16 mars 2010

Portland : Après la pluie de blessures…

La saison a été compliquée pour les Blazers. Depuis novembre, pas une seule éclaircie n’a percé du côté de Portland. Mais avec le mois de mars, le beau temps semble revenir au Rose Garden. De quoi faire souffler un vent de terreur sur les Play-Offs.

Alors qu’on attendait de cette saison qu’elle confirme les Blazers en haut de la hiérarchie NBA, nous les retrouvons en queue de peloton pour accrocher les PO. Conséquences et perspectives d’une saison agitée :

Le buzz avait tourné : l’équipe de la prochaine décennie allait être le Thunder avec en tête Kevin Durant, drafté en seconde position en 2007 par les Sonics de l’époque. Devant lui, les Portland Trail Blazers avaient jeté leur dévolu sur Greg Oden. Comme un symbole, le géant accumule les blessures et Portland se veut moins foudroyant cette saison que leurs compères dans la catégorie « jeunes talents ». Car on attendait beaucoup des Blazers : après une première qualification en PO l’an passé riche en expérience, la feuille de route voulait qu’ils passent un nouveau palier et s’inscrivent pleinement dans le top 4 de la conférence. Le bilan est cruel et les fans se sont alors vite tournés vers la nouvelle sensation du moment.


L’exercice a mal commencé pour Portland, avec d’entrée de jeu des couacs autour de la recrue estivale : Andre Miller. Le meneur vétéran devait aider cette jeune escouade à changer de dimension. Tout d’abord, la greffe n’a pas été facile : il s’agit d’un homme assez réservé, ce qui contrastait avec la camaraderie régnante. Andre Miller ne s’est pas intégré facilement au groupe, ce qui a été exacerbé par un début de saison juste moyen.

Car sur le terrain, il a aussi fallu s’apprivoiser. En effet, l’équipe doit apprendre à jouer avec un meneur plus classique. Son entente avec Brandon Roy n’a pas été immédiate, puisque les deux joueurs ont besoin de souvent porter la balle pour apporter leur contribution. De plus, Andre Miller a un plan de jeu tout aussi carré et il aime appuyer sur l’alternance intérieur-extérieur e ; ce qui est passé en début de saison par une plus grande implication de Greg Oden dans le jeu et qui a eu pour conséquence de ralentir l’exécution offensive des Blazers. Il a fallu s’adapter.

Et soudain, Greg Oden se retrouva une nouvelle fois sur le flanc, dès décembre. A peine le temps de rappeler une énième fois les noms de Bill Walton et Sam Bowie –deux anciens pivots stars des Blazers sujets à des blessures récurrentes- que Joel Pryzbilla l’a rejoint à l’infirmerie. La peinture de Portland s’est donc dépeuplée, laissant un trou béant dans l’effectif. On a ressorti Juwan Howard du formol pour le faire jouer dans la raquette parfois près de 30mins par match. On nuancera cette phrase assez acide par le fait que le bonhomme s’est très bien débrouillé avec les moyens du bord.


Le système D, c’est ce qui a prévalu chez les Blazers pendant tout le milieu de saison. Nicolas Batum a manqué 45 matchs, Rudy Fernandez a été sur la touche pour 19 matchs et Brandon Roy en a loupé 15. En tout, ce sont 8 joueurs de l’équipe qui ont squatté l’infirmerie pour au moins 10 matchs. Ces mois de décembre-janvier-février ont permis de constater combien Portland disposait d’un effectif riche, et l’on a pu observer tout un tas de combinaisons inédites. Chacun a vu son rôle changer d’un match à l’autre. Malgré tout, Portland a su ne pas lâcher la rampe, ce qui est un premier signe encourageant quant au potentiel de cette équipe pour viser les sommets.

