29 novembre 2009

JJ. Hickson joue pour un prétendant au titre

Vous ne le connaissez peut-être pas, et pourtant JJ. Hickson aura sans doute son mot à dire quand il s’agira de désigner le prochain finaliste de l’Est. L’ailier fort de Cleveland permet aux Cavs de changer de dimension en gommant certains de leurs défauts.

C’est ce qu’il y a de formidable avec la NBA, corolaire du rythme effréné auquel s’enchaîne les matchs. Pour peu que l’on ait assez de recul, l’on arrive à déceler certaines tendances qui se peaufinent soir après soir. Après 10jours d’absence sur ce blog, je ramène dans ma besace certaines pistes à creuser, dont celle du #21 des Cavaliers.

Quand on a deux poids lourds du genre Lebron James et Shaquille O’Neal, le bloc équipe est forcement fissuré. Il n’est pas tout d’avoir des superstars, il faut aussi tout un tas de role players capables d’accomplir des missions précises et de colmater les brèches. C’est ce qui fait que l’alchimie d’une équipe championne est difficile à trouver et l’équilibre assez instable. C’est pourquoi aussi l’on ne s’est pas alarmé plus que de raison en voyant le départ chaotique des Cavaliers, qui nous ont pourtant habitué l’an passé à rouler littéralement sur la saison régulière.


Car il y allait y avoir des ajustements en cours d’année. Le premier vient de la rotation sur le poste 4. On sort Anderson Varejao et son contrat juteux du starting five et l’on y place JJ Hickson. Drafté en 2008, il a eu un temps de jeu relativement conséquent l’an dernier, à savoir plus de 11mins par match. Mais il était souvent sur le parquet pendant le quatrième quart-temps, durant lequel Cleveland avait pris l’habitude d’avoir tellement d’avance que les remplacents allaient s’y dégourdir les jambes. Donc au final, ses 4pts et 3rebs étaient totalement anecdotiques. Cela s’est confirmé au début de cette saison, où les Cavs étaient bien moins sereins et donc que Hickson a vu son temps de jeu baisser à 7mins pour 1pts et 1.5rebs.

Et après tout, tout cela nous était apparu presque normal. Ces principaux faits d’armes à l’université était de claquer des dunks. Il avait un physique de gladiateur mais manquait de fondamentaux. Il a finalement été choisi en 19ème position de manière un peu surprenante. Mais de toutes façons, Cleveland raisonne plutôt à court terme et n’avait besoin que de peaufiner son roster. Il s’agissait d’ajouter une masse physique impressionnante directement opérationnelle pour combler quelques minutes de temps de jeu et de servir éventuellement de chair à canon. Oui mais voilà, JJ Hickson risque de se révéler bien plus utile que prévu.


En effet, son physique impressionnant joue pour lui. Alors que le profil de bûcheron n’est pas voué à être en premier plan pour une équipe qui vise le titre, il répond à plusieurs besoins spécifiques des Cavaliers. Certes, il n’est pas la solution au fait que les schémas offensifs de Cleveland ne sont pas assez étirés et donc que l’attaque va buter sur une défense resserrée. Mais il va être très opérationnel sur la défense, notamment sur le pick’n roll. Là où Shaquille O’Neal, Zydrunas Ilgauskas voire Anderson Varejao sont massifs et forts en coffre, JJ Hickson le combine avec des jambes de feu. Il apporte une explosivité bien venue dans la raquette des Cavs, ce qui permet de varier des oppositions physique dans la peinture. Et donc d’aller chercher loin lors des pick’n roll, chose que ses homologues ont tendance à négliger et qui a été très clairement ciblé en début d’année.

Son apport est encore variable selon les circonstances de jeu, mais les faits indiquent clairement que lorsque JJ Hickson reste plus de la moitié du temps sur le parquet, les Cavs remportent la victoire. Mais surtout, l’évolution à voir, c’est que ses entrées correspondent beaucoup plus à des moments importants du match ; ce qui nous fait dire qu’il risque d’avoir un rôle prépondérant lorsqu’il s’agira de jouer avec une rotation plus réduite (cf les PO). Le jeu des Cavaliers reste encre grandement à modeler et l’on suivra cela de près d’ici le début des play-offs. Mais toujours est-il que JJ Hickson leur enlève une sacré épine du pied et qu’ils peuvent dorénavant se pencher sur d’autres améliorations à apporter.

25 novembre 2009

Les Rockets font patienter T-Mac !

Le basket, comme tous les sports pros, donne parfois lieu à des situations assez renversantes. Ainsi, les Rockets de Houston sont depuis quelques années représentés par leur duo All Star Yao Ming et Tracy McGrady. Un duo dont les carrières ont été pourries par les blessures ces dernières années et qui a privé Houston de pouvoir lutter pour le titre. Mais qui a permis l'an dernier, de voir émerger un collectif qui a pu lutter à armes égales avec le futur finaliste : Orlando.

On peut donc se poser la question à l'heure du retour de McGrady dans l'effectif des Rockets : ce retour est-il une bonne chose ? Une équipe qui a réalisé de brillants playoffs sans ses deux stars en se tournant vers le collectif et la défense ne risquerait-elle pas d'être totalement déséquilibrée par le retour d'un All Around Player tel que McGrady, plus connu pour son jeu spectaculaire et sa capacité à prendre le match à son compte dans le money time que pour l'énergie qu'il déploie en défense ?


Certes, on ne va pas demander aux Rockets de ne pas faire jouer leur ailier vedette, loin de moi cette idée saugrenue. Seulement, il faut voir dans quel état d'esprit est prêt à revenir T-Mac ? S'il s'attend d'entrée de jeu à être nourri de ballons et à assurer l'essentiel du scoring, ou si il est prêt à partager le ballon avec des joueurs comme Ariza qui s'est révélé être un excellent scoreur, Brooks qui a su s'imposer en l'absence de vedette, Scola qui a su se faire une place dans la raquette, ou Landry qui se révèle être un excellent sixième homme. Oui, le collectif des Rockets est impressionnant et réalise un bon début de saison. 8 victoires pour 6 défaites, honnête, et largement le niveau pour atteindre les playoffs. Les Rockets n'ont pas déjà battus les Lakers et les Blazers pour rien.


Alors, voici venu l'heure du retour de McGrady, un retour très attendu, mais que les Rockets ne semblent absolument pas vouloir être précipité. Car le cousin de Vince Carter est plutôt fragile, il n'a joué que 35 matchs la saison dernière, et n'a jamais fait une saison complète de toute sa carrière ! Un retour rapide pourrait l'éloigner encore plus longtemps des terrains, et même si le joueur annonce qu'il se sent prêt, le staff et son coach veulent qu'il prenne son temps. Son retour à l'entraînement mardi n'a pas encore entraîné son retour en match avec ses coéquipiers ce qui aurait d'ailleurs provoqué quelques remous. Vite démentie par le joueur, la rumeur annonçait une prise de tête entre le staff et T-Mac, mais celui-ci semble vouloir éviter toute polémique, en ayant marre de sa réputation de diva.


Alors T-Mac reviendra t-il rapidement en match ou les Rockets vont-ils prendre leur temps ? Greffer un soliste, aussi talentueux soit-il, à un effectif qui roule est toujours difficile, mais si l'alchimie est de retour on peut s'attendre à avoir les Rockets faire une très belle saison et devenir un vrai candidat pour les finales NBA. Si le retour en cours de saison de Yao se concrétisait, les Rockets auraient l'allure d'un colosse... mais toujours aux pieds d'argiles





24 novembre 2009

Jusqu'où s'enfonceront les Nets ?


Le record NBA n'est pas si loin. Encore 4 défaites d'affilée, et les New Jersey Nets égaliseront la pire série de début de saison de l'histoire de la NBA. Un record détenu par l'équipe de Miami de 1988 et des Clippers de 98. Un record que nul ne veut battre pour ne pas devenir la risée de la ligue. Pourtant, le millénaire avait bien commencé pour une équipe des Nets qui atteignait les finales NBA deux saison de suite. Mais en moins de 10 ans, l'équipe de New Jersey est passée du statut de dur à cuire de l'Est à celui d'équipe des bas-fonds de la NBA.

Les Knicks se sont d'ailleurs fait un plaisir d'aller battre New Jersey sur son parquet la nuit dernière, dans un match entre deux mal-classés qui espèrent déja voir venir la fin de la saison. Un match à ne pas perdre au bout du premier mois de compétition, c'est signe que tout va mal. Le retour de Devin Harris a été la seule bonne nouvelle depuis longtemps pour ces Nets qui ne savent plus gagner. Mais après presque un mois d'absence on ne peut pas attendre de lui qu'il fasse des merveilles. La pression est déja sur ses épaules, car il va devoir cartonner pour que son équipe ramène enfin des victoires !


