10 août 2010

Comment Kevin Seraphin peut tirer son épingle du jeu ?

Drafté en 17eme position, c’était un peu la surprise du chef. Peut-être que certains ne voyaient pas l’ancien de Cholet aussi haut, au vu de ses stats relativement moyennes. Mais il ne faut pas oublier qu’il a été dans l’équipe-type du dernier championnat d’Europe des -20ans.

Malgré le fait qu’il n’ait qu’une saison au compteur, les Wizards se sont donc alignés pour récupérer l’animal. Alors qu’on l’imaginait, au soir de la draft, rester en France la saison prochaine, il semblerait qu’il s expatrie dès octobre. A seulement 20 ans, c’est une histoire comme tant de talents gâchés en ont connu. Mais il y a des chances pour que Kevin Seraphin déroge à cette règle. Explications.

Tout d’abord, ce qui frappe quand l’on voit Kevin Seraphin sur un terrain de basket, c’est ses capacités physiques hors du commun. Taillé comme une armoire à glace, il dispose d’une pointe de vitesse assez hallucinante pour sa taille. Ce qui donne l’impression de voir un Tgv en contre-attaque ou lors des replis défensifs. Ce qui en fait un certain monstre sur jeu rapide, parce qu’il arrive à très vite imposer sa carcasse ; que ce soit pour prendre position ou faire opposition.

Même s’il a fait la majorité de ses piges au poste de pivot en Europe, il risque d’avoir un peu plus de mal à s’imposer au poste 5 en NBA où tout est démesuré. Malgré une belle envergure, il ne pourra sans doute pas contenir les géants sur de longues sessions. Il est donc voué à se positionner au poste 4, où son intensité physique pourrait poser bien des problèmes.



Surtout que le garçon se montre très efficace en défense sur l’homme. En effet, il dispose d’un certain coffre ; mais aussi de jambes très solides. Il arrive parfaitement à rester dans les appuis de son adversaire, tout en encaissant le contact. Une défense en homme à homme rugueuse, qui empêche tout pilonnage poste bas. De plus, il use de ses mains très efficacement, pour contester les passes ou les tirs.

En revanche, il se fait quelque fois avoir sur les aides et rotations défensives. Mais l’on peut attribuer cela à l’inexpérience du gamin. En effet, l’on a pu constater des progrès sensibles vers la fin de l’exercice avec Chalon, alors qu’il commençait à pleinement assimiler les schémas défensifs.

Le plus gros point d’interrogation se situe de l’autre côté du terrain. En attaque, Kevin Seraphin a développé un mouvement poste bas. Au poste bas, il enroule son défenseur avant de finir par un petit hook. Il en a fait sa spécialité et fait preuve d’une certaine efficacité.



Néanmoins, sorti de son jardin, il est complètement perdu en attaque. Il se laisse parfois dépasser par les évènements et se retrouve pris au piège par un défenseur un tant soit peu malin. Bien qu’il ne perde que peu de ballon au final, il s’enferme souvent dans des mauvais choix, qui mettent en péril la possession.

En plus, son shoot mi-distance est très incertain. Ce qui fait qu’il n’est productif que près du panier. Là encore, il peut arriver à se débrouiller pour atteindre la peinture. Mais en NBA, il risque souvent de tomber sur des (gros) os, capable de l’envoyer bouler hors de sa zone de confort.

Bref, Kevin Seraphin dispose d’un talent certain. Il peut rendre aujourd’hui de fiers services en misant sur ses qualités. Mais il est encore brut de décoffrage. Sans doute qu’en lui faisant bouffer un max de temps de jeu, sa côte va monter en flèche. On l’imagine en D-League. Mais derrière un duo Andray Blatche – Javale McGee, la rotation intérieure des Wizards est loin d’être définie. Kevin Seraphin en energizer en sortie de banc ? L’idée est séduisante.

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