19 juin 2010

Adam Morrison obtient une deuxième bague de champion !

Avec la victoire des Los Angeles Lakers, Adam Morrison aura de facto une seconde bague de champion NBA à son nom. Derrière ce titre un peu provocateur et sarcastique, il ne s’agira pas de se moquer d’un joueur cantonné au banc. On irait presque jusqu’à le plaindre.

Peut-être que vous ne le connaissez même pas, et l’on ne saurait vous blâmer : Adam Morrison n’ait jamais foulé le parquet lors de cette Finale. Et pourtant, il aura une bague de champion. On ne saura évidemment pas trop vous rappeler que des grands comme Charles Barkley, John Stockton, Lebron James ou Shawn Bradley n’ont jamais eu cet honneur. Quand on sait la valeur qu’a cette breloque pour tout joueur de basket, cela nous fait bien entendu nous poser des questions.

Un gars comme Gary Payton est un bel exemple. Il n’est jamais parvenu à mener les Sonics jusqu’au titre suprême, en partie à cause d’un fameux #23. The Glove n’a pas hésité à jouer les faire-valoir aux Lakers puis au Heat, pour goûter à la joie du titre. Et finalement, la réunion du Big Three à Boston est du même ressort : gagner ensemble plutôt que de rester bredouille tout seul.

En Nba, les titres sont comme un instrument de mesure. On en à jouer le combat des chefs au nombre de titres gagnés. Kobe Bryant n’aura le droit d’être dans la discussion que quand il aura égaler les 6 titres de MJ. On ne lui prête que maintenant le trône de Magic Johnson comme meilleur joueur de la franchise. Alors que finalement, Ron Artest n’aurait pas été là que Kobe Bryant serait resté à 4 et aurait été contraint de regarder Magic d’en bas. Mais bon, il en a maintenant 5. Soit 1 de plus que Shaquille O’Neal, ce qu’il n’a pas hésité à expliciter en conférence de presse.

D’ailleurs, revenons à cette course avec Michael Jordan, savamment montée en sauce par les médias. Robert Horry en a 7. On fait quoi ?


On classe des dégrés d’importance dans le rôle qu’on a joué pour l’avoir ? D’ailleurs, la guerre qui a suivi le transfert de Shaquille O’Neal vers Miami a consisté en cela : prouver que l’on était bien l’élément déterminant du Three-Peat. Shaquille O’Neal l’a prouvé dans une série où Dwayne Wade a été sur une autre planète, portant littéralement son équipe vers le titre. Kobe Bryant n’a pas été particulièrement efficace lors des quatre victoires pour ce titre, en tout cas pas plus que lors des matchs des Finales 2000-2001-2002.

Alors oui, il y a le fait d’être un leader, de mettre ses coéquipiers dans de bonnes conditions. Ce qui montre qu’un championnat, à titre individuel, c’est la validation du fait que l’on a su créer et s’insérer positivement dans une alchimie.

Donc, de ce point de vue là, en quoi la bague d’Adam Morrison vaudrait moins que celle d’un autre ? Car il s’est entraîné avec les autres. Il appartient au groupe, certes en marge. Mais ne serait-ce que lors des entrainements, s’il n’avait pas un bon état d’esprit et un certain niveau, peut-être aurait-ce créer des micro-frottements qui auraient ralentis la bonne dynamique des Lakers. Bien sûr, cela est très loin d’être fondamental comme impact, puisque l’on parle là d’Adam Morrison, qui était en tenue de ville pour les 7 matchs de la Finale.

Mais le garçon est rentré en jeu pendant ces PlayOffs 2010. Ca me surprend aussi, mais l’excellent Basketball-reference avait l’œil. Il est apparu dans 2 matchs, pour un total de 13mins de jeu. Il a du coup eu de maigres impacts sur la feuille de stat : en cumulé, il atteint péniblement le 8pts à 44%. Mais, le PER (Player Efficiency Rating) lui confère 21.5 pour ces deux apparitions en PO. Le joueur moyen culmine à 15. Une révélation peut-être pour certains : Adam Morrison peut jouer !


Notez qu’au « college », Adam Morrison était une vraie star. Pour preuve, il était dans la sélection NCAA AP All-America. Certains n’hésitent pas à dire qu’il était l’un des tout meilleurs joueurs universitaires de la décennie. Rien que ça, et croyez-moi c’était loin d’être infondé. C’était le meilleur joueur de Gonzaga et était le pilier de leur attaque.

