrière sur ce qu'était cette franchise il y'a deux ans : après une fin de saison en fanfare, l'équipe menéje par Baron Davis et où un certain Mike Pietrus commençait à emmerger réalise un fait d'arme exceptionnel : après une fin de saison en trombe (10 victoires d'affilée) qui lui permet d'accrocher ses premiers playoffs depuis 15 ans les Warriors se payent le scalp du numéro 1 de la saison régulière : les Dallas Mavericks, libérant un chemin royal vers le titre pour les Spurs qui évitaient ainsi leur adversaire numéro 1. Depuis, beaucoup de chose ont changées, l'équipe a été remaniée et a surtout perdu son âme : le meneur Baron Davis parti pour les Clippers. L'an dernier, avec à peine 35% de victoire, et 19 matchs derrière la première équipe qualifiée pour les playoffs, les Warriors se sont enfoncés dans la médiocrité, vont-ils essayer de s'en sortir cette année ?

Gros chantier

Forcés de reconstruire, les dirigeants ont eu de l'intuition en recrutant un rookie non drafté : Anthony Morrow. Résultat : 10 points de moyenne et le record de points pour un rookie non drafté (37). Un élement d'avenir mais qui restera sûrement un simple role player. Cette année côté rookie c'est Stephen Curry venu de la petite université de Davidson qui rejoint les Warriors. Ses 25 points de moyenne en fac ne sont pas représentatif tant son université n'a pas joué les premiers rôles l'an dernier. Force est de constater que la révolution ne viendra pas d'une jeunesse dorée mais passera par les transferts.


Et de ce côté là les Warriors ne se sont pas renforcés, au contraire : Jamal Crawford a été expédié aux Hawks pour économiser son gros salaire (9M$), en échange de Speedy Claxton et Acie Law, deux joueurs du bout du banc. Vont-ils tenter de trouver un gros free agent cet été ? C'est mal parti, on semble donc se diriger vers une saison blanche avant le recrutement d'un gros poisson venu de la cuvée 2010. L'autre "franchise player" (le terme est un peu excessif le concernant) Stephen Jackson ne cesse, lui, de clamer ses envies d'ailleurs. C'est à New York qu'il veut aller, rejoindre son ami Al Harrington. Les Warriors pourrait récupérer un ou deux bons joueurs en échange, mais pas de quoi viser les playoffs cette année

Un effectif loin d'être en or...

On a quand même quelques points fort au sein de leur roster : Monta Ellis - 24 ans, quand il n'est pas blessé, semble taillé pour devenir un leader (19 pts, 4 rbds, 4 passes mais seulement 25 matchs joués), Corey Maggette-30 ans peut lui aussi assumer le leadership (19 pts, 6 rbds) mais souffre aussi du syndrome de l'infirmerie comme la majorité de l'équipe (aucun joueur à 82 matchs l'an dernier) et n'est pas une solution d'avenir. Don Nelson a vraiment fort à faire pour mener cette équipe à quelque chose d'autant qu'il manque sérieusement du poids à l'intérieur ! Certes Biedrins n'est pas un manchot (12 pts à 58%, 11rbds) mais ce n'est pas une foudre de guerre en attaque. Derrière à part la pile électrique Turiaf qui compense son manque de technique et de poids par sa rage et sa capacité à impressionner l'adversaire (plus de 2 contres de moyenne) il n'y a vraiment rien ! Il y'a donc du boulot si les Warriors veulent pouvoir résister aux grosses équipes qui bien souvent essayent d'associer deux grands dans la raquette...


Les actions qu'on a envie de voir :

- Turiaf nous faire une danse du poulet sur le banc et électriser l'Oracle Arena et ses coéquipiers par ses coups de gueule, sa rage, son envie de vaincre et un bon petit dunk rageur ! Et surtout continuer à basher tout ce qui bouge !

- Anthony Morrow continuer à enquiller à trois points (47% l'an dernier)

- Don Nelson mettant sur le terrain un 5 très... très...très small ball (aucun pivot, que des ailiers)


Le facteur X

- Dur de trouver un joueur qui sortirait son épingle du jeu dans cette équipe. On peut espérer que le rookie Stephen Curry sorte une belle saison et devienne un franchise player, mais se serait un pari très risqué de lui confier les clés de la maison. Anthony Morrow avec un an de plus et toujours cette envie de montrer à ces équipes qui ne l'ont pas drafté sortira du banc avec de l'envie et devrait sensiblement améliorer ses stats. Si son excellent pourcentage au shoot se confirme il va devenir un tueur surtout derrière la ligne à 3 points. Nul doute qu'il apportera un gros plus à son équipe qui en aura bien besoin !


29 août 2009

Le 5 de Alain Afflelou

Comme il faut bien s’occuper pendant cette période estivale, nous avons demandé à des personnalités de composer leur 5 idéal. Aujourd’hui, c’est Alain Afflelou, opticien à succès, qui s’attèle à la tâche :



Qu’est-ce qu’il a de plus rageant que de manquer un panier facile à cause d’une vue déficiente ou d’un doigt dans l’œil ? C’est pour ça que moi, Alain Afflelou, j’ai voulu participer à l’élaboration de nouvelles lunettes de protection pour les joueurs NBA. Amar’e Stoudemire sera notre nouvelle tête de gondole ; mais allez, soyons fous, confectionnons un petit 5 des joueurs qui auront démocratisé le port de ces Goggles, depuis trop longtemps perdues de vue :



PG – James Worthy
Certes, il ne jouait pas meneur, mais rares sont les joueurs qui allaient peu au combat dans la peinture qui s’enorgueillirent d’avoir des goggles. De toute façon, sa polyvalence lui permettrait assurément de faire un tabac au poste 1.