On l'avait quand même senti venir : 1 victoire et 6 défaites en pré-saison, avec 3 défaites contre New York, ça laisse deviner une saison difficile. Si ils ont déja rencontrés Orlando (2 fois), Boston et Denver, le reste de leurs adversaires n'était pas hors de portée, loin de là. Mais forcément, sans le All Star de l'équipe dur de gagner, surtout quand aucun joueur ne semble taillé pour prendre la relève. La preuve en statistiques : le meilleur marqueur de l'équipe s'appelle Chris Douglas-Roberts (notre photo titre) et tournait à 5 poins par match. Le sophomore en marque maintenant 18. Une belle progression qui prouve bien qu'aucun joueur ne semble avoir les épaules pour combler l'absence de Devin Harris. Et avec un calendrier peu clément, les Nets vont devoir batailler pour accrocher une victoire.


Il y'a définitivement eu un avant et un après Jason Kidd à New Jersey. En deux ans, le staff des Nets a tout de même réussi à faire partir Jason Kidd, Vince Carter et Richard Jefferson. En contrepartie, des role players plutôt destinés à servir de chair à canon. Les Spurs ont envoyés leurs intérieurs vieillissant pour récupérer un Jefferson qui peut encore être une arme offensive. Carter a signé à Orlando et continue à peser sur les matchs en changeant son jeu ultra spectaculaire par une belle efficacité au shoot. Jason Kidd est en fin de carrière et ses stats diminuent même si sa vision du jeu est toujours là.


Marrh vous en avait parlé lors de sa preview des Nets, on sentait cette équipe un peu juste, une manque de profondeur de banc, de joueurs capables de prendre le match à leur compte. Brook Lopez (photo ci-dessous) confirme sa progression sans pour autant être devenu un intérieur dominant. Le jeu des Nets repose en fait sur les deux sophomores (Douglas-Roberts et Lopez) qui forcément n'ont pas l'expérience pour gérer les fins de matchs serrées. Car 4 matchs perdus par les Nets l'ont été de moins de 8 points. Mais à chaque fois, c'est l'équipe adverse qui l'emporte.


Alors quels espoirs pour New Jersey ? Au vu de ce début de saison, on peut penser à la free-agency de 2010. Seul problème : les Nets ne sont pas spécialement l'équipe la plus économie de la ligue, et seront loin derrière des équipes comme New York ou Miami qui ont fait le nécessaire pour arriver en 2010 avec le plus gros "cap space" (écart avec le salary cap) pour recruter du lourd. On peut donc s'attendre à une très longue saison pour New Jersey, à attendre des stars qui ne viendront probablement pas. Sauf miracle. La draft 2010 va donc devoir être bonne pour sauver cette équipe qui parle déja de quitter New Jersey pour un ville où l'affluence serait meilleure. Mais pour voir quel spectacle ?

22 novembre 2009

Les faucons ont pris leur envol

Atlanta Hawks, club qui semblait perdu pour la NBA. Il y'a trois ans, les faucons flirtaient avec les bas-fonds de la ligue, ne comptant que sur la draft pour se sortir d'une situation catastrophique. Depuis, les choses ont radicalement changées. Un coup de jeune sur la franchise, un changement de style des maillots, et les voilà repartis vers les sommets comme au bon vieux temps. Il y'a une dizaine d'année la bande à Steve Smith et Dikembe Mutombo faisait peur à toute la ligue. Cette année, c'est une équipe à fière allure qui déploie ses ailes !

L'an dernier, les Hawks ont clairement montrés à leurs rivaux qu'il faudrait désormais compter sur eux : une quatrième place à l'Est derrière le trio infernal Boston-Cleveland-Orlando semble avoir installé durablement les Hawks a une place d'outsider de la conférence dans tous les esprits. Mais peu auraient pu prédire qu'en ce début de saison, les Hawks tiendraient un rythme de candidat aux finales NBA !


Car c'est bien ce que font les Hawks, grâce à leur série de 7 victoires consécutives renforcée la nuit dernière par une victoire au buzzer contre les Rockets, l'équipe d'Atlanta a actuellement le meilleur bilan de la NBA ! Et pas avec un calendrier trop maigre, puisqu'ils ont déjà battus Boston, Denver, et Portland par deux fois. Leur deux défaites ont été contre les Lakers et... Charlotte !


Et pourtant, les Hawks n'ont pas changés par rapport à l'an dernier. Aucun des joueurs majeurs du club n'a spécialement cartonné en ce début de saison, non c'est plutôt un collectif assez homogène avec à la baguette Mike Bibby qui réussit collectivement son début de saison. Si Joe Johnson est nettement au dessus du lot, la bonne surprise vient de la recrue : Jamal Crawford débarquée de Golden State l'an passé et qui s'est bien acclimaté à son nouveau statut de 6ème homme. Il apporte surtout son scoring et son jeu manque de dimension, mais il concourra sûrement au titre de meilleur 6ème homme. Il intervient en doublure de Mike Bibby, permettant à celui-ci de se reposer (il n'est plus tout jeune) mais aussi en tant que 2ème arrière. Le schéma tactique des Hawks n'est donc pas figé, mais repose essentiellement sur la rotation du cinq majeur auquel il faut ajouter Crawford. Josh Smith a vu son jeu se tourner un peu plus vers l'intérieur, et son apport au rebond en soutien de Horford est important.

Mais les Hawks pourront-ils tenir toute une saison sur ce rythme ? Car avec un banc un peu court (Pachulia - Smith - Evans - Teague n'atteignent pas les 15 points par match à eux 4) et un secteur intérieur limité, les Hawks vont devoir s'accrocher et prier pour garder une infirmerie vide si ils veulent continuer leur impressionnante série. Reste qu'avec cette équipe jeune, une telle dynamique est toujours bonne à prendre, et avec un moral gonflé à bloc, on peut vite faire oublier certaines limites de l'effectif. Les Hawks ont de plus la chance d'avoir un calendrier assez léger car ils n'ont pas vraiment de semaines cruciales avant la dernière de décembre qui les verra affronter Chicago, Denver et les Cavaliers par deux fois. C'est sûrement autour du nouvel an et pendant un mois de janvier ô combien déterminant (Boston par 3 fois, Orlando 2 fois, Washington et San Antonio) que l'on pourra juger du vrai potentiel de cette équipe. Reste maintenant à assurer les matchs contre les plus petites équipes et à éviter la même déconvenue que contre Charlotte.


Avec un peu de concentration, un jeu toujours aussi beau et un collectif aussi bien huilé, Atlanta peut vraiment rêver de s'offrir de belles performances en playoffs. Reste à savoir si Mike Bibby peut canaliser ses jeunes troupes pour en faire des guerriers lors des rudes batailles contre les équipes phares de la ligue. Si ils y arrivent, ils pourraient bien créer de belles surprises jusqu'aux playoffs et même pendant. A eux de faire à nouveau rêver une ville d'Atlanta qui attendait de tels résultat depuis la période Dikembe Mutombo / Mookie Blaylock / Steve Smith. Une période qui avait vu les Hawks réaliser de grandes choses, mais sans jamais rien gagner...



18 novembre 2009

Et si Brandon Jennings avait raison ?

On s’en souvient, le numéro 10 de la dernière draft avait créer la sensation en déclarant à qui veut l’entendre qu’il était bien meilleur que Ricky Rubio, le prospect chouchou. Cela faisait écho à une personnalité haute en couleur, qui dégageait une confiance en lui hors du commun.

Avant même son arrivée dans la NBA, Brandon Jennings défrayait la chronique. Il a en effet zappé le passage par l’université pour faire ses classes en Euroligue, à la Roma. Un parcours atypique qui faisait quelques frileux, surtout que ses stats étaient moins clinquantes que celles de ses collègues outre-Atlantique, l’Europe abordant un style moins débridé et donc moins propice aux cartons statistiques.

Voilà donc l’enfant terrible qui débarque à Milwaukee, franchise moribonde à qui l’on ne donnait pas cher des chances avec le départ bradé de Richard Jerfferson. Encore moins avec la nouvelle blessure de Michael Redd, qui a manqué une bonne partie du début d’exercice. Mais pourtant, les Bucks affichent un bilan honorable de 5 victoires pour 3 défaites. Et parmi ces 3 défaites, 2 se sont jugées à 2pts, soit une possession, un tir, un détail.


