8 juillet 2010

Un transfert suffit à être champion

C'est officiel, Miami sera en finale NBA l'an prochain. Opposés aux Lakers, les Heats devront sortir une série de haut niveau pour remporter un nouveau titre et prouver que leur recrutement était parfait en tout point. Recrutement ? Quel recrutement ? Ah oui, voilà là un petit problème...

Partout sur le net et dans les journaux, c'est la folie. La signature de Chris Bosh offre la certitude aux Heats de viser les finales NBA sans aucun problème. Personne ne remet en doute que les Heats seront LA force dominante à l'Est et qu'il faudra compter sur eux en juin prochain.

C'est amusant donc comme un transfert suffit à changer le visage d'une équipe pour la saison à venir. Ce qui est encore plus amusante, c'est de voir la quantité de gens pensant que deux joueurs suffisent à aller en finale NBA. Partout la même euphorie sans se poser la bonne question : et si Miami n'arrive pas à créer un collectif ? Et si les Heats étaient trop gourmands et voulaient recruter un nouveau gros joueur ? Et si les Heats se retrouvaient avec deux bons joueurs et rien autour ?

Le suspense de la free agency a tellement duré ces dernières semaines qu'on en oublierait que le basket est un sport collectif ! Signer une, deux, trois grosse stars est vraiment suffisant ? Une équipe, qui plus est après des transferts de cette envergure, doit mettre en place un collectif, une rotation, s'attribuer de nouvelles tâches. A l'heure actuelle, les Heats ont 4 joueurs sous contrat, dont Michael Beasley dont ils veulent se séparer. Et si ils sont toujours sur la piste de Lebron, il se murmure qu'ils aimeraient attirer David Lee pour compléter un trio magique avec Wade et Bosh.

Alléchant sur le papier, mais pourquoi prendre à nouveau un gros joueur et donc gros salaire avec un gros risque d'incompatibilité quand, avec l'équipe qu'ils ont commencés à former, on peut attirer des joueurs d'envergure plus moyenne, avec de moins gros contrats, mais dévoués au collectif, apportant leur patte à une équipe qui a maintenant besoin de détail. La rumeur Mike Miller que Wade insiste pour voir jouer à Miami me paraît par exemple une bonne idée.



Un bon shooteur avec peu de déchet, de l'expérience, une certaine polyvalence et une capacité à se sactifier pour le collectif, c'est exactement ce dont auraient besoin les Heats. Avec un salaire l'an passé autour des 10M$, cela montre bien que prendre deux joueurs de ce niveau serait peut être plus profitable que d'essayer à tout pris de faire venir Lebron, sacrifiant ainsi la masse salariale et créant un effectif bancal au sein duquel les guerre d'égos ne devraient pas tarder aux premières difficultés.

Pour moi ces Heats devraient se renforcer à coup de joueurs de devoirs. Souvent les plus sous-côtés et donc les plus intéressants financièrement. Un Bruce Bowen se sacrifiant entièrement pour défendre sur la star adverse, permettant à Wade de souffler. Un intérieur centré sur la défense et sur le rebond qui prend sa place dans la raquette, dégage Bosh de ses responsabilités défensives et lui sert de point d'appui en attaque. Si il faut mettre le prix pour un joueur, c'est aussi sur le meneur de jeu qu'il faut se concentrer. Car avoir deux stars à gérer, ce n'est pas donné à tout le monde, et il faut avoir le sens du sacrifice tout en étant capable d'apporter une menace suffisante pour éviter les prises à deux sur les stars sur le terrain.

Le problème est que les Heats risquent de se retrouver le bec dans l'eau, à partir à la chasse aux James et autre Lee, et de voir les joueurs secondaires leur passer sous le nez pour quelques millions de dollars de différence. Et au final de se retrouver certes avec deux stars qui font le show et qui attirent les foules, mais avec un fond de jeu inexistant ou dépendant exclusivement sur la relation entre les deux joueurs...



Certes Jordan a gagné des titres quand il a été entouré de Pippen, Grant ou Rodman. Mais ce sont bien Paxon et Kerr qui ont rentrés les shoots clutch mémorables, ce sont bien Ron Harper ou Toni Kukoc qui ont réalisé les interceptions ô combien importantes. Un collectif se rôde, se construit au fur et à mesure autour des stars. A trop vouloir empiler les meilleurs joueurs de la ligue, les Heats risque de se brûler les ailes sous le soleil de Floride...

4 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec toi Zeze, deux stars sans un bon supporting cast dévoué au basses oeuvres n'est pas synonyme de finale et encore moins de titre. La priorité de Miami serait déja de resigner Haslem qui collerait parfaitement en sortie de banc pour soulager Bosh. Mike Miller est une excellente idée mais de nombreux clubs et non des moindre sont sur le joueur. Pourquoi alors ne pas envisager un trade de Michael Beasley à moins que le Heat est encore confiance en lui. Dorell Wright a fait aussi des playoffs convenables pourquoi ne serait-il pas de retour? Mais il est evident qu'il manque à cette équipe un chien de garde défensif comme pouvait être Bowen ou Doug Christie à l'époque. Raja Bell collerait parfaitement à moins qu'il atterisse à Dallas. De plus, qui va jouer au côté de Bosh dans la raquette si Jermaine O'neal par pour Boston? En tout cas une chose est sur il faudra aux deux stars des joueurs de complement de qualité pour pouvoir prétendre au titre.
    Riley à encore du boulot pour rendre cette équipe compétitive mais je lui fais confiance.

    RépondreSupprimer
  2. Je pensais aussi à Haslem à l'intérieur, après Beasley pourrait être échangé contre un ou deux joueurs moins offensif et plus "travailleurs de l'ombre". Après, peut être que le GM de Miami va permettre au staff de faire des folies et de payer la luxury tax, en échange des nombreuses retombées marchandising qu'amènera l'équipe l'an prochain.

    RépondreSupprimer
  3. Du coup, vu son profil et le fait qu'il connaisse bien la maison, peut-être que le Heat pourrait donner une nouvelle chance à Yak Diawara...

    RépondreSupprimer
  4. C'est ce que j'aimerais, mais j'y crois pas trop, c'est rare qu'on reconnaisse du mérite à ce genre de joueur... Mais bon il sera peut être resigné grâce à ses minuscules exigeances salariales, et pourra faire ses preuves... à nouveau !

    RépondreSupprimer