30 avril 2010

Dallas Mavericks : et maintenant ?

Les Mavs se sont finalement faits sortir au premier tour des PlayOffs 2010. Eux que l’on pensait pouvoir titiller les Lakers à l’Ouest quittent finalement l’exercice par la petite porte. Une élimination clinquante qui risque de faire de bruit.

4-2. Le 7eme, San Antonio, a mis au tapis le 2eme de la conférence, en gérant admirablement sa série. Les Mavericks n’ont jamais vraiment semblé en mesure de prendre possession de cette série. Outre entraver leurs espoirs de venir jouer les troubles-fêtes dans la course au titre, cette impuissance remet en question l’avenir proche de Dallas.

Peut-être que c’est le genre de théorie fumante, que l’on fait après coup. Mais peut-être aussi qu’il y a vraiment quelque chose de cassé à Dallas. Juin 2006, Game 3 des Finales. Dallas mène 2-0 dans sa série face à Miami après avoir remporté tranquillement ses deux matchs à domicile. On se dirige vers un troisième succès de rang de texans, tant leur domination sur le jeu a été frappante au cours des trois premiers quart-temps. Et puis le Heat se rebiffe, porté par la maestria de Dwayne Wade, l’efficacité du Shaq et un shoot mega-clutch de Gary Payton. Miami arrache finalement le match 3 et inverse totalement le momentum de la série pour s’imposer 4-2.


Depuis, 4 campagnes se sont succédées. 3 fois Dallas s’est incliné au premier tour. Pourtant, du roster qui a subi le traumatisme initial, il ne reste que 3 joueurs : Eric Dampier, Jason Terry et Dirk Nowitski. Et si, pour le bien des deux parties, les routes des Mavs et de leur capitaine allemand devaient se séparer ? Il l’a dit lui-même : l’équipe l’entourant cette année est la meilleure qu’il n’ait jamais eue à ses côtés. Pourtant, cela n’a pas empêché une nouvelle élimination prématurée.

Cette hypothèse pouvait paraître folle il y a de cela seulement quelques semaines : pourtant, hier, dans la conférence d’après-match, Dirk Nowitski a très clairement parlé d’étudier les options qui se présenteront à lui cet été. A 31 ans, il peut décliner la dernière année de son contrat actuel pour essayer d’en décrocher un ultime qui soit juteux. Et donc, pourquoi pas joindre l’utile à l’agréable en s’assurant d’être vraiment dans la course pour décrocher une bague de champion. On nous promet la grosse folie niveau transferts et le départ de Dirk Nowitski serait à coup sûr un sacré coup de tonnerre qui pourrait décanter la situation.

Car si son avenir financier s’annonce radieux du côté de Dallas, l’allemand peut avoir des ambitions sportives qui peuvent le pousser à quitter son club de toujours. Car aussi belle soit-elle sur le papier, sa supporting cast l’a lâché au moment où il en avait le plus besoin. Encore une fois. Sur cette série, les stats de l’allemand sont remarquables : 25.6pts, 8.2rebs, 3.0asts. Du grand art, alors que la défense de San Antonio était rivée sur lui, n’hésitant pas à le prendre à deux par moment. Car derrière, peu de joueurs pointaient le nez à la fenêtre pour prendre le relai. Jason Terry n’a une nouvelle fois pas su répondre présent dans les moments critiques, Caron Butler était branché sur l’alternatif, Jason Kidd a été complètement dépassé par les arrières de SAS, Shawn Marion n’a eu aucun impact, et on pourrait continuer comme cela longtemps, mais ça fait vraiment tirer sur l’ambulance que de s’acharner de la sorte.


En PlayOffs, quand il s’agit d’élever son niveau de jeu, personne derrière Dirk Nowitski n’a su se transcender pour venir en aide à leur capitaine. L’on-t-ils seulement pu ? Car outre un mental de la part de certains pas toujours des plus rageur, on pointe surtout du doigt le coaching de Rick Carlisle. En effet, le coach de Dallas a fait des choix plutôt douteux et l’on a du mal à comprendre ses rotations. On pointera par exemple du doigt le fait qu’il ait laissé Caron Butler sur le banc, pendant toute la deuxième mi-temps du Game 3. Alors que le neo-Maverick était sensé être la seconde option offensive, il apparait incongru de le clouer hors du terrain suite à une première mi-temps en demi-teinte, surtout si c’est pour aligner JJ Barea à la place. Pour la dynamique du joueur et même de l’équipe sur la série, ça revient quand même à se tirer une balle dans le pied. De même, on se demandera pourquoi Rodrigue Beaubois n’a pas hérité de plus de temps de jeu, alors que ses jambes de feu auraient d’avantage pu contenir les explosifs arrières de San Antonio.

Bref, il règne à Dallas un climat des plus ombrageux. Un entraineur remis en question, des doutes sur la capacités des joueurs à se mettre au niveau d’intensité des PO, une star qui se questionne plus que jamais sur son avenir…. Le temps risque d’être très long du côté de Dallas jusqu’en novembre prochain. Le principal indice du malaise actuel : le bouillonnant Mark Cuban, après quand même une rapide critique à peine déguisée sur l’arbitrage, s’est répandu en excuses auprès des fans du club et a semblé plus désabusé que jamais. Pas trop dans le style volontariste du bonhomme.

26 avril 2010

Georges Hill : un vrai profil de MIP

Tout simplement clutch. En devenant le premier joueur depuis 2007 à être meilleur scoreur des Spurs sans faire partie du Big Three (Duncan / Ginobili / Parker), Georges Hill est entré dans l'histoire des Spurs en plus de leur offrir un game 4 ô combien crucial dans cette série ! Qui aurait cru que le meneur drafté l'an dernier s'intégrerait aussi vite dans l'effectif fermé de San Antonio ?

L'an dernier, Roger Mason alimentait tous les espoirs : enfin un joueur capable d'apporter en dehors du big three des Spurs ! Mais la déception engendré par ses playoffs raté a montré qu'il n'avait pas les épaules pour tenir ce rôle. Cette année, les Spurs ont recrutés Jefferson pour apporter ce qui leur manquait. Et si la vraie solution était déjà dans leur effectif ?

25 avril 2010

Le Roy-effect

Brandon Roy a fait un inattendu come-back dans la série opposant ses Portland Trail Blazers aux Suns de Phoenix. Une semaine après une opération du ménisque, le capitaine des Blazers est revenu sur les parquets et a transcendé ses coéquipiers.

Après une année minée par les blessures, cela apparaissait comme la tuile de trop : Brandon Roy devra subit une opération à peine quelques heures avant le coup d’envoi des PlayOffs. Et pourtant, les Blazers ne s’étaient pas écroulés et se sont même payés le luxe de scalper les Suns dans l’Arizona pour le Game 1. Les deux matchs suivant ne relèvent pas du tout de la même mayonnaise, avec des Suns qui ont clairement déroulé leur basket. Voici donc venir le Game 4, à Portland, pour que l’espoir des Blazers puisse subsister encore un peu.

Après avoir été surpris lors du match 1, les Suns se sont remobilisés et ont envoyé un message fort à leurs adversaires. +29 à Phoenix et +19 à Portland quelques jours plus tard. La bronca commençait à gronder du côté du Rose Garden : cette année devait être celle de la confirmation, ce n’est pas pour être inexistant en PO. Les fans ont suivi cette équipe depuis trop longtemps pour faire l’impasse sur une post-season où l’on attendait les Blazers comme le gros poil à gratter de la conférence.

Du coup, on comprend les sifflets émanant des tribunes à la fin du Game 3. Ils résonnaient comme de la frustration, surtout que l’on sentait que les Trail Blazers n’y étaient pas. Et puis, un sms « Coach, I think I should play » de la part de Brandon Roy. Des heures interminables à se demander si refaire jouer son franchise player était le bon choix, compte tenu de sa récente opération et des risques sur le long terme que cela pourrait engendrer. Avec le retour de leur leader, c’est toute la passion qui est revenu dans les rangs des Blazers.


