6 juin 2010

Shooteur cherche rythme pour relation durable

On le sait, le basket est à l’origine un sport purement d’adresse. Encore aujourd’hui, les shooteurs jouent un rôle important sur l’issue d’une rencontre. Boston compte dans ses rangs l’un de leurs plus beaux représentants : Ray Allen.

Elément majeur du dispositif offensif des Celtics, Ray Allen brille notamment par son adresse à 3pts. Une menace connue et reconnue qui a pour conséquence d’écarter les défenses adverses, sous peine de sanction longue distance. Car tout le monde sait que si Ray Allen prend un tir propre, il y a de fortes chances qu’il fasse mouche. Un si gros ballon dans un panier aussi petit, d’aussi loin, ce qui donne une marge tellement infime. Quelque chose de mystique dans un tel shoot. Mais avant de s’élever à un tel niveau quasi spirituel, il faut le temps de chauffer la machine…

C’est malheureusement ce qui n’a pas pu se passer pendant le Game 1. Ray Allen, vite handicapé par des problèmes de fautes, a du passer un bon moment sur le banc. Il n’a jamais pu trouver son rythme sur les 27mins qu’il a joué. Au bout du compte, un 3-8 vraiment très moyen et un impact très relatif sur le match.

Il s’est vite fait prendre par la patrouille. En défense, il était assigné sur Kobe Bryant. Depuis maintenant un bon mois, son genou va mieux. Il a retrouvé son explosivité sur le premier pas et ses pénétrations sont plus incisives. Comme à son habitude, il est entré dans cette série avec un gros mental et bien décidé à laisser son empreinte dès le début du Game 1. Peut-être n’étaient ils pas encore dans le rythme, mais j’ai trouvé les Celtics un peu mous sur les aides sur Kobe Bryant. Ray Allen a du faire un effort plus prononcé pour rester dans les appuis du MVP des dernières Finales et s’est finalement fait sifflé quelques fautes.

Très vite, deux fautes l’ont obligé à aller patienter sur le banc. A chacune de ses nouvelles apparitions, il n’a pas su prendre le temps de revenir dans le rythme du match avant de voir l’épée de Damoclès retomber sur lui. Dès qu’il revenait sur le terrain, il ne fallait pas attendre longtemps avant de le voir se reprendre une faute, qui le plaçait du coup de nouveau dans la zone rouge.


Doc Rivers ne pouvait pas attendre pour se laisser plus de marge. Car avec un secteur intérieur globalement maîtrisé par les Lakers, les pénétrations de Rajon Rondo et Paul Pierce bien entravés par Kobe Bryant et Ron Artest, il lui fallait la menace Ray Allen pour délier la défense californienne. Une action est symbolique : sur une pénétration de Rajon Rondo, Derek Fisher a le temps de venir se placer idéalement pour provoquer la faute offensive. Le meneur des Lakers a été assigné en défense sur Allen. Ray, pour commencer, puis Tony. Sur cette action, c’était Tony Allen qui était sur le parquet, à cause des problèmes de fautes de son homonyme.

Si Derek Fisher a eu l’opportunité d’aller provoquer le passage en force, c’est parce qu’il flottait sur sa défense sur Tony Allen. Pourtant, il se situait du côté fort. Tony Allen n’a aucun shoot longue distance, donc Derek Fisher a eu la possibilité de lui laisser du mou ; et alors que le Celtics était quasiment dans le corner, le Laker était plutôt du genre à zoner vers la raquette. Il pouvait se le permettre, sachant que si la balle ressortait, Tony Allen aurait du s’avancer pour avoir une chance d’inscrire le panier. Du coup, Derek Fisher a été particulièrement prompt à venir se mettre sur le chemin de Rajon Rondo, avant que celui-ci ne décolle pour le double-pas.


Car avec ce problème de fautes, c’est certes Ray Allen qui a été quasiment sorti du match. Mais c’est aussi Rajon Rondo qui a eu son impact limité. 6-13 aux tirs, 3 shoots contrés, c’est vraiment bof. Il est le premier à souffrir de la défense resserrée des Lakers. La défense l’entoure pour couper les lignes de passes ; mais surtout, le presse. Elle l’assaille de façon à ce qu’il se trouve dans l’obligation de prendre une décision. Et donc, souvent, cela s’est traduit par un lay-up acrobatique avec un grand gabarit sur le dos. Alors que, certes plus facile à dire qu’à faire, il aurait l’opportunité d’exécuter un peu mieux : une feinte de shoot, des appuis un peu meilleurs,… pour rendre son tir plus pertinent. La seule présence de Ray Allen devrait l’aider à garder la tête froide, puisque la défense risque d’être moins assaillante avec ce danger sur l’extérieur.

Pour cela, il faut donc que Ray Allen arrive à rester sur le terrain. Peut-être faut-il l’assigner sur Derek Fisher, plus facile à tenir ? Peut-être que les coups de sifflets dont a été victime Ray Allen n n’iront pas dans le même sens avec d’autres arbitres, mais force est de constater il est limite de rupture sur beaucoup d’incursions de Kobe Bryant et que ce dernier arrivera toujours à aller gratter des fautes sur son adversaires directs à un moment ou un autre. De même, il ne lui suffit pas de rester sur le parquet, il faut aussi qu’il s’acclimate et trouve son rythme. Le fait est qu’il est pris par Derek Fisher justement et que c’est une sacrée teigne ; capable de faire sortir son adversaire du match.

Plus que jamais, Ray Allen apparait comme la pierre angulaire qui permettrait aux Celtics de gagner un nouveau titre. Nul doute qu’il sera très surveillé ce soir, lors du Game 2.

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