21 février 2010

Orlando doit reprendre son bien

Tenants du titre de la conférence Est, possédant le meilleur pivot de la ligue, Orlando avait dévoré une équipe des Cavaliers pas à la hauteur l'an dernier pour se hisser en finale NBA. Depuis, les Cavs ont mesurés ce qui les sépare d'un finaliste en puissance : en acquérant Shaquille O'Neal cet été, ils se sont dotés d'un big man à l'intérieur capable de faire mal à Dwight Howard. Et en acquérant Jamison il y'a quelques jours, les Cavaliers ont semblés vouloir pouvoir opposer quelqu'un à Rashard Lewis.

Depuis, les Magics ont vite été distancés dans la course au titre de conférence, et avec 6 matchs de retard, il faudrait un miracle pour arracher le premier spot de la conférence Est. Depuis, les Magics ont aussi pris l'eau deux fois contre leurs rivaux avec deux défaites de 9 points en novembre et février. Il reste maintenant moins de deux mois aux Magics pour montrer qu'ils peuvent à nouveau aller en finale NBA.



On y est dans le sprint final. Avec la plupart des équipes ayant moins de 30 matchs à jouer, les dés sont jetés pour une bonne partie des franchises, tandis que la bataille pour les playoffs va faire rage. En tête des conférences, on assistera plutôt à des luttes au sommet destinées, sinon à rassurer les fans et les analystes quand aux chances de remporter le titre, à assurer la suprématie sur sa conférence et à s'assurer l'avantage du terrain lors d'une série de playoffs. Avantage que l'on sait ô combien important en NBA. Cleveland est quasi-assuré de finir en tête de la conférence, et Orlando regarde plus derrière que devant, avec Boston et Atlanta qui pourraient revenir au plus mauvais moment.

Pourtant, les Magics partaient avec de grandes ambitions cette saison, mais l'échange Turkoglu / Carter n'a visiblement pas été une grande idée. Si Vincanity a semblé se reprendre en quelques occasions (22 points de moyenne en février contre 9 en janvier), il ne semble pas autant crucial qu'a pu l'être Hedo Turkoglu. Peut être qu'en playoffs il montrera de plus belles choses, mais cela semble mal parti. Mais revenons en à nos moutons. Car ce soir a lieu LE match de la conférence Est, opposant les Cavaliers aux Magics sur le terrain de ces derniers. Et avec deux défaites en deux rencontre, la pression est du côté des Magics qui perdraient l'avantage du terrain en cas de défaite.


Deux défaites de 9 points qui vont coûter cher à la fin de la saison. La première a eu lieu en novembre, avec pour une fois un Carter royal, mais un Dwight Howard qui (à l'image de son début de saison) avait été trop effacé. Et de l'autre côté, un Lebron de feu (36 points) qui n'avait même pas eu besoin d'un grand Shaq pour s'imposer. Le retour avait vu une belle prestation collective des Magic, mais toujours sans arme face au talent de Lebron, et au poulain de Marrh : JJ Hickson.

En fait, quand on regarde la finale de conférence de l'an passé, une chose saute aux yeux : étant monté en puissance tout au long des playoffs, Howard avait atomisé la défense des Cavaliers qui ne pouvait strictement rien faire, sinon faire des prises à deux sur lui, libérant ainsi Lewis et Turkoglu. Cette année, avec un Lewis sur le déclin, et un Carter moins extérieur que le turque, avec une équipe qui fait moins de passes à Superman, forcément la mayonnaise a du mal à prendre. Alors certes les Magic sont encore dominants dans la ligue, mais dégage moins d'aura que l'an passé où, même si ils avaient surpris, ils semblaient bien capable de jouer les trouble-fêtes.


Pour ma part, j'ai confiance en la capacité de Dwight Howard à se sublimer lors des gros matchs. Il faut juste que ses coéquipiers le servent plus, et jouent en se servant de lui. Se priver d'une telle arme est un affront pour le All Star, et face à Shaq Howard devra utiliser toute sa mobilité pour s'imposer. Sous peine de voir repartir Lebron avec une troisième victoire face à eux dans la saison, synonyme d'avantage du terrain pour les retrouvailles des deux équipes en playoffs, et surtout synonyme d'affront pour le Magic et ses fans.



19 février 2010

Kevin Martin pour booster les Rockets ?

Second versant du trade que nous avons évoqué hier : Kevin Martin quitte les Sacramento Kings pour arriver chez les Houston Rockets. Certes, ajouter un scoreur attitré dans une équipe qui manquait cruellement de points est assez logique ; mais pourrait ne pas s’avérer aussi pertinent après analyse.

Les Rockets ont été le principal acteur de ce gros trade. Ils ont su habillement jouer avec les nerfs de leurs partenaires pour finalement obtenir ce qu’ils voulaient. La question est de savoir si c’était vraiment la bonne direction à suivre.

Tout d’abord, faisons un point sur les autres gains de cet échange : Hilton Armstrong, Jared Jeffries et Jordan Hill. Allez regarder leurs stats et vous serez passablement inerte face à des productions plutôt banales, dans des équipes qui offraient pourtant des possibilités. On notera toutefois que Jordan Hill est jeune, assez prometteur et qu’il dégage une certaine intensité qui lui sera utile au moment de s’insérer dans la défense très active des Rockets. Lui et Hilton Armstrong vont apporter de la densité dans la rotation dans la peinture. Mais je doute que cela vaudra l’apport de Carl Landry (parti dans le cadre de cet échange).


Jared Jeffries, c’était clairement pour forcer la main aux Knicks. C’était un boulet dans leur opération été 2010. Et sans doute obnubilés par cette échéance, les dirigeants ont consentis de filer des tours de draft. Certains traders n’hésitent pas à parier sur la déchéance économique en Grèce pour se faire de l’argent, Houston estime que l’opération reconstruction des Knicks peut faire un flop et donc espère récupérer des choix de draft relativement haut placés.

La pièce maîtresse du deal est donc l’arrivée au Texas de Kevin Martin. On avait dit avant l’entame de la saison qu’avec Yao Ming sur le flanc, Houston allait cruellement manquer de leadership en attaque. Certes, les premières semaines ont été flatteuses, mais les Rockets sont depuis un peu rentrés dans le rang et il semble que l’on ait atteint les limites d’une équipe sans stars en NBA. Certes, Kevin Martin n’est pas le genre de joueur à savoir totalement prendre le jeu à son compte, mais il peut tout à fait assurer un haut niveau de scoring avec des schémas qui lui seraient dédiés. Ca tombe bien, Rick Adelman a été son entraineur lors de ses premières années à Sacramento, il se pourrait que ces deux-là renouent une belle complicité.

L’avantage serait que Kevin Martin puisse s’adapter aux plans à court et moyen terme de la franchise. Tout d’abord, il forme avec Trevor Ariza et Shane Battier une triplette d’ailiers assez explosifs, qui sur le papier peut donner un style assez écarté et up-tempo à l’attaque des Rockets. Quand Yao Ming reviendra, Kevin Martin se mutera en poste 2 plus classique. Les possibilités paraissent assez grandes puisqu’il a déjà tenu ce rôle avec succès statistique avec les Kings, sans avoir d’aussi grand pivot à ses côtés. Sur le papier, l’association pourrait être ce qu’aurait du être un binôme Yao Ming – Tracy McGrady.


Le spectre des blessures passées (et en cours, donc) nous fait nous rappeler que Kevin Martin a manqué au moins 20 matchs dans chacune des trois dernières saisons. Quand on semble s’être installé sur un cimetière indien, comme pourraient bien l’être les Rockets, on s’étonne quand même que les dirigeants misent sur un joueur avec de tels antécédents. Car les Rockets misent vraiment sur Kevin Martin, car il est accompagné d’un contrat en béton, signé avec les Kings qui voulaient en faire un franchise player.