Au final, ça l’a peut-être handicapé pour la suite. Tout les ballons passaient par lui, et c’était justifié tant il était clairement au-dessus du lot. Il avait donc largement de quoi se mettre dans le rythme, indispensable pour un ailler qui utilise son tir comme fond de commerce. Arrivé en NBA, il n’est plus été la seule option offensive et devait en permanence mériter ses tickets shoot. Plus jamais, comme à Gonzaga, il n’aura le droit à des fréquents double-écrans pour trouver la mire.

Néanmoins, il a été drafté il y a 4 ans par Charlotte. Les Bobcats d’il y a 4 ans. Vous imaginez le bordel que c’était. Je vous demande juste de vous faire une idée, pas de vous rappeler exactement comment c’était, ça serait trop cruel de ressasser de tels souvenirs douloureux. Donc Adam Morrison obtient de nombreux compliments sur sa moustache et une place dans la Second All-Nba Rookie Team.

Malheureusement, il se blesse au genou lors de sa seconde saison. Déjà pas des plus vifs, il revient sur les parquets encore plus diminués aux déplacements. Le genre de tare qui ne pardonne pas trop en Nba.Il voit alors son temps de jeu grignoté petit à petit et rentre dans une spirale négative. Tout va plus vite en Nba, c’est sans doute la ligue de basket où l’exécution est la plus rapide.

La prestigieuse ligue nord-americaine est plus généralement très physique et les quelques petits tirs dans la raquette seront vite expulsés par de bondissants intérieurs. Donc, Adam Morrison n’avait plus l’opportunité d’aller assurer quelques shoots. Pris de vitesse presque constamment, avec ses habitudes et ses repères boulversés, pas étonnant qu’Adam Morrison paraisse perdu sur un terrain, particulièrement au beau milieu du Triangle.


Il a pesé lourd sur le salary cap des Lakers, autant que Ron Artest ou Derek Fisher, donc autant dire qu’il y a peu de chances qu’on le revoit sous le maillot pourpre et or l’an prochain, vu que les Lakers ne risquent pas d’activer sa dernière année de contrat. Après le peu qu’il a pu démontré, nul doute qu’ils seront pas à tenter le coup, même dans ce big bang sans nom que pourrait être la prochaine free agency.

Adam Morrison risque donc d’être un nouvel exemple de très beau joueur universitaire qui n’arrive pas à calquer son jeu sur celui de la Nba. Nous ne saurions trop lui conseiller d’essayer d’aller trimballer sa moustache en Europe, où ses qualités auront peut-être plus de place pour s’exprimer. Car c’est un joueur frustré. Il a été tête de file à Gonzaga, n’allez pas me dire qu’après on se contente d’être au bout du banc. A la rigueur, un gars comme Dj Mbenga (je n’ai rien contre les belges), qui n’a jamais eu d’impact massif mais a toujours été cantonné au rôle de joueur de rotation, peut l’accepter. Pas Adam Morrison qui a trop goûté d’avoir le ballon dans les mains pour diriger une attaque pour pouvoir regarder impuissant depuis le banc chaque soir. Deux bagues en guise de cadeau de consolation pour quatre ans de frustration, c’est vrai que c’est pas mal. Raison de plus pour tourner les talons et quitter la Nba sans remords.

1 commentaire:

  1. Adam... Quel gachis ! Un geste de shoot parfait, mais aucune capacité à se le créer lui-même. Redick a réussi à faire le saut, et je suis sûr que Morrison peut aussi le faire. Piur cela, il a besoin de temps de jeu, et une équipe comme Orlando peut lui offrir, surtout si Matt Barnes décide de bouger, ou encore Phoenix.

    J'ai foi en lui... mais au final, sa blessure au genou ne l'a-t-elle pas tué dans l'oeuf ? On sait qu'une opérationd es croisés peut te tuer un joueur, n'est-ce pas son cas ?

    Perso, j'aimerai le voir refouler régulièrement le parquet : pas non plus devenir une star, mais au moins devenir un bon joueur de rotation, à la Korver, Redick ou Kapono à l'époque de Miami...

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