Et puis, cela a permis de souder encore d’avantage l’équipe. En tout cas, ils ont du bon gré mal gré apprendre à se connaître et à savoir précisément comment, en équipe, tirer partie des qualités de chacun. Alors que certains bruits faisaient états d’altercations assez houleuses mettant en scène Andre Miller en début de saison, plus personne ne fait état aujourd’hui d’un quelconque manque de feeling du meneur avec le reste de ces jeunes troupes. Après 1 an d’absence, Martel Webster a eu un boulevard pour sa période de ré-adaptation, avec un max de temps de jeu et d’opportunités. Jerryd Bayless a su saisir sa chance et a prouvé qu’on pouvait clairement compter sur lui. Lamarcus Aldridge a dû tenir les rennes de l’équipe et assumer le leadership pendant l’absence de Brandon Roy, l’expérience n’a pas été une franche réussite personnelle avec des stats à peine meilleures, mais il est toujours intéressant d’avoir pu tâter d’une telle responsabilité et gageons que cela lui servira dans les futurs moments chauds.


Ce dernier a d’ailleurs bénéficié du trade qui a envoyé Marcus Camby du côté de l’Oregon. Avec l’émergence de Jerry Bayless et le bon retour de Martel Webster, les pertes des Steve Blake et Travis Outlaw paraissent digérables. Surtout que Marcus Camby apporte une nouvelle légitimité dans la peinture pour Portland. De par son gabarit et son envergure, il prend de la place dans la peinture, ce qui manque cruellement depuis que les deux ours sont en convalescence jusqu’à la prochaine saison. Son profil de défenseur répond à un besoin énorme : non seulement il peut rendre des coups poste bas, mais surtout il a un vrai sens de l’aide défensive et il pourra barrer de nombreuses routes jusqu’alors laissées ouvertes sous les panneaux des Blazers : au final, cela donne plus de 8rebs et 2blcks par match. En attaque, il sait se montrer discret et peu gourmant, preuve en est qu’il culmine à moins de 4pts de moyenne. Il joue le rôle de point d’appui qu’affectionne Andre Miller et qui permet à Lamarcus Aldrdige d’aller jouer au large où il peut mieux exprimer sa technique.

Il y en a un autre qui exprime sa technique : Nicolas Batum. Le public et la presse locale demandait ardemment son retour dans le starting line-up après son retour de blessure et le frenchy n’a pas déçu. Toujours aussi saignant en défense, Batman a fait plus que jamais parlé ses fondamentaux et son sens du jeu en attaque. Il a aussi peaufiné son tir, ce qui se traduit par des pourcentages incroyables : 57% aux tirs dont 47% à 3pts. Bref, on le répète, mais Nicolas Batum joue à merveille son rôle de facilitateur. Il est l’huile qui fait tourner le moteur des Blazers à plein. Maintenant que la plupart des pièces maitresses sont revenues en forme, cette équipe a l’air d’un vrai dragster. 9 victoires sur les 11 derniers matchs.


A la vue de leurs récentes prestations, Portland n’a pas l’allure d’un 8eme ou 7eme de conférence. Les ténors de l’Ouest doivent d’ailleurs sérieusement prier pour éviter d’affronter ces jeunes Blazers dès le premier tour. Surtout qu’ils ont prouvé qu’ils savaient gagner à l’extérieur, avec derrière un Rose Garden survolté en guise de forteresse. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. La post-season qui va suivre pourrait bien confirmer cet adage.

1 commentaire:

  1. Quand je vois le classement à l'Ouest, je me dis que toutes les confrontations du premier tour vont être énormes ! Si la saison s'arrêtait aujourd'hui, on aurait droit à un Lakers/Blazers, Nuggets/Spurs, Mavs/Suns et Jazz Thunder : juste génial, ça e fait déjà mieux bander qu'un possible Hawks/Bobcats de l'autre côtés US States...
    Concernant les Blazers, l'arrivée de Camby a fait un bien fou, mais voila, je retient également que Blake ait dû partir. Ce meneur de l'ombre a de la voix, et il n'a pas besoin d'avoir la balle dans les mains pour être efficace, notamment à 3-points. Roy et lui se débrouillaient plutôt bien, et même en sortie de banc, il aurait fait plaisir. Car Bayless, je ne le trouve pas dans son assiette au poste 1 : pas de réelle vision du jeu, trop lent à faire la bonne passe : en back-up de Roy oui, en meneur du futur pour les Blazers, non...
    Bref, tout ça pour dire que les prochains playoffs vont être assez fous, et quelque chose me dit qu'un des 3 premiers de l'Ouest va avoir un peu plus de mal que prévu... Et si c'était les Lakers ?

    RépondreSupprimer