On pourra aussi noter que le garçon n’est pas connu pour sa défense, alors que l’équipe en avait fait son credo sur ces derniers mois. De même, on chipotera sur un certain manque de leadership : l’équipe est déjà soudée, mais Kevin Martin est-il celui qui arrive à ce que l’équipe se transcende dans les moments chauds ? De ce que l’on a vu, aucun joueur de cet effectif ne peut être considéré comme un « alpha male », un rôle que pouvait jouer un aboyeur comme l’ami Ron Artest l’an dernier lors de ce qui a constitué la première victoire en série de PO de Houston de l’ère Yao Ming. Bien entendu, l’on peut le devenir (ou que cela soit une qualité latente), comme le montre l’exemple de Chauncey Billups avec la campagne victorieuse de Detroit.

En définitive, l’opération est plutôt bonne sur le moyen terme. Houston s’est donné les moyens d’être une bonne équipe avec un effectif assez complet. Après, c’est peut-être fantasmagorique (et vice et versa) mais je ne les sens malgré tout pas avoir l’étoffe d’un champion, car en proie à caler à certaines étapes cruciales.

18 février 2010

Tracy McGrady est le locataire provisoire du Madison Square Garden

Premier versant d’un trade que l’on étudiera tout au long de divers billet : Tracy McGrady s’exile de Houston pour atterrir du côté des Knicks de New York. Un baroud d’honneur à première vue, mais il se pourrait que ce mouvement ait une porté beaucoup plus grande.

Pour rappel, nous sommes au cœur d’un deal à trois équipes, qui envoi notamment Kevin Martin aux Rockets. Dans l’histoire, NY envoie Jared Jeffries et Jordan Hill pour récupérer Sergio Rodriguez et donc Tracy McGrady. Du point de vue des Knicks, c’est une très belle opération qui pourrait redonner le sourire aux aficionados du côté de Big Apple.

Tout d’abord, T-Mac va apporter un peu de star power à l’équipe. Déjà, pour les fans, c’est un point positif. L’aspect nouveauté va les faire se pencher avec un peu d’attention sur les prochains matchs des Knicks. En cette période de longue disette, tout gain d’intérêt est bon à prendre. Et des curieux, il risque d’y en avoir un paquet. En effet, le garçon n’a pas joué depuis une éternité, si l’on met de côté quelques apparitions fugaces sous le maillot des Rockets. Il s’entraine régulièrement depuis quelques semaines pour revenir. Bien entendu, rien ne vaudra l’intensité des matchs officiels pour se jauger et donc l’état de forme de T-Mac est une grosse inconnue. Mais les Knicks ont tenté le pari. Ils n’avaient de toute façon rien à perdre, puisque le contrat de leur nouvelle star s’arrête dès cet été et que cette saison n’est qu’un bouche-trou en attendant le big bang de l’été 2010. Tracy McGrady et New York sont deux monstres médiatiques en manque de reconnaissance, ils devraient donc bien s’entendre.


Mais cela va plus loin que de simples coups de projecteurs pour la fin de la saison régulière. Bien sûr que l’on va s’intéresser d’un peu plus près aux matchs des Knicks, mais pas seulement pas curiosité de voir quels dégâts un arrière aussi doué peut engendrer sous Mike D’Antoni. D’ailleurs, de ce point de vue-là, l’arrivée de Sergio Rodriguez est à souligner de deux traits. Chris Duhon est au fond du gouffre et le coach cherche désespérément un gestionnaire sur le terrain. Sergio Rodriguez a le talent et l’intelligence pour s’attirer très vite les faveurs de son nouvel entraineur. Gageons qu’il saura un peu structurer le jeu des Knicks souvent très décousu. Mais reprenons. Donc, au-delà de cet aspect de pur basket-ball, il y a un côté story telling. Les deux parties ont besoin de redorer leur blason, car il apparait clair que dès mai, leurs routes vont diverger. Mais chacun à besoin de l’autre. T-Mac a besoin d’une équipe où il aura carte blanche en attaque pour montrer qu’il a encore le niveau, afin de s’assurer un bon contrat dans une équipe confortable.

Les Knicks ont besoin de crédibilité sportive pour servir leurs plans : attirer des grands noms comme Lebron James ou Dwayne Wade. Certes, Big Apple est la plus belle scène médiatique du monde. Mais avec les progrès en matière de communication –Internet notamment- ces joueurs savent qu’ils peuvent être une icône mondiale en évoluant dans un marché local moins glamour, et qu’au final, leur carrière sera évalué en fonction de leur nombre de bagues. Pat Rilet jouit d’une forte aura et a bâti une équipe avec laquelle Dwayne Wade a été Mvp des Finales. Lebron James a lui aussi déjà connu les Finales et doit sans doute voir cette année que ses dirigeants mettent tout en œuvre pour lui offrir les meilleurs conditions possibles pour réussir sportivement. Pourquoi quitter des organisations qui paraissent stables et respectables pour une équipe dirigeante des Knicks qui certes a quelques belles lignes à son CV, mais qui n’a pas encore fait ses preuves à NYK ? Faire remonter Tracy McGrady en haut de l’affiche montrera que l’équipe actuelle sait gérer les stars avec sérieux. En revanche, si l’expérience fait un flop, on peut penser que les autres joueurs majeurs seront plus frileux quant à faire confiance à New York.


Pourtant, les Knicks essaient de mettre les petits plats dans les grands. Ils se sont notamment débarrassés dans ce trade du boulet financier qu’est Jared Jeffries. En plus, le contrat garanti pour l’année prochaine de leur rookie Jordan Hill part aussi, c’est toujours ça de gagné. Certes il a été drafté relativement haut, mais il ne faisant de toutes façons pas partie des plans. En parlant de rookies, la propriété des prochains tours de draft de New York fait assez peur. Les sources divergent encore quelque peu sur les exceptions, mais il se pourrait bien que les premiers tours de draft de NYK pour 2011 et 2012 soient également partis dans l’échange. Ce qui pourrait constituer un gros risque, puisque c’est la draft qui est sensée rééquilibrer les niveaux, d’où que New York devra impérativement réussir un coup cet été sous peine de rester moribonds pendant encore quelques temps. Mais avec $30millions d’avance sur le salary cap pour cet été, il devrait y avoir moyen de faire de belles choses.

En attendant, nous avons 3 mois de Tracy McGrady sous les projecteurs du Madison Square Garden. Avec Sergio Rodriguez, Mike D’Antoni récupère deux joueurs fondamentaux pour sa rotation, en ne sacrifiant rien à son équipe-type. Du côté de New York, beaucoup espèrent que cela ne sera qu’un apéritif. Tout se que l’on espère, c’est qu’il ne soit pas fade et qu’il provoque quelques explosions de goût épicées.

Les blogs ont la parole - Episode 3

Voici venir la troisième édition de notre revue de presse des web francophones. Vous vous en doutiez sans doute : le All-Star Game a été à l'honneur tout au long de la semaine dernière. Que disent nos partenaires à propos de la grande messe du basket spectacle prôné par la NBA ?


MyNba4U : Tinmar de MyNBA4U demande à ses collègues de Fadeway.fr et de UnlimlitedNBA leur avis sur le All-Star-Game et notamment sur la sélection des joueurs : une réforme est-elle nécessaire ?

Basketblog : Sur Basket Blog, Alain Mattei réclame l'arrêt du Slam Dunk Contest


Sur Fadeway.fr, Julien revient sur le dernier All Star Game et la belle victoire de l'Est

17 février 2010

Un ASG si extraordinaire ?


Extraordinaire, colossal, spectaculaire. De nombreux superlatifs appliqués à ce All Star Game 2010, qui imposent une question évidente : parle t-on juste du spectacle ou d'un match entre les meilleurs joueurs du monde ? Car si sur les highlights ce All Star Game a rempli tous ses objectifs, du côté du jeu, du vrai, on est loin d'avoir atteint des sommets.

