11 mars 2010

Boston a la tête dans le sac

24 secondes est de retour après un emploi du temps chargé pour vos humbles serviteurs. Après cette pause post-All Star Game, nous voici de nouveau sur le pont pour une fin de saison qui s’annonce très intéressante. Et bien sûr, des PO dont on attend beaucoup.

Et l’on va commencer avec les Celtics. Ils ont fait les gros titres du jour après leur défaite de 20 points à domicile. Une grosse claque infligée par les Grizzlies qui a fait réagir les spectateurs par de virulents sifflets de protestation ; qui cache une angoisse quant aux chances de la franchise de réaliser quelque chose en PO.

Il s’en est passé des choses à Boston depuis notre dernier billet. Des transferts notamment. On commence par celui de Nate Robinson. Selon moi, ce trade est très bancal. Car dans l’affaire, les Celtics lâchent Eddie House. Ce dernier a parfois offert de fiers services et il était considéré comme l’un des facteurs X des C’s les plus dangereux. Car le bonhomme pouvait prendre feu derrière la ligne et jouissait d’une adresse régulière. Il était donc de fait une menace qui écartait les défenses. Comparativement, KriptoNate a un shoot beaucoup plus branché sur l’alternatif et se régale d’avantage en pénétration. Il est dans un registre bien plus proche de Rajon Rondo et de Tony Allen, ce qui laisse Ray Allen comme véritable atout extérieur sur les lignes arrières. A terme, l’attaque des C’s pourrait le regretter.


Outre le choix, c’est la façon de faire qui interpelle. On a eu le sentiment que Boston cherchait désespérément à booster son roster vieillissant. On a l’impression que ce trade a été fait dans la précipitation, ce qui contraste avec la méthodologie plus sereine avec laquelle l’équipe de 2008 a été bâtie, voire même du recrutement de cet été. Nate Robinson arrive du côté de Boston, pour une cohérence dans le projet de jeu plutôt douteuse et dans un contexte d’agitation remuée quotidiennement par les diverses rumeurs entourant l’avenir de Ray Allen – membre du Big Three !

Les premiers matchs du génial lutin viendront confirmer ce sentiment. En effet, KriptoNate ne s’insère par réellement dans les schémas de jeu, il en prend quelques uns à son compte. Pas de schémas collectifs dessinés pour tirer parti de ses qualités, c’était l’équipe qui s’adaptait au style de Nate Robinson. C’est un aveu qui montre que les Celtics n’ont plus de certitudes dans leur jeu.

Les Celtics ont également profité de notre absence aux platines pour signer Michael Finley. Le vétéran ne trouvait plus sa place chez les Spurs et a décidé de tenter un nouveau pari en allant voir du côté de Boston. On aura la délicatesse de souligner le comble qu’est de signer quelqu’un qui a 37 ans pour une équipe que l’on dit déjà trop vieille. Il peut encore rendre de fiers services, saura comprendre l’effectif déjà en place et pourra pointer son nez occasionnellement. Il a en plus le mérite d’apporter de l’adresse pour compenser un point évoqué plus haut. Et puis on notera également que concrètement, les Celtics ne prennent pas de risque (ils l’ont signé directement) et donc tout ce qu’apportera Mike Finley ne sera que du bonus ; un peu à la PJ Brown l’année du titre.

Mais l’on se demande si Michael Finley aura vraiment l’occasion de s’exprimer. Entre Paul Pierce, Ray Allen et Marquis Daniels qui squattent les postes 2 et 3, sans compter que Nate Robinson pourrait se décaler en 2 pour un duo avec Rajon Rodon, le brave Finley devra se battre avec le bouillant Tony Allen pour avoir le droit à quelques minutes. Et comme le dernier cité a les cannes pour suivre des 2 offensifs comme Vince Carter et, plus problématique, Joe Johnson, on espère que Mike Finley aura l’occasion de se mettre dans le rythme avant de devoir retourner sur le banc. On a beau taxer les Celtics de vieux, une rotation régulière de plus de 10 joueurs sur une série de PO est généralement à proscrire.


Nous revoilà donc à hier soir. Les Celtics, actuellement troisième de la conférence Est, se sont fait chahuter sévère par des jeunes Grizzlies qui filent tout droit vers une qualification en PO. L’addition est salée : les papys se sont pris 20pts dans la vue et ont vu passer les contre-attaque des Grizz comme un rouleur compresseur. Mais plus que les jambes, c’était surtout l’envie qui était du côté de Memphis. Le body language était criant : Boston ne témoignait plus de cette fougue intense qui les avait porté pendant deux ans. Au final, c’est limite si l’on a vu des signes de frustrations chez les Celtics, les mines étaient plutôt dans le registre de la résignation.

Plus inquiétant encore : mettre tout ça sur le dos de la vieillesse qui a craqué sous la fougue de jeunes ours, ça serait cacher la forêt avec un arbre. Certes, c’était pour les Celtics le second match d’un back-to-back. Mais ils ont calé dès le premier quart-temps. 12 points, qui plus est face à une équipe pas très réputée pour sa défense. L’exécution était particulièrement grinçante, bien plus que ne peuvent l’être les genoux de ces trentenaires. Et ça, c’est bien plus menaçant que si l’on mettait tout sur le compte d’une crise pantouflarde sensée s’arrêter une fois les PO venus.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire