14 juillet 2010

Sofoklis Schortsanitis tente les Clippers

Peut-être que ce nom biscornu ne vous dit rien. Le souvenir de la demi-finale des championnats du monde 2006 vous redonnera sans doute la mémoire : Sofoklis Schortsanitis c’est ce pivot qui a écrabouillé les USA quasiment à lui tout seul. Ce qui lui a valu rapidos le surnom de Baby Shaq.

Le Shaq grec jouait donc à l’Olympiakos, avec lequel il a goûté au meilleur niveau européen. Il a aussi goûté a pas mal d’autres choses, tant ses problèmes de poids ont été récurrents. Sept ans après avoir été drafté par les Clippers, Sofo s’est décidé à tenter l’aventure en NBA. Et cela passe par la Summer League et Las Vegas.

Avec la direction de LAC toujours aussi proche de ses sous, Sofoklis Schortsanitis a intérêt à être bon assez vite. Notamment cette semaine à Las Vegas. Le front office des Clippers a déclaré à son agent qu’il lui fera une offre, en fonction du cap space disponible une fois les grandes manœuvres effectuées.

Le fait est que comme les championnats européens commencent plus tôt, les grosses cylindrées sont un peu plus agressives sur le vieux continent. C’est vrai au Pirée, qui n’aimerait pas perdre tous ces éléments direction la NBA, après Josh Childress et Linas Kleiza. Mais aussi d’autres équipes, dont celles qui devront jouer les tours préliminaires des diverses coupes d’Europe et donc qui auraient besoin de boucler leurs rosters assez rapidement.

Sofoklis Schortsanitis se retrouve donc entre deux feux. Entre le désir de tenter sa chance en NBA et la volonté d’assurer ses arrières et de ne pas se retrouver le bec dans l’eau si aucune perspective sportive et/ou financière ne lui est proposée aux Etats-Unis cet été. Et évidemment, n’avoir marqué aucun point lors de son premier match de Summer League n’aide pas à ce que sa côte monte rapidement auprès des observateurs NBA.

Pourtant, ce joueur de 25 ans a clairement du talent plein les mains. Il a également un sacré sens du placement, sans doute l’héritage des joutes au jeu d’échecs qu’il affectionnait particulièrement étant gamin, avant de s’orienter vers le basket. Trop lent pour assurer le poste 4, il compense son manque de taille au poste 5 par un positionnement toujours pertinent.


Il a été 2 fois MVP du All-Star Game grec en 2006 et 2010, preuve que lorsqu’il combine son jeu à la densité physique, il fait partie des tous meilleurs. Sauf que c’est là une grosse condition. En effet, la carrière de Sofoklis Schortsanitis a été marquée d’un sacré jeu de yo-yo avec son poids.

Son incapacité à rester dans une forme optimale a grandement entaché ses 7 dernières saisons. Encore adolescent, il ne se sentait pas de tenter l’aventure dans la grande ligue nord-américaine. Il ne se sentait pas non plus de forcer la main à l’Olympiakos et au contrat béton qu’ils lui ont fait signer. Il est resté pour être plus mature. Grand bien lui en a pris.

Car malheureusement, en NBA, il y a tout un tas d’athlètes exceptionnels, mais basketteurs de seconde zone, qui frappent à la porte. Un coach un peu zélé aurait eu vite fait de donner du temps de jeu à l’armoire à glace en espérant qu’il finisse par développer des mouvements intéressants, plutôt que de forcer sur le conditionnement bu basketteur un peu bouffi.


Alors que l’Olympiakos avait trop besoin de son profil, malgré des relations tendues avec le mythique coach Pini Gershon (celui qui a défrayé la chronique en refusant de quitter le banc après avoir été expulsé lors d’un match d’exhibition face aux Knicks). Peut-être d’ailleurs que celui-ci n’est pas étranger aux problèmes de Sofo, ce dernier ayant connu ses pires années de galère et de doute sous son autorité.

Ces déboires auront au moins appris à Sofoklis Schortsanitis que malgré qu’il ait été catapulté future star et qu’il jouisse d’une combinaison d’atouts physiques unique, il devra travailler aussi dur que les autres (si ce n’est plus) pour obtenir vraiment une place au soleil.

Il se verrait bien donc maintenant sous le soleil de Californie. Et on peut penser que malgré une Summer League couci-couça, les Clippers n’arriveront pas à se détacher de la très médiatique performance de Sofoklis Schortsanitis face à Team USA. Même si un match comme celui face à la Pologne lors de l’Euro dernier mériterait une attention aussi forte. Un 23pts-6rebs-2blks en petite finale, ça flatte l’œil, surtout avec une réussite de 78% et 12 fautes provoquées. Le genre de prestation qui montre que Sofo peut indéniablement apporter.

Ca nous ferait un trio Chris Kaman – Blake Griffin - Sofoklis Schortsanitis pas piqué des hannetons. Ils ne seraient pas aux Clippers qu’on se laisserait tenter à dire qu’il s’agit là d’une des raquettes les plus dévastatrices de la ligue.

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