Certes, la formule de ce match est là pour privilégier les actions individuelles plus que les performances collectives, et les précédentes éditions avaient tracés ce style loin des All Star Game d'antan. Celui-ci aura au moins eu le mérite d'être disputé jusqu'au bout et de nous avoir offert quelques actions d'éclats. Devant plus de 100.000 spectateurs, de quoi marquer l'histoire.


Un record en trompe l'oeil



Une bizarre impression après ce match. Il suffit de lire la presse généraliste parler de ce All Star Game pour comprendre que le principal souvenir qu'aura laissé ce match, ce n'est pas sur le terrain qu'il aura été construit, mais bien en tribunes. Il fallait voir l'air fier de lui de Mark Cuban quand il annoncé que ce match entrait dans le livre des record pour son nombre de spectateurs : 108.713 personnes présentes pour assister à ce show ahurissant ! Si l'an dernier l'on se trouvait à Las Vegas, c'est cette année que le show a montré tous ses excès. Se trouver dans un stade de football américain a aidé pour créer une scène énorme sur laquelle se sont trémoussés Usher, Shakira ou encore Alicia Keys. Et sur laquelle sont apparus tour à tour les joueurs sélectionnés. L'occasion pour la première fois de voir que le Shaq nous a manqué, et que Dwight Howard essaye tant bien que mal de le remplacer. La polémique entre les deux hommes n'a cessé d'enfler autour du All Star Week end, et contrairement à ce à quoi l'on pouvait s'attendre, le Shaq est resté très discret.

La free-agency de 2010 à l'honneur

Inévitablement, l'un des sujets les plus chauds de ce All Star Game concernait les joueurs susceptibles de quitter leur club libres à la fin de la saison. Lebron James, Dwyane Wade, Chris Bosh. De nombreuses rumeurs courent sur eux à chaque instant, et voir Lebron et Wade combiner pour des alley-oops a sûrement donné des idées à de nombreux GM, si ce n'est aux joueurs en question. Les rumeurs les plus pressantes envoient Wade et Bosh dans la même équipe pour former le duo que son association avec Jermaine O'Neal n'aura jamais donné. Du côté de Lebron, c'est le flou artistique, pas de grande tendance qui se dégage mais toujours autant d'attente. La période estivale va vraiment être excitante, et nul doute que l'envie des Cavs de faire venir Stoudemire vient aussi du fait qu'il faut faire rester Lebron (ou préparer l'après-Lebron).

Le match


Bien sûr, le show a bien été assuré, plus du côté Est que Ouest. La preuve ? Le top10 de la soirée qui a vu 8 actions de la côte Est récompensées. Lebron a notamment été impressionnant avec ses dunk arrière, tandis que Wade nous a régalé avec une "T-mac" et que Howard s'est payé le luxe de marquer derrière la ligne à trois points ! Côté jeu, le score ne le montre pas mais l'Est a globalement dominé le débat, sans pour autant larguer les rivaux de la côte Ouest. Ces derniers ont refait leur retard en fin de match, bien aidé par un Billups toujours aussi clutch qui a formé un trio explosif avec Anthony et le régional de l'étape Nowitski, grâce à l'envie de ses partenaires de le faire briller. Au final, les deux dernières minutes ont été joués dans une atmosphère de vraie fin de match, avec des temps morts réguliers, des fautes pour envoyer l'adversaire aux lancers-francs et des paniers plus que jamais importants. Il aura fallu ce dénouement serré pour que le public se réveille enfin et qu'on voit une certaine pression toucher les joueurs. Gagné au lancers-francs par la conférence Est, ce match aurait pu basculer sur un shoot au buzzer malheureusement trop court de Carmelo Anthony.

Les stars

On s'y attendait, Dwight Howard a fait le show, masquant presque l'absence de Shaq. Ce dernier avait lancé un pavé dans la mare en critiquant le surnom "Superman" de Dwight, estimant qu'il est le seul dans la ligue à pouvoir porter ce surnom. Des propos qui ont déçus Howard et l'ont poussés à attaquer fort ce match et à mettre encore plus d'ambiance pour montrer qu'il est le nouveau showman de la ligue.


Avec un match on ne peut plus complet (28 points, 11 passes, 6 rebonds, 5 interceptions), Dwyane Wade a logiquement été élu MVP du match, avec une performance tout en efficacité (12-16 aux shoots) et presque en discrétion. Son entente avec Lebron James (qui a lui aussi régalé par ses performances, avec un peu plus de spectacle, mais aussi plus de déchets) est visible et on pourrait rêver de les voir ensemble. Ce qui se produira très prochainement... lors des Championnats du monde, puisque les deux joueurs feront partie de la Team USA.

Côté Ouest, Carmelo Anthony confirme l'emprise de la génération 2003 sur la NBA, en étant le meilleur joueur de sa conférence, Chauncey Billups a pris les choses en main avec sérieux dans le money time, tandis que Dirk Nowitski a lancé le match de son équipe, avant d'aider à la remontée en fin de matchs. Ces trois joueurs ne sont pas ce qu'il y a de plus spectaculaire, et c'est plutôt un petit nouveau qui a fait le show !

Les nouveaux-venus

Traditionnellement ils n'ont que peu de temps de jeu, mais leurs cas sont différents selon la conférence dans laquelle ils ont joués. A l'Est, David Lee, Al Horford et Gerald Wallace n'ont pas servi à grand chose tandis que Rajon Rondo et Derrick Rose ont eu la chance d'être les seuls meneurs de l'équipe, et ont donc apportés un peu de structuration au jeu de l'Est qui a débuté le match avec une certaines désorganisation et une accumulation de tentatives individuelles.


A l'Ouest, au contraire, les "rookies" ont eu le droit à des responsabilités, et c'est notamment Deron Williams qui a bien pris part au show en montrant toutes ses qualités de dunker en plus de celles de meneur de jeu. Il a enfin eu sa récompense, et vu sa prestation spectaculaire, on devrait le retrouver encore plusieurs années ! Kevin Durant a lui aussi participé à la fête avec une jolie performance. Lui qui est l'un des plus grands espoirs de la ligue, sera présent pendant longtemps au All Star Game, et s'est déja solidement installé. Les autres débutants, Kaman et Randolph n'ont pas pesés bien lourd dans la balance.

15 février 2010

Caron Butler fait-il de Dallas un prétendant sérieux ?

On a enfin eu notre premier blockbuster deal. En plein milieu du All Star Week End de Dallas, les Mavericks ont fait savoir qu’ils avaient réalisé le plus gros deal de la saison. L’objectif annoncé est de faire monter Dallas dans la hiérarchie et d’être ainsi candidat légitime au titre suprême.

Pendant que Dirk Nowitski menait son équipe à la victoire dans le Shooting Stars Event, les Mavericks ont échangé Josh Howard, Drew Gooden, Quinton Ross et James Singleton contre Caron Butler, Brendan Haywood et Deshawn Stevenson en provenance de Washington. Les deux équipes annoncent la couleur : les Wizards ont clairement fait le deuil de leur saison, alors qu’on espère bien titiller les sommets du côté du Texas. Analyse.

Commençons par débroussailler du côté de Washington. Nous vous l’avions expliqué dans un précédent billet, la saison catastrophe des Wiz’ marque le clap de fin de la formule magique basée sur un trio, qu’il soit Arenas-Jamison-Butler ou plus anciennement Arenas-Jamison-Hughes. Las, l’équipe dirigeante n’a d’autre choix que d’entamer une opération coup de balai en espérant des lendemains plus joyeux. Les trois contrats envoyés à Dallas étaient assez lourds et bien entendu, vont au-delà de la fameuse frontière de l’été 2010. Alors qu’en contrepartie, ils reçoivent tout un tas de joueurs qui peuvent ne plus être sous contrat à cet horizon. Au final, $14.6 millions d’allégés pour l’exercice prochain. Ce qui finalement permet aux Wizards d’être un poil au dessus du salary cap. Bref, ce deal leur fera économiser de l’argent sur la saison prochaine, mais ne leur libère aucune place salariale pour signer un joueur plus ou moins majeur dans les mois qui suivent. Ce qui fait un peu bancal comme plan de reconstruction. Ce qui laisse à penser que Washington devrait poursuivre ses opérations ; tous les regards se tournent alors sur le cas d’Antawn Jamison, mais c’est un autre sujet.

