31 mai 2010

Qui l'eut cru ?

La Finale Los Angeles - Boston qui se profile semble apparaître aujourd'hui comme une évidence. Pourtant, à l'entame de ces PlayOffs 2010, peu auraient misé sur une telle affiche pour le titre. Ce n'est peut-être pas un hasard que, malgré les pronostiques peu favorables des bookmakers, ce sont les deux derniers tenants du titre qui se retrouvent sur la plus haute marche de leurs divisions respectives.

On pourrait une nouvelle fois citer Rudy Tomjanovich, avec sa célèbre phrase "Don't ever underestimate the heart of a champion". Comprenez qu'il ne faut jamais sous-estimer le coeur d'un champion. Ses Houston Rockets venait de remporter un second titre consécutif. Là encore, à l'entame des PO, les chances de titre que l'on accréditait aux Rockets n'étaient pas bien hautes.

En cette année 1995, les Rockets ont réussi le tour de force de sortir du tableau les 4 meilleurs bilans de la ligue. Cela semble faire echo à la performance des Celtics cette saison, qui ont donc déjà éjecter Cleveland et Orlando de la course au titre; soit les 2 meilleurs bilans Nba de la saison régulière. En prenant en compte leur premier tour face à Miami, les Celtics ont du batailler avec 3 joueurs membres de la All-NBA Team : Dwyane Wade, Lebron James, Dwight Howard. Autant de casse-têtes pour la défense.


La défense, c'est la marque de fabrique des Celtics, justement. On croyait cette spécialité locale perdue au cours de la saison, où l'efficacité défensive de l'équipe n'a pas atteint les standards d'excellence de ces deux dernières années. Kevin Garnett encore en délicatesse avec sa rééducation, c'est toute l'équipe qui a perdu son énergie quasi-spirituelle pour défendre comme des forçats. Les rotations et aides étaient plus approximatives que par le passé. James Posey manque en guise de chien de garde attitré. La défense des Celtics était étouffante et avait un impact concret mais aussi mental sur ces opposants, qui se tétanisaient, se demandant avant même le début du match. Cette saison, elle est apparue juste bonne ; et a été loin d’être une assurance tout risque dans l’optique d’une victoire.

On a retrouvé les Celtics sur ces dernières semaines, avec des aides plus incisives et des rotations plus efficaces. Ils se sont remis en marche et plongé dans le bain des PO. Alors que j’ai été le premier à dire qu’il était quasiment impossible de décréter à envie de passer à la vitesse supérieure par une sorte de bouton On/Off, les C’s semblent clairement me donner tort. Avec les blessures et une certaine lassitude des cadres, la saison a été un fardeau pour Boston. Alors que certains auraient tenté des ajustements en vol, Doc Rivers a gardé pour seule ligne de mire juin 2010, ménageant même ses cadres.

Les entraînements étaient pointus, l’accent était mis sur le conditionnement physique. Pendant ce temps, la saison était un peu hypothéquée. Sans se donner comme ils l’auraient voulu, les Celtics ont inexplicablement laissé filer des matchs où ils menaient tranquillement. Ils faisaient en quelque sorte le dos rond. Et au moment de compter les premiers favoris, on s’était tournés, naïvement, vers ceux qui bombaient le plus le torse.


De l’autre côté du pays, les Los Angeles Lakers étaient dans une position encore plus ambigüe. Eux aussi ont laissé filer sur la fin, notamment en laissant souffler Kobe Bryant. Vu la forme étincelante qu’il a en ce moment, on peut crier au génie, même si évidemment c’est tout un tas de variables qui ont abouti à cet état de fait.

On savait depuis deux saisons que leur engagement est clairement en mode alternatif. Eux aussi, face aux pépins d’une longue saison, ils ont du chercher à s’adapter. Mentalité différente du côté de Phil Jackson, qui aime laisser aux joueurs le soin d’expérimenter d’eux-même de nouvelles solutions ; alors que Doc Rivers a su être ferme dans sa manière de tenir en laisse des chiens enragés de victoires. Ainsi, Kobe Bryant s’est dépêtré avec ses blessures, en faisant parfois trop. Le lien avec Pau Gasol ne s’est plus fait aussi bien, l’espagnol grognant jusqu’en conférences de presse. Il a fallu intégrer Ron Artest dans un schéma offensif assez compliqué à cerner. Il a fallu que les remplaçants apprennent de leurs erreurs.

Bref, les Lakers ont été poussifs. Tellement que certains croyaient sincèrement aux chances des Thunders de venir sortir les tenants du titre. D’autant plus que les jeunes pousses d’OKC ont connu une fin de saison en trombe, qui contrastait avec celle des Lakers incapables de rassurer leurs fans à quelques jours du début des hostilités.

Et finalement, ce sont donc les Celtics et les Lakers qui sont arrivés en Finale. Sans grande contestation, qui plus est. Cela témoigne une nouvelle fois que la saison régulière n’est qu’indicative et qu’elle est à considérer comme une partie d’échecs où l’on avance ses pions de façon à arriver de façon optimale en PO. Boston et Los Angeles ont su répondre présents dans les moments de vérité, ils méritent pleinement leurs places en Finales. Plus que ce que n’en révèlent leurs bilans de saison régulière.

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