9 juillet 2010

Lebron James, c'bâtard !

Maillots brûlés, insultes, larmes,... La décision de Lebron James n'a pas fait que des heureux. Certaines équipes ont tout misé depuis plusieurs mois sur leur capacité à convaincre Lebron James de porter leurs couleurs en 2010-2011. Alors que certaines équipes ne sont pas ressorties bredouilles, d'autres peuvent se sentir lésées de repartir sans lot de consolation. C'est évidemment le cas de Cleveland, profondément marqué et choqué par la décision du King de filer vers Miami.

Car Lebron James n'était pas juste la superstar qui faisait revivre les espoirs sportifs de toute une région. L'Ohio en avait besoin, depuis le temps qu'aucun équipe locale n'est parvenue à faire quelque chose de potable. Alors que les habitants auraient bien envie d'illuminer un quotidien marqué par la violence et le chômage. LBJ, c'était aussi et surtout l'enfant du pays, la fierté de toute une région. Une région toute entière dont il a brisé le cœur hier soir, en direct sur Espn.

Ca avait d'ailleurs pas mal alimenté les rumeurs d'avant-show : pourquoi Lebron James aurait-il besoin d' 1h pour annoncer sa décision, si ce n'est pour en profiter pour ensuite faire la promo de son Ohio et de son amour pour sa terre natale ? Pourquoi venir annoncer à la télévision une décision qui briserait toute l'estime de soi des résidents de l'Ohio ? Non, vraiment, The Decision commencera par "Je reste à Cleveland" et enchaînera par plusieurs longues minutes d'anecdotes de son passé à Akron, de son présent aux Cavs et de son futur où il placera définitivement Cleveland sur la carte des villes importantes des Etats-Unis, au moins pour le sport et l'entertainment. Tout autre scénario serait trop cruel.

Après 28mins de show, la sentence tombe : Miami. Quelques haussements de sourcils et moues bizarres. Le Heat avec Dwyane Wade et Chris Bosh. Le temps de se pincer, de réaliser : Lebron James n'est officiellement plus un Cavalier. Terrible coup au moral de tout une communauté. Car les gens de l'Ohio sont un peu raillés aux quatre coins du pays, comme de vulgaires ploucs. Et il faut bien avouer que la région n'est pas particulièrement accueillante. Les journalistes qui ont couvert la Finale face aux Spurs étaient plutôt ravis que cette histoire ne traîne pas trop en longueur. Cleveland a une image assez répulsive et une réalité guerre plus convaincante.


Quand on est négligé comme cela par la plupart du pays, évidemment qu'on se raccroche à ce que l'on peut pour se donner de l'estime de soi. En l'occurrence, donc, Lebron James, considéré comme l'un des leurs. Mais au moment de choisir où il voulait vraiment aller, The Choosen On a tourné les talons et le dos à son Ohio natal. Comment voulez-vous attirer quelqu'un chez vous si l'enfant du pays trouve clairement l'herbe bien plus verte ailleurs ?

On peut penser que le gamin a eu un pincement au cœur au moment de quitter la maison. Il en rajoute peut-être dans ses déclarations, mais il doit y avoir une part de vérité. Il a par exemple appelé sa mère Gloria avant de prendre une décision définitive. Et quand on lui a demandé quelques mots à propos de la vive réaction de ses fans à Cleveland, il a semblé un brin marqué par l'ampleur des dégâts. Il a aussi dit qu'il ne voulait pas que cette décision soit passionnelle, qu'il fallait qu'il fasse ce qu'il y a de mieux pour Lebron James.

Oui, il a parlé de lui à la troisième personne. Dans un autre contexte, j'aurai bondi sur l'occasion pour hurler à quel point ce mec est imbu de lui-même. Là, ça sonne comme la déclaration d'un jeune homme qui quitte le domicile familial, un peu à contre cœur. Mais qui sait que son avenir passe par ce départ. Quand il parle du "je", c'est son amour sans doute sincère pour sa terre. Quand il parle de "Lebron James", c'est son "moi" du futur, celui qu'il a envie d'être.

Ce gamin, très tôt, a du apprendre à être responsable car élevé par une mère célibataire; puis a porté tous les espoirs d'une région sur ses épaules. Après 7 ans de bons et loyaux services aux Cavaliers, il pense à lui. Et on savait qu'il avait de grosses ambitions. Il a quand même beaucoup donné à la ville de Cleveland avant de partir vers des motivations peut-être plus personnelles, égoïstes. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les fans des Cavs ne sont pas très reconnaissants envers Lebron James. Dan Gilbert, le propriétaire de la franchise, l'est encore moins.


Pourtant, son business s'est particulièrement bien porté pendant ces 7 années. Certes, il n'a pas fait qu'encaisser et a consenti à quelques efforts financiers pour dorer au maximum le trône du King, mais c'était clairement une affaire qui roulait. Cette tonne de merchandising était une pure aubaine, qu'il s'est empressé de capitaliser. Il a bien banqué au niveau de ses finances; certes moins au niveau de la salle des trophées. Est-ce que cela méritait la lettre incendiaire que vous avez du lire un peu partout ?