SG – Kurt Rambis
Au-delà de la pure nécessité de protection, les lunettes de Rambis étaient de véritables accessoires de mode. Cela faisait ton sur ton avec sa tignasse et sa moustache. Le tout complété par le port de shorts très courts. Un style très vintage qui pourrait bien revenir au goût du jour.



SF – John Salley
Gros défenseur pour les Pistons, les Bulls ou les Lakers (il a été le premier à avoir remporté au moins un titre avec trois clubs différents) ; John a su se reconvertir dans le show-business en apparaissant régulièrement à la télévision ou au cinéma, mais généralement sans lunettes.



PF – Horace Grant
Là encore, un gros défenseur. Il a de même fait des miracles en défense avec les Bulls, le Magic ou les Lakers. Des goggles aux teintes toujours flashy, qui n’ont rien à envier à celles d’Antoine quand il va flirter avec Adriana Karembeu.



C – Kareem Abdul-Jabbar
Meilleur marqueur absolu de la NBA, les goggles allaient comme un gant à l’immense Kareem.Certes, vous allez me dire que 3 Lakers du Showtime dans cette liste, cela fait peut-être un peu beaucoup. Mais c’est en hommage à ces artistes du basket champagne. Tchin-tchnin !



*Ceci est bien entendu factice. Si le vrai Alain Afflelou nous lis, nous serons honorés de réparer notre erreur de jugement en proposant son vrai 5 majeur.

28 août 2009

Réquisitoire contre le 6th Man Award

Parmi le rituel annuel de distribution de trophées individuels, l’on trouve celui du « 6ème homme de l’année ». Un coup d’œil rétrospectif nous fera nous poser des questions sur le bien fondé de cette distinction.



Face à la puissance symbolique du 5 majeur, il peut être très utile d’avoir des bons joueurs qui acceptent d’être assis sur le banc pour commencer le match. De toutes façons, c’est bien connu, c’est le 5 qui termine les rencontres qui est réellement important ; et il n’est plus rare de voir ces bons 6ème homme jouer un rôle crucial dans le money time.



C’est le cas notamment du lauréat de l’an passé : Jason Terry. Jet est un arrière de qualité, aucun doute là-dessus. Avis partagé par son coach, qui au final le fait un poil moins jouer que Jason Kidd, mais bien plus que JJ. Barea ou A. Wright. Bref, il est loin d’avoir le 6ème temps de jeu. Peu importe puisque être 6ème homme ne signifie pas être le 6ème joueur en terme de qualité et donc mériterait le 6ème temps de jeu. Mais si l’on pousse le raisonnement plus loin, l’on constate que cette distinction est trop stéréotypée.



Parce qu’alors, si le coach juge meilleur un joueur au point de le faire –substantiellement – davantage jouer que son homologue titulaire, pourquoi ne pas mettre le dit 6ème homme dans le 5 majeur ? JR Smith, second au vote du meilleur 6ème homme, a joué 28mins par match, alors que D. Jones, le titulaire au poste 2, atteignait 18mins. Parmi tous les arrières de San Antonio, Ginobili a toujours eu une légère classe d’avance.



Il n’y a fondamentalement pas de « meilleurs » joueurs à ce niveau. Tous apportent une nuance à leur poste. Le trio Robinson – Odom – Outlaw (3ème à 5ème du classement) le symbolise bien. Ils apportent quelque chose d’autre, une nouvelle dynamique et façon de concevoir le jeu. Le fait est que ces joueurs apportent cela en exécutant leur fond de commerce. Ils jouent des même forces et exposent les même faiblesses : la preuve est que leur jeu est globalement le même quand il intègre le 5 majeur pour des diverses raisons (blessures,…). Leur impact de 6ème homme serait alors d’apporter la bonne chose au bon moment. Une autre vision du jeu, un autre souffle.



Mais n’est-ce pas là la maestria de l’entraineur qui parle ? Choisir de faire entrer en cours de jeu un Andersen (8ème du vote) très expansif et peu avare en effort plutôt qu’un bulldog plus renfrogné comme Martin n’est-il pas principalement un bon choix de Georges Karl pour dynamiser sa 2nd unit ? Garder Bynum dans le 5 alors que celui-ci était au plus mal, pour qu’Odom serve principalement de liant au flow du jeu pour l’arrivée des remplaçants, a été une riche idée de Phil Jackson. Cela n’enlève rien à la valeur intrinsèque des joueurs concernées, mais il y a le fait qu’une grande partie de ce qui font d’eux des bons 6ème homme (et sans doute de surcroit, ce qui permet de les distinguer pour en sortir les meilleurs) qui est principalement dû au coach et à son projet de jeu à travers sa rotation. (*)



On tombe sur la définition du 6ème homme. Selon moi, ça serait la capacité à s’adapter et se mettre au service total de l’équipe. Un profil qui évoluerait donc suivant les rencontres et les match-ups particuliers proposés. Prendre le dessus en attaque, travailler pour en libérer d’autre (blocs, passes,…), défendre dur sur l’homme, s’orienter sur les aides défensives,…. Si vous me permettez cette métaphore, je considère que le 6ème homme doit jouer le rôle d’huile ; Terry est consorts me semblent être d’avantage des rouages.



Vu le niveau le travail de scouting énorme dans le sport pro (et plus particulièrement en NBA), il est même concevable que le Sixth Man soit dans le 5 majeur. Car 6ème homme est plus un rôle qu’une réalité mathématiques, ou sinon cela accentue que ce trophée devrait être dilué dans celui du meilleur coach. Les forces et faiblesses de l’adversaire sont scrutées et des ajustements peuvent donc être faits en préambule du match. Symboliquement, l’on pourrait citer Ariza (qui a même reçu un vote) comme profil, bien que cela soit encore loin d’être flagrant : la NBA ne dispose finalement que de peu de purs 6ème hommes (encore une fois, selon ma conception exposée plus haut, qui me parait comme la seule légitimant un trophée comme celui-là) et de beaucoup de 6ème homme de circonstance. Bref, un exemple d’autant plus symbolique que s’il [Ariza] a été 6ème en début de saison, il est devenu titulaire en cours d’année et a engrangé un temps de jeu conséquent une fois les PO venus, là où il est beaucoup question de match-ups.



