14 mai 2010

Coups de balai sur les playoffs

Les "sweep", séries remportées 4-0 en playoffs sont d'ordinaire assez rare en NBA. Sauf que cette année, 3 des quatres demi-finales de conférence ont vu un coup de balai faire le ménage vers les finales de conférence : 3 sweeps qui obligent les équipes à rester près d'une semaine sans jouer avant de commencer ces fameuses finales.

Alors à quoi sont dues ces contre-performances, ces écarts de niveau ? Le favori était-il trop fort ? L'outsider était-il loin du niveau qu'il a atteint en playoffs ? Tentative d'explication pour sauver une fin de saison qui finit très mal !

4-0. Un sweep en bonne et due forme qui laisse des traces sur l'équipe adverse. Incapables de gagner le moindre match à la maison, les Spurs, Jazz et Hawks sont repartis la tête baisse de ces playoffs alors qu'ils pouvaient tous nourrir de gros espoirs. La franchise du Texas avait créée la surprise en sortant des Mavs qui semblait enfin capable de viser quelque chose, l'équipe de Salt Lake City avait dominée des Nuggets avec pourtant des soucis de blessures, et les Hawks s'étaient arrachés pour sortir une équipe de Milwaukee bataillant pour venger la blessure de son pivot vedette Bogut. Trois histoires différentes, trois même résultat au tour suivant.



Face aux Lakers, peu donnaient les Jazz favoris. Ou au moins capables de quelque exploit sur un ou deux matchs. Sauf que la bande à Kobe avait montré ses limites au premier tour et tout inquiétait dans la façon dont ils avaient passés des Thunders encore débutant dans cet exercice. Certes, la marque d'un champion est de monter en puissance au fur et à mesure que les matchs comptent, mais rassurer ses fans est aussi appréciable, tout autant que se montrer impressionnant vis à vis de son futur adversaire. Au final seul le dernier match avec 15 points d'écarts n'a pas été disputé, et les Jazz se sont mordus les doigts de ne jamais avoir profité de situations favorables.

Côté Spurs, la victoire contre Dallas avait relancé la côté de popularité de la bande à Duncan, et un Ginobili à son sommet semblait capable de mener à nouveau les Spurs contre les Lakers, comme à la belle époque. Sauf qu'en face, même quand on s'appelle Steve Nash et qu'on a 36 ans, on est capable de courir 35 minutes par match à un tempo très élevé et de briser les chevilles d'un jeune premier comme Georges Hill. Les Spurs ont connu une belle avance dans chacun des 4 matchs, sans jamais la garder jusqu'au bout. L'adresse à trois points des Suns a montré à San Antonio qu'avoir ses anciens spécialistes en la matière (Bowen, Horry...) dans les moments qui comptent est plutôt appréciable. Regarder Phoenix enquiller les trois points sans savoir comme les en empêcher est assez révélateur des limites imposées à Popovich par son effectif.



Enfin, les Hawks ont failli dans leur mission de montrer qu'ils avaient enfin franchis un palier. Marrh et moi même avons récemment eu un débat sur le sujet. Si j'ai tendance à être généreux avec ce genre d'équipe et à invoquer des défauts de jeunesse, il est dur de ne pas approuver Marrh quand il ne leur offre pas ce genre d'excuse, surtout quand le leader de l'équipe est expérimenté comme Joe Johnson, qu'il a souvent parlé de la capacité des grands joueurs à hausser leur niveau de jeu dans les moments qui comptent et que le statut d'équipe qui monte a depuis longtemps été retiré aux Hawks pour être placé sur l'uniforme des Blazers puis des Thunders. Il était temps de confirmer une progression qui n'a malheureusement pas eu lieu.



Ici il n'est pas question de reprocher à ces équipes d'avoir perdues leurs séries, mais plutôt d'avoir montré un tel écart de niveau face à leurs adversaires, certes favoris, mais pas non plus sur une autre planète. On a connu des Lakers plus fringuants, les Suns ne sont pas la meilleure équipe sur le papier, et Orlando n'est pas encore à son niveau de l'an passé. Alors que faire pour ces équipes ? Repartir sur la même base en bidouillant quelques changements dans l'effectif ? Tout chambouler ? Disons que les cas de figure ne sont pas les même pour tous.

Côté Hawks et Jazz, les fins de contrats sous-entendent forcément un remaniement. Boozer du côté d'Utah et Johnson du côté d'Atlanta sont free agents et voudront profiter de l'incroyable spéculation de la free-agency 2010 pour se retrouver chez un prétendant au titre avec si possible une grosse star à leurs côtés. Côté Spurs, la question est plus épineuse. Les dirigeants ont fait de gros investissements l'an dernier mais sans jamais miser sur la jeunesse. Résultat, un salary cap dépassé, et Tony Parker comme seule monnaie d'échange disponible. Jefferson a un contrat en or qu'il est loin de rentabiliser, Duncan ne sera jamais ô grand jamais tradé, et Ginobili vient de re-signer un contrat longue durée. Le frenchie, malgré les démentis de ses dirigeants, pourrait être envoyé ailleurs pour récupérer un peu de jeunesse, et laisserait les clés de la maison à Georges Hill.

Les Jazz ont au moins le mérite d'avoir une "excuse". La blessure d'Okur a été un coup dur qui a boosté le moral de l'équipe sur le court terme, mais qui n'a pas suffit face à des Lakers qui ont pu compter sur un Pau Gasol très en forme ! Le retour de Kirilenko n'a servi a rien tant le joueur était éliminé. Sans ces deux éléments clés, les Jazz ne sont plus les Jazz, mais ont manqué d'un certain orgueil et... d'expérience. Williams et Boozer n'ont pas maintenu leur niveau du premier tour, et toute l'équipe a sombré autour d'eux.

Au final, ces trois franchises vont connaître des fortunes diverses. Le Jazz devrait arriver à continuer sa route sans trop de problème surtout qu'ils vont récupérer le premier tour de draft des Knicks et donc pouvoir choisir un joueur d'un certain calibre, qui coutera beaucoup moins que Boozer. Restera à faire prolonger Millsap qui devrait lui aussi être free agent et qui constitue un backup de luxe pour Boozer. Ils auront le "cap-space" pour offrir un joli contrat et compenser le départ de leur intérieur.

Côté Spurs, peu de monnaie d'échange, des gros contrats et des joueurs vieillissants, ça sent la dernière marche avant la fin d'une ère à moins que le transfert de TP n'amène un ou deux jeunes au Texas. Et enfin côté Hawks, le franchise player va quitter le navire. Les Hawks seront donc en plein dans le jeu de la free-agency 2010 à laquelle nous consacrerons un bon lot d'article cet été tant les scénarios possibles sont variés et alléchants ! Moralité, un bon coup de balai en playoffs est généralement suivi d'un bon coup de balai dans l'effectif !

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