Un instant a été particulièrement symbolique. Peu après le milieu du 1QT, Brandon Roy se lève du banc pour signifier à la table de marque qu’il allait remplacer un coéquipier. Portland est alors mené 20-27. Le simple fait de voir le #7 se lever et se préparer à entrer sur le parquet à provoquer une certaine frénésie dans les travées du Rose Garden. Une poussée d’adrénaline qui s’est traduite sur le terrain : Jerryd Bayless a inscrit un panier à 3pts, s’en est suivi un dunk en contre-attaque de Nicolas Batum avant que le frenchie n’enchaîne avec un nouveau tir longue distance. 28-27 avant même que Brandon Roy ne pénètre effectivement sur le terrain.

Le simple fait d’enregistrer le retour de son leader a électrisé tout Portland. Après deux matchs désespérément plats, c’était le genre d’évènements qu’il fallait pour retrouver du momentum. On a senti les Blazers plus concernés, plus volontaires, comme entraînés dans un sillage que Brandon Roy leur avait à peine esquissé. Car nous sommes en PlayOffs, et malgré l’apport des vétérans comme Andre Miller et Marcus Camby, le bateau des Blazers a plus que jamais besoin de son capitaine.


On a pu le constater notamment avec le rendement de LaMarcus Aldridge. Il n’a pas su prendre le relai de Brandon Roy lors de ces derniers matchs. Il a été montré du doigt par la presse locale pour ces prestations à peine bonnes alors que Portland avait besoin de plus. Le retour aux affaires de son capitaine lui a enlevé un poids. Certes, en premier lieu, sur le jeu, puisque les prises à deux furent bien moins saignantes avec la menace Roy dans les parages. Mais il semblerait que le déclic ait été surtout dans la tête. Toujours est-il que LaMarcus Aldrdige s’est montré comme l’un des meilleurs poste 4 de la ligue, comme on le connait. Ses 31pts (à 11/19), 11rebs, 3asts ont tenu la dragée haute à la peinture des Suns.

En bref, malgré une feuille de stats correcte pour un retour, 10pts à 4-10 1reb 1ast, l’impact de Brandon Roy a d’avantage été d’ordre passionnel. Un souffle conquérant a regagné Portland et l’on se retrouve bel et bien devant une série disputée. Preuve en est : il s’agit de la première fois que les Suns ne dépassent pas les 100pts dans cette série. Pas d’ajustements stratégiques, mais une volonté retrouvée qui a permis de maintenir Phoenix à 87pts, en provoquant des balles perdues et en étant plus agressifs sur la contestation du shoot.

Peut-être aussi que le problème venait des Suns eux-mêmes, démobilisés après avoir récupérés l’avantage du terrain. Mais le retour du Roy propulse les Blazers dans une nouvelle dynamique. Dynamique qui aurait été bien moins forte s’ils avaient gagné sans enregistrer le retour de leur capitaine, par exemple. Avec le come-back d’un des cinq meilleurs arrières de la ligue, Portland sent que son équipe peut de nouveau déplacer des montagnes.

24 avril 2010

Quand les maths se mêlent à la course au MIP

On le sait, la Nba fourmille de stats en tous genres. Et nombreux sont ceux qui dissèquent les chiffres pour en faire des outils très pointus et détaillés. Cette discipline à part entière s’appelle l’APBRmetrics. Nous y reviendrons sans doute dans un billet cet été, une fois la folie des PO passés.

Mais aujourd’hui, l’on parle du trophée de MIP, celui du joueur ayant le plus progressé. Tâchons de voir si l’on peut de façon objective désigner un lauréat. Nous allons voir que même quand les chiffres s’en mêlent, difficile de désigner un vainqueur parfaitement objectif.

Pour toute simulation mathématiques, il faut définir son référentiel. Il doit y avoir une multitude de modèles possibles. Nous allons nous appuyer sur celui de notre confrère américain de basketball-reference, qui est très détaillé et simple d’accès.


Tout d’abord, il faut calculer le Win Share per 48 minutes de chaque joueur. Le WS/48 correspond à la production d’un joueur pour les victoires de son équipe. En 48mins, combien de victoire un joueur fait-il gagner à son équipe. Victoire au singulier, puisque le basket reste un sport d’équipe ; la moyenne atteint un WS/48 de 0.100

Cette unité de mesure prend en compte deux paramètres : l’attaque et la défense. En attaque, l’on détermine le nombre de points induits par un joueur : points marqués, mais aussi passes décisives. Le tout est pondéré par le nombre de possessions offensives à laquelle à pris part le joueur, le rythme de l’équipe,… Il en est de même pour la défense. Je reste volontairement succinct sur cette partie, assez technique, mais sachez qu’un livre, Basketball on Paper, reprend en détails tous ces éléments. De toute façon, le but ici n’est pas de faire de nous des experts comptables des statistiques Nba, mais juste de visualiser le principe.

Pour faire simple, il s’agit de chiffrer le plus correctement possible l’efficacité offensive et défensive d’un joueur ; surtout dans un but comparatif. Histoire de vous faire une idée, Lebron James culminait à 0.202 l’an dernier ; alors qu’un joueur moyen atteignait donc 0.100

Maintenant, passons à un second outil. Le SPS, Simple Projection System. Il s’agit d’un script qui prend en compte le WS/48 des dernières saisons (généralement, les 3 dernières) et visualise la courbe de progression, qu’il pondère principalement par l’âge. Le SPS est censé nous donner le niveau de performance d’un joueur que l’on est légitimement en droit d’attendre de lui pour la prochaine saison.

C’est là que l’on commence à s’amuser. L’on compare les résultats du SPS en début d’année avec les résultats effectifs enregistrés au fil de la saison. En 2009-2010, cela donne ça :

Rk--Player-----------------------------WS/48--------Proj---------Diff
1_Kevin Durant____________0.2328____0.1008____0.1320
2_Luke Ridnour____________0.1651____0.0720____0.0931
3_Quentin Richardson______0.1278____0.0480____0.0798
4_Jermaine O'Neal_________0.1418____0.0624____0.0794
5_Donte Greene____________0.0400____-0.0384____0.0784
6_Zach Randolph___________0.1594____0.0816____0.0778
7_Russell Westbrook_______0.1157____0.0384____0.0773
8_J.J. Redick_____________0.1699____0.0960____0.0739
9_Josh Smith______________0.1614____0.0912____0.0702
10_Channing Frye___________0.1389____0.0720____0.0669


On notera plusieurs choses. La renaissance aux Suns de Channing Frye apparaît clairement. J.J.Redick passe du mec de garbage time à joueur de rotation. Même le nouvel état d’esprit de Zach Randolph s’est retrouvé traduit dans les chiffres. Vu leur âges et la pente glissantes sur laquelle ils étaient, Quentin Richardson et Jermaine O’Neal ont réalisé une saison honorable. Donte Green passe d’un looser (WS/48 négatif) à quelqu’un qui apporte enfin quelque chose de positif.

Et puis, donc, tout en haut de ce classement, l’on trouve Kevin Durant. Avec, au passage, un WS/48 plus important que Lebron James l’an dernier, alors auteur d’une saison que tout le monde a qualifié de quasi-historique. Mais le fait est que Kevin Durant était destiné à exploser, beaucoup le voient comme en haut de l’affiche pour les années à venir, et rares sont les superstars à avoir glané ce trophée. Le MIP a un aspect un peu surprise et le donner à un joueur qui allait –certes peut-être pas aussi vite- percer quoiqu’il arrive n’est pas dans les habitudes.

Et puis, il y a aussi d’autres éléments dans l’environnement d’un joueur qui sont sans doute pas quantifiables, ou alors sans grande subtilité. Par exemple, Scott Brooks a été élu coach de l’année et nul doute qu’il a aidé Kevin Durant a élevé son niveau d’efficacité, sans que cela ne puisse être clairement mesurable par les formules.

