22 août 2009

Le 5 de Philippe Manœuvre

Comme il faut bien s’occuper pendant cette période estivale, nous avons demandé à des personnalités de composer leur 5 idéal. Aujourd’hui, c’est Philippe Manœuvre, critique mélomane, qui s’attèle à la tâche :



Salut à tous ! Je dois avouer que j’étais aussi tenté qu’à l’idée d’aller au dernier concert d’Enrico Macias quand on m’a proposé de faire mon 5. Mais j’en ai discuté avec les Red Hot dans un port à Bangkok, et c’est vrai que la NBA est un monde plus rock’n roll qu’il n’y parait. Alors certes, le flow reste un emprunt malheureux à la soul noire et l’on peut reprocher une prestation assez « Tupac du pauvre ». Néanmoins, j’ai senti quelque chose à l’écoute de leurs albums. Je met indéniablement un bleu :


PG – Troy Hudson
Alors, lui, c’est un petit peu le Cindy Saunders de la troupe. Son principal fait d’arme est d’avoir réussit à vendre 78 copies de son album Undrafted lors de sa première semaine de commercialisation. C’est véritablement un coup de bambou pour ce rappeur qui ne voyageait jamais sans sa boîte à rythme et qui avait enregistré près de 800 morceaux. Son acharnement et ses cheveux me font envie de le voir à Baltard. Je mets donc oui.

SG – Allen Iverson
Alors là, attention, on est loin des chansons pour enfants de cœur. On est à des kilomètres du rap édulcoré de K-Maro et consors. Il ne prend pas de pincettes. J’aime, c’est un esprit très rock’n roll. Quelque part, c’est l’héritage de Woodstock qu’on a là. Après, quand tu vois qu’il s’est pris un pseudonyme – absolument horrible en plus, Jewelz- tu as envie de lui demander « mais pourquoi ? » Ca entache complètement le message. Ca n’a pas empêché la NBA d’interdire la vente de la galette. Il appartient donc pleinement à la culture underground.

SF – Ron Artest

Je ne sais pas si l’ingénieur son qui a Parkinson ou si c’est réellement son grain de voix qui a des problèmes. Le flow est quand même sacrément bancal. Mais ce qui me gène le plus, c’est quand même qu’il n’y a aucune émotion dégagée. Une prestation globalement plate. On sent qu’il aime ce qu’il fait –ça en fait au moins un- mais qu’il n’arrive pas à le partager avec son auditoire. Pour la peine, je vais m’auto-paraphraser : Ron Artest est au rap ce que le simili est au cuir.

PF – Wayman Tisdale
Il ne lui a manqué qu’une paire de seins pour être totalement adoubé par mon compère Dédé Manoukian. Il se serait enflammé dans ses thèses sur l’érotisme de l’acte de chanter entre deux comparaisons avec Aretha Franklin. Je suis entièrement d’accord qu’on tient là une soul noire d’une beauté majestueuse, teintée d’un groove très classe. J’ai été immédiatement transporté dans une boite de jazz des quartiers de New York, un verre de whisky en main. Une prestation éblouissante, surtout lorsque l’on sait que le jazz ne s’improvise pas. C’était périlleux et il s’en est sorti avec les honneurs !

P – Shaquille O’Neal
Jamais avare en bons mots, le Shaq a littéralement lâché le monstre. Le bon goût est laissé au vestiaire mais il envoie sévèrement du bois. Il attaque directement et prend aux tripes, un vrai fauve une fois qu’il a un micro en main. C’est indéniablement le Johnny noir.

*Ceci est bien entendu factice. Si le vrai Philippe Manœuvre nous lis, nous serons honorés de réparer notre erreur de jugement en proposant son vrai 5 majeur.

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