12 juillet 2010

Rendons à Riley ce qui lui appartient

Après un petit week-end off, 24 secondes revient de plus belle. Que c’est-il passé ces dernières 48 h ? Quelques trades sur lesquels nous n’allons pas tarder à revenir, et surtout une déferlante médiatique concernant L’évènement en NBA : le Biggest Three en place du côté de Miami.

Cette association unique est le chef d’œuvre de Pat Riley. C’est le résultat de 3 ans de travail du génial directeur du Heat et de toute son équipe. Un travail de longue haleine mais mené de main de maître. Ce qui nous fait dire, avec le recul, que l’annonce de The Decision n’était pas si surprenante que cela.

L’apothéose a donc eu lieu vendredi dernier, pour Pat Riley. Assis dans les loges en compagnie de sa femme et du propriétaire du Heat, il assiste à la présentation officielle du plus beau trio que la NBA n’ait jamais associé. Des milliers de fans sont venus acclamer The Biggest Three, dans une ambiance aussi hystérique que pour un concert de rock.


Pat Riley a mené les Knicks lors des plus belles heures de la franchise, en organisant un jeu particulièrement rugueux autour de Patrick Ewing. Il a aussi été à la tête de l’escouade qui a ramené l’unique titre du palmarès du Heat de Miami. C’est également Mr.Showtime, le coach qui a su mettre Magic Johnson dans les conditions optimales. L’impact de Pat Riley a donc été énorme sur la ligue. Il l’est d’autant plus depuis vendredi. Coach et manager d’exception, Pat Riley s’est assuré que son nom sera écris en grosses lettres dorées dans la légende de la NBA.

Car ce qui vient d’arriver à Miami, aucun autre dirigeant n’aurait pu le faire. Il a fallu toute la vista de Pat Riley et de son équipe pour mener à bien ce recrutement exceptionnel. Un recrutement commencé il y a de cela plus de 3 ans.

Il y a 3 ans, les Tres Amigos étaient au terme d’un contrat. Sauf que celui-ci les plaçait, lors de l’été 2007, en position de restricted free agents. Ce qui signifiait que leur club d’origine pouvait les garder à la seule condition de matcher la plus grosse offre proposée. A ce moment là, nos trois lascars ont signé une prolongation qui les emmenait jusqu’en 2010.

Ce genre de contrat, vu leurs statuts et leur âge est assez incongru. On pouvait légitimement s’attendre à quelque chose d’un poil plus long. Au moins à la Carmelo Anthony. 3 saisons, dans les circonstances de l’époque, il est vrai que ça peut faire un peu court. Mais à la fois suffisamment long pour que l’on ne sente pas venir le coup de Trafalgar et que les trois clubs de nos Tres Amigos continuèrent leur bonhomme de chemin.

Car les garçons avaient de la suite dans les idées. Cela remonte à 2006, lors du stage commando de Team USA, organisé pour préparer les JOs 2008 en vue de récupérer l’or. Le courant passait bien entre ces 3-là. Tellement qu’ils ont parlé de l’idée de jouer ensemble. Rien de particulièrement concret, mais suffisamment pour qu’ils signent 1 an plus tard le même type de contrat, qui leur permet d’avoir toute la visibilité possible en 2010.


Parmi le staff de Team USA lors de ce camp en 2006, on trouvait Nick Arison. Il s’avère qu’il est le fils du proprio du Heat et a aujourd’hui un rôle important dans la direction de la franchise.

Le front office a eu vent de ce désir commun. Et plutôt que de reconstruire en vol, Miami a tourné carrément la page après le désastre post-championnat. De façon plus subtile que New York, qui balourdait ses meilleurs éléments contre des cacahuètes. De cette façon, Miami restait quand même sportivement crédible.

Avec de l’argent à disposition et un cadre particulièrement accueillant, Pat Riley avait une belle main. Il a décidé d’aller au turn en novembre. Rappelez-vous quand Lebron James avait sorti son baratin à propos du #23, qui ne devrait plus être porté par quiconque. Cette idée est le fruit d’une longue conversation entre Pat Riley, Michael Jordan, Lebron James et Dwayne Wade. Pat Riley a pu juger de son influence sur l’esprit de LBJ. C’était bon.