Cette méthode n’a de toute façon pas vocation à être un argument autoritaire. Mais l’on ne peut pas nier son importance indicative. Elle permet de faire le tri parmi les vrais prétendants et ceux qui auront bénéficié d’un buzz. Regardons Aaron Brooks, lauréat 2010 :
Rk-----Player--------------WS/48---------Proj--------Diff
106 _Aaron Brooks____0.0899____0.0912___-0.0014


Ca la fout mal. Aaron Brooks est resté au même niveau d’efficacité. Certes, son temps de jeu a augmenté. Deux hypothèses sont alors possibles. Soit réussir à conserver son niveau d’efficacité en jouant plus longtemps est une prouesse, car il faut noter qu’il a augmenté son temps de jeu de près de 10mins par match, ce qui est loin d’être négligeable. Soit il s’agit juste d’une évolution logique vu sa courbe de progression et qu’il a gonflé ses stats grâce à un plus gros temps de jeu, sans que cela ne traduise une véritable amélioration de son niveau de jeu.

Pour info, Trevor Ariza est avant-dernier avec une différence de -0.0898. La confirmation que son agent avait tord de tenter l’aventure hors de Lalaland en espérant glaner plus d’argent.

22 avril 2010

Comment devenir coach of the year ?

Quels critères régissent la nomination du coach de l'année ? Si le résultat du MVP ou du défenseur de l'année sont rarement des surprises tant les critères paraissent objectifs, le coach de l'année n'est en aucun cas le coach dont l'équipe a fait la meilleure saison ou qui a mis en place les tactiques les plus adaptées pour vaincre chaque adversaire.

L'histoire nous montre qu'une flopée de coach de grands talents n'ont jamais connus les honneurs de ce prestigieux trophée. Certes, beaucoup plus de grands joueurs ne seront jamais MVP, mais être choisi parmis ses 29 collègues est une tâche plus abordable, et les techniciens en place doivent parfois se désespérer d'obtenir une reconnaissance aussi valorisante. Et de se demander que faire pour obtenir ce titre...

20 avril 2010

Howard : Defensive "Player" of the Year ?

Pour la seconde année consécutive, Dwight Howard a été proclamé meilleur défenseur de la ligue. Une consécration que certains trouveront à critiquer. Tâchons de redonner de la crédibilité à Superman sur ce trophée.

Quelques jours seulement après avoir lâché 9 contres face aux Bobcats pour le premier match du Magic dans ces PO 2010, Dwight Howard va soulever pour la deuxième fois de suite le trophée du meilleur défenseur de l’année. Meilleur rebondeur et contreur de la saison, les votants se sont grandement tourné vers le pivot d’Orlando au moment de désigner le vainqueur du trophée.

13,2rebs et 2,8blks. C’est le seul à avoir dominé simultanément ces deux catégories statistiques à deux reprises. D’autres sont arrivés à le faire une fois : Ben Wallace, Hakeem Olajuwon, Bill Walton et Kareem Abdul-Jabbar. Du beau monde et du beau gabarit ; bien que pour els trois derniers cités, cette performance n’a pas été salué d’un trophée de DPoY.


Il faut bien admettre que Dwight Howard est loin des standards qu’ont pu instaurer Dennis Rodman, Alonzo Morning ou Dikembe Mutombo. Superman n’a pas la technique en un-contre-un pour annihiler son adversaire direct ; d’ailleurs les stats des pivots adverses le prouvent généralement. De là viennent les critiques : Dwight Howard gonflerait artificiellement ses stats-clefs via le style défensif du Magic, qui le laisse comme seule tour de contrôle de la raquette. Ainsi, quelques critiques soulignent que la majorité de ses contres vient en deuxième lame et qu’elle ne reflète donc pas les qualités intrinsèques de défenseur.

En gros, sur les principales critiques que vous pourrez lire ça et là, il s’agit surtout de dire que le gros du travail de Dwight Howard est de l’aide défensive. Ainsi, ce trophée valorise la défense collective mise en place par le Magic, qui s’appuie sur les qualités hors normes de son pivot. Son envergure lui permet de contester toute une batterie de lay-ups, ce qui explique en grande partie pourquoi le Magic tient ses adversaires à un pourcentage aux tirs de 43,8% (record Nba). De plus, il jouit d’une détente ultra-rapide pour un gaillard de son gabarit, qu’il sait mettre au profit d’un brillant sens de l’anticipation.

Stan VanGundy, son entraineur, a parfaitement résumé la situation : « He is the most impactful defensive player », comprenez : il est le joueur qui a le plus d’impact sur le plan défensif. Sans doute que sur la défense sur l’homme, il n’est pas le meilleur. Mais dans une époque où l’on se plaint que la Nba devient de plus en plus une succession de jeu en un-contre-un, l’avènement d’un joueur qui donne sa pleine mesure dans le cadre d’une défense collective d’aide ne peut pas ne pas être une bonne chose.


Pour les plus curieux, voici le classement final :
1-Dwight Howard
2-Josh Smith
3-Gerald Wallace
4-Lebron James
5-Rajon Rondo
Autres joueurs ayant reçu des votes : Andrew Bogut, Thabo Sefolosha, Ron Artest, Anderson Varejao, Dwyane Wade, Marcus Camby, Kobe Bryant, Shawn Marion, Tim Duncan, Shane Battier, Andrei Kirilenko, Arron Afflalo, David Lee, Ben Wallace, Brendan Haywood, Matt Barnes, Kendrick Perkins, Luc Richard Mbah a Moute et Kenyon Martin.

Oui, David Lee. Ce n’est pas un test pour savoir si vous lisez vraiment ou pas : David Lee a bien été placé dans le top 3 des joueurs défensifs par un des journalistes. On notera aussi que certains ont quand même capitalisé sur leur renommée, comme Kenyon Martin ou Shawn Marion qui restent de bons défenseurs, mais quand même aujourd’hui pas dans le haut du panier. Et puis on soulignera aussi la quatrième place de Lebron James, parfaitement imméritée ; à force d’en faire trop avec lui, il ne faut pas s’étonner que certains finissent par s’en énerver.

Ils se transcendent pour leurs blessés

Dans ces playoffs qui ont déjà délivrés quelques surprises, seules deux équipes ont fait mentir leurs classements pour s'imposer face à un mieux placés qu'eux. Portland a été battre Phoenix, tandis que Utah a remporté le match 2 à Denver. Le point commun entre ces deux équipes ? Devoir faire face aux blessures qui diminuent leur effectif.

Force de caractère renforcée, volonté de se battre pour les autres, équipe soudé par cette injustice ? Des ingrédients qui forment un cocktail détonnant et surtout effrayant pour les adversaires. Nos deux équipes surprises se battent avec encore plus d'ardeur pour venger la blessure d'un de leur membre. Et nous offrir le genre de surprises dont on raffole.

19 avril 2010

Portland peut-il le faire ?


C'est l'histoire de la saison de Portland. Placée sous le signe des blessures. Presque aucun joueur de l'équipe n'aura été épargné, mais on pouvait s'attendre à ce que tout le monde soit de retour au meilleur moment. C'était sans compter la malchance qui suit cette équipe, avec une nouvelle blessure d'importance : celle de Brandon Roy, le meneur des TrailBlazers.

En face, Phoenix arrive en pleine bourre, le moral gonflé à bloc, et ses titulaires en bonne santé. Phoenix est tout simplement la meilleure équipe à l'Ouest depuis le All Star Break avec seulement 6 défaites. Nash et Stoudemire ne se sont jamais aussi bien entendus, et c'est presque avec surprise que l'on va placer ces Suns en tant qu'outsider de la conférence !

18 avril 2010

Everything is bigger in Texas !