Pour en revenir au deal d’aujourd’hui, Quinton Ross et James Singleton sont des role players dans une équipe qui n’en a pas besoin. Ils vont devoir prendre leur mal en patience et sont voués à rester spectateurs jusqu’à ce que les premières banderilles de l’été 2010 soient placées en terme de signatures et qu’ils pourront offrir leurs services pour solidifier un nouvel effectif. Ils ont un niveau assez corrects, mais nous ne les reverrons donc pas d’ici le début de la saison prochaine, et uniquement s’ils ont su faire les bons choix sportifs. En revanche, les deux autres vont avoir l’occasion de se mettre en valeur dans une équipe en délabrement, qui ne sera que le théâtre de velléités personnelles.


On va commencer par Drew Gooden. Fin de saison dernière, le bonhomme a été quelque peu sous-utilisé par Greg Poppovich, assez peu enclin à faire jouer des recrues hivernales ; ce qui n’a pas aidé la côte de l’ancien lieutenant de Lebron James, avec qui il était assez peu complémentaire en attaque. Bref, il n’a jamais eu vraiment l’occasion de gonfler sa valeur marchande, souvent engloutis par les prérogatives collectives. Voilà qu’il arrive dans un environnement où il pourra d’avantage exhiber son jeu poste bas. Il offrira un point de fixation qui pourra aider l’exécution de certains schémas et mettre en valeur une complicité avec un artilleur comme Mike Miller. Drew Gooden peut clairement tirer son épingle du jeu dans la perspective d’un nouveau contrat juteux.

Pour Josh Howard, c’est l’occasion de changer d’environnement. Il a passé toute sa carrière à Dallas, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur, c’était une sélection pour le All-Star Game 2007. Les trois années qui ont suivi ont été trois années de galères, ponctuées par des scandales (la marijuana, le manque de respect envers l’hymne américain) et des blessures. De plus, il n’a jamais preuve de pugnacité pour traverser les moments difficiles qu’il a enduré. Un changement de club pourrait être pour lui un vrai détonateur. On remarquera que les Mavericks ont géré le timming avec une belle dextérité. En effet, ils ont su faire monter la côte de leur joueur. Ils l’ont maintenu à un niveau de minutes et donc d’exposition assez élevé et ils ont su attendre que son contrat expirant fasse monter sa valeur marchande. Il y a eu quelques offres par le passé, l’on peut citer par exemple celle de l’échange avec Stephen Jackson un peu plus tôt dans la saison ; mais Dallas a su attendre le moment opportun pour maximiser ce trade. Ils ont réalisé un vrai coup, que je n’hésite pas à comparer avec celui incluant les Gasol il y a 2 ans.

Le parallèle est d’ailleurs assez enthousiasmant. Tout d’abord, parce que l’on se dit que cela va forcer la main à certains dirigeants pour essayer de répondre à cet upgrade et que la tripotée de rumeurs auxquelles nous avons droit quotidiennement pourraient enfin se concrétiser. Et il parait qu’il y a des mouvements assez fous discutés en coulisses.

Et puis aussi, cela repositionne Dallas dans la course au titre. Après un bon début de saison, les Mavs ont clairement baissé en tension, preuve en est leur 2-5 sur les 7 matchs précédents cet All Star Break. Caron Butler est un formidable ailier, élu deux fois pour faire parti du All-Star Game. Empêtré dans le marasme des Wizards, il n’a pas vraiment pu montrer toute l’étendue de son talent sur les deux dernières années, où il tourne à plus de 20pts, 6.5rebs et 4.5asts. C’est un formidable all-around player, un profil qui devrait bien coller avec la physionomie des Mavericks cette saison. En l’état actuel des choses, il est clairement au-dessus de Josh Howard dans tous les compartiments du jeu. Il est une menace offensive tant intérieure qu’extérieure, c’est un vrai apport au rebond, il amène plus de répondant en défense et c’est un vrai liant pour le jeu collectif. D’ailleurs, à ce propos, il n’aura certainement aucune gêne à jouer aux côtés de Dirk Nowitski en tant que superstar installée, puisqu’il a déjà du jouer les rôles de lieutenant pour Dwyane Wade, Kobe Bryant ou encore Gilbert Arenas. Par son sens de la passe, il ne risque pas de déstabiliser l’effectif. Mais ces qualités de scoreurs feront à n’en pas doute la troisième voire seconde option offensive individuelle de Mavericks derrière le grand Dirk et Jason Jet Terry.



L’arrivée de Brendan Haywood vont densifier la défense intérieur. Erik Dampier abattait un boulot plutôt correct, mais l’équipe devait se doter d’un rempart supplémentaire notamment lorsque Dampier est comme aujourd’hui en délicatesse avec son genou. Derrière lui, la raquette manquait de poids. La route vers le titre risque de passer par Andrew Bynum, Shaquille O’Neal ou Dwight Howard et Dallas ne pouvait pas se permettre de leur opposer le seul Erik Dampier. Sans solution alternative, ces grands pivots allaient cueillir les Mavericks sans sourciller, comme en a témoigné un récent affrontement avec les Lakers où les angelinos se sont fait porter sur les épaules de leur jeune pivot pour glaner tranquillement une victoire dans le Texas. La maturité est lente chez les pivots et Brendan Haywood s’éparpille dorénavant beaucoup moins. 5ème en efficacité aux contres et un bon 10rebs de moyenne. Nul doute qu’il devrait être encore plus concentré dans une équipe avec un rôle assigné plus précis.

Certains le vouent au bout du banc, mais je pense que Deshawn Stevenson peut tirer son épingle du jeu. Son physique pourrait lui permettre de gêner considérablement certains extérieurs ou ailiers adverses. On pense forcement à des cas comme Lebron James, Paul Pierce ou Kobe Bryant pour qui les Mavs n’ont pas vraiment de chien de garde attitrés. De plus, il pourrait insuffler une certaine passion brûlante dans l’approche de certains rendez-vous importants ; on se souvient notamment qu’il a grandement contribué à allumer le feu de paille autour de la rivalité entre Washington et Cleveland. Finalement, son côté un peu bad boy pourrait secouer une équipe, qui a encore trop tendance à paraître lisse.

On pourra donc dire sans trop de difficultés que cet échange à augmenté la qualité du roster des Mavericks. Ils apparaissent gagnants sur presque toute la ligne, sauf peut-être sur le moyen terme, car en rajoutant des contrats pour l’exercice prochain, cela complique la position de Dallas pour cet été. On se rappelle que certains avaient pronostiqué un coup fumant de Mark Cuban qui aurait pu convaincre un gros poisson de venir rejoindre son esquad. Dans l’état actuel des choses, il aura bien moins de marge de manœuvre cet été, mais nous ne nous inquiétons pas pour lui, il a toujours su se montrer très créatif.


La question est de savoir si ce trade propulse bel et bien Dallas dans le gratin de la ligue. Pourront-ils sortir victorieux d’une série en 7matchs face à Denver ou Los Angeles ? Bien entendu, du côté des dirigeants des Mavs, cela ne fait aucun doute. Chez les principaux intéressés, on reste sceptiques, tout du moins en apparence. Le All Star Game a permis d’avoir tous les principaux protagonistes sous la main et l’on a pu constater que de Georges Karl à Kobe Bryant en passant par Pau Gasol et Chancey Billups, on demande surtout à voir avant de se prononcer. Il est vrai qu’une belle alchimie ne se décrète pas. Toujours est-il que l’effectif a fière allure et que cet échange ne touche pas aux qualités de l’équipe et amoindrit certains défauts. Il polit l’équipe, la fluidifie, sans vraiment créer d’impact lourd.