En définitive, pour moi, le Sixth Man Award s’est perdu dans ses propres contradictions. L’obligation de sortir du banc est finalement plus contre-nature qu’il n’y parait de prime abord. Il célèbre finalement celui qui a le plus gros impact parmi tous ceux que les coachs ont choisi de garder en réserve, le plus souvent au nom de la cohésion de l’équipe.



(*) A la lumière de ce type d’argument, l’on peut également relativiser les autres récompenses individuelles, du fait qu’elles soient conditionnées par l’environnement. La différence est que cette récompense du Sixth Man Award est tellement pondérée par le contexte qu’elle en devient presque caricaturale.

27 août 2009

Pataquès autour de Rubio

Certes, le feuilleton Rubio donne du grain à moudre en cette période très creuse. Il n’empêche que l’affaire a des teintes assez ubuesques et que l’on va en remettre une couche.



Pour beaucoup d’entre nous, Rubio est né le 24 août 2008, jour de la finale olympique Espagne –USA (le plus beau match en compétition internationale que l’on ait vu depuis longtemps). Après un tournoi moyen, Rubio fait mieux que résister à la pression et propose quelques minutes productives en remplacement de Calderon blessé. Il n’était même pas majeur à l’époque. Plus phénoménal encore, c’est qu’il a commencé sa carrière pro en 2005, alors qu’il avait à peine 15 ans. Sa vision du jeu extraordinaire et son look de Jonas Brother ont parachevé son opération séduction.



Depuis cette finale, les Etats-Unis ont vu qu’il y avait un jeune prodige espagnol qui n’évoluait pas dans leur grande ligue. Il serait donc temps que le jeu phénomène quitte Badalone pour la clinquante NBA. Le buzz monte doucement, et il n’y a plus un article lui étant dédié qui ne mentionne pas Magic Johnson ou Pete Maravich. Comme il n’a même pas 20 ans, on lui pardonne aisément ces tendances à trop dribbler ou quelques pertes de balle mal venues, vu qu’il aura tout le temps pour se perfectionner. L’enthousiasme est grand. Tellement grand qu’on l’imaginait être sélectionné en deuxième choix de draft.



Pour moi, ce gamin est surestimé. Qu’il ait du talent plein les mains ne fait aucun doute. Qu’il puisse faire une carrière du tonnerre en Euroligue coule presque de source. Mais l’on parle là de la NBA, qui est un autre monde, qui requiert d’autres qualités. Qualités athlétiques tout d’abord, même si l’on anticipe sur la prise de muscle inhérente à chaque rookie. Il a une défense très agressive, mais pourra-t-il vraiment être efficace face à des bulldozers comme Deron Williams ou Jameer Nelson ? De l’autre côté du terrain, quelques doutes me turlupinent également. Son shoot pas toujours très fiable devra être sérieusement optimisé pour pouvoir être dangereux et donc être d’autant plus efficace à la passe. Ce ne sont que des doutes et tout ceci peut être gommé par le travail, mais il faut attendre un peu avant de crier au « next big thing ». Surtout que même s’il a été rodé au monde pro depuis son plus jeune âge, autant de buzz n’est jamais bon pour l’épanouissement d’un joueur.



Mais autant vous dire que ce ne sont pas ces doutes sportifs qui ont fait rétrograder Rubio dans la hiérarchie du soir de la draft. Ce sont ses démêlés avec son club de toujours, Badalone, qui lui a mis le pied à l’étrier et lui a permis d’acquérir une expérience grandeur nature alors qu’il n’était qu’un adolescent. Un effort de pédagogie que le club espère être payé à sa juste valeur. Une fois drafté, un joueur doit payer son indemnité de transfert (chose que les franchises NBA se refusent de faire, plafonnant à $500,000 leur participation) pour être en règle avec ses anciens employeurs. Sauf que Badalone avait prévu le coup et avait blindé le contrat de son jeune prodige. Un buyout d’un montant de $6millions, trop important pour les maigres économies de Rubio, qui a crié au scandale avant que son club ne lui signale que c’est un contrat qu’il avait lui-même signé (lui et ses parents, n’étant pas majeur à l’époque). Cette histoire couplée au fait qu’il a déclaré sans détour qu’il ne souhaitait pas jouer pour Memphis (détenteur du second choix de draft), lui collant l’étiquette de trou perdu à la météo peu flatteuse.



Du coup, il a été sélectionné en cinquième position par Minnesota. Qui disposait du 6ème choix et l’a utilisé pour Flynn, un autre meneur. Il semble alors clair que l’avenir de Rubio est dans le flou et que les Wolves ne veulent pas être les dindons de la farce. On se souvient encore de Fran Vazquez qui avait été choisi en 11ème position par Orlando en 2005 mais qui a finalement choisi de snober le Magic pour rester en Espagne. Les Wolves vont-ils user des droits sur Rubio comme monnaie d’échange ? Attendent-ils d’être sûr que Rubio va venir pour trader « plan-B Flynn » ? Au pire, ne rien faire et avoir finalement un duo de jeunes talents à la mène. Mais tout ceci met en exergue le n’importe quoi que sont les contrats des joueurs professionnels.



