10 mai 2010

Des doutes autour des Cavaliers

2-2. Pas de quoi paniquer, certes. Cela devient une série au meilleur des 3 matchs, avec deux réceptions dans l’Ohio. Les Cavaliers ont gagné l’avantage du terrain et leur confère un certain matelas de sureté. Mais quand même…

Peut-être que le fait que les autres demi-finales soient moins disputées rend les choses plus dramatiques. Mais toujours est-il que le grand favori ne dégage pas cette sérénité qu’on pouvait attendre de lui. Cleveland bataille sévère face aux Celtics, ce qui pour les fans et observateurs, ne laisse pas forcement présager du meilleur au moment d’affronter le rouleau compresseur Orlando. En supposant que Cleveland arrive à se qualifier.

Avouons-le, cette série contre les Celtics n’était pas sensée déchaîner autant les passions. Mais la rage des Celtics a transformé cette série en vrai affrontement. Beaucoup avait parié sur un 4-2 et sont toujours tout à fait en course. Mais plus que le résultat final, ce sont la façon dont les évènements se déroulent qui nous intéresse ici.

On vient d’en parler, les C’s affichent sur cette série leur volonté et leur rage de vaincre. On sent dans cette équipe la conviction profonde que, malgré ce qu’en disent les bookmakers, ils peuvent monter sur la plus haute marche du podium. Une gnac et détermination terribles qui, allez j’ose, font parfois un peu sur-jouées. Mais pour le coup, ça n’en contraste que d’autant plus avec l’attitude des Cavaliers.


On s’était inquiété après le Game 2, gagné assez facilement par les Celtics à la Q Arena. Les Cavs s’étaient fait mangé en intensité. Un peu comme au Game 1, la montée d’orgueil de la seconde mi-temps en moins. On questionnait alors le mental des Cavs, face à une équipe à la détermination d’acier et au cœur de champion (vous savez, celui qu’il ne faut jamais sous-estimer). Est-ce que Cleveland pouvait assumer le rôle de favoris face à des équipes à peine moins fortes qu’elle ? Dans l’histoire récente, on voit des sweep faciles, des série en outsiders cherchées à l’arrachée et des désillusions de favoris (cf l’an passé). L’équipe de Cleveland sait qu’elle a les capacités pour passer outre les Celtics sans trop de débat, mais semble incapable d’enfiler le bleu de chauffe pour faire le travail.

Et puis, il y a eu le Game 3, que les Cavs ont remporté, là aussi assez facilement, au TD Garden. Lebron James a été aggressif et a assumé son rôle de leader –et son tout frais titre de MVP- dès les premières minutes, histoire de donner le ton. 21pts pour lui dans le seul 1QT, pour creuser un écart que Boston n’arrivera jamais à refaire. Il paraissait serein et tout sauf alarmiste lors de la conférence de presse quelques jours plus tôt, dans un style qui rappelait ses déclarations pendant la série face au Magic l’an dernier.

A cette occasion, on a noté que Lebron James n’était pas forcement sur la même longueur d’onde que son coach Mike Brown. Lui d’habitude assez réservé a poussé une véritable gueulante en conférence de presse, fustigeant son équipe et n’hésitant pas à donner des noms ; tout le contraire de son style habituel. Et donc là où cela devenait particulièrement intéressant, c’est que son discours tranchait avec celui de son capitaine. On va dire que ce genre de distension n’est jamais bon. Surtout quand elle se reproduit une nouvelle fois après le Game 4.

Certes, pour ce quatrième match, il y a eu l’énorme Rajon Rondo que vous a –superbement- décrit Zeze. Mais les Cavaliers ne sont pas tout blanc dans l’affaire. A commencer par Mo Williams, vu que c’est l’adversaire direct du héros du soir. Une fois encore, Mo Williams passe au travers et n’arrive pas à se mettre au niveau des PO, après un premier tour passable. Il a été un grand artisan de victoires-phares lors de la saison régulière (comme celles face à LAL) et nul doute que Cleveland n’aura véritablement ses chances qu’avec une menace extérieur fiable. Or, ce n’est pas le cas. Tant en défense qu’en attaque.


Les autres lieutenants du King n’arrivent pas à se mettre au diapason. On ne voit personne capable de sortir une prestation solide en relai du Choosen One. A la différence du roster des Lakers ou du Magic où l’on perçoit plusieurs menaces fiables. Antawn Jamison essaie de tirer son épingle du jeu, mais sa défense juste correcte n’en fait pas une solution idéale. Et puis, il y a le cas du Shaquille O’Neal avec qui Cleveland n’arrive toujours pas à jouer. Il est finalement cantonné au rôle d’intimidateur dans la raquette, ce pour quoi il n’a pas la vivacité nécessaire. Résultat, il est hier sorti rapidement pour 5 fautes, pour ne plus revenir sur le parquet pendant le 4QT. On notera que c’est là que l’écart s’est vraiment fait pour les hommes en vert.

