Je ne le cache pas, je faisais de l'Argentine l'une de mes équipes favorites pour la victoire finale. Pourtant amputée d'une de ses stars, mon chouchou Emmanuel "El Manu" Ginobili, l'Argentine a eu fière allure dans cette compétition.
Certes, sa défaite en phase de poule avait remis en question leur talent face à des équipes plus fortes, mais leur performance face à Brésil avait montré toute l'abnégation et le sang froid dont les argentins pouvaient faire preuve pour s'imposer dans un match face à leur rival sud-américain.
L'Argentine est depuis quelques années l'un des favoris à chaque compétition mondiale, et non sans raison. Cette année, c'est avec de grosses ambitions mais sans Ginobili (resté au pays s'occuper de ses deux nouveaux-nés, une excuse plus valable que celle de certaines autres stars assurément) que les Argentins se présentaient en Turquie. Equipe sud-américaine mais au jeu parfaitement rôdé au style FIBA, l'Argentine a toujours su tirer son épingle du jeu dans un passé proche. Après tout, n'est pas numéro 1 mondial qui veut !
Les Argentins n'ont pourtant pas brillé en phase de poule : deux victoires de justesse contre l'Australie et l'Allemagne et une défaite contre la Serbie. Une défaite lourde en conséquence puisque les Argentins se retrouvent dans la moitié de tableau des Etats Unis, l'épouvantail de la compétition. Un épouvantail qu'il faut d'abord aller chercher puisque les Argentins devait battre en premier lieu les lituaniens, équipe solide mené par Kleiza, qui a joué des coudes avec Luis Scola dans la raquette.
Luis Scola justement est le leader naturel de cette équipe. Ou plutôt, il l'était jusqu'à maintenant. Avec des performances dignes d'un MVP (28 points et 8 rebonds par match) il était dans tous les bons coups argentins contre le Brésil. Sauf que là, contre la Lituanie, il s'est effondré en même temps que son équipe. Terrassés par l'adresse à 3 points des lituaniens qui ont commencé le match par un 8 sur 8 à cet exercice, et par une défense qui a vu 2 voir 3 lituaniens monter sur lui dès qu'il est en position dangereuse, l'empêchant et de tirer, et de distribuer les ballons à ses coéquipiers.
Résultat, seulement 13 points à 31% aux shoots. Loin de son influence habituel, et seul Carlos Delfino a su hausser son niveau de jeu pour assurer un léger leadership. Loin de suffire pour espérer battre cette équipe de Lituanie en feu. Et une élimination à le clef pour les argentins qui sortent par la petite porte de ce mondial, sans avoir pu lutter contre leurs adversaires du jour. Scola a failli. Censé assurer lors des matchs couperets il n'a pas su élever son niveau de jeu tel qu'il l'avait fait dans les matchs précédents.
Alors forcément quand le leader ne suit pas... Mais ne lui jetons pas la pierre. Scola repart de ce mondial avec un statut de MVP. Il a frappé les esprits par son mélange de puissance, de technique et de combativité, et nul doute qu'il mettra à nouveau cela en application la saison prochaine en NBA. Son adresse au shoot (près de 60%) a été monumentale, et sa présence a suffi à dissuader ses principaux adversaires de le chercher dans la raquette, même si il a au final peu contré.
Sa progression en NBA est constante, et même si il va dépasser les 30 ans, qui sait si il ne pourrait pas devenir un jour All Star en continuant sur ce chemin ? Après avoir vu l'Argentine battre le Brésil, on ne pouvait que penser aux scouts des Spurs. Aux côtés d'Oberto, certes joueur utile et de devoir mais loin d'être une foudre de guerre, et face à Splitter le nouveau chouchou de San Antonio, c'est bien Scola qui a brillé. Scola dont les droits étaient détenus par les Spurs. Qui l'ont échangé contre... Spanoulis le grec qui n'a jamais réussi à s'imposer en NBA. Sur le papier et au niveau européen une bonne idée, mais avec le résultat que l'on connaît...
C'est donc un Scola auréolé d'une belle aventure turque qui reviendra sur les parquets l'an prochain où il devrait retrouver un revenant : le chinois Yao Ming, grand absent du mondial et de la NBA depuis quelques mois. Avec eux deux, les Rockets ont décidément un secteur intérieur impressionnant. Scola reviendra déçu de ce mondial, mais avec l'envie d'être un joueur majeur dans cette compétition aussi. Et pour les Rockets, c'est une bonne nouvelle !
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