Entre les caprices de diva des sportifs (regardez-les couinez pour quitter un club dans lequel ils ont signé un contrat de leur plein gré et faire un forcing de dingue lorsque le club s'y oppose) et les indemnités de transfert (encore plus tordu au basket avec le cas des transferts Europe > NBA), qu'est-ce que c'est réellement un contrat de basketteur pro ? Je ne vais pas plus loin pour ce post, le sujet à quelques teintes "politiques". Mais bon, il y a des fois où on regrette que le Monopoly soit un jeu de société si populaire. L’exemple du contrat qu’aurait signé (conditionnel, cela serait un coup de bluff) il y a peu Rubio en faveur du Barça : 6 ans. Quelqu’un pense-t-il réellement qu’il va faire 6 ans à Barcelone, bien qu’il en soit natif ? Surtout avec des baisses substantielles de son buyout pour l’été 2011. Les premiers chapitres de l’histoire de Ricky Rubio le joueur sont un peu confus ; gageons que les péripéties sauront faire preuve de quelques belles joutes uniquement basketballistiques.

25 août 2009

Heat Dancers Madness : Episode 3

L’heure des quarts de finale a sonné pour notre feuilleton estival. 8 superbes jeunes femmes vont se crêper le chignon pour accéder au tant convoité dernier carré. La crème de la crème va se surpasser pour vos beaux yeux et vos faveurs. Autant vous le dire tout de suite, l’on s’est élevé à un niveau de rêve, que l’on n’osait même pas imaginer atteindre en rêve. On reste sans voix face à de telles performances.



Pour ce rendez-vous unique, le blog 24secs a mis les petits plats dans les grands et vous a servi une analyse de fond, comme vous les aimez. Nous avons lancé toute l’équipe de psychologues avertis dans l’arène. Charge à eux, via les prénoms –parfois folkloriques- de ces demoiselles, de nous fournir un profil psychologique. Un profil qui a sans doute pesé de tout son poids dans les votes des internautes, à n’en pas douter.



Katherine vs Katya

Katherine :

Une Katherine aurait des difficultés à gagner des concours de beautés, car ces mensurations répondraient peu à la norme conventionnelle. Par contre, elle compense par un dynamisme et une démarche assurée. Une Katherine est aussi une militante typique des mouvements féministes, chers à Isabelle Alonzo. Cette dernière sera sans doute ravie d’apparaître dans un article qui abonde dans son sens. Elle sait ce qu’elle veut et est bien déterminée à être indépendante. Ce qui l’amène parfois à quelques mésaventures avec son mari/amant, dans notre contexte sociologique actuel.



Une Katherine a une attitude dépensière vis-à-vis de l’argent. Elle épargne peu, mais sait par son dynamisme provoquer la chance. Elle devrait néanmoins être plus concrète dans son rapport à l’argent, pour calmer cette fâcheuse habitude de dépenser ce qu’elle n’a pas encore. Pour un tel prénom, le parfum porte-chance est Promenade en forêt du Jardinier Parfumeur (attention à ne pas vaporiser directement sur les tissus, risques de traces) ; son plat pour prévenir la fatigue serait donc le bœuf sauté aux épinards avec en vin un bon petit Riesling. Si elle préfère de l’eau, son prénom la prédestine à boire de l’Evian.



Katya :

Une Katya est le genre de femme à mener son couple à la baguette. Véritable fée du logis, elle est du genre misogyne et trouve l’attitude des autres femmes plutôt frivole. Par voie de conséquence, vous ne serez pas surpris qu’une Katya est typiquement la femme qui préfère chouchouter sa famille que de se laisser aller à quelques parades sensuelles ; ce qui se voit très bien sur ces photos. Elle est très consciencieuse, mais manque parfois d’un brin de fantaisie.



En parfait cordon bleu, une Katya s’attèlera souvent aux fourneaux avec talent. Elle cuisinera quelques bons petits plats, dont un délicieux bœuf sauté aux oignons –qui lui est fort recommandé pour lutter contre la constipation. L’eau la plus recommandée pour ce prénom sera tout bonnement l’eau du robinet ; elle l’appréciera d’autant plus quand elle sortira de ses cours de tennis de table. Face à cet emploi du temps de femme débordée, une Katya devrait s’offrir une pause détente avec un L’églantine de Lothantique en guise de parfum d’ambiance.



Résultats : Katherine 37-63 Katya




Sherina vs Karelix
Karelix :

Ce prénom cache une fille toujours dans l’action, constamment en train de faire quelque chose. Elle carbure aux compliments, ce qui fait qu’elle est en recherche permanente de l’approbation d’autrui ; ce qui explique sa tendance à sur-jouer du maquillage et autres apparats pour séduire en dépit d’un corps que ce prénom prédestine à être quelque peu anodin. Les hommes voient en une Karelix une bonne copine par sa gaieté et son humour à toute épreuve.



On conseillera à une Karelix de prendre avec elle une malachite et son sublime éclat vert, en guise de pierre porte-bonheur ; on pourra également lui offrir des rhododendrons. Sinon, un bon verre de cidre risque de faire des miracles. Pour conclure ce tableau pétillant, nous ne saurions trop conseiller à une Karelix d’utiliser comme parfum une création d’Yves Rocher : l’Ode à la Joie.





Sherina :

Un prénom derrière lequel se cachent des filles timides. Mais également un cœur en or, toujours douce et attentionnée. Femme aimante, mère protectrice, Sherina fera tout pour le bien de son foyer. Elle encaisse sans broncher et repart toujours dans le droit chemin, car elle croit dur comme fer à la fraternité humaine : d’ailleurs, c’est une hôtesse hors pair. Par contre, avec elle, il faut bien connaître les termes d’ordre et de propreté ; un percept indispensable pour pouvoir communier avec une Sherina.



Contrairement à ce que l’on pourrait penser avec un petit sourire, son eau favorite n’est pas l’eau bénite mais bien la Badoit. Dans cet univers un peu aseptisé dans lequel une Sherina s’épanouit totalement, nous lui conseillons la collection de timbre-poste de collection. Sinon, cultiver des myrtilles serait particulièrement épanouissant pour une Sherina. A moins qu’elle ne choisisse le tournesol.