Néanmoins, ce trade hausse-t-il suffisamment le niveau de compétitivité des Mavericks pour pouvoir légitimement prétendre prendre place à la course pour le trophée O’Brien ? Je pense que l’équipe reste fondamentalement un cran en-dessous de ces principaux concurrents. Prenons les Lakers, qui sont considérés comme un passage obligé pour toute équipe ayant des velléités à l’Ouest. Andrew Bynum et Pau Gasol seront sans doute ralentis par l’apport de Brendan Haywood, mais devraient normalement pouvoir s’en tirer. Kobe Bryant reste encore une inconnue, mais cela tient d’avantage de sa propre condition physique que de son adversaire direct, et un Black Mamba en plus ou moins grande possession de ses moyens ne craint pas un Deshawn Stevenson. Caron Butler en tant que menace offensive risque d’être entravé par Ron Artest, alors qu’il aurait bien besoin de se montrer avec un Lamar Odom aux basques de Dirk Nowitski. Le même constat pourrait être fait avec les Nuggets face aux Mavs. Intrinsèquement, je vois donc Dallas encore en-dessous ; mais ils se sont donnés les moyens pour pouvoir y croire sur une série de 7 matchs. Ce trade leur donne le droit d’invoquer le grade de challenger, pas vraiment celui de prétendant.

14 février 2010

Où va le concours de dunk ?


La nuit dernière, on a pu à nouveau assister au concours de dunk lors du All Star Week End. Et encore une fois, le spectacle a déçu. Certes, Nate Robinson a une détente impressionnante, mais cela suffit-il pour en faire LE meilleur dunker de la NBA ? Objectivement, le spectacle décline d'années en années, et on a de plus en plus l'impression d'assister à une mascarade ennuyante qu'à un concours spectactulaire.

Où est passé le temps des duels entre Wilkins et Jordan ? Où Vince Carter, T-Mac ou Kobe faisait régner la loi lors du All Star Week end et avaient le droit à des standing ovation de la part du public. Le concours de Dunk se cherche, et a beaucoup de mal à se trouver.


Loin de moi l'idée de rabaisser la performance de Nate Robinson. Le meneur de poche des Knicks est assurément un athlète impressionnant et sa détente ferait rêver tous les basketteurs de la planète. Mais on a parfois l'impression que la NBA fait tellement le buzz autour de lui que le résultat du concours est déjà connu d'avance ! Pourtant la NBA essaye chaque année d'innover autour de ce concours.


Car cette année, une innovation majeure est apparue : trois joueurs seulement étaient présélectionnés : le quatrième a été élu lors du Slam Dunk-In, à la mi-temps du rookie game, entre deux rookies. C'est là que DeMar DeRozan, le rookie des Raptors, a décroché sa place pour le Slam Dunk Contest. Et on a assisté à un beau duel avec Eric Gordon des Clippers. Un duel même rafraichissant qui est sorti de l'ordinaire sûrement grâce à la jeunesse des deux prétendants. Et DeRozan a réussi à atteindre la finale du concours, notamment grâce à son dunk assisté par un coéquipier.

Parti de l'extérieur de la raquette à 0°, il a récupéré la passe de son coéquipier sur la tranche de la planche, avant d'enchaîner avec un windmill sous le panier pour dunker de l'autre côté de l'anneau. Impressionnant, et la note parfait pour le rookie qui s'est vu attribuer le seul 50 de ce concours. Malheureusement son manque d'imagination lui a coûté la victoire, car Robinson a cet avantage que n'importe quel dunk "basique" a l'air impressionnant grâce à sa taille. Forcément, l'expérience aidant, le joueur des Knicks s'est imposé !


Mais alors que faire pour redorer le blason de ce concours de dunk ? Le Dunk-In est déjà un premier pas vers l'ouverture aux jeunes talents du dunk. Mais ce qu'on attendrait tous, c'est la présence de vrais stars lors de ce concours. Wade, Lebron, Kobe seraient les bienvenus, et leur talent pour le dunk aiderait beaucoup. Ayant une réputation à défendre, les stars auraient sûrement préparés depuis longtemps leur concours et offrirait donc un spectacle rodé et excitant, face à la jeunesse et la fougue du plus jeune. Vince Carter est aussi un bon exemple de ce que "l'ancienne génération" pourrait apporter au concours. Un mélange de jeunesse, d'expérience, et d'anciennes gloires pourrait être assez médiatique pour attirer plus d'attention.


La NBA propose aussi chaque jour un top10. Pourquoi ne pas compter les dunks présents dans les Top Ten et faire participer les joueurs ayant été le plus présent dans ce décompte spectaculaire ? Bien sûr, on peut imaginer que des tas d'autres idées pourraient être imaginées, mais encore faut-il que les dirigeants aient envie de s'intéresser à cette tâche. Et aux vues des dernières éditions, pas sûr que ce soit le cas... Et vous, un quatuor à proposer pour le prochan Slam Dunk Contest ?


13 février 2010

Mauvaise cuvée ?

Le All Star Week End a commencé hier soir avec le traditionnel match opposant les premières aux deuxièmes années. Fait rare, les rookies ont dominé les sophomores sur le score sans appel de 140-128. Un match fleuve, comme à l’accoutumée, mais avec un dénouement quasi-inédit qui nous fait nous pencher un peu plus sur la nouvelle classe.

Ne nous voilons pas la face, ce match était très moyen et l’on a, comme d’habitude, vu une horde de chiens fous voulant à tout prix exister dans un week-end où sont concentrées toutes leurs idoles et toutes les caméras. En a résulté un match à près de 111 possessions, soit un rythme de fous furieux. Par comparaison, les Golden State Warriors n’ont que très rarement atteint cette marque pendant la saison régulière et pourtant, ils cavalent sec.

Si l’on regarde un peu plus en détail les stats, l’on remarquera que malgré le rythme effréné de la rencontre, sans compter l’absence évidente d’automatismes communs, les rookies n’ont perdu que 12 ballons. Pour vous donner une idée, les Charlotte Bobcats –symbole de rigueur dans l’execution- jouent des matchs à 91 possessions et totalisent en moyenne 15 pertes de balle. Une certaine preuve de maturité, avec l’incontournable Tyreke Evans à la baguette. Les spectateurs ne s’y sont pas trompés au moment d’élire le Mvp du match : en dépit de stats peut-être moins impressionnantes que certains de ses compères, sans avoir pu proposer quelques actions très funky comme on a pu en voir une brouette hier, le joueur des Kings a été un vrai meneur. Au-delà de sa vision et de sa distribution de jeu, le gaillard avait une vraie stature qu’il a fait peser sur le match.



Dans un style plus explosif, celui qu’on considérait comme son rival en, début d’année, Brandon Jennings. A mesure que la saison a avancé, l’on s’est mis à penser qu’il y avait une classe d’écart. Le jeune Buck voulait rétablir une certaine hiérarchie en devenant le détenteur du recors de passes décisives pour un rookie game. Finalement, il finira avec 22 points pour « seulement » 8 passes. Mais il a agit comme un vrai meneur. Chris Paul en avait touché deux mots à une conférence de presse précédent l’évènement, disant qu’un meneur dejeu doit s’adapter en permanence et ne jamais avoir de plan prédéfini. Brandon Jenning a mis cela en application, en prenant des shoots qu’il devait clairement prendre. Ca a finit par faire un sacré pactole, tant la défense adverse était permissive. Au-delà de ce festival aux tirs, l’on a senti une réelle envie de bien faire, puisqu’il termine quand même meilleur passeur de son équipe. Le garçon est arrogant, mais pétri de talent et de volonté pour devenir un grand. Sa prestation d’hier a montré qu’il était plus qu’une machine à stats et qu’il allait être très intéressant de suivre son évolution.