Et au moment de distribuer les bons points, Brandon Jennings est en tête de liste. 25pts, 5 rebs, 5 asts, c’est un sacré tableau, qui force le respect. Il s’est particulièrement mis en lumière dernièrement face aux Warriors. Certes, ils ont une défense en gruyère, mais le gamin s’est quand même payé le luxe d’empiler 55pts pour couper court au débat. Niveau scoring chez un rookie, il se taille une place de choix parmi des cadors comme Wilt Chamberlain, Lebron James ou Kareem Abdul-Jabbar. Quand même.

Force est de constater que son passage par l’Euroleague lui permet de dominer totalement le jeu maintenant en NBA. Celui lui a permis d’avoir du sacré plomb dans la cervelle et de maîtriser bien mieux les aspects du jeu et de les assumer avec une maturité surprenante. Ce qui n’en sublime que bien plus ses indéniables qualités de joueur. Comme cette main gauche magnifiquement exploitée par une dextérité hors-paire. Une potentielle triple menace par sa vivacité en pénétration, son tir de loin à respecter et sa vision du jeu plutôt ouverte. Mais derrière, Brandon Jennings c’est aussi cette grande gueule, son assurance presque arrogante. Son travail acharné le lui confèrerait presque le droit de l’ouvrir autant. Au-delà de son expertise européenne, il est aussi un beau stéréotype de l’American Dream. On pourrait même voir dans ce gamin une sorte de fusion entre deux cultures de basket différentes. C’est limite poétique.


Finalement, peut-être est-il en voie de devenir le meilleur meneur NBA, comme il l’avais promis cet été. Au niveau du potentiel, seuls l’élite peut rivaliser avec lui. Et puis les stats parlent pour lui. Il a su fédérer les Bucks pour arriver à un 5-3 assez flatteur vu le roster. Il a su s’exposer pour dynamiser une rencontre mais également impliquer ses coéquipiers à bon escient. Tous ceux qui le trouvaient fou de penser tenir la dragée haute à Ricky Rubio sur un parquet NBA doivent commencer à réviser leur jugement. Talentueux, mature et haut en couleurs, Brandon Jennings fascine. Nul doute que ça sera quelqu’un en NBA. Et qu’il a fait sien le trône de Rookie de l’Année laissé vaquant par un Blake Griffin blessé et qui va devoir batailler sévère pour pouvoir le récupérer.

14 novembre 2009

La numérologie selon Lebron


Le numéro 23 est associé pour tout basketteur ayant connu les années 90 à Michael Jordan. His Airness restera dans les esprits comme le plus grand basketteur de tous les temps. Mais pour les jeunes générations (expression de vieux je sais), Jordan appartient au passé, certes proche, mais au passé. Les joueurs arrivant dans la ligue actuellement n'étaient même pas au collège lors des performances du 23 des Bulls. Comment alors lui rendre hommage à travers le temps ?

Étonnamment c'est de Lebron James que semble nous venir la réponse : celui qui porte le même numéro que Jordan et que les médias ont vite élus comme le successeur de MJ a rendu sûrement l'un des plus beaux hommages à celui qu'il l'a tant fait rêver. Bel hommage certes, mais est-il totalement désintéressé et montre t-il vraiment les qualités morales de la star de Cleveland ?


A 24 secondes, nos avis sont vraiment partagés sur cette nouvelle. Alors, avant de passer à nos interprétations respectives, petite analyse du buzz actuel. Tout est venu d'une déclaration de Lebron James à la fin de la victoire des Cavs jeudi soir. Match où était présent... Jordan en personne. Les déclarations de Lebron ont été simples : "Je penses juste que ce que Michael Jordan a fait pour le jeu doit être reconnu d'une certaine façon -- bientôt. Il n'y aurait pas de Lebron James, de Kobe Bryant, de Dwyane Wade, vous pouvez citer tous les meilleurs joueurs de la ligue actuelle et des 10 dernières années, il n'y aurait aucun de nous sans Michael Jordan."


"Il ne peut pas avoir le logo (c'est Jerry West dont la silhouette orne le logo de la ligue) donc quelque chose doit être fait. Je penses qu'aucun joueur NBA ne devrait porter le numéro 23. Pesonne. Si je ne porte pas le numéro 23, alors personne d'autre ne devrait avoir le droit de le porter". On note au passage le melon du gaillard. Assurément il se considère comme le meilleur joueur de la ligue et le fait savoir. Parole de Lebron fera t-elle loi ? Reste à voir si c'est un effet d'annonce pour faire parler de lui ou si James va vraiment mener un lobbying pour cette mesure. Rappelons que le numéro 23 est déja retiré à Chicago mais aussi à Miami (qui est la seule équipe à avoir retiré le numéro d'un joueur d'une autre équipe).

Alors, passons à notre point de vue. Pour ma part, en plus du manque de modestie de Lebron, j'y voit peut être un indice concernant le prochain marché des free agents. Un James qui change de numéro voudrait-il dire que la star de Cleveland envisage un départ, et donc que son numéro sera amené à changer de toute facon ? Aucun moyen de le savoir à l'avance, toujours est-il que l'année prochaine marquera un nouveau départ pour Lebron.


Autre point de vue, celui de Marrh qui m'a vite convaincu de son bien fondé. En effet, un changement de numéro de James, même si il restait dans le même club serait une très belle opération marketing. Combien de nouveaux maillots rachetés à travers le monde ? Nike rééditerait assurément les chaussures de James avec son nouveau numéro (le 6 à priori) et il s'en vendrait par caisses entières. Tous les produits dérivés à l'effigie du Choosen One serait réédité dans une nouvelle version, et il s'en vendrait autant si ce n'est plus. Une très belle opération qu'appuierait généreusement les sponsors de LJ. Donc quoi qu'il arrive, changement de club ou pas, on aurait le même résultat marketing. Cela n'écarte pas la thèse d'un départ de James à l'inter saison, mais cela ne la conforte pas non plus.

Maintenant, on attend aussi les réactions d'autres piliers de la ligue, essentiellement les stars que sont Wade ou Kobe, mais surtout de bons joueurs portant le numéro 23. Dans la ligue, ils sont peu à oser porter ce numéro si lourd sur les épaules : Jason Richardon, Marcus Camby (qui a au moins l'excuse d'être arrivé dans la ligue quand Jordan sévissait encore) ou Kevin Martin la star de Sacremento sont les seuls joueurs "d'envergure" (tout est relatif) portant le numéro 23. Autrement pas dit, pas de star planétaire qui refuserait d'abandonner leur numéro. La première réaction est venu d'un proche de Jordan : Phil Jackson le coach ayant mené les Bulls vers leurs victoires a annoncé aimer l'idée de retirer à tout jamais le numéro 23, avec comme seul inconvénient que cela serait une petite humiliation pour des joueurs comme Magic ou Bird. Même si Jordan est considéré par le plus grand nombre comme le meilleur basketteur de tous les temps, d'autres joueurs comme Julius Erving, Jerry West, Bill Russell et bien d'autres mériteraient aussi de tels honneurs. Après tout, Marrh ne considère t-il pas Magic comme le meilleur joueur de tous les temps ?

Au final, on a quand même l'impression que James a envie de faire parler de lui, et qu'il se rend compte qu'en fin de carrière, si son numéro 23 rappellera des souvenirs aux plus jeunes, il n'égalera jamais ce qu'a réalisé Jordan pour la ligue et pour le basket en général. Et sur ce point, il n'a pas du tout tort !




13 novembre 2009

Nouveau départ pour les Hornets

Byron Scott, le coach des New Orleans Hornet a été viré hier soir. Il paie sans doute un début de saison peu convainquant, qui fait suite à une saison en-deçà des espérances. Analyses du premier gros mouvement de la saison 2009-2010.

La vie est dure pour les coachs, souvent considérés comme des fusibles. Le front-office a souvent la main leste et il y a peu de passe-droit. Parmi les 4 derniers lauréats du trophée d’entraîneur de l’année, seul Mike Brown (dernier en date à l’avoir obtenu) est encore en place à Cleveland. Comme Sam Mitchell ou Avery Johnson avant lui, Byron Scott s’en va par la petite porte alors qu’il a connu les honneurs en 2008.

Mais ce cas-là est encore plus frappant que les autres pré-cités. Car Byron Scott jouit d’une certaine aura, qui va bien au-delà des talents de coach qu’on lui a reconnu via son Coach of the Year Award. Tout d’abord, il faut bien avouer qu’il a une certaine stature et élégance sur le bord d’un terrain, ce qui est un atout loin d’être négligeable. Mais aussi, il a été un membre émanant des fantastiques Lakers du Showtime ; forcement, ça aide niveau charisme dégagé. Et puis il y a quelques épiphénomènes qui ont pris une importance majeure dans l’esprit des gens au moment de se prononcer sur Scott. Comme par exemple, la rumeur insistante qui veut que Kobe Bryant souhaite ardemment être coaché par l’ancien Laker ; ce qui donne du poids à une éventuelle candidature de Scott pour la succession de Phil Jackson. D’ailleurs, de nombreux angelinos y voient une opportunité en or, espérant que Byron Scott reste en free-lance jusqu’à la retraite du Zen Master.


