18 février 2010

Tracy McGrady est le locataire provisoire du Madison Square Garden

Premier versant d’un trade que l’on étudiera tout au long de divers billet : Tracy McGrady s’exile de Houston pour atterrir du côté des Knicks de New York. Un baroud d’honneur à première vue, mais il se pourrait que ce mouvement ait une porté beaucoup plus grande.

Pour rappel, nous sommes au cœur d’un deal à trois équipes, qui envoi notamment Kevin Martin aux Rockets. Dans l’histoire, NY envoie Jared Jeffries et Jordan Hill pour récupérer Sergio Rodriguez et donc Tracy McGrady. Du point de vue des Knicks, c’est une très belle opération qui pourrait redonner le sourire aux aficionados du côté de Big Apple.

Tout d’abord, T-Mac va apporter un peu de star power à l’équipe. Déjà, pour les fans, c’est un point positif. L’aspect nouveauté va les faire se pencher avec un peu d’attention sur les prochains matchs des Knicks. En cette période de longue disette, tout gain d’intérêt est bon à prendre. Et des curieux, il risque d’y en avoir un paquet. En effet, le garçon n’a pas joué depuis une éternité, si l’on met de côté quelques apparitions fugaces sous le maillot des Rockets. Il s’entraine régulièrement depuis quelques semaines pour revenir. Bien entendu, rien ne vaudra l’intensité des matchs officiels pour se jauger et donc l’état de forme de T-Mac est une grosse inconnue. Mais les Knicks ont tenté le pari. Ils n’avaient de toute façon rien à perdre, puisque le contrat de leur nouvelle star s’arrête dès cet été et que cette saison n’est qu’un bouche-trou en attendant le big bang de l’été 2010. Tracy McGrady et New York sont deux monstres médiatiques en manque de reconnaissance, ils devraient donc bien s’entendre.


Mais cela va plus loin que de simples coups de projecteurs pour la fin de la saison régulière. Bien sûr que l’on va s’intéresser d’un peu plus près aux matchs des Knicks, mais pas seulement pas curiosité de voir quels dégâts un arrière aussi doué peut engendrer sous Mike D’Antoni. D’ailleurs, de ce point de vue-là, l’arrivée de Sergio Rodriguez est à souligner de deux traits. Chris Duhon est au fond du gouffre et le coach cherche désespérément un gestionnaire sur le terrain. Sergio Rodriguez a le talent et l’intelligence pour s’attirer très vite les faveurs de son nouvel entraineur. Gageons qu’il saura un peu structurer le jeu des Knicks souvent très décousu. Mais reprenons. Donc, au-delà de cet aspect de pur basket-ball, il y a un côté story telling. Les deux parties ont besoin de redorer leur blason, car il apparait clair que dès mai, leurs routes vont diverger. Mais chacun à besoin de l’autre. T-Mac a besoin d’une équipe où il aura carte blanche en attaque pour montrer qu’il a encore le niveau, afin de s’assurer un bon contrat dans une équipe confortable.

Les Knicks ont besoin de crédibilité sportive pour servir leurs plans : attirer des grands noms comme Lebron James ou Dwayne Wade. Certes, Big Apple est la plus belle scène médiatique du monde. Mais avec les progrès en matière de communication –Internet notamment- ces joueurs savent qu’ils peuvent être une icône mondiale en évoluant dans un marché local moins glamour, et qu’au final, leur carrière sera évalué en fonction de leur nombre de bagues. Pat Rilet jouit d’une forte aura et a bâti une équipe avec laquelle Dwayne Wade a été Mvp des Finales. Lebron James a lui aussi déjà connu les Finales et doit sans doute voir cette année que ses dirigeants mettent tout en œuvre pour lui offrir les meilleurs conditions possibles pour réussir sportivement. Pourquoi quitter des organisations qui paraissent stables et respectables pour une équipe dirigeante des Knicks qui certes a quelques belles lignes à son CV, mais qui n’a pas encore fait ses preuves à NYK ? Faire remonter Tracy McGrady en haut de l’affiche montrera que l’équipe actuelle sait gérer les stars avec sérieux. En revanche, si l’expérience fait un flop, on peut penser que les autres joueurs majeurs seront plus frileux quant à faire confiance à New York.


Pourtant, les Knicks essaient de mettre les petits plats dans les grands. Ils se sont notamment débarrassés dans ce trade du boulet financier qu’est Jared Jeffries. En plus, le contrat garanti pour l’année prochaine de leur rookie Jordan Hill part aussi, c’est toujours ça de gagné. Certes il a été drafté relativement haut, mais il ne faisant de toutes façons pas partie des plans. En parlant de rookies, la propriété des prochains tours de draft de New York fait assez peur. Les sources divergent encore quelque peu sur les exceptions, mais il se pourrait bien que les premiers tours de draft de NYK pour 2011 et 2012 soient également partis dans l’échange. Ce qui pourrait constituer un gros risque, puisque c’est la draft qui est sensée rééquilibrer les niveaux, d’où que New York devra impérativement réussir un coup cet été sous peine de rester moribonds pendant encore quelques temps. Mais avec $30millions d’avance sur le salary cap pour cet été, il devrait y avoir moyen de faire de belles choses.

En attendant, nous avons 3 mois de Tracy McGrady sous les projecteurs du Madison Square Garden. Avec Sergio Rodriguez, Mike D’Antoni récupère deux joueurs fondamentaux pour sa rotation, en ne sacrifiant rien à son équipe-type. Du côté de New York, beaucoup espèrent que cela ne sera qu’un apéritif. Tout se que l’on espère, c’est qu’il ne soit pas fade et qu’il provoque quelques explosions de goût épicées.

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