4 août 2010

Une tâche verte dans la légende du Shaq

Il semble aujourd’hui acquis que Shaquille O’Neal portera le maillot des Boston Celtics l’an prochain. Une signature énorme, même en tenant compte de tous les autres changements qui ont eu lieu cet été ; c’est dire !

Après Orlando, Los Angeles, Miami, Phoenix, Cleveland, voici donc Boston. Partout où il est passé, The Big Aristote a fait du bruit et y a laissé sa marque. Au crépuscule de sa carrière, le Shaq a opté pour signer avec les C’s ; dans l’un des choix les moins pertinents de sa carrière. Explications.

On l’avait évoqué dans un précédent billet, la langue bien pendue de Shaquille O’Neal lui a valu d’être au centre de toutes les attentions pendant sa carrière, jusqu’au point où il en a quelque peu dégoûté ses coéquipiers et/ou ses dirigeants.

Tout d’abord, il y a eu ce départ fracassant du Magic, franchise qui l’avait drafté. Jamais Orlando ne pardonnera à son gentil géant de s’être fait la male comme cela. D’autant plus quand celui-ci fait tout pour minimiser les accomplissements de son successeur Dwight Howard, sur le thème du «je l’ai fait avant ».

Soyons francs, dans le même registre, à Miami, Phoenix et Cleveland, il est loin d’avoir laissé un souvenir impérissable. Un frisson dans l’échine quand il arrive, quelques bons moments, mais finalement plus de mauvais souvenirs qui viennent noircir le tableau.

Shaquille O’Neal a 38 ans et signe là son (très probable) dernier contrat. Il sent bien qu’il arrive à l’heure des premiers bilans. Il commence de plus en plus à regarder en arrière. Il parle de lui au passé lors d’interviews récentes. Comme récemment où il s’est plu à rappeler qu’il était le joueur le plus dominant qui n’ait jamais foulé un parquet de NBA.



Prise à 3, changement de règles,… c’était de son temps aux Los Angeles Lakers. De l’époque de ses 3 titres consécutifs de MVP des Finales. Objectivement, en essayant de gommer les a priori que l’on peut avoir sur le bonhomme au fil du temps, il a sorti sous le maillot pourpre et or des saisons purement monstrueuses.

Avec le temps, c’est le drama Shaq-Kobe qui nous vient à l’esprit quand on parle des piges aux Lakers de The Diesel. Plus de 25pts, 10rebs, 3 asts, 2blkcs dans chacune des trois saisons du titre. Rappelez-vous ce joueur craint dans toute la ligue, qui obligeait les coachs adverses à faire de profondes modifications tactiques rien que pour espérer le ralentir.

LE Shaquille O’Neal, celui dont on va se souvenir en lisant la liste des 50 Greatest Players of All-Time, sera celui de LAL. Il a tant apporté à cette franchise qu’il semblait légitime que, malgré de nombreux changements de franchises, c’est bel et bien en haut du Staple Center que son jersey allait pendre en hommage.

A L.A., c’est finalement le seul endroit où Shaq a apporté bien plus de positif que de négatif. Surtout maintenant que Kobe Bryant a retrouvé une équipe compétitive à ses côtés, on allait bien volontiers passer l’éponge sur un divorce assez tonitruant. Pour l’ensemble de son énorme carrière, O’Neal mérite que son maillot soit retiré quelque part et c’est tout logiquement que l’on pense aux Lakers, là où il a produit ses meilleures années de basket.

Mais voilà, ce bon vieux HippopoShaq va signer à Boston, dans la quête d’un cinquième titre. Une quête sans doute ravivée par le fait que son grand rival ait gagné cet été sa cinquième breloque et qu’il l’a bien fait savoir. Pour les deux du fond, on ne parle pas de Derek Fisher.



Imaginez donc un seul instant maintenant le 34 floqué du nom de O’Neal accroché aux côtés de ceux de Wilt Chamberlain ou Kareem Abdul-Jabbar. Des pivots qui se sont dévoué cœur et âme pour luter contre l’ennemi mythique de la franchise : les Boston Celtics. Et là, non loin de Magic Johnson, le maillot d’un mec qui a un jour pactisé avec L’ennemi ?

Tellement inconcevable que cela remet en question les acquis cités deux paragraphes plus haut. A trop vouloir hanter les gros titres, Shaquille O’Neal vient de prendre une décision inconsidérée qui pourrait ternir de manière profonde sa propre légende. Sportivement, pourtant ça se tient, comme je le détaillerai dans un prochain article. Mais il est désolant que le meilleur showman que la NBA ait connu se résolve à cela, pour ne pas à ce que les projecteurs se détournent de lui.

Pourtant, un tel entertainer doit forcement connaître les conséquences d’un tel acte. Ca ressemble comme une tentative désespérée pour faire les gros titres, quelques mois de plus. Car il risque de devoir en payer le prix fort une fois l’heure des comptes venus.

Personnellement, je trouve cela d’autant plus désolant que j’ai commencé à m’intéresser vraiment à la NBA (comprendre : au-delà des quelques vidéos du sieur Jordan) avec Shaquille O’Neal. Vous savez ce que c’est, on est jeune et l’on cherche quelqu’un à supporter, comme un besoin d’identification.

Pour moi, Shaq était tellement «cool » qu’il ne faisait aucun doute que c’était pour son équipe que j’étais. De fil en aiguille, je me suis penché sur l’histoire de la franchise, qui se révélait être l’une des plus riches de la ligue. De là je suis tombé amoureux du jeu de Magic Johnson. Après, j’ai suivi le three-peat, les remous du milieu de la décennie puis la résurrection de l’équipe, quelques années après le départ du Shaq.

Si je me suis levé pour (quasi) tous les matchs de PlayOffs cette saison des Lakers, c’est à l’origine parce que j’avais accroché sur Shaq quelques années plus tôt. Il m’a fait aimer les Lakers. Dommage que cette signature ternisse son héritage en tant que membre de cette grande franchise. La pitrerie (le coup de sang megalo ?) de trop….

2 commentaires:

  1. On peut lui trouver des circonstances atténuantes. Du genre que de son temps aux Lakers, Le rival était d'avantage Sacramento.

    Mais quand même, prétendre s'inscrire dans l'histoire des Lakers en étant passé par les Boston Celtics... N'importe quel fan lambda de sport trouve que ça coince...

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  2. J'ai hâte de voir l'accueil que va lui réserver le Staple Center.

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