Bref, tout un tas de choses qui font dire que Scott n’est pas n’importe qui et qu’un limogeage peut apparaître choquant. Surtout que c’est un coach qui a emmené les Nets de Jason Kidd en Finales NBA, et ce deux fois de suite, un an seulement après avoir repris en main une équipe au bilan catastrophique. Mais il ne faut pas non plus omettre l’épilogue de cette aventure du côté de NJ : Kidd a mené une sorte de mutinerie visant à démettre Scott de ses fonctions. Et dès la saison dernière, l’on a clairement vu que de nombreux joueurs n’adhéraient simplement plus au message de coach Scott. La terrible humiliation en PO (-58pts dans un match à domicile face à Denver) n’en étant que l’apothéose. Quelque chose était cassé dans la dynamique de l’équipe. Le gros contrat de Byron Scott lui accordait un sursis, mais le training camp n’a pas été l’occasion d’un nouveau départ et les Hornets poursuivent dans leur marasme.

Certains joueurs, comme David West lors d’un point presse après l’annonce du départ de Scott, n’ont pas hésité à souligner un certain manque de schémas et d’exécution tactique de la part du coaching staff. Des membres de l’organisation ne sont pas d’accord sur le temps de jeu accordé à certains joueurs, on pointe notamment la sous-utilisation du rookie Darren Collison. On en arriverait à se demander sur Byron Scott est un SI bon coach que cela.

Tout d’abord, on peut remarquer que les Hornets ont eu à faire avec un calendrier particulièrement corsé, ce qui n’aide en rien à recréer une dynamique positif autour d’un groupe plutôt fragile : San Antonio, Sacramento, Boston, NewYork, Dallas, Toronto, LAL, LAC, Phoenix ; soit un pourcentage de victoires moyen de 58% pour les adversaires des Hornets. Mais surtout, ce que l’on retiendra aisément à la décharge de Scott, c’est son roster. Il ne dispose pas d’un vrai pivot depuis le départ de Chandler, et les postes d’arrières et d’ailliers sont quasiment vacants avec un Stojakovic rongé par l’âge et les problèmes de dos et un Posey qui n’est que l’ombre de lui-même. On pourra même lui accorder qu’un duo David West – Emeka Okafor à l’intérieur est certes talentueux mais un peu court pour vraiment tenir tête, surtout dans le Far West.


Et c’est là que la solution miracle arrive. Le nouveau coach des NOH sera Jeff Bower, GM de la franchise depuis 2005. Histoire de le mettre devant ses responsabilités. Ce que le propriétaire de la franchise déguisera juste sous un « c’est celui qui connait le mieux notre équipe », sans pour autant ne pas oublier de préciser qu’il n’aura du coup pas l’excuse de ne pas avoir les joueurs dont il aurait besoin. Le proprio qui n’est évidemment pas tout blanc dans l’histoire, ayant la réputation d’être plutôt près de ses sous. Remarquez, ça tombe bien, Jeff Bower a d’avantage un look de banquier que d’entraîneur sportif.

Il a gravit lentement les échelons, passant notamment par assistant coach et scout, pour arriver finalement GM. Toujours est-il qu’il est plutôt maigrichon, niveau faits d’armes. Il a des connaissances en matière de basket indéniables. Il pourrait bien même se révéler être un coach plus technique que Byron Scott, et donc poser un cadre concret dont l’équipe avait a priori bien besoin. Mais l’on peut se demander s’il a la stature pour être accepté par Chris Paul.

Chris Paul, la pépite de New Orleans, que beaucoup n’hésitent pas à qualifier comme étant le meilleur meneur actuel. Il est forcement frustré de la situation actuelle, mais en adéquation avec l’image du gendre parfait qu’il renvoi, il reste fidèle et se dédie corps et âme à la ville de NO. Mais il ne faut pas négliger les rapports qu’ont tissé Paul et Scott. Ce dernier a en quelques sortes tiré les leçons des déboires qu’il a connu en 2004 avec Jason Kidd et a établi une relation privilégié avec son jeune meneur. D’autant plus que Chris Paul est un affectif, qui a au final connu très peu de coachs ces dernières années : Skip Prosser à l’université (Paul est d’ailleurs apparu très marqué à ses funérailles il y a quelques mois) et donc Byron Scott chez les pros. Et alors que la majorité de l’équipe semblait déconnecté par rapport à Scott, CP3 semblait toujours adhérer au projet. Il y a le risque que ce qui pourrait être comme un électrochoc salvateur pour la quasi-totalité du roster puisse avoir un effet néfaste sur leur leader.

Mais Jeff Bower et Chris Paul ont un intérêt commun : sauver la saison des Hornets. Et au final, cela pourrait bien les transcender l’un comme l’autre. Le problème est de savoir ce qui sera considéré comme étant un bon résultat : durant la saison 2007-2008, rétrospectivement, les Hornets étaient clairement en surrégime. L’arrivée prometteuse de James Posey a entraîne des attentes démesurées, qui redescendent comme un soufflé. Mais après avoir connu la folie des grandeurs il y a moins de 2 ans, les Hornets auront-t-ils l’humilité nécessaire pour considérer avec du recul le bilan futur de cette saison 2009-2010 ? Vu les concessions qu’entraineront ce changement d’entraîneur, peut-être la pilule sera difficile à avaler.

11 novembre 2009

La métamorphose de Noah

Il faut l'avouer, quand on parle de joueurs français en NBA, on est très facilement chauvin. Forcément, voir nos bleus s'imposer dans la grande ligue américaine fait plaisir à voir. Joakim Noah a fait un saison rookie plutôt correcte mais sans faire de vague (mis à part extra-sportive), mais s'est révélé en playoffs à un niveau d'intensité qu'on ne lui connaissait pas. Continuant sur sa lancée, il régale tous les fans des Bulls cette saison.

Car Noah est en train de faire un début de saison époustouflant : meilleur rebondeur des Bulls (il est actuellement le 2ème meilleur rebondeur de la NBA !), il a travaillé tout l'été son jeu afin de devenir une arme offensive efficace pour son équipe. Joueur assez frustre, il a l'an dernier compensé avec son agressivité. Se pourrait-il qu'une bonne dose de talent se cache derrière l'un des meilleurs intérieurs français de ces dernières années ?

Noah est aussi un atout en or pour l'équipe de France. Bouffé par les frères Gasol lors de la défaite à l'Euro contre l'Espagne, les Bleus auraient bien eu besoin de sa présence au rebond et en défense sur Pau. Mais les Bulls ont tenus à ce qu'il soit à Chicago cet été afin de préparer au mieux sa saison. Objectif : prendre du muscle, beaucoup de muscle. Il faut dire qu'avec le peu de bagage technique de Noah, autant faire de lui un monstre de puissance. Et pourtant... et pourtant en ce début de saison, ce n'est pas la puissance de Noah qui impressionne. Certes il est en train de devenir l'un des tout meilleurs rebondeurs de la ligue, mais c'est surtout les nouveaux moves qu'il semble s'être découvert. Capable enfin de jouer au panier et de mettre un petit hook-shot main gauche, d'emmener son adversaire ligne de fond et de le passer d'un reverse, on se demande si le fils de Yannick a appris tout ça cet été ou si il se lâche enfin dans cette équipe jeune et prometteuse ?


Il est indéniable qu'outre l'aspect sportif, Noah apporte une énergie et surtout une joie de vivre à ses coéquipiers. Il suffisait de le voir il y a deux nuits lors de la victoire façe à Charlotte : sur une belle passe de Brad Miller il allait arracher l'anneau d'un dunk tout en puissance. Une fois retombé sur ses pieds il poussait un de ses cris rageurs qu'on lui connaît, provoquant l'hilarité de Miller. Il est un de ces joueurs qui assure la cohésion d'un groupe et qui montre le chemin en terme d'intensité, et ses coéquipiers semblent unanimes sur le sujet. Les observateurs aussi, et notamment Scottie Pippen qui lui a rendu un bel hommage dernièrement.


Avec encore une superbe performance cette nuit : 12 points mais surtout 21 rebonds, Noah montre qu'en plus d'être impressionnant il sait être régulier : 11 points et plus de 12 rebonds de moyenne, il sera à coup sûr à la lutte pour le titre de meilleur rebondeur de la saison. Sa réputation de défenseur solide est maintenant bien établi, il peut sereinement travailler son jeu offensif et viser haut, très haut. Sam Smith, le principal expert concernant les Bulls aux Etats Unis l'imagine déja All Star, plus rapidement que Derrick Rose ! Avec les deux Superman assurément sélectionné, pas sûr qu'il ait sa place cette année, mais on devrait le voir très souvent dans le classement des joueurs récoltant le plus de votes.