Résultats : Sherina 38-62 Karelix




Layla vs Odaymis

Layla :

Une Layla est typiquement une femme dont le paroxysme de la beauté arrive vers la quarantaine. Elle sait parfaitement se mettre en valeur en suivant à la trace l’évolution des modes. Le revers de la médaille est qu’avec la horde de courtisans qui l’entoure, Layla a du mal à rester fidèle, surtout qu’elle s’est mariée histoire d’être mariée et pas forcement par amour. Par contre, quand elle aime, elle se donne à fond. On conseillera alors à Layla de rester discrète pour préserver son bonheur, ce qui la soumettra moins au chute de concentration dont elle est souvent sujette.





La fleur associée au prénom est sans surprise le bouton d’or. Plus surprenant est le plat qu’on lui conseillerait en cas de ballonnements : la gelée aux amandes. Mais au-delà de cela, Layla est parfaitement résumée dans Poème de Lancôme ; mais également dans une bonne gourde de Vichy Célestins. Tout ceci nous fait dire qu’une Layla a un goût très prononcé pour les frasques et le luxe, ce qui ne la met pas à l’abri d’un revers financier.



Odaymis :

non présente sur la base de données. Pour la peine, vous n’aurez droit qu’à une seule photo :p



Résultats : Layla 35-65 Odaymis




Ashley vs Jamie

Ashley :

On peut toujours compter sur Ashley, elle est une amie toujours présente et une confidente hors pair. Dévouée et serviable, elle saura rendre de nombreux services aux êtres qui lui sont chers. Ce qui compense son incroyable prédisposition à critiquer en permanence. Il faut s’y faire, une Ashley est une sacrée grincheuse, certains iront même jusqu’à utiliser le terme emmerdeuse. Nous voilà prévenus.






Cela lui cause beaucoup de tracas et empêche une Ashley d’atteindre le bonheur. Pour lutter contre son stress, elle est prédisposée à consommer de l’ananas en gelée. On pourra aller jusqu’à lui suggérer la magie blanche et un reliquat de poupée Voodoo pour que l’être aimé lui soit fidèle à vie. Car une Ashley aime à la mort. Elle ne connait qu’un seul amour dans sa vie et s’y cramponne fermement. Comme a une prise d’escalade, sport tout particulièrement conseillé à une Ashley.



Jamie :

Une Jamie est une parfaite marionnettiste. Elle tire toutes les ficelles de son couple, tout en feignant en public la docilité. Une dualité qu’elle cultive jusque dans ces bons petits plats où le gingembre est l’ingrédient le plus conseillé pour une Jamie. Idem pour les parfums d’ambiance où l’encens sera sa priorité.







Son parfum privilégié sera Chance de Channel. Niveau vin, l’on serait d’avantage vers un Pessac-Leognan ; espérons que l’ivresse en découlant la poussera à se moquer d’avantage d’elle-même, parce qu’elle a tendance à trop se prendre au sérieux et se complait dans son image d’ange. Histoire de se dépenser un bon coup, l’aquagym est toute indiquée.





Résultats : Ashley 81-19 Jamie



*toutes ces informations ont été récoltées sur des sites comme celui-ci

24 août 2009

Jay Williams : épilogue d’une triste carrière

Ancien #2 de la draft, Jay Williams effectue actuellement des camps d’essai pour se faire engager dans une franchise de CBA, la NBA à la sauce chinoise. Peut-être l’ultime chance pour lui d’être au moins l’ombre du joueur professionnel qu’il aurait dû être.



Jay Williams aime le jeu. Une passion brulante qui lui a servi de carburant pour lui donner la volonté de revenir sur les parquets. Car au-delà de son talent brut, si Jay Williams est tristement célèbre, c’est à cause d’un terrible accident de moto qui lui a coûté une belle carrière.



Conduisant sans permis et sans casque, l’homme a bien fini par y rester. On pourrait dire que c’est un moindre mal que ça ne soit « que » le joueur qui a été tué. Dans ce terrible accident, Williams se sectionne un nerf de la jambe, se fracture le tibia et subit une rupture des ligaments du genou gauche. Une semaine plus tard, les Bulls sélectionnent Kirk Hinrich à la draft, rendant clairs leurs espoirs de revoir Williams jouer à un niveau décent. Il sera même coupé quelques jours plus tard, dans un acte de vraie classe de Chicago ; alors que son contrat stipulait clairement qu’il ne devait pas pratiquer d’activités dangereuses du type, Jay Williams aurait pu être coupé sans compensation financière, il touchera quand même quelque chose au final.



Précédemment, à l’université de Duke, il remporta le titre NCAA en 2001 dont il fut élu meilleur joueur du tournoi, avec des stats affolantes. Les médias ne s’y trompent pas et le désignent logiquement comme le meilleur joueur universitaire dès l’année suivante. Il aura de même livré des prestations très convaincantes avec l’équipe nationale, dont il a notamment fait partie en 2002 pour les championnats du monde. Le voilà alors fin prêt à se présenter en NBA et est choisit donc en seconde position par les Bulls, derrière un phénomène chinois du nom de Yao Ming. Outre avoir du talent plein les mains, il a une sacrée intelligence de jeu. Sa première saison sera empreinte d’irrégularité mais a été surtout marquée de quelques grosses performances, dont un triple-double.



