18 novembre 2009

Et si Brandon Jennings avait raison ?

On s’en souvient, le numéro 10 de la dernière draft avait créer la sensation en déclarant à qui veut l’entendre qu’il était bien meilleur que Ricky Rubio, le prospect chouchou. Cela faisait écho à une personnalité haute en couleur, qui dégageait une confiance en lui hors du commun.

Avant même son arrivée dans la NBA, Brandon Jennings défrayait la chronique. Il a en effet zappé le passage par l’université pour faire ses classes en Euroligue, à la Roma. Un parcours atypique qui faisait quelques frileux, surtout que ses stats étaient moins clinquantes que celles de ses collègues outre-Atlantique, l’Europe abordant un style moins débridé et donc moins propice aux cartons statistiques.

Voilà donc l’enfant terrible qui débarque à Milwaukee, franchise moribonde à qui l’on ne donnait pas cher des chances avec le départ bradé de Richard Jerfferson. Encore moins avec la nouvelle blessure de Michael Redd, qui a manqué une bonne partie du début d’exercice. Mais pourtant, les Bucks affichent un bilan honorable de 5 victoires pour 3 défaites. Et parmi ces 3 défaites, 2 se sont jugées à 2pts, soit une possession, un tir, un détail.


Et au moment de distribuer les bons points, Brandon Jennings est en tête de liste. 25pts, 5 rebs, 5 asts, c’est un sacré tableau, qui force le respect. Il s’est particulièrement mis en lumière dernièrement face aux Warriors. Certes, ils ont une défense en gruyère, mais le gamin s’est quand même payé le luxe d’empiler 55pts pour couper court au débat. Niveau scoring chez un rookie, il se taille une place de choix parmi des cadors comme Wilt Chamberlain, Lebron James ou Kareem Abdul-Jabbar. Quand même.

Force est de constater que son passage par l’Euroleague lui permet de dominer totalement le jeu maintenant en NBA. Celui lui a permis d’avoir du sacré plomb dans la cervelle et de maîtriser bien mieux les aspects du jeu et de les assumer avec une maturité surprenante. Ce qui n’en sublime que bien plus ses indéniables qualités de joueur. Comme cette main gauche magnifiquement exploitée par une dextérité hors-paire. Une potentielle triple menace par sa vivacité en pénétration, son tir de loin à respecter et sa vision du jeu plutôt ouverte. Mais derrière, Brandon Jennings c’est aussi cette grande gueule, son assurance presque arrogante. Son travail acharné le lui confèrerait presque le droit de l’ouvrir autant. Au-delà de son expertise européenne, il est aussi un beau stéréotype de l’American Dream. On pourrait même voir dans ce gamin une sorte de fusion entre deux cultures de basket différentes. C’est limite poétique.


Finalement, peut-être est-il en voie de devenir le meilleur meneur NBA, comme il l’avais promis cet été. Au niveau du potentiel, seuls l’élite peut rivaliser avec lui. Et puis les stats parlent pour lui. Il a su fédérer les Bucks pour arriver à un 5-3 assez flatteur vu le roster. Il a su s’exposer pour dynamiser une rencontre mais également impliquer ses coéquipiers à bon escient. Tous ceux qui le trouvaient fou de penser tenir la dragée haute à Ricky Rubio sur un parquet NBA doivent commencer à réviser leur jugement. Talentueux, mature et haut en couleurs, Brandon Jennings fascine. Nul doute que ça sera quelqu’un en NBA. Et qu’il a fait sien le trône de Rookie de l’Année laissé vaquant par un Blake Griffin blessé et qui va devoir batailler sévère pour pouvoir le récupérer.

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