7 novembre 2009

La difficile semaine d'Iverson

The Answer a toujours été un joueur à part. Autant connu pour ses tatouages, ses dreadlocks et ses shorts extra-larges que pour son style de jeu alliant vitesse adresse et agilité, mais aussi pour ses frasques extra-sportives et son franc parler légendaire.

Alors quand AI a débarqué à Memphis, équipe du bas de tableau et en pleine reconstruction, on s'est d'abord dit que c'était une fin de carrière difficile pour Iverson. Ensuite, quand son coach a décidé de le mettre sur le banc pour s'en servir comme 6ème homme, on a senti que les choses n'allaient pas être aussi faciles...


Après une saison difficile à Detroit marquée par des problèmes de vestiaires, et une équipe des Pistons qui s'est qualifiée de justesse pour les playoffs avant d'être éliminés au premier tour. Du coup, AI a vite été éjecté de Detroit et laissé libre par son club. Le recruter était assurément un pari, et ce sont les Grizzlies qui ont choisis de le récupérer (voir notre article sur le sujet), à leurs risques et périls. Certes, Iverson est un joueur génial capable de débloquer la situation à lui tout seul, mais l'ex-joueur de Philadephia est vieillissant, et son caractère attire plus facilement les conflits que la bonne humeurs dans des équipes où il est de plus en plus considéré comme un joueur d'encadrement et d'expérience que comme le franchise player.

Après avoir raté le début de saison à cause d'une blessure, Iverson s'attendait à revenir dans le cinq de sa nouvelle équipe. Sa surprise a du être grande quand son coach Lionel Hollins a décidé de le placer sur le banc. Une situation que The Answer a vite eu du mal à accepter, criant haut et fort qu'avec tout ce qu'il a prouvé par le passé il n'avait pas à devoir se battre pour une place dans le cinq majeur. On pouvait s'attendre à un changement de situation, mais son coach semble faire preuve de caractère et ne pas céder aux caprices de sa star. AI a donc commencé les trois matchs qu'il a joué sur le banc, avec une moyenne de 22 minutes jouées. Pas énorme, ses stats s'en ressentent : 12 points et 4 passes par match. Et les déclarations fracassantes n'ont pas tardées.


"Ils m'ont signés pour une raison. Ils m'ont regardés jouer pendant 13 ans, et ils savent ce dont je suis capable sur un terrain, donc je n'ai pas à me demander comment je vais jouer. Je viens juste et je joue au basket." Pas faux, quand on signe Iverson on le fait pour une bonne raison. Les dirigeants des Grizzlies savaient que le joueur n'était pas du genre à jouer les faire-valoir. Iverson se serait-il rendu compte que ce n'était peut être qu'un coup de pub pour apporter un peu de glamour à l'équipe de Memphis ? "Qaudn j'entend quelque chose à propos des Memphis Grizzlies, je ne vous [les médias] entend pas parler d'autre chose que de ma situation de joueur qui sort du banc."

Alors, AI est-ils trop vieux pour continuer sa carrière en tant que franchise player ? Doit-il se résigner à jouer les seconds rôles ? D'après ses stats de l'an dernier Iverson avait encore de beaux restes : 17 points de moyenne dans une équpe de Detroit où il partageait la vedette avec Hamilton. Mais Iverson doit aussi se résigner à changer son jeu, devenir plus sobre, travailler pour l'équipe et aider les jeunes à prendre leur envol. En a t-il la capacité ? Aux vues de ses déclarations non. Surtout qu'il refuse de jouer dans une équipe en reconstruction, et prétend même ne pas se douter que Memphis était ce genre d'équipe.

Et puis, il y'a aussi les deux titulaires des lignes arrières : si OJ Mayo est indiscutable, le meneur titulaire est le jeune Mike Conley, pas mauvais mais pas une foudre de guerre. Il est en progression, notamment au niveau de la distribution mais ne sera sûrement jamais un très grand joueur. Reste qu'Iverson en meneur de jeu, c'est s'exposer au risque de le voir jouer au soliste pendant tout un match. Et avec deux futures vedettes comme Mayo et Rudy Gay, un intérieur solide comme Marc Gasol, Memphis semble avoir un collectif taillé pour voir haut. Et l'arrivée d'Iverson risquerait d'un peu trop redonner les cartes. D'un autre côté, l'équipe vient d'enchaîner quatre défaites d'affilée et ne compte qu'une victoire pour 5 défaites. Pas le meilleur moyen d'expliquer à Iverson qu'il doit se taire et se mettre au service de l'équipe.


Alors au final, on peut se dire que l'arrivée de Iverson dans le cinq permettrait de mettre un coup de pied dans la fourmillière et de sortir les Grizzlies de leur torpeur. Mais cela ne serait qu'une solution à court terme pour cette équipe d'avenir. Iverson n'étant pas le meilleur pédagogue du monde, pas sûr qu'il apporte énormément à ses jeunes collègues. A moins que ceux-ci se repassent les plus beaux extraits de sa longue carrière, et comprennent ainsi pourquoi The Answer se permet toutes ces choses...


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