Loin d’être un de ces dragsters du poste 1, Jay Williams avait un profil plus cérébral, couplé à des fondamentaux plutôt très solides. Sa volonté laissait supposer que l’on pourrait le revoir un jour. L’histoire était belle lorsqu’en 2006, les Nets l’engagent. Un come-back en NBA, dans sa ville natale ; une belle récompense pour ces trois longues années de rééducation. Mais New Jersey s’en séparera à quelques encablures du lancement de la saison NBA. Il a compris qu’il était sans doute encore un peu juste pour un retour dans la grande ligue. Il tente alors l’aventure en NBDL, avec les Austin Toros ; mais une blessure l’écarte de nouveau des terrains pour un moment, charge que Austin ne peut assumer et donc coupe le contrat de l’ancien numéro 22 des Bulls.



Jay Williams a aujourd’hui 27 ans. Bien entendu, l’on évitera de verser dans le melo-drame et donc de vous dire que il aurait dû être une superstar de la ligue. Toujours est-il qu’entre un Nash et un duo Williams (Deron) – Paul, Jay Williams aurait été un formidable passeur de témoin. Certes, l’on en a vu défiler des dizaines, des stars universitaires ne pas arriver à s’épanouir en NBA. Mais il avait fait une année rookie plutôt respectable et son profil avait tout pour séduire de nombreuses franchises. Et quand on est sorti comme étant le 6ème marqueur de Duke, ça vous place le bonhomme assez haut, basketballistiquement parlant. Il aurait sans doute été un meneur plutôt classique dans le style, mais tellement intéressant à voir jouer, tant il a généralement fait preuve d’intelligence dans son jeu.

23 août 2009

Premier point sur la Draft 2008

On en a souvent parlé en bien. Après un an passé dans la grande ligue, il est temps de jeter un premier coup d’œil dans le rétroviseur, histoire de voir si cette cuvée tient toutes ses promesses.



Une année difficile vient de s’écouler pour les petits génies de l’avant-dernière draft. Ceci dit, elle l’a été d’autant plus pour ceux qui n’étaient pas des génies. Toujours est-il que cette promotion nous a donné beaucoup plus de grains à moudre que les précédentes, avec l’avènement de certains talents, des bonnes surprises et quelques potentiels encore en sursis. Une année des rookies haute en couleur, qui contraste avec la relative fadeur des fournées précédentes.



L’inspecteur Derrick

Premier choix et finalement élu rookie de l’année au terme de la saison, l’on peut dire que la boucle a été brillamment bouclée par Derrick Rose. On aurait pu avoir peur d’un shoot extérieur pas forcément fiable mais son explosivité a su largement compenser, histoire de dominer les débats. Ce qui apparaît aujourd’hui comme une évidence ne coulait pas de source : meneur dans une équipe en doute voire en quête d’identité, avec un coach néophyte à sa tête. Cela aurait pu partir n’importe où et finalement, c’est arrivé en play-offs. Le bonhomme est arrivé et en a imposé directement. Il a montré dans un premier temps qui était le patron avant de progressivement prendre la pleine mesure de son effectif. Malgré une certaine montée en puissance des Bulls au cours de l’année, les stats de Rose restent identiques pré- ou post-All Star. Alors que ces qualités de leader ont fait l’unanimité à l’entame de la saison, Rose a permis à l’équipe de prendre une nouvelle dimension en devenant un patron au fur et à mesure de l’année, plaçant ses coéquipiers dans de meilleures conditions sans que cela ne se traduise par des passes décisives en hausse. En un an, ce joueur de 20 ans a su structurer le jeu d’une équipe qui semblait avancer parfois dans certain flou artistique. Du talent donc, mais aussi des sacrées épaules de leader.



Superstars en apprentissage

Les deux prochains sur la liste auront finalement vécu une saison assez similaire. Bien qu’OJ Mayo a littéralement fait flamber les feuilles de stats avec plus de 18pts, 3 rebs et 3 asts ; Beasley s’offre des chiffres plus modestes, culminant à 14pts, 5rebs, 1ast. Le fait est que ces deux gars ont un talent énorme, qu’ils sont taillés pour être les prochaines grosses stars de la NBA. Mayo est un poste 2 polyvalent, du talent plein les mains. Il est de la race des Bryant ou McGrady et sera très prochainement la référence à son poste. Cette année, il a enquillé les séquences de jeu grandeur nature ; une saison de match pour se durcir au niveau du rythme mais également pour acquérir de l’expérience et peaufiner son jeu.


Beasley a été bridé. Il a dû apprendre à faire la transition vers le monde professionnel. Apprendre une certaine rigueur sur les systèmes, devoir cohabiter avec une megastar comme Wade. Son entraineur s’est souvent servi du temps de jeu comme carotte : ses minutes dépendront de son activité défensive. Il faut tailler, upgrader, customiser, ce bijou offensif. Il a un énorme talent en attque, ces quelques moves lors du Rookie Challenge ont du vous en convaincre. Une machine à scorer comme on en fait peut. Il s’acclimate et se prépare à devenir un joueur qui serait à une dimension encore supérieur. Et malgré un caractère pas toujours facile, il semble vraiment prendre le pli et se modèle pour être sans doute un futur MVP.



Pièces maitresses

On repèrera également une bonne flopée de bons joueurs, All-Stars potentiels selon la conjoncture (équipe dans laquelle ils jouent, concurrence à leur poste,…). Peut-être pas de futures stars comme le trio précédemment cité, mais de très bons joueurs, précieux pour quiconque voudra lorgner sur un titre. On commence par Westbrook, la bonne surprise pour OKC. Car c’est un poste 2 reconverti et même si son point fort reste son incroyable explosivité –d’une énorme utilité en défense- il tient sa place. Pas un leader, mais un joueur capable de diriger le jeu ou de le prendre à son compte. DJ Augustin, lui, a un profil un petit peu plus gestionnaire. Mais quand Larry Brown, pourtant pas trop porté sur les jeunes rookies, vous donne les clefs de la maison pendant plus de 25 minutes par match, l’on emmagasine une certaines expérience. Pour finir, on touchera un mot de Gordon, shooteur chirurgical. Son pourcentage s’est nettement amélioré et l’on pense qu’il sera d’autant plus efficace que les Clippers auront un projet de jeu mieux cimenté avec un encrage comme Griffin.



