30 avril 2010

Dallas Mavericks : et maintenant ?

Les Mavs se sont finalement faits sortir au premier tour des PlayOffs 2010. Eux que l’on pensait pouvoir titiller les Lakers à l’Ouest quittent finalement l’exercice par la petite porte. Une élimination clinquante qui risque de faire de bruit.

4-2. Le 7eme, San Antonio, a mis au tapis le 2eme de la conférence, en gérant admirablement sa série. Les Mavericks n’ont jamais vraiment semblé en mesure de prendre possession de cette série. Outre entraver leurs espoirs de venir jouer les troubles-fêtes dans la course au titre, cette impuissance remet en question l’avenir proche de Dallas.

Peut-être que c’est le genre de théorie fumante, que l’on fait après coup. Mais peut-être aussi qu’il y a vraiment quelque chose de cassé à Dallas. Juin 2006, Game 3 des Finales. Dallas mène 2-0 dans sa série face à Miami après avoir remporté tranquillement ses deux matchs à domicile. On se dirige vers un troisième succès de rang de texans, tant leur domination sur le jeu a été frappante au cours des trois premiers quart-temps. Et puis le Heat se rebiffe, porté par la maestria de Dwayne Wade, l’efficacité du Shaq et un shoot mega-clutch de Gary Payton. Miami arrache finalement le match 3 et inverse totalement le momentum de la série pour s’imposer 4-2.


Depuis, 4 campagnes se sont succédées. 3 fois Dallas s’est incliné au premier tour. Pourtant, du roster qui a subi le traumatisme initial, il ne reste que 3 joueurs : Eric Dampier, Jason Terry et Dirk Nowitski. Et si, pour le bien des deux parties, les routes des Mavs et de leur capitaine allemand devaient se séparer ? Il l’a dit lui-même : l’équipe l’entourant cette année est la meilleure qu’il n’ait jamais eue à ses côtés. Pourtant, cela n’a pas empêché une nouvelle élimination prématurée.

Cette hypothèse pouvait paraître folle il y a de cela seulement quelques semaines : pourtant, hier, dans la conférence d’après-match, Dirk Nowitski a très clairement parlé d’étudier les options qui se présenteront à lui cet été. A 31 ans, il peut décliner la dernière année de son contrat actuel pour essayer d’en décrocher un ultime qui soit juteux. Et donc, pourquoi pas joindre l’utile à l’agréable en s’assurant d’être vraiment dans la course pour décrocher une bague de champion. On nous promet la grosse folie niveau transferts et le départ de Dirk Nowitski serait à coup sûr un sacré coup de tonnerre qui pourrait décanter la situation.

Car si son avenir financier s’annonce radieux du côté de Dallas, l’allemand peut avoir des ambitions sportives qui peuvent le pousser à quitter son club de toujours. Car aussi belle soit-elle sur le papier, sa supporting cast l’a lâché au moment où il en avait le plus besoin. Encore une fois. Sur cette série, les stats de l’allemand sont remarquables : 25.6pts, 8.2rebs, 3.0asts. Du grand art, alors que la défense de San Antonio était rivée sur lui, n’hésitant pas à le prendre à deux par moment. Car derrière, peu de joueurs pointaient le nez à la fenêtre pour prendre le relai. Jason Terry n’a une nouvelle fois pas su répondre présent dans les moments critiques, Caron Butler était branché sur l’alternatif, Jason Kidd a été complètement dépassé par les arrières de SAS, Shawn Marion n’a eu aucun impact, et on pourrait continuer comme cela longtemps, mais ça fait vraiment tirer sur l’ambulance que de s’acharner de la sorte.


En PlayOffs, quand il s’agit d’élever son niveau de jeu, personne derrière Dirk Nowitski n’a su se transcender pour venir en aide à leur capitaine. L’on-t-ils seulement pu ? Car outre un mental de la part de certains pas toujours des plus rageur, on pointe surtout du doigt le coaching de Rick Carlisle. En effet, le coach de Dallas a fait des choix plutôt douteux et l’on a du mal à comprendre ses rotations. On pointera par exemple du doigt le fait qu’il ait laissé Caron Butler sur le banc, pendant toute la deuxième mi-temps du Game 3. Alors que le neo-Maverick était sensé être la seconde option offensive, il apparait incongru de le clouer hors du terrain suite à une première mi-temps en demi-teinte, surtout si c’est pour aligner JJ Barea à la place. Pour la dynamique du joueur et même de l’équipe sur la série, ça revient quand même à se tirer une balle dans le pied. De même, on se demandera pourquoi Rodrigue Beaubois n’a pas hérité de plus de temps de jeu, alors que ses jambes de feu auraient d’avantage pu contenir les explosifs arrières de San Antonio.

Bref, il règne à Dallas un climat des plus ombrageux. Un entraineur remis en question, des doutes sur la capacités des joueurs à se mettre au niveau d’intensité des PO, une star qui se questionne plus que jamais sur son avenir…. Le temps risque d’être très long du côté de Dallas jusqu’en novembre prochain. Le principal indice du malaise actuel : le bouillonnant Mark Cuban, après quand même une rapide critique à peine déguisée sur l’arbitrage, s’est répandu en excuses auprès des fans du club et a semblé plus désabusé que jamais. Pas trop dans le style volontariste du bonhomme.

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