2 mai 2010

On TV Tonight : Game 7

On a tendance à l’oublier, mais la série entre Atlanta et Milwaukee a été très disputée, au point d’en arriver à l’ultime recours : un match 7 couperet. Celui qui perd quitte l’aventure alors que le gagnant aura le droit de tenter sa chance en demi-finale contre le Magic d’Orlondo.

Vous saisissez donc la portée dramatique d’un tel affrontement. Ce qui mérite amplement de s’attarder encore sur le premier tour alors que, calendrier serré de la Nba oblige, les demi-finales de conférence sont déjà lancées. Sortez les couteaux, les poignards et tout autre objets pointus : la preview du match 7 entre les Atlanta Hawks et les Milwaukee Bucks, c’est tout de suite !

La série est un peu passé inaperçue. Peut-être à cause du manque de glamour de l’opposition. En tout cas, elle n’était pas sensée déplacer les foules ; la Nba en a même rajouté une couche : les matchs de cette série ont été les seuls qui ont été programmé en même temps qu’un autre match. Théoriquement, la ligue souhaite une exposition maximale de ses rencontres de PO et donc fait débuter une rencontre sur un terrain lorsque le match qui avait débuté auparavant sur un autre parquet est terminé. Sauf donc Atlanta-Milwaukee qui se retrouvait toujours en concurrence directe avec d’autres grandes affiches et passait souvent médiatiquement à la trappe.


On pourrait presque dire : heureusement. Car cette série était particulièrement affreuse. Certes, on a connu pire. Mais entre le rythme mécanique des Hawks et le style laborieux des Bucks, il fallait s’accrocher. Sauf que parfois, au milieu du marasme peut sortir un éclair de lumière. Comme une fleur qui pousserait au milieu des décombres d’un champs de bataille. Ou une jolie jeune fille dans une convention de fans de Johnny Halliday. Bref, cette série a accouché de l’une des plus belles choses que les fans de Nba peuvent espérer : un Game 7. Le Win or Go Home dans toute sa splendeur.

Pourtant, on ne s’attendait pas à ce que la série aille aussi loin. Le 6eme, Milwaukee, est privée de son artilleur Michael Redd, membre de la dernière Team Usa, depuis un bon moment. De plus, les Bucks avaient perdu leur pivot-star diablement efficace ces derniers temps : Andrew Bogut. Les blessures étaient sensés écourter la série. Les deux premiers matchs confirmaient cette analyse.

Chez eux, Milwaukee a su se refaire la cerise. Dans un coin des Etats-Unis qui n’est pas parmi les plus dynamiques, les fans étaient ravis de retrouver l’ambiance des PO. Sans complexe et jouant de manière rugueuses, les Bucks ont ramené la série à 2-2. On espérait que les Hawks avaient franchis un pallier cette saison et qu’ils étaient en mesure de venir chatouiller les grosses cylindrées pour l’accès en Finales. La pression, sans doute ; l’obligation de résultats, sous peine de quoi cette saison allait être qualifiée d’échec. Avec en perspective, le fait que le contrat de coach de Mike Woodson s’achève cet été ; et que leur capitaine, Joe Johnson, ne risque de ne pas faire d’état d’âme au moment de choisir sa nouvelle destination via la free-agency.

On sent une épée de Damoclès au-dessus de la tête des Hawks à mesure qu’ils n’arrivaient pas à conclure cette série. Cela a du jouer un rôle dans le match 5. Atlanta menait la barque à la maison jusqu’au milieu du 4QT. Mais Milwaukee, qui a réalisé le match parfait de fouinards, s’est targué d’un 14-0 pour prendre les devants et rapprocher un peu plus les Hawks du gouffre. Le symbole de ces prestations peu convaincantes est Jamal Crawford. Elu meilleur 6eme homme, sans trop de contestation possible, il s’agit de la première fois en 10 ans qu’il atteint les PO. Naturellement, il a ressenti la pression et ses stats en ont pâti. 4-18 dans ce fameux Game 5, lui qui est sensé être le booster en sortie de banc.


Alors que sa première expérience en PO pouvait s’avérer plus courte que prévue, Jamal Crawford a su répondre présent dans les grands moments. 24pts (8-17), 5rebs pour le match le plus important de la saison. D’ailleurs, ce sont tous les Hawks qui ont su répondre présent, nous rappelant que cette équipe a connu 2 premiers tours à 7 matchs lors de deux dernières saisons. Donc, la pression, ils connaissent. Dans cette situation plus ou moins familière pour eux, ce sont finalement leurs adversaires qui ont ressenti la pression.

Ils n’ont eu de cesse de jouer crânement leur chance depuis le début de la série. Mais avec cette belle opportunité d’accéder au second tour, ce Game 6 est devenu très serious business pour les Bucks. Couplé à une belle agressivité défensive des Hawks, c’est surtout la peur de gagner qui a handicapé Milwaukee. 69pts marqués. Sur toute la rencontre, à domicile. Impossible de prétendre à une demi-finale de conférence avec cela. Brandon Jennings et John Salmons, plutôt à l’aise dans leurs pompes jusque là, combinent pour 20pts à 6-28. Moins bien que le seul Jamal Crawford, donc.

Nous voilà donc aux portes du 7eme match. La dynamique semble dire que les Hawks ont le vent dans le dos et seront sans doute plus à même de gérer une situation qu’ils ont connue lors des deux dernières saisons. Et le momentum risque de jouer un gros rôle dans ce match. Car, mis à part la surprise du Game 5, aucun match n’a été véritablement serré. Tout a été histoire de runs. Malheureusement, l’exubérance de Brandon Jennings risque de ne pas suffire. Le rookie est vértiablement le seul wagon offensif derrière lequel les Bucks peuvent se rallier pour exister face à une défense des Hawks retrouvée et terriblement intimidante dans la raquette. Une défense qui a aussi opté à certains moments pour une zone. Même si cela apparait un peu plus souvent, une défense de zone reste encore suffisamment rare en Nba pour qu’on éprouve le besoin de le souligner.

Donc, puisqu’il faut se mouiller sur ce genre de billet, on va dire Atlanta. On remerciera les Bucks d’avoir fait de cet affrontement une série. Laborieuse certes, mais une série quand même. Il se pourrait même que cela aide les Hawks dans leur opposition face au Magic, Orlando ayant bouclé sa série en 4 matchs secs. Peut-être pas la meilleure façon de se mettre en jambes.

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