Tout est plus grand au Texas, le proverbe bien connu dans le plus grand état des Etats Unis, qui accueille à lui seul trois équipes NBA. Et le hasard faisant bien les choses, c'est d'un derby que nous avons hérité pour ce premier tour des playoffs, et surtout d'un remake de la même série que l'an dernier qui avait vu les Mavericks s'imposer contre des Spurs décimés par les blessures.

L'occasion donc pour San Antonio de laver l'affront de l'an passé. Avec l'avantage du terrain, ils avaient quand même chutés contre le sixième de la conférence, dans une série où Tony Parker avait porté son équipe sur ses épaules mais n'avait rien pu faire face à l'équipe de Nowitzki et Jason Terry. Cette année, les Spurs se sont renforcés sur le papier, mais n'ont pas répondus aux attentes suscités par ces réajustements. Mais tout le monde le sait, quand viennent les playoffs, la banque à Duncan devient une autre équipe.

17 avril 2010

Boston sera en danger

Suite de notre tour d'horizon des playoffs à venir, nous nous intéressons à la série la plus disputée (sur le papier) de la conférence Est. Logiquement, il s'agit de la série opposant l'équipe placée 4ème à celle classée 5ème et donc la plus serrée en terme de classement. Mais c'est surtout une opposition entre deux équipes qui ont une trajectoire diamétralement opposée.

Pourtant, peu donnaient cher de la peau de la bande à Wade après une saison catastrophique il y'a deux ans. Mais Miami a su rebondir l'an dernier et se trouve à nouveau dans la position du 5ème de conférence, et face à une équipe des Celtics qui sur le papier a tout d'une armada invincible. Sur le papier...

15 avril 2010

Preview PO : Los Angeles Lakers – Oklahoma City Thunder

Bonne pioche pour les Champions NBA en titre ? Les affrontements du premier tour des Play-Offs se dessinent et l’on sait désormais que les Lakers devront se farcir le Thunder en guise d’entrée. Le contraste est frappant entre la jeune équipe qui monte et des champions mal en point cassés et fatigués.

La comparaison entre les deux leaders est symbolique : d’une part un Kobe Bryant qui arrive avec ses blessures et qui semble être dans le dur (à l’image de son pourcentage aux tirs) et de l’autre un Kevin Durant galopant, que certains n’hésitent pas à placer second dans la course au titre de MVP. Rien que ça.

Il faut dire que sur ces dernières semaines, les Lakers n’ont de champion que le titre. D’ailleurs, ils ont récemment affronté leurs trois adversaires potentiels du premier tour (OKC, mais aussi Portland et San Antonio) pour au final revenir avec 3 défaites dans la musette. Une fin d’exercice qui laisse un goût amer aux fans. Alors certes, on pourra se rabattre sur le fait que les Lakers ont l’âme d’un champion, ce qu’il ne faut jamais sous-estimer. Mais quand même, l’on a cette douloureuse impression que quelque chose est cassé à Lalaland.


Les voilà qui vont devoir mettre la machine en route face au Thunder, jeune équipe phénomène de l’année. D’ailleurs, pour Oklahoma, cet affrontement sonne comme une consécration. Les voir arriver ici est une bonne surprise, mais nul doute qu’ils auraient peiné face à l’expérience de n’importe quel adversaire de l’Ouest cette année. Tant qu'à n'avoir qu'une minuscule chance de passer, autant tenter sa chance face aux Lakers. Jouer les champions en titre va leur donner un bon aperçu de ce que sont les PO. Et surtout, cela va leur permettre d’exister médiatiquement auprès du grand public. Kevin Durant va sans doute gagner quelques gallons de popularité via cette série très strass et paillettes. Au final, le Thunder va sans doute jouer libéré et sans complexe. Et dans ces circonstances, ils sont plus dangereux que jamais.

De leur côté, ne caricaturons pas non plus, les Lakers ont du répondant et partiront largement favoris. Ron Artest va pouvoir se plonger directement dans le bain avec la lourde tâche de défendre sur le meilleur marqueur de la ligue. Typiquement le genre de défis qui l’enflamme. On attend d’ailleurs avec une certaine impatience de voir Ron Artest en mode Play-Offs. Il a signé pour vivre cette aventure avec les Lakers et il n’a jamais été aussi bien placé pour soulever le trophée en juin. Il nous a beaucoup parlé de la passion qui l’animait et de sa soif de titre. Depuis, il faut avouer que l’on a l’impression qu’il dort, sans doute plus concentré sur comment bien intégrer les schémas collectifs que par son rôle de chien de garde. Mais en « Win or Go Home », la bête va sentir l’odeur du sang et sans doute risque-t-on de retrouver un Ron Artest digne de l’an passé, où il avait affiché une détermination exemplaire. On avait dit en début de saison que la flamme Ron Artest allait embraser le vestiaire des Lakers et les empêcher de dormir pendant la saison. Le feu de forêt attendu aura peut-être finalement lieu pour sonner le début des hostilités et transformer dans son sillage tous les Lakers en guerriers en reconquête.


Il faudrait que Ron Artest mène la vie dure à Kevin Durant. Car on imagine bien Kobe Bryant voulant envoyer un message fort, surtout si il s’avère que la jeune star le devance dans les votes pour le MVP. Le problème est que l’on sent que le leader des Lakers prend bien trop le jeu à son compte, compte tenu de son état de santé et des coéquipiers l’épaulant. Le problème n’est pas tant le nombre de shoots qu’il prend (encore que…), mais c’est surtout qu’il monopolise trop le ballon trop tôt dans la possession, stoppant ainsi tout déploiement collectif.

Jouer OKC est une aubaine : ce n’est un secret pour personne que le Thunder est particulièrement friable à l’intérieur. La victoire passera donc par Pau Gasol, ce qui pourrait rééquilibrer les forces en présence dans l’effectif des Lakers. De plus, Andrew Bynum compte revenir pour ce premier tour des PO, après avoir manqué une bonne douzaine de match. Il aura clairement la place pour se remettre dans le bain et ainsi espérer devenir un facteur dans l’aventure en post-season, contrairement à la saison passée. De ce qu’on en a vu, Andrew Bynum s’est révélé être encore plus essentiel aux Lakers qu’il ne le fut l’an passé, d’où une présence quasi-obligatoire pour espérer décrocher un nouveau titre.

Les conditions sont quasi-idéales pour que Los Angeles se mette dans le bain des Play-Offs. Sans pour autant que cela soit trop facile et qu’ils manquent finalement de rythme au moment d’attaquer le second tour. Car la fougue du Thunder les obligera à rester concentrer. La vivacité d’un Russell Westbrook risque d’appuyer particulièrement où cela fait mal.

En bref, cette opposition est idéale pour mettre les Lakers sur les rails de la conquête d’un nouveau titre et pour oublier une saison régulière un peu branlante. Premier acte dimanche.

12 avril 2010

Noah : le joueur indispensable des Bulls

L'actualité la plus brûlante en NBA ne concerne pas les top-spot de chaque conférence, mais bien les dernières places qualificatives pour les playoffs. A l'Ouest, trois équipes (Oklahoma City, San Antonio et Portland) sont à égalité à deux matchs de la fin de saison. Côté Est, le 8ème et dernier strapontin pour les playoffs se dispute entre Chicago et Toronto comme je vous en ai parlé dans mon dernier article. Cette nuit LE match a eu lieu. Et Noah a montré qu'avec lui, Chicago est une toute autre équipe.

Ce duel entre ces deux équipes attire en ce moment toute l'attention des médias, et la France espère pouvoir voir à nouveau Joakim Noah en playoffs, là où il s'était révélé pour sa première participation à l'après-saison NBA. Le français est actuellement l'un des joueurs les plus en vue de son équipe, et cette course effrénée aux playoffs a permis de révéler une statistique des plus intéressante.

