8 septembre 2010

Un parfum de Dream Team ?

60 points d'avance, 121 marqués, 53% au shoot, un collectif où tout le monde participe et où chacun s'amuse... La performance américaine en huitième et lors de ce championnat du monde rappelle celle de ses ancêtres de la Dream Team. Un peu excessif ? Cette génération mérite t-elle de tels compliments ?

La jeunesse américaine vise assurément le titre en Turquie cette année. L'effectif rajeuni est mené par Kevin Durant et se fraye facilement un chemin vers la finale et, mise à part sa petite frayeur contre le Brésil, s'est sans trop de problème qu'il y arrive.

Faire le lien avec la Dream Team paraît un peu présomptueux tant ces américains n'ont pour l'instant pas eu grand chose à se mettre sous la dent. Leur huitième de finale contre l'Angola était une partie de plaisir facilement négociée et où chaque joueur a eu son mot à dire, et un peu de temps de jeu pour placer quelques actions dignes de figurer dans les highlights du championnat du monde.


Mais les qualificatifs de la Dream Team ne sont pas accessibles au premier venu. Cette équipe n'a pas seulement été championne olympique en 1992, elle a tout écrasé sur son passage, sans laisser la moindre miette à quiconque. Les meilleurs joueurs NBA la composait (mis à part Isiah Thomas écarté pour cause de mauvaise entente avec la plupart des joueurs) et ils s'étaient tous dédiés au collectif et à l'esprit d'équipe. Au final un écart moyen de 44 points et des Jeux Olympiques passés sans prendre aucun temps-mort. Les américains régnaient sur le monde si l'on oublie que la glorieuse Yougoslavie qui était absente de ces JO pour cause de guerre.

Alors quels points communs avec l'équipe se présentant aux championnats du monde cette année ? Loin de présenter la meilleure équipe sur le papier à cause du désistement des principales stars, cette équipe semble axée vers le collectif suite à la nouvelle impulsion donnée depuis quelques années à Team USA notamment par le fameux coach K. Le leader ici n'est pas un joueur chevronné ayant tout gagné comme l'ont pu être Magic, Bird ou Jordan, mais Kevin Durant jeune loup aux dents longues annoncé comme le futur MVP de la NBA.

Coach K au boulot

Kevin Durant justement assure à 100% son statut de leader. Il est logiquement en course pour le titre de MVP des mondiaux qu'il disputera sûrement à Scola et Kleiza en fonction des résultats finaux. Durant est le leader d'une équipe des USA qui sait jouer collectif et s'appuyer sur la diversité des menaces. Mis à part Durant, Eric Gordon est un surprenant leader tandis que Billups assure sa part du boulot. Comme prévu le secteur intérieur n'est pas forcément des plus percutants mais assure les tâches défensives, bien loin du quatuor historique Ewing, Robinson, Malone et Barkley certes, mais le boulot est fait. 

Mais là où ça coince c'est contre les équipes d'un niveau plus relevé. La victoire de justesse contre le blessure a suffi à raviver les craintes des américains. Pas au niveau des meilleures équipes la team USA ? A l'heure actuelle les voir rencontrer la Turquie ou la Serbie ferait peur ! L'Angola était bien loin d'un niveau international, mais la Russie est déjà d'un niveau supérieur. Les Russes ont battus la Grèce en phase de groupe et se présentent en candidat sérieux, même si l'effet psychologique "NBA" peut faire peur à certaines équipes. Les américains vont donc devoir hausser leur niveau de jeu et montrer qui ils sont vraiment. Et ils en sont sûrement capables.



Cette équipe des Etats Unis est donc bien loin de ses glorieux ancêtres. Mais elle a quelque chose d'enthousiasmant. Ce mélange de jeunesse de puissance et d'athlétisme en plus de la lourde charge de mener une campagne sans les principales stars en font une équipe sympathique aux yeux du public. Ils régalent les foules avec un jeu rapide alliant le spectacle et l'efficacité (52% au shoot !) et ça, ça force le respect. Toujours est-il que cette équipe va devoir faire ses vrais preuves dès demain. La Russie paraît largement à leur portée, et au prochain tour on retrouvera Lituanie ou Argentine. Autrement dit le vrai top niveau mondial. Pour une place en finale sur les traces de leurs glorieux aînés...

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