A l’intérieur, l’on pourra citer Lopez (Brook ; son frère Robin a joué à Phoenix mais a très peu convaincu). On pensait qu’il était pris par dépit par les Nets, en manque cruel de poids dans la raquette et qui se serait jeté sur le premier grand gaillard venu. Outre avoir un physique de baobab, Lopez fait parler un placement souvent judicieux, qui compense avec des mains pas toujours très sûres. Acclimaté au jeu des Nets, il n’a cessé d’augmenter sa moyenne de points de novembre à février ; sans parler que de l’autre côté du terrain, il défend de manière plus efficace face aux génats adverses. Pour le poste 4, on citera Love. Un beau gabarit, couplé d’un amour de shoot mi-distance (sérieusement, vous pensiez que j’aurai pu résister ?). Lui aussi, il a monté en puissance au cours de l’année ; bien que les dés soient un peu pipés à cause de la blessure de son chef de meute Jefferson, dont il est le complément idéal. Mais il a démontré que jouer en pivot était tout à fait dans ses cordes.



Et bien d’autres

Dans ce florilège, l’on aperçoit quelques joueurs qui risquent bien de devenir des rôles players décisifs, voire même un peu plus que cela. Lee a parfaitement tenu son rang chez les finalistes malheureux et a fait parler sa défense. Comme je l’ai évoqué dans un précédent billet, pour moi, Batum pourrait bien devenir le role player ultime en NBA. Une défense sur l’homme efficace, une efficacité en attaque couplé à un faible volume de ballon et une vision du jeu intéressante.


Au-delà de cette draft, l’on soulignera qu’ils sont également quelques uns à avoir fait leurs premiers pas la saison dernière, que cela soit Greg Oden –nous lui avions consacré un billet entier il y a quelques jours- ou encore les espagnols Fernandez et M.Gasol.


Ce rapide tour d’horizon des principaux succès –jusque maintenant- de la cuvée 2008 nous montre un florilège de jeunes athlètes qui sont en de très bonnes dispositions. Et l’occasion, pour ceux qui auraient pu en douter, que la NBA a encore de belles joutes à nous offrir pour les années à venir.

22 août 2009

Le 5 de Philippe Manœuvre

Comme il faut bien s’occuper pendant cette période estivale, nous avons demandé à des personnalités de composer leur 5 idéal. Aujourd’hui, c’est Philippe Manœuvre, critique mélomane, qui s’attèle à la tâche :



Salut à tous ! Je dois avouer que j’étais aussi tenté qu’à l’idée d’aller au dernier concert d’Enrico Macias quand on m’a proposé de faire mon 5. Mais j’en ai discuté avec les Red Hot dans un port à Bangkok, et c’est vrai que la NBA est un monde plus rock’n roll qu’il n’y parait. Alors certes, le flow reste un emprunt malheureux à la soul noire et l’on peut reprocher une prestation assez « Tupac du pauvre ». Néanmoins, j’ai senti quelque chose à l’écoute de leurs albums. Je met indéniablement un bleu :


PG – Troy Hudson
Alors, lui, c’est un petit peu le Cindy Saunders de la troupe. Son principal fait d’arme est d’avoir réussit à vendre 78 copies de son album Undrafted lors de sa première semaine de commercialisation. C’est véritablement un coup de bambou pour ce rappeur qui ne voyageait jamais sans sa boîte à rythme et qui avait enregistré près de 800 morceaux. Son acharnement et ses cheveux me font envie de le voir à Baltard. Je mets donc oui.

SG – Allen Iverson
Alors là, attention, on est loin des chansons pour enfants de cœur. On est à des kilomètres du rap édulcoré de K-Maro et consors. Il ne prend pas de pincettes. J’aime, c’est un esprit très rock’n roll. Quelque part, c’est l’héritage de Woodstock qu’on a là. Après, quand tu vois qu’il s’est pris un pseudonyme – absolument horrible en plus, Jewelz- tu as envie de lui demander « mais pourquoi ? » Ca entache complètement le message. Ca n’a pas empêché la NBA d’interdire la vente de la galette. Il appartient donc pleinement à la culture underground.

SF – Ron Artest

Je ne sais pas si l’ingénieur son qui a Parkinson ou si c’est réellement son grain de voix qui a des problèmes. Le flow est quand même sacrément bancal. Mais ce qui me gène le plus, c’est quand même qu’il n’y a aucune émotion dégagée. Une prestation globalement plate. On sent qu’il aime ce qu’il fait –ça en fait au moins un- mais qu’il n’arrive pas à le partager avec son auditoire. Pour la peine, je vais m’auto-paraphraser : Ron Artest est au rap ce que le simili est au cuir.

PF – Wayman Tisdale
Il ne lui a manqué qu’une paire de seins pour être totalement adoubé par mon compère Dédé Manoukian. Il se serait enflammé dans ses thèses sur l’érotisme de l’acte de chanter entre deux comparaisons avec Aretha Franklin. Je suis entièrement d’accord qu’on tient là une soul noire d’une beauté majestueuse, teintée d’un groove très classe. J’ai été immédiatement transporté dans une boite de jazz des quartiers de New York, un verre de whisky en main. Une prestation éblouissante, surtout lorsque l’on sait que le jazz ne s’improvise pas. C’était périlleux et il s’en est sorti avec les honneurs !

P – Shaquille O’Neal
Jamais avare en bons mots, le Shaq a littéralement lâché le monstre. Le bon goût est laissé au vestiaire mais il envoie sévèrement du bois. Il attaque directement et prend aux tripes, un vrai fauve une fois qu’il a un micro en main. C’est indéniablement le Johnny noir.