On le sait, les américains sont friands des statistiques les plus étranges. Capables de vous dire qu'une équipe gagne 64% de ses matchs quand son meneur est entre 2,8 et 3,6 passes tout en ayant eu trois matchs les 8 derniers jours et en ayant fait moins de 4h de vol pour venir jouer à l'extérieur au mois de décembre. Mais certaines fois, certaines statistiques sont assez éloquentes. Notamment celle-ci : 0-10.


Et là, je vous intrigue ! 0-10 correspond à une très belle série qu'ont connu les Bulls. Dix matchs sans victoire. Et à quoi a t-elle correspondu ? A l'absence de Joakim Noah. Des Bulls incapable de gagner sans leur intérieur. Alors que Brad Miller faisait l'intérim et que Taj Gibson s'est petit à petit révélé en tant qu'ailier fort, les Bulls ont été incapables de gagner sans leur frenchie. Certes, cette blessure a été combiné à l'absence de Rose, Deng ou Hinrich parfois pour diverses raisons (le dernier n'a pas été blessé mais suspendu). Mais Noah est devenu en l'espace de trois saisons l'un des joueurs majeurs de cette équipe.

On ne dit pas des Bulls que c'est Derrick Rose qui les porte sur ses épaules. Il partage le leadership. Noah est plus un travailleur de l'ombre, mais il a encore réussi à étoffer son jeu. Infatigable au rebond, capable de rentrer ses shoots, altruiste et intelligent (il a signé 7 passes décisives cette nuit). Si c'est Derrick Rose qui illustre la victoire des Bulls sur le site de la NBA, c'est bien la performance de Noah qui est mise en valeur.


Un message sur le tableau du vestiaire de Chicago : "How bad do we want it?". A quel point voulaient-ils cette victoire ? Sûrement plus que des Raptors diminués par l'absence de Bosh. Si Turkoglu était de retour (et quel retour : 6 points et... 19 rebonds, soit autant que Noah), le collectif des Bulls a fait le boulot. Et Noah a surnagé. 18 points, 19 rebonds et 7 passes décisives. Pas loin d'un splendide triple-double.

Il reste maintenant deux matchs pour les Bulls. Et ils ont leur destin entre les mains. Si ils gagnent tout ils joueront les playoffs. Si ils gagnent autant de match que les Raptors aussi. Mais gare à la défaite, et à cette fin de saison où les mal-classés semblent se rebiffer (New Jersey a fait tomber quelques têtes, Indiana aussi). Un objectif reste encore pour Noah : remonter au classement des rebondeurs dont il a longtemps tenu la tête, mais son retour de blessures lui a coûté quelques places. Il semble en tout cas de retour à son plus haut niveau, prêt à qualifier son équipe in-extremis pour les playoffs. Et à recommencer comme l'an dernier à nous offrir une série palpitante où Cleveland (qui finit la saison en roue libre) va trembler. En face, ce seront les 147 kilos de Shaq et les 2m21 d'Ilgauskas. Du lourd. Mais contre Cleveland cette saison, Noah tourne à 10 points, 12 rebonds et 2 contres. Et les Bulls ont fait 2-2 contre la bande à Lebron. Ça promet...

8 avril 2010

Chicago / Toronto : le dernier duel

Alors que la saison touche à sa fin et que presque toutes les équipes accédant aux playoffs sont connues, une toute dernière interrogation subsiste du côté de la conférence Est. Il reste moins de 5 matchs à jouer pour toutes les équipes, mais deux d'entre elles vont jouer ces matchs avec leur vie en jeu, et avec surtout un match décisif en vue dimanche prochain.

Car si la plupart des équipes luttent encore pour grapiller une ou deux places dans la hiérarchie de leur conférence, Chicago et Toronto ne sont pas encore certains d'y participer. Cela se jouera à peu de choses,et si pour l'instant Toronto a l'avantage, les choses pourraient aller très très vite.


Cette nuit encore, Toronto a grillé l'un de ses rares fusibles. Le peu d'avance qu'ils avaient sur Chicago a fondu (les Bulls ne sont plus que 0.5 match derrière) lors d'une défaite contre Boston à domicile. Une défaite qui a vu s'agrandir la liste des mauvaises nouvelles que subit Toronto depuis une semaine.

La liste des blessés vient en effet de s'allonger cette nuit, puisque Chris Bosh qui ratera au moins une semaine à cause d'une fracture du nez, a vu Hedo Turkoglu le rejoindre à l'infirmerie pour... un coup de tête en plein nez de Tony Allen reçu hier soir. Les Raptors n'ont pas le nez creux en ce moment, et Turkoglu a laissé ses partenaires sans star sur le terrain, entraînant leur défaite.


Une défaite qui fait les affaires de Chicago. Les Bulls ne jouaient pas, mais il leur suffit maintenant d'une victoire pour revenir à hauteur de leurs rivaux. Si ils venaient à finir à égalité, il faudrait les départager grâce notamment aux confrontations directes. Ce qui nous emmène au véritable choc de dimanche : les Raptors vont reçevoir les Bulls dans un match où l'équipe de Chicago ne pourra pas décrocher le "tie-breaker" (car Toronto a gagné les deux premières confrontations) mais pourrait tout simplement passer devant leurs rivaux du moment en ramenant une victoire du Canada.

En attendant, il faudra être solide, et les deux équipes doivent l'emporter à chacun de leurs matchs si ils veulent ne pas avoir à suivre avec anxiété les résultats de leurs adversaires. Toronto a au moins le mérite d'avoir son destin entre ses mains avec une victoire d'avance et aussi un calendrier beaucoup plus accessible.


Mais si la bande à Rose reçoit Cleveland cette nuit, ce sera avec une équipe des Cavs qui n'a plus rien à gagner, car sûre d'avoir l'avantage du terrain tout au long des playoffs. Les Cavs vont-ils fausser le jeu en laissant au repos Lebron ? Les Bulls enchaîneront avec New-Jersey (pas un gros défi) et un jour de repos avant leur "finale", puis finiront la saison en recevant Boston et en allant défier les Bobcats sur leur parquet. Deux équipes qui auront peut être encore des choses à gagner. De leur côté, les Canadiens iront à Atlanta (dur) avant le duel avec Chicago, puis enchaîneront en allant à Detroit et en reçevant New York, une fin de parcours plutôt cool donc.

Cette fin de saison pour les deux équipes promet donc d'être serrée. Calendrier beaucoup plus facile pour Toronto, mais une équipe au complet et de retour en pleine santé pour Chicago qui retrouve notamment un Noah comme on l'a connu plus tôt dans la saison. Je ne me hasarderai pas à faire un pronostic, mais ce final promet d'être plein de suspense pour les deux franchises !

7 avril 2010

Les finales de conférence se décident maintenant

C'était pourtant Marrh qui nous avait habitué aux sujets racoleurs pour aguicher le chaland vers notre site. Et pourtant, aujourd'hui, c'est à moi d'évoquer un sujet des plus déplaisants et des plus dur à illustrer (surtout !). En effet, comme chaque année à l'époque du sprint final, les fans de la NBA ont la lourde charge de voter pour une élection ô combien important.

Il s'agit bien sûr de la fameuse "Dance Bracket", le concours des meilleurs "danseuses" (comprenez Pom' Pom') de toute la ligue. Une lutte sauvage qui ne se livre malheureusement pas dans la bout mais en nombreuses photos, et ce sont VOS votes qui peuvent les départager.

Marrh vous en avait donné pour votre argent en étant l'envoyé spécial de 24 secondes pour le casting des Heats Dancers de Miami. A mon tour de vous faire un peu rêver avec ces quelques matchups entre les plus belles danseuses de ce beau pays qu'est l'Amerique !

Nous en sommes actuellement aux demi-finales de conférence. Chaque jour deux duels (un à l'Est, l'autre à l'Ouest) pour lesquels les internautes peuvent voter pour enfin savoir, alors que les playoffs commenceront, quelle équipe dispose de la troupe de cheerleaders la plus sexy des Etats Unis. Petit aperçu des matchs du jour :

Mavs Dancers VS Thunder Girls

Si ce choc pourrait accoucher d'une superbe série en playoffs, il semble assez déséquilibré tant les filles d'Oklahoma City n'ont pas eu le temps de s'installer dans le paysage de la NBA. Et oui, là aussi l'expérience paye !