Le coup fatal vient évidemment lors du speech de présentation, dans la cour royal de Lebron James. Ses 7 bagues, ses 1 151 victoires en saison régulière, sa confiance en lui. Il n’avait rien besoin d’autre. A la rigueur, les études financières faisant les louanges des taxes floridiennes ou encore le discours plein d’émotion d’Alonzo Morning n’étaient pas nécessaires. Car Pat Riley est un homme qui a de grands projets, "think big" comme disent les nord-américains.

Car il aurait été plus sensé de construire solidement autour d'un axe Dwyane Wade - Chris Bosh plutôt que d'inviter Lebron James a la dance qui, sur le papier, pose plus de problèmes au niveau de l'alchimie de jeu qu'il ne propose de solutions. Mais c'est dans la mentalité de Pat Riley d'aller chercher l'exceptionnel. Et il faut bien avouer qu'en terme d'impact, avoir bâti une équipe aussi folle que celle-ci est la chose la plus imposante réalisée par un front office depuis des lustres.


Il s'agit donc là de la consécration de la carrière de Pat Riley. C'est le résultat de tous ses accomplissements. De joueur à dirigeant, il a su saisir la quintessence de tout ce qu'il a réussit dans sa carrière pour mettre à bien son plan. Alors qu'un Jerry Reinsdorf a du batailler avec le fait qu'il avait peut-être précipitamment dissoult la fabuleuse équipe des Bulls qui venait de remporter son second three-peat. Une chose que Dwyane Wade, par exemple, étant natif de Chicago, ne lui a pas pardonné aux moments des négociations.

Dwyane Wade a été sans doute le meilleur promoteur et allié de Pat Riley. C'est là que le bas blesse et que l'on peut penser que toute cette machinerie a flirté avec la limite. En effet, on sait qu'il est interdit pour un dirigeant de franchise de faire des avances à des joueurs sous contrat. Mais Flash a-t-il pu jouer un rôle en amont ? Aurait-il été auprès de ses potes le porte-parole de son patron ?

Après l'officialisation de leur réunion à South Beach, les trois intéressés ne cachent que péniblement qu'ils parlent de cette éventualité depuis "des mois". En 3 ans, ce qui était une idée lancée un peu en l'air a du germer. N'a-t-elle refait surface que la semaine dernière ou sont-ils rentrés dans des discussions plus concrètes entre eux ?


Et donc les fans de la théorie du complot montent au créneau. Et si l'hypothèse de former le Biggest Three était très forte dans leurs esprits avant même la fin de la saison ? Cela mettrait en perspectives beaucoup de chose. Comme par exemple l'engagement très modéré de LBJ lors du Game 5 face à Boston, qui s'est donc révélé être son dernier à la Q Arena en tant que Cavalier.

Outre donc les franchises concernées, ce sont aussi les lésés de la free agency qui se mettent à gueuler. Jouer l'avenir d'une franchise sur un coup de poker comme l'a été cette période estivale n'a de sens que si ces franchises avaient effectivement les moyens d'en convaincre un voire deux. Mark Cuban, jamais avare en sorties médiatiques, est allé jusqu'à demandé une enquête.

Du coup, cette histoire prend une tournure "petits arrangements entre amis". De quoi nous faire encore vibrer avec cette free agency, bien que toutes les signatures importantes vont bientôt toutes être sur papier signé. Une ambiance limite mafieuse, où chacun des amis des trois stars a essayé de se placer pour avoir sa part du butin. Mais le fait est que le seul Parrain crédible dans cette histoire, c'était Pat Riley.

1 commentaire:

  1. Pat Riley est Le Parrain de cette Ligue! J'espre que les Heat ne sera pas detesté comme les Yankees en MLB apres avoir montée une equipe de stars!

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