Le meilleur dans tout ça, c'est que Noah semble être tout ce qui manque à l'équipe de France : un vrai pivot dominant. On a plus qu'à attendre avec impatience les championnats du monde pour voir Noah se mesurer aux meilleurs à son poste. Et vus sa marge de progression et ses performances actuelles, gageons que d'ici là il sera l'un des tous meilleurs pivots de la NBA !


10 novembre 2009

Des cendres à Phoenix

Si vous vous rappelez, nous n’avions pas été tendres avec les Suns lors de notre tour d’horizon d’avant saison. Comme nous ne sommes que de modestes observateurs, nous n’hésitons pas à faire notre mea culpa. Surtout quand celui-ci cache une réalité des plus réjouissantes.

7-1. Plus de 110pts inscrits par match. Leader au nombre de 3pts inscrits. Les Suns de Phoenix sont particulièrement clinquants en ce début de saison. On pouvait légitimement émettre quelques réserves, suite à une année passée à se chercher, ce qui leur a coûté une place en PO. Mais Phoenix est bien vite reparti sur un rythme effréné.

Faire venir l’Hippoposhaq au milieu d’une meute de pur sangs a été un pari. On peut discuter pendant longtemps du bien-fondé d’un pari concernant une équipe pourtant à l’origine assez proche du Saint-Graal. Mais toujours est-il que le bilan a été négatif, les Suns se perdant dans divers changements de philosophie. Alvin Gentry, disciple de D’Antoni, est passé du statut d’intérimaire à celui de coach en place, et il a pu disposer de toute la off-season et du training camp pour imposer sa marque. Exit donc O’Neal pour un clair retour au style débridé qui a fait le bonheur des fans des Suns et plus globalement du beau basket.


A la baguette, deux esthètes. Le premier : Grant Hill. Ce véritable gentleman n’a pas succombé aux sirènes de Boston, Miami ou New York et s’est décidé à rempiler à Phoenix. L’air de L’Arizona, et le staff médical, lui font du bien, en gommant les petits pépins physiques qui l’handicapaient depuis un trop long moment. Grant Hill peut enfin s’impliquer corps et âme dans un projet sportif et ainsi s’épanouir dans le basket. Qu’il prenne du plaisir dans une équipe un minimum compétitive, c’est tout ce que l’on puisse lui souhaiter ; même si l’on ne peut pas s’empêcher d’être déçu d’avoir manqué l’incroyable carrière qu’il aurait dû avoir. Aux commandes, le double-Mvp Steve Nash. Lui aussi a préféré prolonger son contrat –et ainsi ne pas faire parti du big bang de la free agency 2010- pour continuer sur le même navire. Malgré un âge certain, que l’on pensait rédhibitoire pour un poste aussi dynamique que meneur de jeu, Steve Nash pratique un basket toujours étincelant. Plus de 18pts et presque 13asts, il est d’ailleurs actuellement le meilleur passeur de la ligue, damnant le pion à ses jeunes homologues. Ce qui pourrait expliquer cette domination statistique, c’est que l’on retrouve un Nash pleinement heureux sur un terrain, n’ayant pas à forcer sa natur. Tant dans l’attitude que dans la production, le canadien est resplendissant. Les dernières fois où on l’a vu comme cela, ça correspond aux plus belles campagnes des Suns en post-saison.

Les tauliers font preuve d’un épanouissement total au sein de cet effectif. Ce qui est parfaitement relayé derrière par une intelligence de jeu, personnelle et collective. Alors que d’autres équipes pratiquent un ersatz de run’n gun (Golden State, New York,…) la mécanique mise en place par les Suns est parfaitement rodée. Les mouvements apparaissent beaucoup plus instinctifs et naturels, ce qui contraste fatalement avec l’an dernier où il y avait une constante appréhension et donc un temps de retard dans l’exécution. Phoenix joue enfin libéré.


On a également l’impression que cela ne peut aller que mieux, maintenant qu’il y eut une sorte de déclic psychologique. Un gars comme Chinning Frye va prendre ses marques et devrait encore progresser dans le collectif. Avec son passage à Portland derrière la révélation Lamarcus Aldridge, on en avait presque oublié qu’il était l’un des chouchous du Madison Square Garden et qu’il était pétri de talent, un talent qu’il devrait pouvoir exposer au grand-chose maintenant qu’il est libéré –décidemment le dénominateur commun à tout ce roster. Et surtout, dans cet environnement, on ne peut pas occulter qu’il y a de grandes chances pour qu’Amare Stoudemire monte en température. Certes il revient d’une blessure handicapante, mais sa détermination a déjà été prouvée par le passé et la perspective d’un nouveau contrat (à Phoenix ou ailleurs) l’été prochain pourrait bien servir comme une carotte supplémentaire.

Phoenix serait-il alors de retour sur le devant de la scène ? Leur carton face à Boston (110pts inscrits) montre que les Suns n’ont à redouter personne, car ils seront très peu nombreux ceux qui pourront dépasser les 100pts dans l’antre des Celtics. Leur calendrier peu indulgent (11matchs à l’extérieur lors du premier mois de compétition) tend à prouver qu’ils peuvent enchaîner. Néanmoins, leur rotation réduite à peau de chagrin risque de les handicaper au moment d’atteindre les sommets les plus pentus. Mais ne boudons pas notre plaisir. Phoenix is back in business, pour notre plus grand plaisir. I love this game, comme ils disent là-haut.

9 novembre 2009

Superman vs Superman

Mercredi soir se tiendra la rencontre phare de la semaine. Pour faire gentiment monter la sauce, 24 secondes vous propose un aperçu complet de ce Cleveland Cavaliers @ Orlando Magic qui s’annonce riche en enseignements.

Il y a parfois des chocs entre gros bras qui font un flop, escamotés par l’une ou l’autre des deux équipes. Mais il y en a dont on sait qu’il faut à tous prix des regarder. Car au-delà du plaisir esthétique (encore incertain), il y aura tout un tas d’indications qu’on ne manquera pas de commenter.

Cleveland Cavaliers @ Orlando Magic
On a tous en tête la finale de conférence Est, on se l’est de toutes façons tellement remémorée cet été. Car cette série cristallise toute la remise en question des Cavs pour cette nouvelle campagne. Les arrivées de défense sur les ailes, Jamario Moon et Anthony Parker, viennent répondre aux frappes chirurgicales émanant de Rashard Lewis, Mike Pietrus et consorts qui ont mis à mal la défense des archi-favoris Cavaliers. Et même si Stan Van Gundy grommelle que ses joueurs ne forment pas encore une vraie équipe, l’exécution et le placement font que le Magic est l’une des équipes qui bombardent le plus à 3pts. Un apport de taille et de pugnacité défensive qui devraient rendre la tâche plus compliquée pour le Magic qu’elle ne l’était face à des Delonte West ou Wally Scherbiak qui ne sont pas des foudres de guerre en défense.


Mais aussi, cette sortie par la petite porte a poussé les dirigeants à monter un échange pour Shaquille O’Neal. On en a donc parlé tout l’été, on a disséqué les premières sorties chaotiques des Cavs, mais l’heure des comptes a véritablement sonné. Qu’importe rouler sur la ligue et avoir tous les indicateurs statistiques au vert, ce qui compte c’est le titre. Et nul doute que tout Cleveland troquerait bien leur campagne précédente contre une saison plus laborieuse si les épreuves rencontrées permettent de se sublimer au moment d’aller gagner le titre. Vu son âge, sa condition physique loin d’être optimale et son impact massif sur le jeu de son équipe, il est évident que The Diesel va être un poids pour les Cavs pendant la saison régulière. Le fait est que son apport risque également d’être un vrai plus au moment de faire pencher la balance en PO.

Mais ce match-là n’est pas un match de saison régulière. Surtout pour O’Neal. Car ce match, ne nous le cachons pas, sera surtout à propos des Supermen : l’original Shaq et son successeur illégitime Dwight Howard. Howard, du haut de son sourire n’a espéré qu’une chose : la reconnaissance du Shaq, que celui-ci le considère digne de porter à présent le flambeau. La mégalomanie du shogun doit jouer, mais c’est surtout leurs trop nombreuses ressemblances qui font que Shaq ne reconnaisse pas D-12 : deux jeunes pivots stars, qui emmènent Orlando en Finale, deux forces de la nature couplés à une certaine excentricité. La comparaison est trop frontale, O’Neal se sent attaqué dans sa légende et répète à qui veut l’entendre que tout ce qu’Howard a fait, il l’a inventé. Le ton avait quelque peu monté notamment lors de leur dernière rencontre. On se souvient que Van Gundy n’avait pas manqué de souligner le floping de Shaq face à son protégé et que The Big Cactus avait été très virulent envers son ancien entraineur (que SvG ait été le coach d’O’Neal à Miami n’arrange bien sûr pas les choses).


