24 août 2009

Jay Williams : épilogue d’une triste carrière

Ancien #2 de la draft, Jay Williams effectue actuellement des camps d’essai pour se faire engager dans une franchise de CBA, la NBA à la sauce chinoise. Peut-être l’ultime chance pour lui d’être au moins l’ombre du joueur professionnel qu’il aurait dû être.



Jay Williams aime le jeu. Une passion brulante qui lui a servi de carburant pour lui donner la volonté de revenir sur les parquets. Car au-delà de son talent brut, si Jay Williams est tristement célèbre, c’est à cause d’un terrible accident de moto qui lui a coûté une belle carrière.



Conduisant sans permis et sans casque, l’homme a bien fini par y rester. On pourrait dire que c’est un moindre mal que ça ne soit « que » le joueur qui a été tué. Dans ce terrible accident, Williams se sectionne un nerf de la jambe, se fracture le tibia et subit une rupture des ligaments du genou gauche. Une semaine plus tard, les Bulls sélectionnent Kirk Hinrich à la draft, rendant clairs leurs espoirs de revoir Williams jouer à un niveau décent. Il sera même coupé quelques jours plus tard, dans un acte de vraie classe de Chicago ; alors que son contrat stipulait clairement qu’il ne devait pas pratiquer d’activités dangereuses du type, Jay Williams aurait pu être coupé sans compensation financière, il touchera quand même quelque chose au final.



Précédemment, à l’université de Duke, il remporta le titre NCAA en 2001 dont il fut élu meilleur joueur du tournoi, avec des stats affolantes. Les médias ne s’y trompent pas et le désignent logiquement comme le meilleur joueur universitaire dès l’année suivante. Il aura de même livré des prestations très convaincantes avec l’équipe nationale, dont il a notamment fait partie en 2002 pour les championnats du monde. Le voilà alors fin prêt à se présenter en NBA et est choisit donc en seconde position par les Bulls, derrière un phénomène chinois du nom de Yao Ming. Outre avoir du talent plein les mains, il a une sacrée intelligence de jeu. Sa première saison sera empreinte d’irrégularité mais a été surtout marquée de quelques grosses performances, dont un triple-double.



Loin d’être un de ces dragsters du poste 1, Jay Williams avait un profil plus cérébral, couplé à des fondamentaux plutôt très solides. Sa volonté laissait supposer que l’on pourrait le revoir un jour. L’histoire était belle lorsqu’en 2006, les Nets l’engagent. Un come-back en NBA, dans sa ville natale ; une belle récompense pour ces trois longues années de rééducation. Mais New Jersey s’en séparera à quelques encablures du lancement de la saison NBA. Il a compris qu’il était sans doute encore un peu juste pour un retour dans la grande ligue. Il tente alors l’aventure en NBDL, avec les Austin Toros ; mais une blessure l’écarte de nouveau des terrains pour un moment, charge que Austin ne peut assumer et donc coupe le contrat de l’ancien numéro 22 des Bulls.



Jay Williams a aujourd’hui 27 ans. Bien entendu, l’on évitera de verser dans le melo-drame et donc de vous dire que il aurait dû être une superstar de la ligue. Toujours est-il qu’entre un Nash et un duo Williams (Deron) – Paul, Jay Williams aurait été un formidable passeur de témoin. Certes, l’on en a vu défiler des dizaines, des stars universitaires ne pas arriver à s’épanouir en NBA. Mais il avait fait une année rookie plutôt respectable et son profil avait tout pour séduire de nombreuses franchises. Et quand on est sorti comme étant le 6ème marqueur de Duke, ça vous place le bonhomme assez haut, basketballistiquement parlant. Il aurait sans doute été un meneur plutôt classique dans le style, mais tellement intéressant à voir jouer, tant il a généralement fait preuve d’intelligence dans son jeu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire