7 mai 2010

Un nouveau jour se lève pour les Suns

C’est plus qu’une finale de conférence qui se joue pour les Suns. Après avoir été sorti 4 fois de la course au titre par les Spurs de Tim Duncan, ils ont aujourd’hui une belle opportunité de se venger de leur bête noire. Au menu : une avance de 2-0 et des perspectives plus resplendissantes que jamais.

A la lumière de cette série contre San Antonio, l’on constate l’évolution des Suns. On s’est enthousiasmé pour la « Seven Seconds or Less-era » de Mike D’Antoni, en croyant que cela pourrait suffire pour faire un coup en PO. On s’est fustigé à l’encontre d’un changement vers un profil moins glamour, mais qui s’est avéré tout aussi peu efficace en matière de réussite en post-season. Et puis, il y a maintenant…

On se souvient de l’été dernier. Shaquille O’Neal a été échangé contre quelques peccadilles, aveu ultime que le staff s’était bel et bien planté sur ce coup. On s’est étonné de voir Steve Nash et Grant Hill resigner aux Suns.Ils ont rempilé, certains d’avoir les armes pour ramener le trophée Larry O’Brien en Arizona. Drôle d’idée, se dit-on, surtout quand on voit le roster et que l’on considère le discrédit dont jouit le front office.

Bien entendu, le plus frappant réside dans le dénigrement populaire du travail de Steve Kerr. En effet, ses deux décisions d’envergure (recruter Shaquille O’Neal et choisir Terry Porter comme coach) ont été de vrais fiascos. Pourtant, on peut lui donner raison sur le fond : avec la recette D’Antoni, les Suns n’étaient pas les mieux préparés pour aller glaner un titre. Car il ne faut pas oublier que leur style flashy les rendaient forts sympathiques, mais qu’en y regardant de plus prêt, il est vrai que cette équipe comportait quelques lacunes quasiment disqualificatives.


C’est alors que la solution Alvin Gentry est arrivée. Il a lâché la bride offensive, laissant ses ouailles s’éclater sous la tutelle d’un Steve Nash toujours aussi explosif. Mais derrière, il a instauré une vraie rigueur défensive. L’équipe peut maintenant avoir la prétention d’effectuer des stops défensifs lorsque la situation devient tendue. Pour cela, il a fallu travailler en profondeur. A l’âge de 37 ans, l’on a jamais vu un Grant Hill aussi impliqué en défense ; c’est même lui qui se coltine chaque soir l’arrière le plus dangereux de l’équipe adverse, avec une certaine efficacité.

Mais tout ceci n’a pas été simple. Alvin Gentry a su élever la voix lorsque cela était nécessaire. Amar’e Stoudemire peut en témoigner. Lui aussi a montré une détermination en défense qu’on ne lui connaissait pas. C’est un point sur lequel le nouveau coach tranche avec Mike D’Antoni : ce dernier était pour la paix sociale et n’avait jamais de mots durs pour ses joueurs. Alvin Gentry a été clair et déterminé dès le début du camp d’entrainement, et n’a pas jamais mâché ses mots lors des entrainements et des débriefings vidéos. Etre suffisamment dur pour pouvoir extraire le maximum de ses troupes, voilà l’idée.

Le second point sur lequel la mentalité des deux coachs divergent, c’est la question de la rotation. Mike D’Antoni était connu pour raccourcir drastiquement ses rotations une fois les choses sérieuses arrivées. Alvin Gentry ouvre d’avantage. Cela permet de reposer les titulaires, comme par exemple sur le Game 2 où Steve Nash n’est entré qu’au milieu du 4QT pour mieux sceller le sort de la rencontre en fin de match. Les remplaçants arrivent à trouver leur rythme et contribuent tous de façon positive à la marche en avant de l’équipe. Sur cette série, ce sont les nouvelles perspectives ouvertes par le banc qui permettent à Phoenix d’être devant. Channing Frye a fait sortir Tim Duncan de la raquette avec son adresse extérieure, ce qui a posé d’infinis problèmes à la défense des Spurs ; Jared Dudley a pu contenir l’explosivité de Tony Parker, ce qui a ralenti l’attaque de SAS. Ces deux bonhommes ont été déterminants dans la victoire de leur équipe, car ils en ont eu l’opportunité. Il faut aussi noter que c’est la second unit qui a ramené les Suns dans le match après un 1QT très moyen de la part des titulaires.


Channing Frye a été sans doute la meilleure acquisition de l’été dernier. Jared Dudley a été récupéré dans l’échange qui a envoyé Raja Bell et Boris Diaw à Charlotte et a vu venir Jason Richardson en Arizona. Goran Dragic et Rubin Lopez ont vu leur temps de jeu exploser après une saison rookie assez chiche. La dynamique de relance des Suns a été un peu anonyme, mais éclate au grand jour.

Gagner de façon assez solide face aux Blazers décimés par les blessures a été une chose. Mais la façon dont ils maitrisent cette série face aux Spurs en est une autre. Jamais, avec Tim Duncan revêtant la tunique blanche et noire, Phoenix n’a gagné deux matchs de suite en PO contre San Antonio. Plus que la fin d’une ère du côté du Texas, cela sonne l’avènement de nouveaux Suns. Avec une base plus solide, Phoenix apparaît plus serein. Alors que les derniers affrontements ont été placés sous le signe d’une rivalité assez aigue, cette série se joue sur un climat d’apaisement. En point d’orgue, l’on trouve l’amitié et le respect mutuel que l’on trouve entre Alvin Gentry et Greg Popovich.

Des Suns tellement sereins qu’ils ont gagné le Game 2, malgré un tir à 3pts de Tim Duncan. Pour faire simple : il en a mis 2 dans sa carrière. Le premier il y a 2 ans, lors du premier match des PO pour arracher la prolongation puis le match. Le momentum des Spurs étaient magnifiquement lancé, alors que leurs adversaires n’ont plus se défaire de ce goût amer de frustration et étaient un peu sonnés pour le reste des hostilités ; San Antonio passera assez facilement cette série. Ah oui, les adversaires en question, c’était les Suns, pour la dernière série de PO avec Mike D’Antoni et sa cravate orange. Comme un symbole, deux ans plus tard, Phoenix a encaissé sans broncher.

3 commentaires:

  1. N'enterront pas trop vite les Spurs. Ils auront ce soir l'occasion de montrer ce qu'ils valent à domicile, et je ne les vois pas baisser les bras chez eux. En revenant à 2-2 ils remettraient les pendules à l'heure, et pour peu qu'ils gagnent les matchs plus largement que ce que Phoenix a fait, le momentum pourrait très vite s'inverser. N'oublions pas qu'il faut généralement une seule victoire à l'extérieur pour remporter une série...

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  2. Pour l'instant ils en n'ont zéros des victoire d'ailleurs alors ...

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  3. Effectivement, pour l'instant, je le sens très mal... Ca va etre très difficile, aucune équipe ne l'a jamais faite. En gagner 2 pour faire douter les Suns serait sympa... :)

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