Reprenons. O’Neal a donc été recruté par Cleveland pour stopper l’ennemi public numéro 1 : Dwight Howard. Ce match sera une première indication si le transfert de The Diesel est plutôt à ranger du côté positif ou du côté négatif. Encore une fois, que la saison soit plus tumultueuse n’a pas vraiment d’importance, il faut surtout avoir de quoi lutter contre les références (et principalement Orlando) sur une série de 7 matchs. Et le duel de mercredi nous permettra de savoir si O’Neal apporte quelques clefs. Bien sûr, il est trop tôt dans la saison et il y a donc beaucoup trop de réglages à faire d’ici les PO pour que cette rencontre serve d’étalon quant à une éventuelle série de PO. Néanmoins, ce que l’on aura entrevu permettra d’espérer ou non, car il y avait franchement une classe d’écart lors des finales de conférence.

Et tant qu’à faire, vu le bien connu feuilleton Lebron James, et ce peu importe comment Cleveland quittera la post-season, autant que James passe la saison motivé plutôt que d’ores et déjà frustré en voyant l’étendu du travail qui sépare son équipe des potentiels finalistes. La saison est longue, certes. Mais après un départ mi-figue mi-raisin, le résultat de ce match pourrait avoir une lourde incidence sur la dynamique collective de Cleveland. Car au-delà de la trame principale concernant O’Neal, les Cavs ont tout un tas de soucis ; comme par exemple le fait qu’ils n’étirent pas assez la défense. Et même si le Magic n’est pas encore au niveau d’efficacité qu’on lui a connu l’an passé, la seule présence de l’envergure de Dwight Howard devrait gêner considérablement l’attaque de Cleveland.

Cet été via son émission de télé-réalité, O’Neal s’est mesuré aux plus grands sportifs sur leur propre terrain. L’épilogue de cette émission pourrait bien avoir lieu mercredi, sauf que cette fois, ça ne sera pas pour de rire. Car ici, on joue sur le terrain d’O’Neal et jamais il n’accepterait qu’on puisse lui y tenir tête.

8 novembre 2009

Kobe a encore changé de dimension

On ne peut pas ne pas éprouver une forme de tendresse lorsque l’on évoque Kobe Bryant. En effet, c’est clairement un joueur que l’on a vu grandir. De son côté chien fou et tête brûlée pour son arrivée dans la ligue jusqu’à la maturité d’un leader et d’un MVP incontesté, en passant par le jeune merdeux arrogant qui gagne des titres, qui s’embrouille avec son grand frère Shaq et prend des grands airs de diva avant de se remettre en question.

Kobe Bryant n’a pas cessé d’évoluer dans son jeu, avec l’excellence comme dénominateur commun. Son jeu n’a cessé de se peaufiner, de s’étoffer, pour devenir pratiquement inarretable ; ce qui s’est soldé par un trophée de Mvp puis de Mvp des Finales au cours de ces deux dernières années. Mais ce début de saison témoigne que Kobe ne compte pas s’arrêter là.

Commençons par jeter un œil au bilan : les Lakers sont à 5-1, avec un couac face à une équipe de Dallas qui risque d’être un féroce poil à gratter tout au long de la saison. Un démarrage comptable somme toute solide. Ce qui apparait logique pour un champion en titre, favoris pour sa succession et qui jouit de plus d’un calendrier plutôt arrangeant jusqu’alors. Oui, mais quand on y regarde de plus près, la tâche était plus ardue qu’elle n’y paraissait : tout d’abord, Pau Gasol est obligé de ronger son frein sur le banc. L’espagnol était, selon moi, le meilleur joueur de la saison dernière pour les Lakers, donc son absence apparaît comme très préjudiciable. On notera que Ron Artest, malgré toute son énergie et son application, n’est pas parfaitement familiarisé avec le Triangle, alors qu’il est sensé jouer un rôle majeur dans la dynamique de l’équipe. Le banc, quant à lui, montre de clairs signe de défaillances et l’on est loin de l’apport qu’il avait il y a à peine 2 ans. Le problème de la mène se pose toujours, avec un Fisher qui de par son expérience a certes une place légitime dans le 5 majeur et dans les moments chauds, mais à qui il faut désespérément un relai tant sa production est très limitée. Pour couronner le tout, Andrew Bynum était blessé pour la dernier match (rien à voir avec ses satanés genoux, l’on vous rassure).


Et pourtant, malgré des conditions loin d’être optimales, les Lakers ont passé relativement sereinement ces premiers jours de compétition. La philosophie du Zen Master, magnifiquement relayée par son leader : une quiétude jamais mise à mal, même quand il a fallu batailler jusqu’en prolongation pour battre successivement les Thunders et les Rockets qui ne jouent pas avec les même ambitions que les pourpres et or, ce qui auraient pu faire naître quelques remous chez d’autres équipes. Mais avec un prédateur comme Black Mamba, ça facilite les choses. Cette impression de fatalité relayée encore cette année dans l’annuel sondage des GMs, qui placent à l’immense majorité Kobe Bryant comme le joueur le plus clutch de la ligue.


Mais au-delà de ça, c’est sa faculté à tenir la baraque qui impressionne. Peut-être l’a-t-on dit à tord par le passé, car ce n’est vraiment que maintenant que Kobe porte littéralement son équipe. Il a pris feu par le passé, il s’est arraché pour être sur-productif pour combler un quelconque déficit ; dorénavant, les choses arrivent tellement plus naturellement. Quasiment 35pts par match, sans que soit pointé du doigt une éventuelle boulimie de shoots. Le jeu vient à lui, il force beaucoup moins que par le passé mais il atteint là des hauteurs statistiques dignes de ses prestations les plus actives. Elle est facile et rabâchée inlassablement, mais la comparaison avec Michael Jordan s’impose. Surtout quand on voit Kobe travailler d’avantage au poste bas, évolution dans le jeu qu’a eu His Airness sur le second Three Peat. Cela s’est notamment vu lors du match contre Houston où Bryant a pu scorer massivement alors qu’il avait Shane Battier –le meilleur « Kobe-stopper » du moment – sur le dos ; rebelote contre les Grizzlies où le Laker a pilonné face à des adversaires moins physiques que lui. Tout ceci est le fruit d’un travail estival avec Hakeem Olajuwon, excusez du peu. The Dream a été flatté et agréablement surpris de la soif d’apprendre dont a fait part Bryant, un joueur sur le toit du monde basketballistique venant tout juste d’être nommé Mvp des dernières Finales et que l’on considère comme le joueur le plus talentueux en activité. Le voilà qui augmente encore son arsenal avec tout un tas de feintes (dont le Dream Shake) poste bas : ça fait vraiment peur.

Cette passion qui le brûle lui a permis de franchir un nouveau palier. Il mène une équipe au collectif encore approximatif, avec une solidité remarquable. Certes, le retour de Pau Gasol va lui offrir un sacré relai sur lequel il ne manquera pas de s’appuyer ; mais en regardant les stats de ce début de saison, l’on se rend compte que Bryant est parti sur des bases stratosphériques, sans avoir cette désagréable sensation du 1 contre 5, mais que le jeu vienne presque naturellement à lui. Le basket, c’est un sport qui se joue à 5 contre 5 et à la fin, c’est Kobe Bryant qui gagne.

7 novembre 2009

La difficile semaine d'Iverson

The Answer a toujours été un joueur à part. Autant connu pour ses tatouages, ses dreadlocks et ses shorts extra-larges que pour son style de jeu alliant vitesse adresse et agilité, mais aussi pour ses frasques extra-sportives et son franc parler légendaire.

Alors quand AI a débarqué à Memphis, équipe du bas de tableau et en pleine reconstruction, on s'est d'abord dit que c'était une fin de carrière difficile pour Iverson. Ensuite, quand son coach a décidé de le mettre sur le banc pour s'en servir comme 6ème homme, on a senti que les choses n'allaient pas être aussi faciles...


Après une saison difficile à Detroit marquée par des problèmes de vestiaires, et une équipe des Pistons qui s'est qualifiée de justesse pour les playoffs avant d'être éliminés au premier tour. Du coup, AI a vite été éjecté de Detroit et laissé libre par son club. Le recruter était assurément un pari, et ce sont les Grizzlies qui ont choisis de le récupérer (voir notre article sur le sujet), à leurs risques et périls. Certes, Iverson est un joueur génial capable de débloquer la situation à lui tout seul, mais l'ex-joueur de Philadephia est vieillissant, et son caractère attire plus facilement les conflits que la bonne humeurs dans des équipes où il est de plus en plus considéré comme un joueur d'encadrement et d'expérience que comme le franchise player.

