23 août 2009

Premier point sur la Draft 2008

On en a souvent parlé en bien. Après un an passé dans la grande ligue, il est temps de jeter un premier coup d’œil dans le rétroviseur, histoire de voir si cette cuvée tient toutes ses promesses.



Une année difficile vient de s’écouler pour les petits génies de l’avant-dernière draft. Ceci dit, elle l’a été d’autant plus pour ceux qui n’étaient pas des génies. Toujours est-il que cette promotion nous a donné beaucoup plus de grains à moudre que les précédentes, avec l’avènement de certains talents, des bonnes surprises et quelques potentiels encore en sursis. Une année des rookies haute en couleur, qui contraste avec la relative fadeur des fournées précédentes.



L’inspecteur Derrick

Premier choix et finalement élu rookie de l’année au terme de la saison, l’on peut dire que la boucle a été brillamment bouclée par Derrick Rose. On aurait pu avoir peur d’un shoot extérieur pas forcément fiable mais son explosivité a su largement compenser, histoire de dominer les débats. Ce qui apparaît aujourd’hui comme une évidence ne coulait pas de source : meneur dans une équipe en doute voire en quête d’identité, avec un coach néophyte à sa tête. Cela aurait pu partir n’importe où et finalement, c’est arrivé en play-offs. Le bonhomme est arrivé et en a imposé directement. Il a montré dans un premier temps qui était le patron avant de progressivement prendre la pleine mesure de son effectif. Malgré une certaine montée en puissance des Bulls au cours de l’année, les stats de Rose restent identiques pré- ou post-All Star. Alors que ces qualités de leader ont fait l’unanimité à l’entame de la saison, Rose a permis à l’équipe de prendre une nouvelle dimension en devenant un patron au fur et à mesure de l’année, plaçant ses coéquipiers dans de meilleures conditions sans que cela ne se traduise par des passes décisives en hausse. En un an, ce joueur de 20 ans a su structurer le jeu d’une équipe qui semblait avancer parfois dans certain flou artistique. Du talent donc, mais aussi des sacrées épaules de leader.



Superstars en apprentissage

Les deux prochains sur la liste auront finalement vécu une saison assez similaire. Bien qu’OJ Mayo a littéralement fait flamber les feuilles de stats avec plus de 18pts, 3 rebs et 3 asts ; Beasley s’offre des chiffres plus modestes, culminant à 14pts, 5rebs, 1ast. Le fait est que ces deux gars ont un talent énorme, qu’ils sont taillés pour être les prochaines grosses stars de la NBA. Mayo est un poste 2 polyvalent, du talent plein les mains. Il est de la race des Bryant ou McGrady et sera très prochainement la référence à son poste. Cette année, il a enquillé les séquences de jeu grandeur nature ; une saison de match pour se durcir au niveau du rythme mais également pour acquérir de l’expérience et peaufiner son jeu.


Beasley a été bridé. Il a dû apprendre à faire la transition vers le monde professionnel. Apprendre une certaine rigueur sur les systèmes, devoir cohabiter avec une megastar comme Wade. Son entraineur s’est souvent servi du temps de jeu comme carotte : ses minutes dépendront de son activité défensive. Il faut tailler, upgrader, customiser, ce bijou offensif. Il a un énorme talent en attque, ces quelques moves lors du Rookie Challenge ont du vous en convaincre. Une machine à scorer comme on en fait peut. Il s’acclimate et se prépare à devenir un joueur qui serait à une dimension encore supérieur. Et malgré un caractère pas toujours facile, il semble vraiment prendre le pli et se modèle pour être sans doute un futur MVP.



Pièces maitresses

On repèrera également une bonne flopée de bons joueurs, All-Stars potentiels selon la conjoncture (équipe dans laquelle ils jouent, concurrence à leur poste,…). Peut-être pas de futures stars comme le trio précédemment cité, mais de très bons joueurs, précieux pour quiconque voudra lorgner sur un titre. On commence par Westbrook, la bonne surprise pour OKC. Car c’est un poste 2 reconverti et même si son point fort reste son incroyable explosivité –d’une énorme utilité en défense- il tient sa place. Pas un leader, mais un joueur capable de diriger le jeu ou de le prendre à son compte. DJ Augustin, lui, a un profil un petit peu plus gestionnaire. Mais quand Larry Brown, pourtant pas trop porté sur les jeunes rookies, vous donne les clefs de la maison pendant plus de 25 minutes par match, l’on emmagasine une certaines expérience. Pour finir, on touchera un mot de Gordon, shooteur chirurgical. Son pourcentage s’est nettement amélioré et l’on pense qu’il sera d’autant plus efficace que les Clippers auront un projet de jeu mieux cimenté avec un encrage comme Griffin.



A l’intérieur, l’on pourra citer Lopez (Brook ; son frère Robin a joué à Phoenix mais a très peu convaincu). On pensait qu’il était pris par dépit par les Nets, en manque cruel de poids dans la raquette et qui se serait jeté sur le premier grand gaillard venu. Outre avoir un physique de baobab, Lopez fait parler un placement souvent judicieux, qui compense avec des mains pas toujours très sûres. Acclimaté au jeu des Nets, il n’a cessé d’augmenter sa moyenne de points de novembre à février ; sans parler que de l’autre côté du terrain, il défend de manière plus efficace face aux génats adverses. Pour le poste 4, on citera Love. Un beau gabarit, couplé d’un amour de shoot mi-distance (sérieusement, vous pensiez que j’aurai pu résister ?). Lui aussi, il a monté en puissance au cours de l’année ; bien que les dés soient un peu pipés à cause de la blessure de son chef de meute Jefferson, dont il est le complément idéal. Mais il a démontré que jouer en pivot était tout à fait dans ses cordes.



Et bien d’autres

Dans ce florilège, l’on aperçoit quelques joueurs qui risquent bien de devenir des rôles players décisifs, voire même un peu plus que cela. Lee a parfaitement tenu son rang chez les finalistes malheureux et a fait parler sa défense. Comme je l’ai évoqué dans un précédent billet, pour moi, Batum pourrait bien devenir le role player ultime en NBA. Une défense sur l’homme efficace, une efficacité en attaque couplé à un faible volume de ballon et une vision du jeu intéressante.


Au-delà de cette draft, l’on soulignera qu’ils sont également quelques uns à avoir fait leurs premiers pas la saison dernière, que cela soit Greg Oden –nous lui avions consacré un billet entier il y a quelques jours- ou encore les espagnols Fernandez et M.Gasol.


Ce rapide tour d’horizon des principaux succès –jusque maintenant- de la cuvée 2008 nous montre un florilège de jeunes athlètes qui sont en de très bonnes dispositions. Et l’occasion, pour ceux qui auraient pu en douter, que la NBA a encore de belles joutes à nous offrir pour les années à venir.

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