*Ceci est bien entendu factice. Si le vrai Philippe Manœuvre nous lis, nous serons honorés de réparer notre erreur de jugement en proposant son vrai 5 majeur.

21 août 2009

Jeu de mains

C’est loin d’être l’effervescence, niveau actualité NBA. L’occasion pour nous de revenir sur un incident diplomatique récent et d’y ajouter notre grain de sel.

Finales de conférence Est : les Cleveland Cavaliers sortent impuissants par la petite porte. Grands favoris, ils n’ont pas trouvé de réponses aux problèmes de mismatchs proposés par Orlando. La déception de Nike, qui nous avait abreuvé de publicités mettant en scène une éventuelle confrontation Kobe vs Lebron, n’a du avoir d’égal que celle de James. En quittant la scène NBA sans avoir salué ses victorieux adversaires et en boycottant la conférence de presse, il nous a rappelé que derrière sa musculature imposante, il n’en reste pas moins un jeune homme.



Forcement, de tels agissements pour celui qui est voué à devenir le nouveau visage de la ligue, ça la fout mal. Tellement que les journalistes n’ont pas manqué de souligné avec force l’anecdote et que tonton Stern s’est empressé de punir financièrement l’acte. Alors certes, il n’a pas bien agit. Mais selon moi, il n’a pas mal agit non plus. Nous allons nous concentrer surtout sur les non-accolades avec les joueurs du Magic, dont Howard avec qui il a été coéquipier pour la dernière campagne de Team USA. Avoir séché la conférence de presse est plus condamnable, car il aurait du se présenter aux journalistes qui, quelque part, font vivre la ligue. Qu’un gars aussi surmédiatisé boude un point presse, ça fait hôpital qui se fout de la charité ; il en a plutôt conscience et s’en est excusé.



En revanche, il maintient mordicus qu’il ne voit pas en quoi il aurait mal agit en quittant le terrain sans avoir fait un détour par le banc victorieux. Je dois dire que je partage son point de vue. Comme aurait dit Barkley, ce n’est pas à lui d’éduquer nos gosses. C’est un modèle et cela entraverait les efforts des éducateurs à apprendre le fair-play aux gamins. Notamment ce fameux rituel d’aller serrer la main à ses adversaires en fin de match. J’ai joué à cet âge-là au basket et j’ai été entraineur pour des enfants qui allaient à l’école primaire. Je vais donc vous proposer mon point de vue personnel sur la chose.




A ce niveau, le basket est un sport où l’on va rapidement d’un bout à l’autre. J’entends par là qu’il y a globalement peu de jeu posé. Physiquement, c’est un effort plutôt intense ; beaucoup de courses, de sprints, qui poussent l’enfant à se dépasser. C’est la quête du ballon et l’enfant, qui manque parfois du nuances, considère clairement l’adversaire comme l’empêcheur de tourner en rond. Parce que n’aller pas me faire croire que le classique « tout le monde a gagné » en conclusion de divers plateaux entourloupe grand monde. La procession pour aller saluer les adversaires en fin de match fait d’avantage penser à un gage honteux pour le perdant ; parce qu’allez trouver un enfant qui ait le succès modeste en face.



Le basket encourage le dépassement de soi, l’esprit d’équipe. Mais pour moi, le fair play ne s’apprend pas dans un club de sport. Le fair play vient du respect, de la faculté à relativiser. A cet âge, avoir autant de recul est rare. Il n’y a qu’un seul ballon sur le terrain, regardez deux enfants se chamailler pour le même jouet ; surtout que là, le ballon « se mérite », ce n’est pas une décision arbitraire comme pour un jouet. Le travail des encadrants derrière est de relativiser cela ; mais je le répète, obliger les gamins à se saluer après les rencontres n’est pas de mon goût. Les vainqueurs se comportent comme des seigneurs et les perdants ont l’impression d’effectuer un acte de soumission. On le sait, les enfants sont cruels et manquent de recul. Dans ses poignées de main en fin de rencontre, du respect et du fair play, il n’y en a pas.



Débriefer ses gamins. Leur dire que l’autre équipe a bien jouer. Applaudir franchement le vainqueur au lieu de nier en bloc l’existence d’un quelconque vainqueur. Certes, ce n’est pas le beau fair-play, celui qui fait verser la larmichette, qui nous fait dire que le sport c’est beau ; on est loin du sublime et de la classe de la rivalité entre Bird et Magic. Mais l’on moins, comme cela, on pose les bases de quelque chose qui pourrait y ressembler, en y contribuant véritablement.



Voilà, j’ai un peu dérivé du sujet initial, je le confesse. Mais pour moi, l’argument d’être un modèle pour les jeunes n’est pas valable, puisque ce rituel n’est pas viable pour eux à la base. Que les joueurs NBA le fassent, cela apparaît logique puisqu’ils se connaissent généralement bien. D’ailleurs, James a félicité Howard via e-mail, se défend-il. Après, qu’il ait fait le kakou pendant ses deux sweep avant de repartir la tête basse peut avoir de quoi faire ricaner. Mais qu’un joueur n’aille pas congratuler son adversaire victorieux n’a rien de choquant pour moi. Au final, cela n’est pas moins rédhibitoire qu’un joueur tout aussi déçu mais qui va esquisser le geste avec à peine un regard avant de se précipiter aux vestiaires.



Ne jamais le faire en saison régulière serait peut-être plus critiquable, ce sont quand même des professionnels et le rythme de la NBA fait que l’on doit directement penser au match suivant, le résultat du soir n’entrant en compte que pour 1/82 du bilan final. Mais l’on était aux portes de la Finale NBA. Win or go home. Il en avait gros sur la patate et avait juste envie de s’isoler le plus rapidement possible. C’est compréhensible. Et non condamnable.