Après avoir raté le début de saison à cause d'une blessure, Iverson s'attendait à revenir dans le cinq de sa nouvelle équipe. Sa surprise a du être grande quand son coach Lionel Hollins a décidé de le placer sur le banc. Une situation que The Answer a vite eu du mal à accepter, criant haut et fort qu'avec tout ce qu'il a prouvé par le passé il n'avait pas à devoir se battre pour une place dans le cinq majeur. On pouvait s'attendre à un changement de situation, mais son coach semble faire preuve de caractère et ne pas céder aux caprices de sa star. AI a donc commencé les trois matchs qu'il a joué sur le banc, avec une moyenne de 22 minutes jouées. Pas énorme, ses stats s'en ressentent : 12 points et 4 passes par match. Et les déclarations fracassantes n'ont pas tardées.


"Ils m'ont signés pour une raison. Ils m'ont regardés jouer pendant 13 ans, et ils savent ce dont je suis capable sur un terrain, donc je n'ai pas à me demander comment je vais jouer. Je viens juste et je joue au basket." Pas faux, quand on signe Iverson on le fait pour une bonne raison. Les dirigeants des Grizzlies savaient que le joueur n'était pas du genre à jouer les faire-valoir. Iverson se serait-il rendu compte que ce n'était peut être qu'un coup de pub pour apporter un peu de glamour à l'équipe de Memphis ? "Qaudn j'entend quelque chose à propos des Memphis Grizzlies, je ne vous [les médias] entend pas parler d'autre chose que de ma situation de joueur qui sort du banc."

Alors, AI est-ils trop vieux pour continuer sa carrière en tant que franchise player ? Doit-il se résigner à jouer les seconds rôles ? D'après ses stats de l'an dernier Iverson avait encore de beaux restes : 17 points de moyenne dans une équpe de Detroit où il partageait la vedette avec Hamilton. Mais Iverson doit aussi se résigner à changer son jeu, devenir plus sobre, travailler pour l'équipe et aider les jeunes à prendre leur envol. En a t-il la capacité ? Aux vues de ses déclarations non. Surtout qu'il refuse de jouer dans une équipe en reconstruction, et prétend même ne pas se douter que Memphis était ce genre d'équipe.

Et puis, il y'a aussi les deux titulaires des lignes arrières : si OJ Mayo est indiscutable, le meneur titulaire est le jeune Mike Conley, pas mauvais mais pas une foudre de guerre. Il est en progression, notamment au niveau de la distribution mais ne sera sûrement jamais un très grand joueur. Reste qu'Iverson en meneur de jeu, c'est s'exposer au risque de le voir jouer au soliste pendant tout un match. Et avec deux futures vedettes comme Mayo et Rudy Gay, un intérieur solide comme Marc Gasol, Memphis semble avoir un collectif taillé pour voir haut. Et l'arrivée d'Iverson risquerait d'un peu trop redonner les cartes. D'un autre côté, l'équipe vient d'enchaîner quatre défaites d'affilée et ne compte qu'une victoire pour 5 défaites. Pas le meilleur moyen d'expliquer à Iverson qu'il doit se taire et se mettre au service de l'équipe.


Alors au final, on peut se dire que l'arrivée de Iverson dans le cinq permettrait de mettre un coup de pied dans la fourmillière et de sortir les Grizzlies de leur torpeur. Mais cela ne serait qu'une solution à court terme pour cette équipe d'avenir. Iverson n'étant pas le meilleur pédagogue du monde, pas sûr qu'il apporte énormément à ses jeunes collègues. A moins que ceux-ci se repassent les plus beaux extraits de sa longue carrière, et comprennent ainsi pourquoi The Answer se permet toutes ces choses...


4 novembre 2009

Luol Deng se rappelle à notre bon souvenir

Star naturalisée de la sélection britannique qualifiée d’office pour les prochains JOs, on avait presque oublié que Luol Deng était un pur joueur, capable de performances de haute volée. Son début de saison nous rappelle qu’avant deux saisons de galère à cause de pépins physiques, Luol Deng fait parti de ces joueurs qui comptent dans le paysage NBA.

2006 – 2007 : Luol Deng emmagasine près de 19pts, 7rebs, 2.5asts et 2stls à plus de 50% de réussite. S’en est suivi une saison un peu plus terne, mais couronnée par un contrat juteux sur 6 ans. Luol Deng est le symbole de la réussite de la génération des Baby Bulls, celle qui a sweepé le Heat de Miami alors champion en titre pour évincer le fantôme pesant de Michael Jordan derrière qui les Bulls avaient gagné leur dernière série de PO.

Ce fameux contrat a été long à se dessiner. Il a d’ailleurs gonflé les distractions extra-sportives entourant Chicago pendant la saison 2007-2008. Et l’an dernier, entre une mise en place longue à se faire autour du meneur rookie Derrick Rose et du coach néophyte Vinny Del Negro et donc des blessures gênantes persistantes, Deng n’a pas vraiment pu se mettre en lumière. A tel point qu’autant on a parlé, à juste titre, de l’absence de Kevin Garnett pour la passionnante série Bulls-Celtics, autant la non-présence de Deng sur le parquet est presque restée anecdotique. Mais il ne faut pas se méprendre, le retour en forme de Luol Deng pourrait bien être un apport considérable et compenser le calme relatif des Bulls pendant la off season.


Certes, l’on ressent encore que Deng n’a pas fait parti de la dynamique incroyablement positive de la fin de saison dernière. Il est anormalement faible au niveau des passes décisives : il n’en cumule que 3 en 4 matchs. Par contre, il semble déjà en chauffe en ce qui concerne le scoring, avec une moyenne de 17pts. Et même, il se révèle particulièrement boulimique aux rebonds avec plus de 10 prises de moyenne. Alors certes il n’est pas encore vraiment intégré et imprégné des schémas de l’équipe, il n’est pas encore au diapason en défense ; mais Luol Deng a clairement remis en route, comme on dit dans le jargon.

Ce qui est frappant, c’est son plaisir affiché de fouler de nouveau les parquets. Ca a été particulièrement visible lors du dernier match, face aux Bucks. Deng a su se transcender pour élever son niveau de jeu pour permettre à Chicago de combler un déficit de près de 20pts à la mi-temps et ainsi éviter une défaite qui aurait fait assez mal au bilan comptable des Bulls. Au final, Deng se paie 24pts et 20rebs – son records en carrière. Cela arrive en point d’orgue d’un début d’exercice qui nous rappelle les bonnes dispositions préalablement affichées par le numéro 9 de Chitown. Luol Deng a réussit à laisser ses soucis (de contrat ou de santé) de côté et peut dorénavant croquer le jeu à pleines dents. Ca risque de faire mal.

3 novembre 2009

Charlotte est désespérant

On leur colle souvent l’étiquette du gentil. Le sympathique looser qu’on aimerait bien voir accrocher les PO quand même. Mais l’on risque bien de réviser notre jugement dès cette saison et lever les yeux au ciel lorsqu’on évoquera les Bobcats ; dommage pour une équipe encore en quête d’identité aux yeux du grand public.

La franchise des Bobcats est la dernière née en NBA. Ses premières saisons furent laborieuses et jamais couronnée de qualification de PO. Difficile dans ses conditions de se constituer un vivier d’amateurs dans un circuit où l’on trouve de très nombreuses franchises bien implantées, avec pour beaucoup une histoire forte et chargée d’émotions. Et l’opération séduction des Cats envers les fans de NBA est carrément en train de balbutier.

La popularité d’un club va souvent de pair avec ses résultats, plus ou moins récents. Forcement, le meilleur moyen de se faire aduler, ça serait d’engranger les bonnes performances sportives. Plus facile à dire qu’à faire et rares sont les exemples de sucess story fulgurantes en NBA. Comme il faut exister médiatiquement en NBA, il faut bien trouver d’autres moyens de gagner de l’affection auprès des médias et des fans. Commencer par avoir Michael Jordan au front-office, c’est un bon début ; ça permettra aux journalistes de rappeler que Kwame Brown a été choisit avec le premier choix de draft en 2001, ça leur fait toujours plaisir. Sur le parquet, l’on a un ancien Rookie of the Year (Emeka Okafor) et un ancien gagnant du concours de dunks (Jason Richardson).