Un autre qu’il faudra surveiller de près, c’est Stephen Curry. On a pu le prendre un peu de haut au sein d’une équipe des Warriors qui multiplie les stats comme des petits pains, mais ce petit gars a une aisance incroyable. Il dispose d’un tir d’une élégance rare, mais est très loin du stéréotype du shooteur unidimensionnel. Avec un tel trio d’extérieur ultra-dynamique, cela créait un écrin pour DeJuan Blair, le seul intérieur explosif de cet effectif. Il avait des cannes de feu hier soir et s’est jeté sur tous les rebonds. Il en aura gobé 23, dont 10 offensifs. Sa fougue l’aura de même servi en attaque, en se créant des intervalles dans la raquette pour terminer avec 22pts. Le premier double « double-double » (au moins 20 dans deux catégories statistiques) de l’exercice. Une belle revanche pour celui dont les anomalies médicales l’ont empêché de figurer haut dans la draft. Il est au final la seule recrue estivale des Spurs qui ne soit pas une erreur de casting. Espérons pour lui qu’il continue sur cette lancée, sa passion pour le basket déborde dès qu’il foule un parquet.



Ces 4 jeunes vont vite devenir des joueurs qui comptent en NBA. Ajoutez à cela des joueurs très solides qui feront plaisir à de nombreux effectifs en manque de cohésion : Omri Casspi, Johnny Flynn ou encore James Harden ont rondement mené leur apparition hier soir. L’été dernier, l’on a parlé d’une cuvée 2009-2010 plutôt décevante. Les rookies ont hier répondu présents et montré qu’ils avaient des qualités à faire valoir.

En face les sophomores sont passés à côté du rendez-vous. Classiquement, les deuxièmes années ne font qu’une bouchée des bizuths, l’expérience aidant. Hier, la maturité n’était pas dans leur camp, ils n’ont pas su conduire le match.

Cela passe en premier par Michael Beasley, qui en a visiblement fait une affaire personnelle. Il a du établir un records en matière de tirs tentés. On sait que le mec a du talent, ce qui a résulté sur quelques paniers de dernier les fagots, mais il a clairement empêché toute dynamique du côté des Soph’. Il y a eu un second larron dans le même registre : Russell Westbrook. Il a du tenter tout autant, mais pour une plus grande réussite et un total de 40pts. Il est sans douté libéré de ne pas avoir pour un soir Kevin Durant à ses côtés, mais sur le ban adverse –en tant que coach assistant. Il n’a fait preuve d’aucun discernement et encore moins du sens du sacrifice, à la différence des meneurs qui lui ont été opposés.

Il n’y avait aucun flow du côté des sophomores, ce qui a handicapé les performances de Danilo Gallinari ou Eric Gordon dont les qualités de shooteurs ne sont jamais apparues. Le Rookie Game a toujours été joué sur un style débridé, donc on pouvait se douter que les intérieurs –Marc Gasol, Brook Lopez, Kevin Love- n’allaient pas jouir autant que possible du vide dans la raquette des rookies. Mais de là à qu’ils ne voient jamais la balle alors que le match était en train d’échapper aux sophomores, ça a quelque chose de –relativement, bien sûr- grave. Personne pour faire l’entry pass, la passe qui place un schéma, cette passe qui mène la passe décisive. Seul OJ Mayo s’est distingué par sa sobriété et son intelligence de jeu.

Cela ne remet en rien en cause la qualité intrinsèque de la cuvée de l’an dernier. Mais cela met bien en lumière que cette année, la NBA a vu l’arrivée de quelques joueurs exceptionnels. Suffisamment pour renverser le droit d’aînesse en place depuis 7 ans.

12 février 2010

Des noms pour le futur des Nets

Les New Jersey Nets sont nuls. Une exécution lamentable, une implication très limitée et un bilan horrible de 4-48 devraient suffire pour vous convaincre. L’équipe a perdu toute âme, toute envie et joue devant une salle quasiment vide. On aurait pu penser les Nets engloutis dans les tréfonds de la médiocrité, mais le futur pourrait bien se révéler assez enthousiasmant.

Pendant les festivités du All-Star Week-end, cela s’agite en coulisse. En l’occurrence, Rod Thorn se rendra à Dallas avec plusieurs dirigeants de la franchise pour rencontrer Mikhail Prokhorov. Ce dernier est russe, millionnaire et sera officiellement le nouveau propriétaire des New Jersey Nets en mars prochain. Il est déjà à la tête du CSKA et compte bien dépenser sans compter pour faire de sa nouvelle franchise une place incontournable du basket nord-américain.

La première bonne nouvelle pour les fans des Nets (il y en a-t-il seulement encore quelques uns ?) est que Mikhail Prokhorov est un ancien joueur qui ne semble pas trop regardant sur les dépenses, en tout cas suffisamment pour mener une politique ambitieuse. Ce millionnaire russe voit grand pour les Nets. Disposer d’une franchise NBA n’est pas une fin en soi pour lui, il veut compter et y laisser une trace quasi-indélébile. Dans les couloirs de la NBA, on s’attend à un impact aujourd’hui largement sous-estimé. Rien que ça. Alléchant.

Le bonhomme est aussi un fin businessman. Il sait qu’il lui faut des alliés de poids dans cette aventure. Cela commence par confier les rennes de l’équipe à quelqu’un de respecté et de reconnu. On a un moment parlé de Rick Pitino. Peut-être inconnu en France, même pour des fans de basket US, ce dernier est l’entraineur de Louisville. Le basket universitaire est une véritable institution aux Etats-Unis et Rick Pitino est l’un des ténors du circuit. Il n’a pas caché son désir de venir se frotter à la prestigieuse NBA : déjà en mai dernier, il s’était présenté pour le poste de coach des Sacramento Kings. Il a alors tenté de forcer sa chance en se positionnant pour le futur poste de coach des Nets. Mais Mikhail Prokhorov pense un ou deux degré au-dessus et veut la classe premium. Et il a un plan.



Le nouveau proprio a une autre cible en vue : Mike Krzyzewski. Pour le coup, lui, tout le monde le connait : le mythique entraîneur de Duke a été choisi pour être à la tête de la Redeem Team des derniers JOs. Force est de constater qu’il a su fédérer ce groupe de superstars et qu’il a imposé le respect à toute cette horde de joueurs aux egos surdimensionnés. Coach K a reçu de très nombreuses offres au cours de sa carrière universitaire, parmi lesquelles les Celtics, les Lakers ou les Blazers. Que du lourd, qu’il a toujours décliné, répétant inlassablement qu’il souhaitait finir sa carrière à Duke et ne jamais succomber aux sirènes de la NBA.

Oui, mais voilà, l’offre est trop belle pour ne pas la considérer. En effet, il est fait état que l’on pourrait proposer à Mike Krzyzewski les postes cumulés de GM et de coach. Avec les Nets repartant ostensiblement de zéro, il pourrait vraiment bâtir la franchise comme il l’entend. Avec quand même quelques points d’appui non-négligeables. L’effectif des Nets dispose d’un très bon pivot en la personne de Brook Lopez, de role players intéressants comme Courtney Lee, d’une forte probabilité de drafter le phénoménal meneur John Wall et dans cette hypothèse d’une monnaie d’échange très attractive avec Devin Harris. Un cap space de $27millions et les bonnes relations qu’entretient Mike Krzyzewski avec les membres de Team USA devraient permettre de finaliser le tout.



Pour créer un environnement attractif pour réaliser ce projet, Mikhail Prokhorov a prévu de confier la présidence de la franchise à Jerry Colangelo. Le bonhomme a déjà fait de belles choses avec les Phoenix Suns et a remporté à 4 reprises le trophée de « NBA Executive of the Year », un record. C’est aussi l’actuel responsable des opérations de Team USA et c’est donc lui qui a convaincu Coach K de prendre les rennes de l’équipe nationale à Pékin. Il est aussi de notoriété publique que Jerry Colangelo et David Stern s’entendent très bien. Sans aller jusqu’à la théorie du complot, disons que cela ne pénalise aucune des deux parties que d’être dans les petits papiers du commissionnaire. Contrairement à la venue de Mike Krzyzewski, il s’agirait d’une information à un stade assez avancée.