Ces Mavs Dancers ont en tout cas le sens du déguisement, que ce soit la tenue d'écolière ou celle d'infirmière, elle savent dompter les fantasmes de la foule pour faire réagir le public. Avec ses beaux cheveux blonds, nul doute que Dirk Nowitzki pourrait facilement s'intégrer à la troupe en cas de blessure !
Passons maintenant aux danseuse d'Oklahoma City :


Vous allez me dire, les commentaires sur ces images paraissent superflus, après tout cela ne parle pas vraiment de basket. Mais sur 24secondes nous avons pris le parti de commenter l'actu NBA, toute l'actu. Il est donc de mon devoir d'analyser ces photos pour en extraire l'info la plus pointue possible. Pour ma part, les cheerleaders de Dallas ont un léger avantage. Et à l'heure actuelle, elles ont aussi un bel avantage dans les sondages ce qui devrait les mener en finale de conférence Est...

Lady Cats VS Magic Dancers

Encore un duel possible du premier tour des playoffs. A priori, ce sont les Lady Cats qui ont le plus de boulot devant le public assez morne des Bobcats. Les danseuses des Magics ont l'avantage d'être motivées par la présence de Superman, qui va l'emporter ?




D'un côté donc les fameuses Lady Cats, bien en forme et visiblement pas répugné à l'idée de la complicité tactile qu'impose le boulot de pom pom' (et par l'alliance redoutable de couleurs comme ce sublime rose assorti parfaitement à l'orange du logo de l'équipe.




De l'autre côté, des Magics sportives et qui se la jouent cowboy, et qui se permettent même des petites attaques envers le favori de la saison sur leurs t-shirt. Malgré cette petite dose de provoc', les fans semblent être convaincus que ce sont les danseuses de Charlotte qui mérite la victoire !

C'est malheureusement fini pour aujourd'hui, mais vous pouvez retrouver au quotidien ces matchs sur le site dédié par la NBA. Enjoy !

5 avril 2010

Plus qu’une pour Don Nelson

Le coach des Golden State Warriors a empoché hier sa 1332eme victoire en carrière. Il égale ainsi le record de Lenny Wilkins pour le plus gros total de succès en tant que coach. Il lui reste 6 matchs cette saison pour être seul sur la plus haute marche.

Il a toujours été évasif concernant son futur en tant que coach. Espérons que ce record qui se dessine lui force la main et qu’il puisse profiter d’une retraite paisible et bien méritée. Retour sur la carrière de Don Nelson.

On passera rapidement sur la carrière de joueur, au cours de laquelle il remporta notamment 5 titres avec les Celtics entre 1965 et 1976. Il était reconnu comme étant l’un des meilleurs 6eme homme du circuit ; preuve en est que son numéro 19 a été retiré. Il prendra les rennes des Bucks dès l’année suivante. Une transition extraordinairement rapide qu’il est bon de souligner.


Très vite, Donald Arvid Nelson va faire parler son flair hors norme. Il sait détecter de jeunes pousses prometteuses et n’hésite pas à les lancer dans le bain. Son premier coup a été retentissant : il a transféré Swen Nater contre un tour de draft. Swen Nater venait de la ABA, où il était le meilleur rebondeur, plus tard il devint le seul à avoir été meilleur rebondeur en ABA et en NBA. Bref, un mouvement assez osé ; mais avec le tour de draft obtenu, Don Nelson (également GM de l’équipe) imposa le choix de Marques Johnson.

L’effet fut immédiat : dès sa deuxième saison, il était le troisième meilleur marqueur Nba. Dans son sillage, les Bucks ont atteint deux fois la finale de la conférence Est, en 1983 puis en 1984. Outre avoir su dénicher un si beau talent, Don Nelson a aussi révolutionné le jeu avec cette équipe de Milwaukee.

En effet, avec Marques Johnson puis Paul Pressey, Don Nelson instaura un nouveau rôle : celui du point-forward. C’est-à-dire que c’est un aillier voir un intérieur qui va organiser et distribuer le jeu. Le terme est très populaire auprès des observateurs français quand il s’agit de parler de Boris Diaw. Le jeu se structurait alors depuis le poste, ce qui permettait à Don Nelson de nourrir le reste de son effectif à coups de shooteurs comme Sidney Moncrief, Craig Hodges ou Ricky Pierce. Et le succès fut au rendez-vous ! Lors des huit dernières saisons de Don Nelson à la tête des Bucks, ils affichent un bilan en saison toujours supérieur à 0.60, et atteignent au moins à chaque fois les demi-finales de conférence. Mais sans jamais parvenir à se hisser jusqu’en Finales.

En 1988, Don Nelson démarque du côté de Golden State. Là encore, le manitou va bousculer les codes conventionnels. Il va aligner une équipe clairement sous-dimensionnée avec trois arrières et un joueur de 2m01 comme pivot. Ce qu’il perd en taille, il le gagne en explosivité. Et du côté de la baie d’Okland, les chevaux sont lâchés. C’est l’avènement du Run TMC : Tim Hardaway, Mitch Richmond et Chris Mullin sont les piliers d’une équipe résolument tournée vers l’attaque, pour en faire l’une des escouades la plus enthousiasmante de la ligue. De plus, il continua d’avoir l’œil aiguisé et débusqua Latrell Sprewell. Il a toujours un goût prononcé pour les bons et beaux joueurs et fit des pieds et des mains pour acquérir Chris Webber.


Mais la relation avec ce dernier est vite devenue compliquée et poussa Don Nelson vers la sortie, en plein milieu de la saison 1994-1995. L’année d’après, il débarqua du côté de New York, où malgré des résultats corrects, il ne s’est pas fait que des amis. Il avait des idées fortes et passionnées à propos du basket et il n’a pas hésité à demander le trade de l’idole locale Patrick Ewing pour faire de la place au prochain phénomène à entrer sur le marché des free agents : Shaquille O’Neal. Il est touours plus facile de refaire l’histoire après coup, mais il faut bien dire que l’idée était séduisante et surtout réaliste. Nous y reviendrons sans doute dans un billet cet été.

Malgré deux revers criants consécutifs, Don Nelson n’a pas eu de mal à vite retrouver un club dès la saison d’après. C’est ainsi qu’il est sur le banc des Dallas Mavericks dès l’entame la saison 1997-1998. Il a la lourde tâche d’enfin faire quelque chose d’une franchise jusque là assez désolante. Au cours de cette saison de remodelage complet, pas moins de 27 joueurs différents ont défilé sous l’uniforme des Mavs – un record, bien évidemment. Seul le rookie Samaki Walker a eu la chance d’être là du premier au dernier jour. L’équipe s’est construite patiemment, à travers des échanges, des tours de drafts,… Finalement, le dernier mouvement de ce long chemin de croix a été en 2000, lorsque le déluré Mark Cuban est devenu propriétaire de la franchise.

En 2000-2001, revoici donc Don Nelson au sommet de la Nba. 6 ans après sa dernière aventure en PO avec Run TMC, le revoici sur le devant de la scène avec une nouvelle fois une attaque exaltante. Emmené par un trio de folie, Dirk Nowitski, Steve Nash et Michael Finley, cette équipe de Dallas était surprenante par le fait que le danger offensif venait de vraiment partout. 53 puis 57 et finalement 60 victoires en saison, pour finalement une élimination en finale de conférence lors de la saison 2002-2003.

Là encore, avec Raef Lafrentz, Shawn Bradley et Dirk Nowitski en intimidation intérieure, ça fait léger. Surtout face à la puissance du Shaq de l’époque. D’ailleurs, fidèle à son caractère peu orthodoxe d’envisager les choses, Don Nelson est celui qui a utilisé en premier le Hack-a-Shaq, cette technique peu glorieuse qui visait à faire systématiquement faute sur O’Neal pour profiter de sa maladresse aux lancers-francs.


Et puis, Don Nelson laissa petit à petit la main à Avery Johnson. Après quelques mois passés sur le banc pour lui faire office de mentor, il lui laissa complètement diriger l’équipe. L’occasion pour Don Nelson de retourner pour une pige à Golden State. Là encore, un jeu clairement débridé. Mais l’impression que le succès dépend plus du génie des joueurs que de la maestria de Don Nelson. Il ressemble d’avantage à un surveillant de cours de récré qui laisse courir les mômes tant qu’ils ne font pas de bêtises plutôt qu’à un éducateur qui leur propose des activités.

Néanmoins, le talent de coach de Don Nelson va se rappeler à notre bon souvenir. En 2006-2007, il rencontre au premier tour des PO son ancien protégé : Avery Johnson et ses Mavericks. Le 8eme va terrasser le 1er, Dallas, dans une ambiance volcanique. C’est la preuve que Don Nelson a du recul par rapport à ce qu’il a fait, vu qu’il a su mettre en exergue les faiblesses d’une équipe qu’il a aidé à bâtir.

Il a beaucoup de lucidité sur ce qu’il fait et a fait, mais il n’a néanmoins jamais su atteindre les Finales. Il restera comme l’un des symboles du fameux adage que « Defense Wins Championships ». Le limiter à cela serait très réducteur du génie offensif qu’il a su être. Les équipes entraînées par Don Nelson font partie des attaques les plus léchées de ces 30 dernières années. Sans doute pas loin du Showtime, la médiatisation en moins. Que dire si ce n’est qu’il mérite d’avoir ce record, comme il a mérité d’être le coach de Team USA 1994, avec le lourd héritage de la Dream Team sur le dos.

Malheureusement, ces deux dernières saisons n’ont pas été simples. Il a encore une fois débusqué des perles à la draft, mais on a eu l’impression qu’il n’a plus eu le feu sacré pendant la saison. Peut-être que la non-qualification pour les PO en 2008, avec pourtant un record très flatteur de 48-34 a été l’estocade pour un homme qui a pris plusieurs coups de bâton derrière la tête à force de désillusions en PO. Car certes l’élimination de Dallas restera comme l’un des meilleurs moments de PO des années 2000, mais pour un coach qui a passé 30 ans sans atteindre les finales et qui se retrouve sorti en demi-finale, après avoir battu le favoris, au bout d’un moment, ça doit lasser.
Sur ces deux dernières années, on a senti Don Nelson résigné voir frustré. Certes l’homme n’a jamais eu sa langue dans sa poche, mais la récente multiplication des différents avec des joueurs cadres (Al Harrington, Stephen Jackson,…) témoigne que quelque chose est cassé. Mon impression est que vraiment il « laisse couler » et qu’il faudrait mieux pour Golden State et pour son vivier de talents qu’un nouvel entraineur insuffle un nouveau souffle à l’équipe. S’il venait à détenir ce record, il aurait sans doute moins envie de rester et les dirigeants moins de scrupules à lui dire que ça serait mieux de continuer sans lui.

On l’a vu danser à la fin du match contre Toronto. On l’a vu heureux d’atteindre le niveau de son idole. On l’a senti impliqué à mesure que le match avançait et que ce record était à portée de main. On espère le retrouver tout aussi fougueux cette semaine. Les Warriors affrontent Washington, Minnesota et les Clippers, certes tous trois à l’extérieur, d’ici dimanche prochain. L’occasion est trop belle pour ne pas se saisir à pleines mains de ce record. Pour que Don Nelson puisse quitter la ligue souriant, à la tête d’une équipe tout feu tout flamme. C’est cette image de ce grand entraineur que l’on veut garder. Pas celle du mec à la tête de Warriors à la dérive.

4 avril 2010

Le sprint de fin de saison est lancé !

Il ne reste que 10 jours avant la fin de la saison régulière NBA. Même si l’accès ou non aux play-offs est quasiment déjà joué, les places sont chères pour jouir des places les plus favorables. Entre explications sur le terrain et comptes d’apothicaire en coulisses, cela risque d’être encore mouvementé.

A part Chicago qui pourrait éventuellement venir gratter la 8eme place de Toronto, on connait les 16 postulants à la post-season. Le classement définitif, lui, est encore très flou et nous réserve de nombreuses incertitudes sur le déroulement futur des PO. Au lieu de faire des plans sur la comète à coups de pronostiques hasardeux, voyons ce que nous avons à tirer des 10 derniers jours de saison régulière.

On passera vite sur la 11eme victoire de New Jersey sur New Orleans, transformé en véritable lynchage (117-87 !) notamment par un Terrence Williams de folie. On passera aussi rapidement sur les victoires logiques entre prétendants qui ont besoin d’une victoire et équipes déjà éliminées qui s’en fout plus ou moins. Ainsi on notera la victoire de Portland sur Sacramento qui les rapproche un peu plus de San Antonio ; et celle de Denver sur LAC qui leur fait afficher un bilan de 50-27, exactement comme celui de Utah.


De l’autre côté des Etats-Unis, Toronto aurait dû de même en finir sans encombres. Mais la faute à un dernier quart-temps relâché au terme duquel ils se sont pris 15-27, ils ont été contraint d’aller batailler jusqu’en prolongation pour venir à bout de Philadelphie. Ce n’est pas le genre de décontractions à avoir quand on est, comme nous vous l’avons souligné plus haut, la seule équipe à encore pouvoir être délogée de l’accès aux PO.

Car dans le même temps, Chicago recevait Charlotte. L’occasion pour le 7eme d’enterrer donc sérieusement les chances du 9eme de rejoindre la post-season. Mais les Bulls sont allé chercher cette victoire au forceps, une victoire qui les berce encore d’espoir pour au moins quelques jours. Ils ont commencé tambour battant, avec une avance de 13pts dès le premier quart. Mais ils n’ont pas su la tenir et se sont retrouvé être mené de 6pts à 6mins du terme de la partie. Et alors qu’on les a trouvé friables au cours de la saison, ils sont su cette fois-ci trouver les ressources pour inverser la vapeur et finalement s’imposer 96-88. Les Bulls s’offrent un peu de sursis tandis que les Bobcats ont manqué une belle occasion de prendre la poudre d’escampette ; ils restent néanmoins avec 3 victoires d’avance sur les dits Bulls, ce qui devrait être une marge suffisante.


Un peu plus haut, ce sont les duels 3vs6 et 4vs5 qui sont en train de se dessiner. Miami a fait le métier en battant Minnesota, même si il a quand même fallu un grand Wade avec 39pts, 8rebs, 6asts. C’est ce qui renforce l’idée générale comme quoi il faudrait mieux avoir à batailler avec le Heat au premier tour plutôt qu’avec des Bucks qui ont le vent en poupe (un bilan de 11-4 en mars). Miami affiche donc un bilan de 43-34 et Milwaukee a sorti une grosse prestation hier soir pour coller à 42-34. Ils ont sorti une grosse prestation collective avec 7 joueurs à plus de 10pts, pour venir à bout de Suns essoufflés par leur road-trip. Malheureusement, cela s’accompagne d’une vilaine blessure à l’épaule pour Andrew Bogut qui devenait un pivot particulièrement efficace et précieux ; l’action était spectaculaire, mais il faut attendre le compte-rendu des médecins pour savoir si cela va le tenir écarter des parquets de manière significative. On rappellera que Milwaukee a déjà perdu Andrew Bogut cette saison sur blessure et que leur star attitrée, Michael Redd, n’aura joué qu’une poignée de matchs cette saison.

