23 juillet 2009

Le vol du Birdman

Retour sur la prolongation de contrat de Chris Andersen, qui prouve une fois de plus que dans notre société de l’image, le buzz est roi.



Parmi vous, beaucoup doivent connaître The Birdman et sans doute en être fan. Pour les autres, un petit tour du côté de youtube devrait vous séduire. Spectaculaire et acharné, Chris Andersen est l’un des chouchous du public. Tel un phoenix qui renaît de ses cendres (d’où l’importance de ne pas sniffer cette poudre), il a effectué un retour tonitruant aux yeux du monde, parallèlement à l’accession des Nuggets parmi le gotha des équipes NBA.



Brièvement, sachez que ce dingo a du batailler ferme pour arriver en NBA. Il est notamment passé par des clubs plus obscurs, comme Jiangsu Nagang ou New Mexico Slam, vu que personne ne l’avait sélectionné lors de la draft 1999. Il parvient finalement à trouver une place chez les Nuggets en 2001. Contribution modeste : grosso modo 5pts et 4rebs en 15mins. Un transfert en 2004 aux Hornets lui permet d’améliorer un peu ses stats : 8pts et 6rebs en 21mins. Alors que l’on pouvait penser qu’Andersen avait finalement accroché le wagon NBA, il est suspendu 2 ans par la ligue pour usage de drogue. Après ce purgatoire, il reviendra chez les frelons début 2008, pour un rôle anecdotique.



C’est finalement à Denver qu’il va pouvoir de nouveau faire son nid. Chez des Nuggets new-look depuis l’arrivée du nouveau patron, un certain Chauncey B., Chris Andersen s’éclate. Joie de vivre et de jouer retrouvées, The Birdman se donne à fond, lui qui avait déjà un style assez exotique. Il est bondissant, n’hésitant jamais à décoller pour aller chercher le contre. Il finit 2ème meilleur contreur de la saison et assure une activité harassante au rebond.



Un véritable energizer. Il assure son rôle sans grosse bévue et parfois il insuffle une dynamique puissante à son équipe. Des contres consécutifs, des dunks surpuissants,… rien n’est impossible quand Chris Andersen a lâché les chevaux. Ce qui, vous vous en doutez, électrise la foule à domicile. Les fans adorent ce genre de joueurs. Surtout que, comme vous avez pu le voir, The Birdman a un look très atypique, rendant son personnage loufoque en un sens plus attachant. Il était free agent cet été et les supporters des Nuggets avaient peur de leur laisser filer leur pépite.



Le front office de Denver a fait de Chris Andersen sa priorité estivale. Une affaire vite bouclée : $ 26 millions sur 5 ans. On va arrondir à $ 5 millions par an, puisqu’on est entre nous. Soit 5 fois plus que son précédent contrat. Un saut de salaire digne des sauts d’Andersen, justement. Avec le recul, l’on peut néanmoins se demander si, de peur de perdre leur chouchou, les dirigeants des Nuggets auraient été un peu trop généreux. J’adore The Birdman, je suis le premier à regretter qu’il y ait si peu de personnages atypique en NBA, mais je pense que ce contrat est clairement sur-évalué.



Sur l’année qui vient de s’écouler, il est clair qu’il mérite $ 5 millions. Certes, son apport offensif est quand même plutôt limité : jeu technique avec ballon assez terne, jugement des intervalles loin d’être optimal. 6pts en 20mins, ça reste faible. Mais il a sa présence aux rebonds et aux contres à faire valoir. De plus, sa popularité déteint sur l’ensemble de la franchise, en engendrant diverses retombées marketings.



Autant l’on peut s’accorder sur le début de son contrat, autant les dernières années seront difficiles. Pas avare en efforts, Andersen ne les gère pas de façon optimale. Maintenant que sa rédemption est faite, aura-t-il toujours cette même hargne ? Arrivera-t-il à adapter son jeu ? Car il a aujourd’hui 31 ans. Quand il aura 34 ou 35 ans, pourra-t-il décoller avec l’amplitude et la vitesse qui sont les siennes aujourd’hui ? Là où un Mutumbo avait une certaine science du contre, il faut bien voir qu’Andersen compense un niveau global assez moyen par sa dépense d’énergie. C’est très respectable, mais le problème est que d’ici 5 ans, son physique aura plus de mal à suivre et il y a de fortes chances pour que son impact sur le jeu s’envole en fumée.


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