Avec la victoire 103-111 sur Phoenix, Los Angeles a décroché son billet pour les Finales. Cela marque la première apparition de Ron Artest sur la plus belle scène basketballistique du monde. Que le chemin vers la lumière fut long et semé d’embûches.
On a une certaine tendresse pour Ron Artest, puisqu’il a été le sujet de notre premier billet sur 24 secondes. Le voilà donc en passe de réussir son pari : les Lakers sont à 4 petites victoires d’un second titre consécutif.
Il en restait encore 6 à accrocher, il y a de cela quelques jours. Vous connaissez sans doute tous le scénario fou du Game 5. Moins d’une minute à jouer, les Lakers mènent de 3pts. Pressé, Ron Artest lâche un shoot assez laid, mais Pau Gasol arrive à dégager le rebond des mains des Suns pour pousser la balle jusque vers Ron Artest. RonRon est seul à 3pts et plutôt que d’écouter la salle entière crier de passer la balle à Kobe Bryant, pour qu’il aille gratter la faute, Ron Artest a dégainé. Raté. Pas de peu, en plus. Il déclara après le match qu’il ne s’en voulait pas particulièrement, qu’il jouait juste au basket et qu’il voyait un bon shoot et une opportunité en or de briser les derniers espoirs de Phoenix dans ce match. Certes, le shoot en soi est bon, mais sans doute peu pertinent vu le contexte. C’était l’exemple parfait du Ron Artest sanguin et impulsif que les fans des Lakers craignaient.
Phoenix a égalisé, après une action confuse qui a rappelé le Game 6 de leur affrontement en 2006. L’erreur du chien fou pourrait-elle coûter à LAL le match et ainsi un avantage crucial pour la victoire finale ? Il restait encore quelques secondes, suffisamment pour Kobe Bryant. Après le temps mort, il se démarque tant bien que mal, se retourne, fade away avec 2 gars sur le dos. Air ball.
Sauf que Ron Artest a bien suivi et a bien profité de l’absence d’écran-retard de la part de son adversaire direct. Il récupère la balle en vol, la lance contre la planche. Bingo. L’action rappelle celle de Pau Gasol pour offrir l’ultime victoire face aux Thunders accrocheurs. A une différence près.
Une scène de joie immense s’est manifestée pour célébrer Ron Artest. Rien de comparable avec les quelques accolades qui ont suivi le tip-in de l’espagnol. Premièrement, Ron Artest a exulté. Il a bondi dans tous les sens, pour se jeter dans les bras de Kobe Bryant, à qui il voue une profonde admiration. Kobe Bryant l’a serré dans ses bras, dans un sourire d’une totale sincérité. Et puis Lamar Odom, le grand ami de Ron Artest, est venu se rajouter au câlin général. Et c’est toute l’équipe qui est venu congratuler RonRon.
C’était la seule recrue d’une équipe championne en titre. Il a du faire des sacrifices. Lui qu’on a toujours connu pour faire à sa façon devait rentrer dans le moule. Argent, stat, temps de jeu,… tout a été revu à la baisse pour pouvoir venir jouer aux Lakers. Il a du apprendre à jouer dans le Triangle. Durant toute cette saison, on peut clairement dire qu’il cherchait sa place ; constamment comparé par rapport à Trevor Ariza.
Et cette action, ces quelques dernières secondes du Game 5 ont tout fait basculer : Ron Artest a trouvé sa place. Il est devenu un Laker. C’était important pour lui d’exister dans un tel moment. Cela s’est senti par la joie qu’il a manifestée juste après le buzzer. Ses coéquipiers ont compris que c’était aussi important pour lui et c’est pour ça qu’ils ont tous accouru.
Le bougre a enchaîné. Game 6 : 25pts, 4rebs, 3stls, 2asts, dans un des matchs les plus aboutis de sa carrière en PO, aux dires de certains. L’intéressé lui-même a confié après le match qu’il ne s’était jamais aussi bien senti dans le collectif des Lakers. Il a parlé d’un déclic sur ces deux derniers matchs. Tout le monde connaissait sa réputation avant la saison et tout le monde a pu juger sur pièce qu’il s’était énormément investit et qu’il a levé beaucoup d’a priori négatifs qui pesaient sur lui. Le groupe a aussi bien conscience que sans lui, point de salut en Finale. Car l’apport d’un Ron Artest au meilleur de sa forme pourrait bien quasiment entraver la production de l’ex-MVP des Finales, Paul Pierce. On a récemment reporté que dans l’intimité des vestiaires, Luke Walton a donné de longs et précieux conseils pour Ron Artest. Ca fait un peu mélange des genres comme association, mais Luke Walton a une connaissance tellement pointue du système et du jeu en général qu’il a trouvé un moyen de contribuer par l’angle de vue qu’il soumet à Ron Artest.
Il a également montré qu’il pouvait canaliser ses pulsions. Il s’est senti insulté par la défense des Suns, qui le laissait allégrement shooter dès qu’il était derrière la ligne à 3pts. Jerry Sloan avait tenté cela pour le Game 3, RonRon avait su répondre. De même hier soir, avec un 4-7 très honorable. Nul doute que les Celtics sauront mettre sa patience à rude épreuve. Le faire sortir de la série sera sans doute un objectif de ces Celtics teigneux, bagarreurs et provocateurs à souhait. Gageons que maintenant qu’il fait vraiment partie de l’équipe, Ron Artest ne la fera pas imploser, mais bien qu’il saura entretenir le feu que les Lakers n’ont pas su allumer il y a 2 ans face à Boston.
En juin 2008, Ron Artest était venu en spectateur assister au dépeçage subi par LAL pendant le Game 6. A la fin du match, il est allé faire un tour du côté des vestiaires des visiteurs pour s’entretenir notamment avec Kobe Bryant, pour lui faire la promesse que plus jamais quelqu’un ne se mettra en travers de sa route comme cela. Il a ajouté qu’il désirait porter ce maillot pourpre et or pour pouvoir faire justice lui-même et l’aider à remettre les Celtics à leur place. Nous y voilà.
30 mai 2010
Le pèlerinage de Ron Artest vers les Finales
By
Marrh
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