Mikhail Prokhorov a bien compris qu’il lui fallait des relations de stature pour pouvoir vraiment percer sur l’une des scènes les plus exposées du monde. L’exemple le plus frappant est celui de sa rencontre avec Jay-Z peu après son offre d’achat. Jay-Z est actionnaire minoritaire du club, l’un des plus puissants lobbyistes en faveur d’un déménagement à Brooklyn. Mais c’est surtout l’un des amis les plus proches de Lebron James et le modèle de ce dernier dans son objectif de devenir une icône globale et le premier sportif milliardaire.

Cela reste du conditionnel, mais le plus grand retournement de situation du sport professionnel passe par là. Compte tenu de l’impact énorme que cela pourrait avoir, les probabilités ne sont pas si basses, relativement aux projets concurrents de reconstruction.

11 février 2010

Les blogs ont la parole (Episode 2)

Voici le retour de notre revue de presse hebdomadaires. Une habitude se met en place pour nos blogs de mettre en valeur le travail des autres pour confronter nos points de vue et nos idées pour vous proposer encore plus d'analyse de l'actualité NBA. Cette petite revue de presse reviendra chaque semaine et pour votre plus grand plaisir !

MyNBA4U : Tinmar de MyNBA4U note que Chris Duhon est l'un des joueurs titulaires les moins efficients de la NBA... d'aujourd'hui et d'hier !

1contre1 : Avec l'approche de la St Valentin, 1contre1.com récapitule la routine de certains joueurs NBA pour cette journée si spéciale (Vidéo).

BastketBlog : Alors que les Celtics peinent, Basketblog.fr a un conseil : Pas de panique !

FadeAway : La deadline approche à grand pas et Fadeway.fr revient sur le cas particulier d'Amare Stoudemire.

A la semaine prochaine pour un nouveau tour d'actualité !

6 février 2010

Beaubois tient sa chance !

Dans le microcosme des basketteurs francais en NBA, chaque belle performance est salué d'un cocorico dans la presse française. Rares sont les joueurs français à être plus populaires aux Etats Unis qu'en France. Et pourtant...

Rodrigue Beaubois est arrivé un peu par surprise aux Dallas Mavericks. Et si en France son début de saison a été suivi de manière assez discrète, il était déja très côté outre-Atlantique et le public de Dallas se ravissait de ses performances en pré-saison. Un début de saison réussi, puis une chute du temps de jeu inexplicable. On pouvait croire à un coup du sort pour le Guadeloupéen, mais non, à force de travail et de patience, il vient de décrocher de quoi espérer une immense carrière !



Rageant, voilà ce qu'on pensait après le début de saison de Beaubois. Des matchs à près de 20 minutes de temps de jeu, des performances autour des 10 points de moyenne, des présences régulières dans le top ten, mais voilà que Rick Carlisle s'amuse à lui retirer du temps de jeu, à en faire la troisième rotation au poste de meneur (derrière Kidd et Barea qui n'est pourtant pas une foudre de guerre), et le guadeloupéen de se morfondre sur le banc d'une équipe qui réalise un excellent début de saison. Pas de place pour se plaindre.

Mais Beaubois est un bosseur. Il l'a prouvé cet été lors des camps d'été, et il le prouve encore durant la saison régulière. Et Rick Carlisle d'annoncer enfin la nouvelle : Beaubois a gagné sa place de 2ème meneur derrière Jason Kidd. Barea est replacé en tant qu'arrière derrière Terry, et Rodrigue devrait voir son temps de jeu augmenter considérablement (surtout si Kidd est encore blessé). Maintenant, il ne restait plus qu'à profiter de cette annonce pour marquer le coup. Ce que Beaubois a fait de fort belle manière.


Pourtant la défaite des siens face aux Timberwolves paraît surprenante tant l'équipe du Minnesota est décevante cette saison. Mais plus que la performance de l'équipe (bah oui, on est chauvins), c'est la superbe performance de Beaubois que l'on retiendra : 17 points, 2 passes, 2 interceptions. Petit bémol avec ce manque de passes et ses 4 balles perdues, mais Beaubois doit encore apprendre de Jason Kidd. Il est plus un meneur scoreur qu'un meneur passeur. Et son adresse au shoot l'aide bien en cela. 6/10 aux shoots dont 4/5 à trois points. Et le meneur des Mavericks n'a pas été déstabilisé par la lourde faute flagrante dont il a été victime.


Reste pour lui à continuer sur sa lancée lors de matchs gagnés par son équipe, et à sortir de gros matchs contre des grosses équipes. Jason Kidd l'a pris sous son aile, et on ne doute pas qu'il saura lui transmettre sa vision du jeu et son sens du collectif. On peut vraiment nourrir de gros espoirs pour le rookie français, et sa présence au Rookie Game aurait pu être d'actualité si il avait eu du temps de jeu plus régulier. Une chose est sûre : si il continue sur sa lancée, on devrait le voir apparaître de plus en plus souvent dans le rookie ranking de NBA.com. Et c'est tout le mal qu'on lui souhaite !


5 février 2010

Les blogs ont la parole

Voici venir la première édition de la revue de presse que nous avons mis en place avec nos partenaires. Chaque semaine, vous découvrirez le meilleur des blogs francophones sur la NBA et de ce qui a marqué la semaine précédente. Une manière pour vous comme pour nous de nourrir la réflexion et de porter un regard nouveau par le biais d’analyses souvent complémentaires. Faites claironner les trompettes et longue vie à la revue de presse !

Fadeway.fr : Fadeway.fr revient sur le match de la semaine, l'opposition entre les deux derniers champions NBA, les Los Angeles Lakers et les Boston Celtics.

Basketblog : Basket Blog revient sur les problèmes de chaussures de Ron Artest. Apparemment il n'y pas que des avantages à avoir son modèle signature.

1contre1 : À défaut d'impressionner sur le terrain, Hedo Turkoglu réalise la meilleure interview "post-game" de l'année.

2 février 2010

En avant pour le Rodéo !

San Antonio part pour son récurrent Rodeo Trip. Les coéquipiers de Tim Duncan vont enchaîner 8 matchs loin de leurs bases du AT&T Center, pour laisser la place à un rodéo dans leur antre. L’évènement étant régulier, il rythme traditionnellement le calendrier des Spurs. Cela revêt même un aspect culturel, les joueurs ayant pour tradition de ne pas se raser durant tout ce voyage.

Le fait de s’exiler pour éviter la musique country et les bovidés féroces a pour habitude de souder l’équipe. Cette série marque généralement un tournant dans la saison des texans et annonce l’arrivée des Spurs aux affaires sérieuses. En effet, la franchise a pris la bonne habitude de se servir de ces matchs comme d’un élan fédérateur qui les porte jusque tard dans les PO.

Cette année, tous espèrent que l’histoire se répète. San Antonio en a désespérément besoin. Rien n’a véritablement changé depuis le tableau peu élogieux que nous avait dressé Zeze il y a un peu moins de 2 mois. Le recrutement estival ambitieux ne produit pas de dividendes et l’équipe a clairement perdu de son alchimie. Jamais dans l’ère Tim Duncan les Spurs se sont embarqué dans un Rodeo Trip avec un si faible pourcentage de victoires. En effet, SAS pointe à 27-19, soit un .587 à peine correct. Jusqu’à présent, le plus bas taux était de .632 en 2004, soit 31-18 ; pour finir ce périple avec un bien plus flatteur 37-19. Les Spurs finiront par remporter la bagatelle de 57 victoires.