Bref, nul doute que malgré leur niveau de confiance, Boston et Atlanta surveilleront cela de très près. Atlanta s’est d’ailleurs permis hier de mettre un peu plus la pression sur les C’s. Les Hawks ont su élever leur niveau d’intensité dans le dernier quart-temps pour finalement venir à bout des Pistons, 91-85. Ils culminent à 49-27 tandis que les Celtics affichent 47-28. En filagramme, tout le monde aura noté que le quatrième trouvera sur sa route Cleveland dès les demi-finales.


A l’Ouest, la situation est encore plus indécise. On l’a dit, Phoenix a perdu, ce qui porte son bilan à 50-27. Mais hier, il y avait surtout un gros match, qui pourrait bien être une preview d’un premier tour : Oklahoma City se déplaçait à Dallas. Les jeunes Thunders se sont fait peur en transformant une avance de 19pts au début du dernier quart en un maigre avantage de 4pts avec 3mins à jouer, mais ils se sont finalement imposés malgré un Nowitski de gala. Voilà donc OKC qui se détache légèrement de San Antonio et Portland pour la 6eme place. En effet, ils culminent à 47-28 contre 46-29 pour les Spurs et 47-30 pour les Blazers.

Pour leurs parts, les Mavericks pointent à 50-27 après ce revers. 50-27. Exactement comme Phoenix, Denver et Utah. On soulignera un Phoenix @ Utah qui comptera sans doute double lors de la dernière journée et un Denver @ Phoenix du même tonneau la veille. On notera également que OKC pourra faire office de juge de paix, puisqu’après avoir joué Dallas hier, ils ont encore à affronter Utah, Denver et Phoenix la semaine prochaine ; ce qui fait relativiser leur maigre avance pour la 6eme place.

3 avril 2010

Que dire sur le cas d’Hasheem Thabeet ?

Il reste une poignée de matchs à jouer, mais malheureusement Memphis est déjà écarté de la course aux PO. Il est donc déjà opportun de se retourner sur la saison des Grizzlies. On a parlé sur 24 secondes de l’affaire Allen Iverson, de la renaissance de Zach Randolph, de la cohérence de ce jeune groupe,… Bref, Memphis a été particulièrement intéressant à suivre cette saison.

Mais il y a encore un point que nous n’avons pas encore développé : le rookie Hasheem Thabeet. Ce grand gaillard a été sélectionné en seconde position derrière l’inévitable Blake Griffin. La pertinence de ce choix a souvent été remise en cause par de nombreux observateurs. Avec le recul d’une première saison pro, voyons ce que l’on peut en dire.

Au soir de la draft 2009, il y avait de quoi être surpris : au lieu de miser sur un des nombreux arrières-meneurs en vogue disponibles, les Grizz ont préféré jeter leur dévolu sur Hasheem Thabeet. Il est vrai qu’il s’agissait du seul pivot qui sortiat du lot cette année-là. Mais il faut dire qu’il se distinguait surtout par sa taille : un grand gaillard de 2.21m, forcement, ça attire l’œil. Ce grand garçon a de plus des bras tentaculaires, ce qu’il fait qu’il jouit d’une envergure énorme. Très pratique pour prendre de la place dans la peinture et contester les petits shoots et autres layups. D’ailleurs, ça vaut ce que ça vaut, mais il a été élu NABC Defensive Player of the Year 2008, ce qui témoigne de son impact en défense.


Mais le garçon est loin d’être un foudre de guerre en attaque. Et l’on va commencer à lui tomber dessus dès les summer leagues. Dans ces rencontres estivales de mise à niveau, nombreux sont ceux qui veulent cartonner pour taper dans l’œil des recruteurs pour pouvoir tenter leur chance dans une équipe professionnelle. Le problème est que cela rend le tout décousu – voire indigeste pour n’importe quel spectateur n’y ayant pas un intérêt personnel fort- car on est en mode « chacun pour soi » et l’étalage de ses qualités propres prend souvent le pas sur l’entraide basique. Un pivot défensif comme l’est Thabeet ne peut pas tirer son épingle du jeu et a été complètement effacé. Malheureusement, ce n’est pas ce que veulent les fans et les médias d’un numéro 2 d’une Draft.

La scène n’était pas adaptée pour le géant tanzanien. Normalement, il devrait être plus à l’aise dans une rotation collective. Mais il lui faut du temps et l’on ne peut lui offrir qu’une dizaine de minutes par match pour s’exprimer. Il doit trouver sa place, s’habituer au rythme,… Tant de facteurs qui font que ses feuilles de stats resteront très médiocres. 3pts 3rebs 1 blk en 10mins avant le All-Star Game. Il faut aussi dire que la doublette Zach Randolph – Marc Gasol tourne à plein régime.


D’ailleurs, on s’interroge de plus en plus sur la pertinence du choix de front office : pourquoi un pivot, alors qu’il n’est un secret pour personne que Mike Conley n’a pas les qualités de distributeurs pour justifier son poste de meneur titulaire ? On notera néanmoins qu’il a progressé dans ce qui est sa troisième saison pour culminer à 11pts et 5asts. On peut même jouer au jeu du « et si… » en précisant que la cohabitation entre un Tyreke Evans ou un Stephen Curry avec OJ Mayo est loin d’être évidente. Qu’il fallait quelqu’un qui sache lâcher rapidement le ballon pour contenter tout le monde et qu’il est ardu de parier qu’un rookie aurait pu faire mieux qu’un Mike Conley avec deux ans d’expérience dans cet environnement.

Hasheem Thabeet, lui, est un profil. Un profil atypique, qui plus est. Son grand gabarit le rend parfaitement complémentaire du duo Zach Randolph – Marc Gasol, deux joueurx un peu plus trapus. Dans le cadre d’une rotation à 8 joueurs, Thabeet apporte des nouvelles possibilités grâce à son envergure. Memphis l’a pris dans cette optique-là. Il avait un profil tellement rare et qui répondait tellement bien à certains de leurs besoins qu’ils l’ont choisi très haut pour s’assurer de l’enrôler.

Ce qui s’est passé récemment confirme cette vision : Memphis a envoyé Hasheem Thabeet en D-League (ligue de développement) pendant 2 semaines. Traditionnellement, cela est vu comme une punition voire un camouflet. Mais les dirigeants et le joueur ont pris cette opportunité dans le sens premier du terme : un peu étouffé dans les obligations de la rotation du coach Lionel Hollins, il a été donné la chance à Hasheem Thabeet d’avoir un max de temps de jeu, afin d’emmagasiner de l’expérience et de la confiance. Ajoutons que le bon état d’esprit dans lequel il a plongé dans cette péripétie témoigne de sa motivation. Il ne faut pas oublier qu’il n’a commencé le basketball qu’à 15 ans et donc que le meilleur moyen pour qu’il progresse est d’enquiller les matchs.


Cet épisode est d’avantage une marque d’affection pour le joueur, puisqu’il était le troisième joueur en terme de temps de jeu dans la rotation sur les deux postes intérieurs ; il aurait s’agit d’une sanction ou d’une rétrogradation pure, Memphis aurait sans doute d’avantage envoyé Hamed Haddadi ou DeMarre Corroll. De plus, il se murmure que les dirigeants sont en discussion avec Dikembe Mutumbo pour servir de mentor au jeune tanzanien, preuve qu’ils ont conscience d’un potentiel à développer.

Depuis, Hasheem Thabeet a rejoint l’équipe première et une place dans la rotation. Il a réussi a gratter d’avantage de temps de jeu, puisqu’il tourne maintenant à plus de 15mins sur le parquet. La blessure de Marc Gasol lui offre l’opportunité en cette fin de saison de se montrer encore un peu plus. Dans le dernier match, il affiche 3 modestes points, tous cherchés au lancers-francs, mais aussi 11rebs, 1stl, 1blk et une seule faute, le tout en 27mins. Des stats d’un beau role player, comme l’est sa vocation. Un role player tellement précieux qu’il a été choisi en seconde position de la Draft, au-dessus de ceux qui ont pour destinée d’être franchise players ou assimilés.