22 juillet 2010

« I wouldn’t have called Larry and Magic »

C’est signé Michael Jordan et ça vient bien évidemment rajouter du grain à moudre pour tous ceux qui aiment palabrer sur la SuperTeam de Miami. Quand papy Jordan raconte ses histoires, tout le monde se tait et se prosterne. Même s’il y aurait beaucoup à dire…

Une nouvelle fois, Michael Jordan se rappelle à notre bon souvenir ; tant il aime cultiver son image si bien travaillée de meilleur joueur de basket de tous les temps. Sauf qu’à force, il paraît resté aussi accroché à son statut que Geneviève de Fontenay aux mœurs des années 1950.

S’ il y en a un qui a dû pousser un grand ouf devant The Decision, c’est bien Michael Jordan. Il voyait en Lebron James le seul capable de venir chatouiller sa légende avant un bon moment. LBJ avait tout les atouts pour faire un cocktail aussi décapant que celui de His Airness : un talent génial, des qualités physiques hors normes, du charisme à en revendre, un buzz marketing bien ficelé depuis près de 10ans. Et surtout une franchise vierge de toute histoire afin d’avoir toute la place pour laisser une marque indélébile sur son club, sans avoir à se soucier d’éventuels aînés à qui il serait invariablement comparé.

Mais tout ceci s’effondre, en direct sur Espn. Oh certes, il sera tellement bien entouré que cela ne fera qu’épanouir d'avantage son talent et il risque d’être encore plus dense physiquement dans les années à venir. Malgré ce qu’on veut bien nous dire, le spectateur lambda, celui qui au final fait qu’une superstar dans sa discipline soit une référence mondiale, il a bien aimé The Decision ; bon, à condition qu’il ne réside pas dans l’Ohio. Preuve en est les audiences record enregistrées par Espn, qui place cette émission mégalomaniaque d'une heure dans leur Top 3 de l'année.


Sauf qu’en quittant son club de toujours, sa terre natale, pour aller rejoindre ses potes super balèzes du côté de South Beach, Lebron James n’est plus l’alpha male. Il n’est plus le mâle dominant. Alors que Michael Jordan, c’est un lion. Qui, pour le coup, n’a pas hésité à sortir les griffes pour asséner un coup de patte assez violent.

Dans la conception de MJ, le sport c’est comme la hiérarchie animale. LE mâle doit être celui qui règne. Les autres sont obligatoirement soumis à sa majesté. Régulièrement, en Finales, un nouveau challenger veut prendre la place du roi. Gloire au vainqueur et honte au vaincus, dans la bonne tradition des duels en un-contre-un.

C’est pour cela que non seulement Michael Jordan n’aurait pas appelé Larry Bird ou Earvin Johnson pour faire équipe, mais il s’est empressé de rajouter qu’il voulait les battre. C’est aussi pour cela que His Airness avait pour habitude aux Bulls, après les entrainements, de prendre des gars à part histoire de les humilier en un-contre-un.


Chez le lion, le but est d’assoir sa domination sur les autres mâles, notamment pour épater la donzelle lionne. D’où procréer et avoir l’honneur d’avoir sa descendance assurée. Chez Michael Jordan, il est aussi question d’assoir sa domination, pour collectionner les titres comme les lions collectionnent les groupies lionnes. On ne parle plus de descendance, mais de légende. C’est pareil, là aussi il s’agit de perpétrer son « moi »; de s’offrir, par ce biais, l’immortalité.

Finalement, ne sommes-nous pas comme au zoo, poussant quelques «Whaaa » quand les lions en cage se mettent un peu sur la tronche ? Et que oui, celui qui a gagné est quand même méga impressionnant.
Devrions-nous dénigrer l’acte des SuperFriends qui, finalement, ont fait preuve de plus d’humanité que ces anciennes gloires ?

1 commentaire:

  1. J'aurais aussi pu prendre un autre angle d'approche. Par exemple, souligner qu'avec Scottie Pippen à ses côtés, His Airness avait sans doute qqn de la trempe d'un Dwyane Wade / Lebron James dans son équipe.
    De même, on ne peut pas dire que Dennis Rodman n'était qu'un simple role player.


    Dans la même lignée, Magic Johnson et Larry Bird ont toujours été entouré de Hall-of-Famer.
    Magic est arrivé dans une équipe qui comptait déjà Jabbar dans ses rangs, et c'est quand même autre chose que Zydrunas Ilgauskas. Je serais aussi tenté de dire que c'est autre chose qu'un Chris Bosh, même en considérant l'âge.

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