Pour résumer, il ne mâche pas ses mots, traitant Lebron James de lâche et de traitre, de façon très virulente, caps lock à l'appui. Enfin, on suppose qu'il parle de Lebron James, puisqu'il désigne toujours King James par ses divers surnoms, et jamais par son nom. Ce même nom qui était placardé sur les milliers de produits dérivés qu'il a vendu pendant 7 ans. Mais outre critiquer le choix de carrière de son ancien franchise player, Dan Gilbert va plus loin.

Il balance. Il écrit que Lebron James s'est démobilisé ( "has quit" ) lors du fameux Game 5 face à Boston cette année. Il enchaîne et met les matchs 2, 4 et 6 dans le même panier. Bref, tous les matchs perdus par Cleveland lors de cette série l'ont été à cause du manque de détermination et de leadership de Lebron James. Idem l'an passé face à Orlando, où le match 6 serait un criant exemple du fait que LBJ soit particulièrement mollasson en PlayOffs quand les choses deviennent sérieuses. Dan Gilbert d'enchaîner, de nous prendre à partie et de nous dire de regarder les cassettes s'il le faut. On le sent tellement amer qu'il serait prêt à envoyer une copie de ces matchs à quiconque le demanderait.

Qu'il n'ait pas toujours été le leader possédé par la victoire que son statut lui impose, on est assez d'accord. On l'a même souligné sur ce blog. De lui mettre sur le dos tous ces matchs, c'est peut-être un peu beaucoup, mais on accepte que ses mots dépassent ses pensées. Par contre, ce qui est assez dérangeant dans cette histoire, c'est que Dan Gilbert ressorte un match vieux de 14 mois. Un match qui, à l'époque, n'avait suscité aucune réaction de la part du propriétaire. A notre connaissance, personne n'a jamais fait de remarques à LBJ. Il est devenu tellement puissant que toutes les personnes qui l'entourent le brossent dans le sens du poil. Personne pour lui dire non. Le projet des dirigeants était d'aller constamment là où Lebron James voulait aller. Et il ne faut pas oublier que finalement, il ne reste qu'un jeune homme, à qui le succès a bien du faire tourner un peu la tête -et c'est normal. Bref, c'est clairement le syndrome de l'enfant-roi. Et on sait bien qu'à force de toujours dire oui, le môme devient un pourri-gâté. Et ce n'est pas un hasard si finalement, il a opté pour la franchise de Pat Riley, comme une sorte de thérapie.


Car au final, il a choisit le club où il aura le moins d'emprise. On a baratiné plein de gens avec des "si vous prenez lui et/ou lui, la route vers Lebron James s'éclaircit". En gros, on voulait laisser la possibilité à Lebron James de construire son équipe ou en tout cas d'en rejoindre une avec des gens qu'il aurait plus ou moins choisi lui-même. Les autres franchises ont tout fait pour bâtir une équipe qui lui plaise, le Heat apparaît comme la seule organisation qui lui ait promis le titre mais en lui disant aussi que tout ne sera pas fait uniquement en fonction de lui. Rien que le fait que cela se passe à Miami et que James ne sera pas sur un fauteuil doré pour le titre de franchise player, à cause du passif de D-Wade avec cette équipe.

"Tout arrive pour une raison". Le départ de Lebron James aussi. En l'occurrence la mauvaise gestion du club de sa superstar. Trop ménagée et à la fois trop responsabilisée. C'est trop facile de suivre béatement ses humeurs pour lui mettre tout sur le dos quand arrive l'élimination en PlayOffs, en mode "il n'a aucun leadership, alors qu'en plus c'est quasiment lui qui a demandé expressément tous le roster l'entourant". Et c'est vrai aussi que ce n'est pas en disant amen à tout ce que LBJ veut qu'il va apprendre le leadership. Humainement, Miami est peut-être la destination où il va apprendre le plus sur lui-même.

La réaction des Cavaliers est désolante. Désolant de prendre en otage un jeune homme, en lui faisant du chantage sur son amour pour ses terres. Car les arguments des dirigeants des Cavs cet été, c'était quoi ? A part le culpabiliser, pas grand chose de concret.

Cette soirée était très révélatrice. C'était le Dr Lightman de Lie to Me sur Espn. Oui, la façon dont Lebron James a quitté sa petite amie d'enfance est odieuse. Mais la réaction des Cavaliers n'a fait que mettre en lumière les erreurs qu'ils ont pu faire sur 7 ans. Avec le recul, partir était sans doute la bonne décision. Certes, la façon de le faire était bien moins pertinente.

1 commentaire:

  1. se qui incultes lebron james et brule le maillot de lebron nique leur mère bande de pd lebron il vous fait des victoire avec clevland et vous vous le remerci en brulant le maillot de lebron james allez allez lebron james vive miami heat les miami ont mis la raclés a clevland nique tous les clivland bande de batard

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