Nous sommes de grands sceptiques concernant la qualité intrinsèque de Mike Brown en tant que coach, et ils sont nombreux dans ce cas au sein de la blogosphère. Tactiquement, on le sent en-dessous et peu capable de s’adapter à, par exemple, une équipe où le danger vient d’à peu près partout comme ça peut être le cas du Magic. Mais ça, on l’a tous noté depuis un certain temps, ce qui nous a bien fait rire au moment de le désigner comme meilleur coach, l’année où il a fallu faire patienter Lebron James pour que Kobe Bryant ait enfin un trophée de MVP bien à lui. Mike Brown faible tactiquement, c’était bien enregistré mais ça n’a pas empêché de placer Cleveland comme favoris à la course au titre. Mais où cela devient plus inquiétant, c’est que les quelques contradictions en interviews d’après-match feraient sentir que tout ne passe pas bien entre le coach et son équipe.

On a eu l’explication : si Lebron James paraissait si surpris quand on lui a dit dans quelle colère noire son coach était entré en conférence de presse, c’est parce que ce dernier s’était réservé pour les journalistes, comme pour protéger son groupe à qui il avait peu laissé transparaître ses états d’âme juste après le match. Si tout le monde semble s’en satisfaire, je pense personnellement que ça peut être une cause du laxisme royal qui règne chez les Cavs et qui leur a coûté 2 matchs. L’osmose est loin d’être parfaite ; et même si la qualité des joueurs permet de s’en sortir sans trop de gravité jusque là, cela parait bien être le crash dès que l’on va rentrer dans le dur.

Pour finir, évoquons le cas du double-Mvp en titre. Car lui aussi a sa part de responsabilité. On va commencer avec la fameuse histoire de son coude. Personnellement, je reste quand même assez sceptique sur cette blessure dont on ne saurait dater précisément l’origine. Pour moi, cela ressemble plus à une sorte de crise de jalousie, une grosse amplification de la vérité pour ne pas que son rival médiatique soit le seul super-guerrier à sortir des grosses prestations en étant blessé. Enfin, blessure grave ou pas, le King semble affecté, sans doute d’avantage mentalement. On l’aura senti plus hésitant et moins tranchant par moment. Il n’a plus cette facilité à créer des brèches. Et puis, au-delà de cela, à mesure que ses partenaires n’arriveront pas à le seconder, on commencera à mettre en doute ses capacités de leader. Il y a bien un moment où on lui dira qu’il ne sait pas impliquer ses coéquipiers. On savait que c’était un phénomène. Mais un leader ? A lui de le prouver.

2 commentaires:

  1. Ce qui me choque le plus quand je vois les Cavs jouer, c'est de voir LeBron mener à chaque possession, A CHAQUE POSSESSION... Mo Williams pourtant bon meneur de jeu quand il a la gonfle dans les mains, n'a au final, pas trop son mot à dire dans cette équipe gérée et dominée par le sieur James. OK, on veut tous voir Mo Will à un niveau au-dessus : peut-être qu'en lui faisant un peu plus confiance, ça marcherait mieux. Y a qu'à voir son nombre tirs primés tentés, je pense qu'on le veut réduire au simple niveau de shooteur... Je ne fustige pas James en particulier (un peu quand même), mais bien la tactique mise en place par Mike Brown : "donne la balle à ton meneur bordel !!" Parce que ton jeu devient trop évident, trop prévisible. Et face aux Celtics qui sont des hargneux comme rarement t'en as vu, c'est pas gagné !

    En fait, cette anecdote concernant la gueulante de Brown en conf' de presse me confirme ce que je pense : on n'engueule pas LeBron James... Je ne sais pas comment se comportait Phil Jackson avec Jordan et comment il est aujourd'hui avec Kobe, mais sûr que s'il a quelque chose à dire à son équipe, ce n'est pas aux journaleux qu'il le dira, mais bien aux principaux concernés, à savoir les joueurs... Michael, Kobe ou LeBron compris !

    Les Cavs ne sont pas éliminés, pas du tout même, mais peut-être qu'un changement de coach, d'approche, de mentalité peut faire du bien au jeu de LeBron... On en saura plus après cette série, et peut-être encore plus après celle contre Orlando et encore davantage après les Lakers ou les Suns.

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  2. Des doutes agrandissent plus gros par l'heure. Bye Bye Cleveland pour Lebron, Calipari était courtside, pis les deux vont quitter leur propre villes pour.... Chicago

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