12 juillet 2010

Boris Diaw, l'imposteur

Ah notre ami Bobo. Grand espoir du basket français, reconnu unanimement par ses pairs comme l'un des basketteurs les plus intelligents de la NBA. Dévoué au collectif, dénué de tout égoïsme, Diaw est l'archétype du joueur que tout coach aimerait accueillir dans son roster... Vraiment ?

Car il faut le dire, Diaw est loin, mais alors très loin du niveau qu'il a pu atteindre lors de son élection en tant que Most Improved Player 2006. 4 ans plus tard, alors qu'il va connaître un nouveau club, que reste t-il de la réputation de notre Bobo national ?

Ce qui est amusant avec Boris Diaw, c'est la patience dont tout le monde semble faire preuve vis à vis de ses performances. Lisez les articles consacrés au transfert de l'intérieur français, tous louent les même qualités, le même potentiel chez ce joueur capable sinon de porter une franchise sur ses épaules, d'être un solide joueur dans le cinq de n'importe quelle équipe.

Boris Diaw a 28 ans. Sa carrière NBA n'en est plus à ses débuts, et si il est censé être dans ses meilleures années, l'âge le guette. Les petits jeunes prennent petit à petit le pouvoir, et un mec de 28 ans ne peut décemment pas être jugé en fonction d'un potentiel. A 28 ans, Diaw ne l'a toujours pas montré. Pourtant, avec ses passages à Atlanta, Phoenix ou Charlotte, il a tout connu. Le pire aux Hawks où il n'a pas percé. Le meilleur au Suns où il n'a jamais confirmé, le challenge aux Bobcats où il aurait du être le franchise player. Il n'aura finalement jamais percé même sous les ordres de Larry Brown ou Mike d'Antoni, coachs tournés vers l'Europe et appréciant les joueurs intelligents.


Intelligent ? Oui, l'intelligence se voit au moment de faire LA passe, LE bon choix en défense. Mais l'intelligence c'est aussi prendre ses responsabilités, faire les bon choix, prendre un shoot, pénétrer ou fixer son joueur. Tant de choses que Diaw ne montre que trop rarement en NBA...

Pire, en France où l'on espère chaque année que son retour en équipe de France lui permettra d'incarner un certain leadership, Bobo semble de plus en plus se cacher. Batum s'est imposé en quelques matchs comme une figure de l'équipe, tandis que Diaw reste le grand frère des vestiaires, sans briller sur le terrain, et sans être décisif dans les moments qui comptent. Ici comme en NBA, il est un éternel espoir, symbole d'un joueur aux nombreuses capacités et au potentiel inexploité.



Un transfert à Toronto semble dans les tubes. Est-ce une bonne destination pour Diaw ? Remplacer Bosh dans le cœur des fans ne sera pas facile, la nonchalance et l'altruisme de Diaw ne jouent pas pour lui non plus. Il devrait récupérer son pote Leandro Barbosa à ses côtés, et ainsi ne pas être perdu. Mais il retrouvera aussi la situation qu'il a connu à ses débuts à Phoenix, sauf qu'à Toronto Bargnani est déjà bien installé en tant que leader de l'équipe. Diaw n'arrive pas en pays conquis, et ne devrait pas générer autant d'attente qu'à son arrivée à Charlotte.

Et surtout il reste deux ans de contrats à l'ami Diaw. A 9 millions la saison, ça fait cher du joueur pas assez productif. Si il veut rester dans le paysage NBA en tant que joueur peut être pas majeur mais important, il lui reste deux saisons pour montrer enfin ce qu'il vaut et s'éclater. Au vu du caractère du bonhomme, il va devoir bien se forcer. Espérons pour lui, car si il a eu plusieurs chances de se montrer, il risque un jour de devoir se content du bout du banc. Là où son potentiel n'intéressera plus personne.

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