Capitalisme : un terme que l’on commence à ne plus trop entendre dans les médias. Il faut dire qu’il a été tellement recasé dans tous les sens depuis LA crise que les journalistes changent de termes. Mais il ne faut pas oublier que jusqu’à preuve du contraire et malgré Arlette Laguiller, c’est toujours lui qui fait les règles du jeu. D’autant plus aux Etats-Unis.
Récemment, les New Orleans Hornets ont annoncé qu’ils auraient toute une gamme de prix pour leurs ventes de place. Tous les matchs ne se valant pas, ils vont essayer d’adapter le prix en fonction de la valeur de la rencontre disputée.
Ce système a été mis en place l’an dernier au Rose Garden, antre des Portland Trail Blazers. Une salle qui n’a d’ailleurs pas désemplie malgré la frustration qu’a pu apporter une saison remplie de blessures.
Un système qui risque de très vite être appliqué à l’ensemble de la ligue, tant la logique économico-sportive est respectée. Le constat est simple : un match contre les Lakers un samedi soir vaut bien plus qu’un match contre les Clippers un mardi soir. Pourtant, les deux billets étaient vendus au même prix.
Un prix que l’on peut estimer sous-évalué pour voir jouer les Lakers, puisque les fans se bousculent au portillon. On pourrait augmenter le prix que la salle serait sold-out de toutes façons. Cela représente un coût d’opportunité (la différence entre ce qui a été fait et ce qui aurait pu être fait au mieux).
En revanche, ce même prix apparait cher payé pour voir déambuler les Clippers. Le genre de match qui vous fait dire « à ce prix-là, non ! ». En baissant le prix, les dirigeants attirent des indécis. Il y a donc plus de chances de faire salle comble. Ce qui n’est pas un luxe, avec des fréquentations en baisse depuis plusieurs années sur l’ensemble de la NBA.
Dans les théories micro-économiques, dans ce cas-là, l’offre est égale à la demande lorsque l’on atteint le prix d’équilibre. Car les dirigeants ne peuvent, à court terme, contrôler ni la demande (ils n’ont que peu de prises sur le calendrier) ni l’offre (ils ne peuvent pas moduler leur salle à l’envie) ; leur seul moyen d’agir sur le mécanisme est d’ajuster le prix.
Considérons la dépense de frais de match pour une salle (électricité, agents de sécurité,…). Cela représente un coût marginal extrêmement faible. Le coût marginal est le coût supporté pour la production d’un élément supplémentaire, ici cela représente la variation de coût en fonction de l’affluence. En clair, la salle est allumée de la même façon qu’il y ait 1 ou 2 spectateurs. Idem, l’on va devoir payer que quelques agents de sécurité en plus si l’on passe d’une affluence de 200.000 à 300.000 personnes, ce qui ramené à 1 individu supplémentaire ne fait pas beaucoup.
Ce qui fait que le coût moyen d’un ticket vendu (et du service implicite qui va avec)diminue proportionnellement à l’augmentation de l’affluence. Si l’affluence triple, les frais de salle par tête seront divisés par trois.
Sachant que se rajoute d’autres sections, comme le snack-bar, pour qui le coût de fonctionnement augmente bien moins vite que l’affluence (par exemple, il y a des chances pour qu’il y ait presque autant d’employés à 200.000 qu’à 300.000 personnes ; prix de gros sur les fournitures,…).
On rajoutera également qu’une salle pleine à craquer donne plus envie de revenir qu’une à peine aux 3 /4remplies. Effet de masse ou pas, on pourrait même argumenter que cela aide les ventes de produits dérivés.
Bref, vous voyez bien que le but est ici d’arriver à chaque match au prix qui fera se vendre toutes les places, ni «plus » ni moins. Car cela correspond au schéma où la salle fait un profit optimal.
Derrière, c’est bon pour tout le monde : aussi bien les joueurs que l’image de la marque NBA ont besoin d’avoir des salles pleines à craquer. Cela aide même les journalistes, car certains fans vont peut-être vouloir acheter le journal local juste pour voir ce qui s’est dit du match qu’ils sont allés voir la veille. Ca alimentera la discussion à la machine à café.
20 août 2010
Les tickets NBA appliqueront la loi de l’offre et de la demande
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Marrh
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