Le hic, c’est que ces deux joueurs, susceptibles d’attirer la lumière, s’en sont allés. Remplacés par des joueurs plus neutres médiatiquement. Déjà, l’on perd les deux joueurs capables de sortir la franchise de l’ombre. Au-delà, cela témoigne aussi du projet de jeu. Car depuis, c’est Larry Brown qui est aux commandes et qui a quasi carte blanche pour bâtir son projet : une équipe de cols bleus soudés pour former l’équipe poil à gratter par excellence. A la manière de ses Pistons, mais sans des personnages hauts en couleur comme le duo de Wallace. Sans aussi le passif de « Deeeeeeeetroit Basketball » et notamment de ses bad boys, qui ont transmis en filigramme une âme à cette équipe. Car l’environnement joue un rôle important, un rôle d’émulateur ; ça s’est par exemple senti avec le Big Three de Boston vis-à-vis de l’héritage des Celtics. Et on revient à la jeunesse de la franchise qui indique le besoin d’un déclic encore plus fort pour se transcender.


Et puis ce projet de jeu à proprement parler, parlons-en. Les Pistons de Brown, avant leur run victorieux ou plus particulièrement avant l’arrivée du Sheed qui a conféré une autre dimension à l’équipe, étaient l’une des équipes qui déplaçaient le moins les foules lors de leurs matchs à l’extérieur. Là encore, l’ambiance du Palace et l’héritage des Joe Dumars, Isiah Thomas et consorts permettait d’assurer du monde aux matchs à domicile. Mais là… Un jeu aussi terne pour une franchise en quête de fans, est-ce bien pertinent ? On peut apprécier l’efficacité collective défensive, mais il faut vraiment s’accrocher pour suivre 48minutes de cette déliquescence offensive. Si l’on met de côté leurs 102pts face aux Knicks (et vous conviendrez que la défense de NYK est facilement négligeable quand on veut s’intéresser aux qualités offensives de l’adversaire), le bilan comptable des Bobcats fait peur à voir : 59 – 79 – 79. Sur le dernier match, face aux Nets, Gerald Wallace met 24pts, DJ Augustin plante 21pts et Boris Diaw arrive péniblement à 14pts. Comptez et vous verrez qu’il ne reste pas beaucoup pour les 3 autres joueurs ayant réussit à débloquer leur compteur face à une défense des Nets qui est tout sauf une référence. On finit avec un 32% aux tirs avec un 1-15 aux tirs longue distance. Face aux Cavs quelques jours plus tôt, on atteignait à peine 42% et Vladimir Radmanovic était le meilleur marqueur avec 12 unités. D’ailleurs, à l’occasion de cette rencontre, la marque était beaucoup mieux répartie (quoique tout aussi peu conséquente). Un terrible manque de constance dans le secteur offensif, qui montre qu’aucune ligne claire ne se dégage de l’attaque des Bobcats. Aussi louable soit leur défense, Charlotte aurait peut-être intérêt à soigner son attaque pour ne pas être snobbé par la plupart des amateurs de basket, las de tous ces tirs manqués dans un sport qui se veut à l’origine être un jeu d’adresse.

2 novembre 2009

Must See - Episode 1

Hebdomadairement, l'équipe de 24 secondes va vous proposer un assortiment des matchs NBA à voir pendant la semaine. Grosses cylindrées pour duels au sommet, opposition de style ou buzz du moment, nous allons essayer de vous livrer un panel de matchs qui s'annoncent particulièrement intéressants. L'équipe de 24 secondes ne peut être tenu responsable si tout cela se finit en pétard mouillé.

Et donc pour inaugurer cette section, 4 matchs cette semaine. Souvent des oppositions de style qui pourraient s'avérer enrichissante pour la suite des évènements. Voici donc notre sélection :

Washington Wizards @ Cleveland Cavaliers


Depuis leurs anciens affrontements plutôt virulents en PO, l’on attend souvent beaucoup d’adrénaline des confrontations entre Wash’ et Cleveland. Donc forcement, c’est un match qui ne passe pas inaperçu dans le calendrier de la semaine. Mais au-delà de cela, ce match représente un véritable test pour chacune des équipes. Nul doute que la défense des Cavs sera mise à mal, avec une ligne arrière explosive pilotée par un Gilbert Arenas de retour en grâce. On pointe déjà du doigt la défense sur pick’n roll, véritable talon d’Achille du Big Shaq Daddy. Les Wizards peuvent prendre feu et la défense sera l’enjeu primordial pour les Cavs.

En face, Washington devra se prouver qu’il peut tenir le choc physique dans la peinture. Aussi excellents puissent être Gilbert Arenas ou Caron Butler, il va falloir que les Wizards soient solides dessous pour pouvoir venir titiller des ténors (Boston, Orlando,…) du genre baraqués sous les panneaux. Andray Blatche sort quelques performances intéressantes, couplé au travail laborieux de Brendan Haywood ou Fabricio Oberto. Mais actuellement, le meilleur rebondeur de l’équipe est Mike Miller, symptomatique d’un secteur intérieur trop léger. Ne pas imploser face au défi physique d’Ilgauskas ou d’un O’Neal certes hors de forme pourrait être une bonne base de travail.

Los Angeles Lakers @ Houston Rockets


Comment ne pas évoquer Ron Artest ? Durant son long été californien, Ron Artest s’est acharné à la musculation et a multiplié les frasques, dont une sévère pique lancée à ses ex-employeurs considérant qu’il n’a pas été traité comme il aurait du l’être à la fin de son contrat avec la franchise texane. Il a cœur d’en mettre plein la vue sur ses anciennes terres et sachant qu’il est toujours en quête d’un match référence, cette rencontre pourrait bien partir dans n’importe quel sens. Car Ron Artest est certes arrivé à maturité, mais il a toujours tendance à parfois agir dans l’excès et cela s’annonce comme étant typiquement un match dans lequel il aura envie de forcer la décision. Il peut être sur un nuage comme tirer une balle dans le pied de son équipe.

Bien sûr, ce match va bien au-delà. Une vraie opposition de style entre une défense besogneuse et une attaque talentueuse. Même si il apparait sous-dimensionné, le backcourt de Houston risque de poser des soucis aux grands gabarits de LAL ; et puis il y aura la défense toujours magistrale de Battier sur Kobe Bryant qui a tendance à se démultiplier avec l’absence de Pau Gasol. Il sera de même intéressant de regarder le duel que ne manqueront pas de se livrer Bryant et Ariza. Le neo-Rocket a reçu quelques messages d’encouragement de la part de son ancien leader suite à ses premières prestations en rouge, ce qui renforce encore l’aspect « mentor » que l’on a pu apercevoir l’an passé. Les oppositions entre deux joueurs de talent qui se connaissent tant sont généralement très révélatrices et prenantes à observer.

Toronto Raptors @ New Orleans Hornets


Deux équipes qui doivent rebondir après une saison dernière loupée. Il s’agit ici pour les deux franchises d’emmagasiner des victoires d’entrée de saison et la confiance qui va avec. Ce qui m’a plus dans cet affrontement, c’est le contraste entre la paire Chris Bosh – Andrea Bargnani plutôt explosive et filiforme avec le duo David West – Emeka Okafor plus ramassé et tout en densité physique. Quelques ajustements en perspectives et il sera instructif de savoir qui aura su le mieux d’adapter.

A la baguette, deux virtuoses, dans des styles certes différents. Mais entre Chris Paul et Jose Calderon, nous avons deux beaux manieurs de ballons, qui plus est agressifs en défense. Sans aucun doute l’une des plus belles confrontations individuelles de la semaine

Charlotte Bobcats @ Chicago Bulls


Vinny Del Negro entre dans sa seconde année de coaching ; face à lui le légendaire Larry Brown. Ce n’est « qu » un match de saison régulière, donc l’importance du coaching sera peut-être moins dramatique que sur une série de play-offs, mais les deux équipes misent beaucoup sur le collectif et chaque décision pourrait avoir une grosse amplitude. En effet, mené par Derrick Rose, rookie de la saison dernière, personne ne semble se dégager. Après avoir livré une partition collective imposante face à Spurs, les Bulls ont semblé manquer de rythme et ont eu du mal à s’accorder. Il va bien falloir finir par trouver la bonne combinaison pour marquer de manière consistance, considération première depuis le départ de Ben Gordon, meilleur marqueur de l’équipe depuis plus de 4 ans.

En face, le problème est le même. L’on cherche encore plus désespérément quelqu’un pour mettre le ballon dans le cercle. Bref, il ne faut pas s’attendre à un festival offensif. Mais si ce match a obtenu sa place ici, c’est par la prédisposition de ces deux équipes à proposer quelques belles séquences collectives. Il a donc des chances que ce match soit au moins beau dans l’esprit.