Everything is bigger in Texas !

Tout est plus grand au Texas, le proverbe bien connu dans le plus grand état des Etats Unis, qui accueille à lui seul trois équipes NBA. Et le hasard faisant bien les choses, c'est d'un derby que nous avons hérité pour ce premier tour des playoffs, et surtout d'un remake de la même série que l'an dernier qui avait vu les Mavericks s'imposer contre des Spurs décimés par les blessures.

L'occasion donc pour San Antonio de laver l'affront de l'an passé. Avec l'avantage du terrain, ils avaient quand même chutés contre le sixième de la conférence, dans une série où Tony Parker avait porté son équipe sur ses épaules mais n'avait rien pu faire face à l'équipe de Nowitzki et Jason Terry. Cette année, les Spurs se sont renforcés sur le papier, mais n'ont pas répondus aux attentes suscités par ces réajustements. Mais tout le monde le sait, quand viennent les playoffs, la banque à Duncan devient une autre équipe.

C'était il y a un an, les Spurs (3ème) rencontraient les Mavericks (6ème) dans un duel qui semblait largement à leur portée. Mais avec l'absence de Manu Ginobili leur feu follet imprévisible, et avec un Tim Duncan sur une seule jambe qui était loin de son meilleur niveau ils étaient bien loin de pouvoir rivaliser. Résultat, un Tony Parker qui ne pouvait offrir qu'une seule victoire à son équipe avec un match à 45 points. Le reste était géré par une équipes des Mavs qui se permettaient même d'aller gagner deux fois à San Antonio.

Alors qu'est ce qui a changé en un an  ? Bizarrement, les trajectoires des deux clubs ont été assez opposées. Les Mavs se sont fait renforcer par Caron Butler en cours de saison, et Shawn Marion à l'inter-saison. Deux renforts de choix qui ont fait la différence et spécialement Butler tant l'apport de l'ex-joueur de Miami a été indéniable quant les Mavs sont montés en puissance au fur et a mesure de la saison et ont montré qu'ils étaient capables de viser très haut, et de se méler à la course à la première place à l'Ouest. Dallas s'est offert le luxe d'une deuxième place, dépassant Phoenix et Denver qui semblaient pourtant loin devant, et revenant même à deux petits matchs des Lakers qui ont finis la saison sans grande conviction. Dallas est donc l'équipe en forme de cette fin de saison à l'Ouest.

Du côté de Fort Alamo, le début de saison a été bien loin des espérances des fans. L'arrivée de Jefferson, McDyess, du rookie Blair a été un joli dépoussiérage de cette équipe vieillissante. Exit Bowen, Finley ou Oberto donc, les Spurs voulaient repartir sur des nouvelles bases, avec ses trois stars en pleine santé. Mais le début de saison a vite cassé ce beau rêve. Un Duncan un peu moins efficace, un Ginobili qui peine à faire l'électron libre sorti du banc, un Jefferson loin de ce qu'on pouvait attendre de lui, et un Parker dont la saison a été pourrie par les blessures. Les Spurs ont même été à la lutte pour une place de playoffs, mais ont fini la saison sur une note très positive. La blessure de Parker a permis à Ginobili de revenir à son meilleur niveau, et d'aborder les playoffs avec un rythme de MVP. Popovitch n'a donc pas réfléchi, et a décidé de commencer les playoffs avec Ginobili titulaire, et un Parker venu du banc pour apporter sa fraîcheur. Une décision surprenante, mais qui évitera aux deux stars de cannibaliser leurs jeux entre eux. 

Alors quelles seront les clés de cette série ? Sur le papier, les deux équipes semblent se valoir. Les Spurs affichent même un collectif un peu plus impressionant que celui des Mavs, mais peinent à jouer ensemble. Leur expérience des playoffs sera un plus face aux Mavericks qui n'ont jamais réussi à être de vrais candidats au titre. L'équipe de Mark Cuban a souvent chuté quand on les attendait plus haut, et ne semble pas être le genre d'équipe capable d'aller jusqu'au titre, notamment face à des Lakers. Le dernier match de la saison a été une preview de cette série, et s'est soldé par une petite victoire des Mavericks à domicile. Sauf que San Antonio avait laissé Duncan et Ginobili sur le banc, et c'est Dejuan Blair qui a enfoncé la défense de Dallas. Un bon signe pour les Spurs qui peuvent compter sur leur force intérieure pour s'imposer. Car Nowitzki a beau être un ailier fort, il s'éloigne bien souvent du cercle et tient peu la comparaison face à la puissance d'un vrai intérieur. Face à un secteur intérieur constitué de Blair, McDyess, Bonner, Maihinmi et surtout Duncan, San Antonio a la rotation pour user les intérieurs adverses, et a surtout enfin du talent autour de Duncan. Côté extérieur, la montée en puissance de Georges Hill apporte enfin un peu de force de frappe autour du Big Three tant Roger Mason avait déçu lors des playoffs l'an dernier.

Côté Dallas, l'atout principal sortira du banc : Jason Terry apportera près de 20 points par match, et les Spurs n'ont plus de chien de garde attitré pour défendre sur lui. Bogans est censé être un spécialiste de la défense, mais ne vaudra jamais Bowen. L'autre star de l'équipe n'est autre que Nowitzki qui a un profil suffisamment atypique pour être une plaie pour les défenses adverses. Trop fluide pour un Duncan ou McDyess, trop physique et trop grand pour un ailier, San Antonio ne semble pas avoir de joueur capable de défendre correctement sur lui. La clé de la série sera sûrement le shoot extérieur pour Dallas. Et (cocorico), l'autre frenchie Rodrigue Beaubois saura faire mal de ce côté là, lui qui semble être un spécialiste du shoot longue distance.

On devrait donc avoir le droit à une série serrée, si du côté des Spurs tous les joueurs s'impliquent et sont épargnés par les blessures. Dallas a l'avantage psychologique, et le talent individuel pour s'imposer. Ginobili aura une certaine pression sur les épaules, car c'est lui qui devra mener les siens à la bataille. Il ne reste plus qu'à espérer assister à une belle série, disputée et tendue, pas comme celle de l'an dernier, mais plutôt comme celle de 2006 où chaque match était une bataille et où Dallas l'avait emporté au terme d'une série qui alimentera bon nombre de best-of de NBA TV pour les prochaines années...Everything is bigger in Texas... A eux de nous le prouver !