Tim Duncan considère ce Rodeo Trip comme un tremplin. Il en attend beaucoup de choses cette année. Pour 5 de ses coéquipiers actuels, cela sera une première. Parmi ces joueurs, des pièces importantes de ce qui était sensé être la reconquête pour San Antonio. Au cours de ce voyage dur, le capitaine espère que toute l’équipe va arriver à se mettre au diapason et retrouver une conduite irréprochable. Evidemment, être les uns sur les autres pendant un mois, ça vous soude un groupe et donc contribue à vous rendre sur la même longueur d’onde.

A terme, le staff espère que cela sera synonyme d’un retour de la rigueur collective. On peut penser que les rotations défensives seront plus efficaces et les aides plus appuyées. On peut de même imaginer que les joueurs se trouveront mieux en attaque. Les trous d’air en défense et les pertes de balle, ce sont justement les grosses lacunes de son équipe sur les derniers matchs, selon Greg Popovich. D’ailleurs, les six derniers matchs ont été joués à domicile pour seulement 2 victoires. Preuve que quelque chose ne tourne vraiment pas rond chez les Spurs et qu’il y a un travail de profondeur à faire. Le Rodeo Trip a traditionnellement consolidé les bonnes prédispositions de San Antonio. Cette fois-ci, ils s’y lancent plus comme dans un pèlerinage.

1 février 2010

Boston toussote

Seraient-ce déjà les premiers symptômes des rhumatismes des Celtics ? Toujours est-il que Paul Pierce, Kevin Garnett, Ray Allen, Rajon Rondo et compagnie connaissent la période la plus difficile depuis leur association. Des problèmes peut-être plus profonds qu’il n’y parait et que les sélections pour le All-Star Game ne doivent pas masquer.

La récente défaite face aux Lakers peut apparaître comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour certains observateurs. Outre poser genou à terre face au rival historique, ce match a marqué la fin d’un mois de janvier peu glorieux. 6-8, le premier mois à bilan négatif de toute l’histoire du Big Three. Serait-il temps de passer à autre chose du côté de Boston ?


Après tout, si l’on revient quelques mois auparavant, à l’heure des premiers pas des Tres Amigos sous la même tunique : on parlait alors d’une fenêtre d’opportunité de 2 ans, voire 3 ans en étant optimiste. Alors certes il y a eu l’émergence de Rajon Rondo qui aurait pu changer la donne. Il mène formidablement à la baguette des joueurs aux qualités et aux egos énormes. Il a progressé dans leur giron. Mais il est encore trop juste pour être autre chose qu’un relai. La preuve en a été lors du quatrième QT face aux Lakers, où la défense pourpre et or a délibérément commis des largesses sur le meneur pour rester verrouillée sur les ténors des Celtics. Au final, LAL a pu combler un écart de 11pts, pour finalement l’emporter sur un tir d’un Kobe Bryant ce soir encore trop en délicatesse avec son shoot pour être honnête.

Ce n’est malheureusement pas la première fois que Boston voit fondre une avance et se faire plumer dans les instants décisifs. Les deux derniers matchs précédents ce duel face aux rivaux californiens, l’histoire était plus ou moins la même. Contre Orlando puis Atlanta, les Celtics n’ont pas eu assez de coffre pour encaisser dans le money time. Fatalement, cela contraste avec leur attitude de soiffards l’année du titre puis dans l’euphorie de leur grade de champions durant l’entame de la saison suivante. Finalement, on doit se rappeler que le leitmotiv de la constitution de ce groupe est d’aller chercher la bague qui manquait au palmarès de ces grands joueurs. Après deux années particulièrement électriques menées tambours battants, on peut comprendre que l’environnement ne soit pas des plus propices pour se remettre en selle et avoir toujours le feu sacré ; ils l’ont, leur bague, aller en chercher une seconde requiert encore plus d’influx et peut-être que l’assurance de ne pas avoir un palmarès vierge leur enlève la passion dévorante qu’il leur faudrait pour remettre le couvert.


Bien sûr, ce n’est pas la seule variable à prendre en compte. La baisse de régime en intensité s’explique aussi par les blessures. Celle de Kevin Ganrett, plus particulièrement. Lui qui était d’une intensité brûlante en défense, ce qui faisait de lui un peu l’âme de cette équipe. Force est de constater que même si on considère son focus toujours aussi intense, le corps ne répond plus aussi bien. Rouillé par des problèmes récurrents au genou, The Big Ticket n’a plus son impact d’antan. Et Rasheed Wallace, sensé suppléer l’ancien Défenseur de l’Année, assume des retards dans les rotations trop criants pour s’avérer satisfaisants. La défense est au bout du compte bien moins intraitable que par le passé et surtout a tendance à s’effriter dans les moments décisifs, comme lors des derniers QT des matchs sus-cités : Orlando, Atlanta, Los Angeles. L’efficacité défensive était le socle du succès de ces Celtics et les fondations apparaissent aujourd’hui de moins en moins solides.

La situation devrait s’améliorer légèrement avec le retour de Marquis Daniels aux affaires. Mais évidemment, il ne va pas combler les lacunes du secteur intérieur, ou PJ Brown et Leon Powe avaient des rôles de ciment sans doute sous-estimés à l’époque. Et aussi, Marquis Daniels ne sera jamais à la hauteur du travail abattu par James Posey, dont le départ n’a, là encore, pas assez suscité de réactions. Outre être un défenseur attitré de haute volée pour des superstars comme Lebron James, Kobe Bryant ou Carmelo Anthony, c’était un vrai joueur âpre, dur, « nasty » comme disent nos amis outre-Atlantique. Loin de l’aspect sur-joué que l’on pourrait détecter chez Rajon Rondo et en plus canalisé que chez Kevin Garnett, il définissait admirablement l’attitude défensive rugueuse qui a fait le succès des C’s. Maintenant, il faut constater que les Celtics ne font plus peur et les intimidations (comme celles répétées mais assez peu efficaces sur Pau Gasol dimanche) n’ont qu’un impact limité sur le mental des adversaires. Et cela commence avec le bilan à domicile : le TD Garden n’est plus une antre imprenable.


Mais en attendant, nombreux sont ceux qui pointent du doigt Ray Allen. Non pas qu’il soit particulièrement mauvais, en dépit de statistiques clairement dans la tranche inférieur de ce qu’il nous a habitué à produire. Certes, il a manqué le panier de la gagne face aux Lakers et on ira chipoter sur quelques loupés à des moments clés de matchs récents ; mais il n’en demeure pas moins un artilleur hors pair, dont il n’y a pas d’équivalent sur le marché. Mais certains considèrent que la chance du Big Three est passée et qu’il faut passer à autre chose. Cela permettrait de donner un nouvel allant à l’équipe. De même, l’on parle d’échanges incluant des joueurs au profil pour défensif pour venir densifier la forteresse des C’s. On évoque notamment Kirk Hinrich et Brad Miller, qui viendrait respectivement apporter de la défense sur l’extérieur et une dissuasion d’ampleur dans la raquette ; le premier nommé viendrait également injecter un peu de sang neuf dans la rotation, ce qui ne serait pas du luxe.

Mon avis sur ce point que le bon Ray Allen est désigné comme cible via son contrat expirant et donc de son attractivité potentielle, et aussi que son antécédent aux Bucks de Milwaukke montrerait qu’il n’est pas intouchable. Pourtant, un échange ne résoudrait sans doute pas tous les problèmes qu’ont pu afficher les Celtics. Danny Ainge s’est lancé dans un pari que l’on savait surtout axé sur le court terme et que ce qui caractérisait ce mouvement, c’était son côté radical. Y ajouter un peu d’eau tiède en transférant Ray Allen pour, par exemple, un peu plus de jeunesse rendrait la solution un brin bâtarde. Alors que le Big Three, même si certains ingrédients ont changé depuis, ça a été une recette qui marche. Et ses garçons ont une fierté et un vécu qui pourraient les aider à se transcender une fois les PO venus. Boston a attrapé un vilain rhume, mais peut encore s’en remettre. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, il parait.